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Lost Cities – Les Rivaux. Un jeu d’hier sorti aujourd’hui

Lost Cities – Les Rivaux, de quoi ça parle ?

D’expéditions dans des villes anciennes, perdues. D’où le titre. Mais oubliez toute aventure, tout souffle épique immersif. Lost Cities – Les Rivaux est un simple jeu de cartes d’enchères, avec des cartes de différentes couleur, c’est tout. Un ITHEM à 1 sur 5, à peine !

Et comment on joue?

Lost Cities – Les Rivaux vient s’ajouter à la gamme des Lost Cities de l’auteur Reiner Knizia, avec une version à deux uniquement, Duel, la meilleure, sortie en 1999 puis rééditée plus tard, ainsi qu’une version plateau pour 2 à 4, la réédition / reboot de Keltis, le Spiel des Jahres de 2008

Lost Cities – Les Rivaux repose sur la même mécanique principale, réussir à faire les suites les plus longues d’une même série

Dans Lost Cities – Les Rivaux, à son tour, on n’a que deux choix : piocher une nouvelle carte du tas en cours, il y en aura quatre en tout pendant toute la partie, et la révéler sur la table, en la mettant à côté des autres. Soit enchérir sur la ou les cartes révélées avec ses pièces

Voilà, c’est tout

Sachant que les cartes obtenues via l’enchère sont placées devant soi, par couleur, et les valeurs des cartes devront être soit égales, soit supérieures. Comme dans tous les autres jeux Lost Cities. On ne peut jamais en placer une de valeur inférieure. This is the way, comme ils disent, les Mandaloriens

Et comment, quand récupère-t-on à nouveau de l’argent ? Quand le tas de cartes en cours est épuisé. On interrompt aussitôt la partie et on redistribue de manière équitable l’argent posé au milieu lors des enchères

Des règles fluides, simples, évidentes

Et comment on gagne ?

Le décompte final est très simple. Il y a trois types de cartes : celle avec un pari, sans valeur, sans indication spécifique, qui seront toujours placées en début de série, les cartes avec une valeur, et rien d’autre, et enfin, les cartes avec un ou deux « pieds », pour représenter son avancée dans l’expédition

En toute fin de partie, une fois les quatre tas épuisés, on procède au décompte final. Par série, par couleur, on fait la somme des symboles « pieds ». Et c’est tout. Sachant que chaque carte « pari » posée en début de série multiplie les points par deux. Donc pour peu qu’on en ait posé trois, et qu’on ait ensuite réussi à accumulé trois « pieds » en tout, on reçoit alors : 3x2x3 = 18 PV. Plus chaque sou + 1PV

Des conditions de victoire expliquées en une phrase

Interaction ?

Sur l’IGUS, l’échelle de mesure de l’interaction dans les jeux, Lost Cities – Les Rivaux atteint un 4/5

Pourquoi ?

Parce que dans Lost Cities – Les Rivaux, on ne peut jamais casser les séries des autres, mais en enchérissant, on va pouvoir empêcher les autres de récupérer des cartes qui pourraient les arranger dans leurs séries, pour leurs suites

À combien y jouer ?

On peut y jouer de 2 à 4

À 2, on pourra plus surveiller le jeu de l’autre, quelque peu contrer, contrôler ses manœuvres. À 3-4, ça devient plus compliqué, mais également plus tendu

Au final, toutes les configurations sont « bonnes » (pourquoi entre guillemets ? Nous en parlerons plus bas)

À partir de quel âge y jouer ?

Lost Cities indique dès 10 ans. C’est une bonne estimation, puisque il peut paraître difficile pour un enfant plus jeune de savoir gérer son pécule et des enchères

Alors, Lost Cities, c’est bien ?

Non

En fait, oui, si on était encore en 1999. En 1999, il aurait intéressé. En 2019, il tombe à plat

Lost Cities – Les Rivaux est un gros medley de jeux de Knizia : Lost Cities, bien sûr, pour son système de séries en suite, et les enchères, sa méca préférée qu’il ressort à toutes les sauces, ad nauseam. Le système d’enchères de lot complet se retrouve ailleurs aussi, dans son par exemple. Il n’y a pas si longtemps on vantait la sortie de Tajuto chez Super Meeple, avec un Reiner Knizia qui parvenait à se réinventer, à expérimenter des choses nouvelles. Et là, avec Lost Cities – Les Rivaux, patatras ! Reiner Knizia nous ressert sa sempiternelle sauce de mécaniques galvaudées, éculées, paresseuses. Comme si Lost Cities – Les Rivaux était un jeu de commande, ou un vieux proto oublié dans un fond de tiroir et remonté à la surface pour mettre du beurre dans les épinards de fin d’année

Bref, du réchauffé, du repompé. Lazy writing, comme on dit dans le monde du scénario. Ici, c’est plutôt « lazy design » ! Quand les auteurs comme Reiner Knizia ici se re-re-recyclent eux-mêmes, comme Bruno Cathala et Ludovic Maublanc pour leur Kingdomino Duel, ou Uwe Rosenberg pour son Nova Luna, on se dit qu’on n’a que ce qu’on mérite : des jeux creux, consanguins

Et à aucun moment le jeu ne parvient à susciter de passion, d’intérêt. Lost Cities – Les Rivaux est symptomatique de la décennie du jeu de société 2010-2019. De la quantité à tout prix. Au risque d’inonder le marché de titres inintéressants, plats, creux, réchauffés, histoire de sortir des titres et de faire gonfler son catalogue !

🔴 score final : 2/5

Ce qui nous a plu ❤️️

✅ Un petit jeu de cartes pas cher qui s’explique en une poignée de secondes et qui se joue vite et sur un coin de table. Très Gateway Game

✅ Une nouvelle déclinaison de la gamme des Lost Cities

Ce qui nous a moins plu ⛔️

❌ Un jeu vite joué, vite oublié

❌ Un jeu d’hier sorti aujourd’hui

❌ Un jeu symptomatique du marché du jeu de société actuel : la quantité, plutôt que la qualité

❌ Des règles mal fichues, trop denses pour ce qu’elles sont en réalité

❌ Un auteur qui se repompe lui-même

Et encore une chose

Vous pouvez trouver Lost Cities – Les Rivaux chez Philibert ici

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Et également chez Magic Bazar ici

  • Auteur : Reiner Knizia
  • Illustrateur : Sébastien Calveau
  • Éditeur : IELLO
  • Nombre de joueurs et joueuses : 2 à 4 (fonctionne « bien » à toutes les config)
  • Age conseillé : Dès 10 ans (bonne estimation !)
  • Durée : 40′ (max)
  • Thème : Expédition archéologiques (mouaif, tu bluffes Maurice Reiner. En réalité, on passe sa partie à aligner des suites de cartes de même couleur)
  • Mécaniques principales : suites, cartes, enchères
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One Comment

  • Ange

    Enfin un jeu dont l’article ne me pousse pas à le mettre dans ma liste des jeux à acheter/tester ! Ouf car cette liste à tendance à s’allonger ! 😉
    Et ayant beaucoup (et encore de temps en temps) joué à Lost cities dès sa sortie (en fait un jeu maison fait par mon meilleur ami où les vallées sont remplacées par les membres de notre famille !), je n’ai pas vu grand chose dans cette description qui me tente à tester, vraiment trop proche

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