Betrayal at Baldur's Gate
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Betrayal at Baldur’s Gate, une aventure D&D en 70 mn chrono !

🗡️ Découvrez notre critique complète de Betrayal at Baldur’s Gate, l’adaptation jouissive et cruelle de Betrayal House dans l’univers D&D.


Betrayal at Baldur’s Gate

⚠️ Avertissement : Dans un souci de transparence envers notre communauté, nous tenons à préciser que cet article reflète notre opinion personnelle sur le jeu. Nous n’avons reçu aucune contrepartie de la part de l’éditeur du jeu. Nous avons acquis et testé le jeu de façon indépendante, sans lien commercial avec son éditeur. Les avis présentés ici représentent notre analyse honnête et impartiale du jeu, basée sur notre propre expérience.


On vous a déjà largement parlé de la série des jeux Betrayal sur différents articles dans nos colonnes, mais la sortie VF d’une version que je ne pensais jamais voir en français permet un petit retour vers cette madeleine de Proust.

Focus sur cette version alors que le must des RPG vidéo actuels n’est autre que Baldur’s Gate 3.

Films de série Z

Le pitch de Betrayal nous propose de prendre la place de personnes trop curieuses entrant dans une maison abandonnée, soi-disant hantée, se trouvant au sommet de la colline voisine.

On visite cette maison en trouvant quelques objets oubliés sur place, en faisant des rencontres plutôt flippantes pour qu’à un moment donné le retournement de situation se déclare.

À ce moment, suivant l’endroit et l’objet découvert par la joueuse active, la Hantise (la Chasse en version originale) se déclenche ! Un des participants devient le traître et récupère un petit livret spécifique : le livre du traître. Les autres récupèrent quant à eux : les secrets de la survie. Chacun se sépare un moment pour découvrir l’histoire. Chaque groupe possède ainsi une partie du puzzle à compléter. Le traître découvre ses conditions de victoire, les autres celles de leur survie.

Puis tout le monde revient autour de la table et on attaque la seconde partie du jeu avec des regards de défiance.

Betrayal at Baldur's Gate back

Le vrai twist du jeu est qu’on ne sait jamais à l’avance qui sera le traître, s’il n’y en aura qu’un, ni quelle histoire va nous être contée. Avec 50 scénarios et la possibilité de modification en cas d’histoire déjà jouée, la rejouabilité est juste fantastique !

Le fils bâtard d’un dungeon crawler et d’un slasher movie narratif. Une partie dure entre 45 et 80 mn suivant le déroulement des évènements et le résultat de nos tests de compétences. On a des choses très classiques venant des films de série Z mais aussi plus classiques comme ceux de la « Hammer » des années 50 ou 60 : un savant fou, Frankenstein, des momies, des fantômes ou une attaque d’extraterrestres par exemple.

D’autres sont beaucoup moins classiques comme jouer des bébés en fuite qui cherchent à échapper à la maléfique nounou voulant les enfermer dans la nurserie à tout prix. Quand on sait que les « bébés » ne peuvent communiquer qu’avec des « areuh…areuh » et sont prêts à voler les dés d’actions de la méchante nounou, voilà une aventure qui risque de rester dans les mémoires…

Betrayal at Baldur’s Gate Histoire de trahisons

La gamme étant bien étoffée, on jette un œil dans le rétroviseur pour rappel :

  • Betrayal at the House on the Hill (2004) la première version du jeu avec une seconde édition en 2010. Une extension intitulée Window’s Walk prévue pour cette la seconde édition vient compléter le tableau en 2016. On a longtemps attendu et espéré une version française. Finalement cette dernière sortira en 2019 mais sans l’extension.
  • Totalement pris par surprise, on découvre une troisième édition revisitée et remise au goût du jour à l’été 2022. La surprise sera encore plus grande sur le fait qu’une VF sort au même moment que la VO.
  • Betrayal Legacy (2018) Le meilleur Legacy depuis la création de ce type de jeu. Rob Daviau est la barre du projet. 14 scénarios dans lesquels on joue chacun une famille sur 350 ans, avec la découverte rituelle d’un heaume autour duquel s’articulera l’histoire racontée, mais surtout (sur)vécue. Le dernier scénarios boucle la campagne en 2004 et permet ainsi de retrouver la ligne temporelle de la première édition du jeu. C’est suffisamment bien fait pour que la mort d’un personnage ne bloque pas la suite de la campagne. Intéressant de commencer avec un personnage de 8 ans et faire une quatrième aventure avec ce même personnage agé de 87 ans…s’il est encore en vie.
  • À noter qu’une fois la campagne terminée, le jeu se transforme en une boîte de base permettant de continuer à jouer avec une version totalement personnalisée. En anglais uniquement.
  • Betrayal at Mystery Mansion (2020) La version Scooby Doo de la série. Pas franchement la meilleure. Une bonne entrée en matière pour les enfants…parlant anglais car uniquement en anglais. Mouais…bof, bof.

La Porte de Baldur nous attend !

La version Betrayal at Baldur’s Gate est sortie en octobre 2017. On en parlait ici même. Elle s’appuie sur l’univers des Royaumes Oubliés issu du jeu de rôle historique Dungeons & Dragons. Le même univers que celui du film « L’honneur des voleurs » sorti en avril 2023.

C’est cette version que je possède et qui me servira de base pour la présente critique.

Prenant tous les aficionados de la gamme par surprise, en ce début octobre 2023, Avalon Hill sort la version française du jeu. On va donc regarder de plus près les différences avec la version de base et donner un avis totalement partial en tant que fan de la première heure et accessoirement ancien pratiquant de D&D durant plus de 2 décennies.

Betrayal at Baldur's Gate matériel

Ouverture de la porte

Pour le matériel on est en terrain connu. Des tas de tuiles, des jetons en cascade, 8 dés spécifiques, 6 fiches de personnages recto/verso et leurs figurines respectives pré peintes. Enfin des cartes objets, présages et événements.

Les objets justement, ils sont clairement orientés D&D : potion de force de géant, collier de boules de feu, heaume de téléportation et autres.

Les présages ne sont pas en reste avec l’œil de Vecna ou le Deck of Many Things, par exemple.

Quand aux événements : les zhentrarims, des rats géants, des adeptes de Bhaal ou une subite montée des eaux pourront vous surprendre.

Vous êtes dans une auberge

Première différence : les personnages. Cette fois on y est, on va enfin pouvoir jouer des personnages sortant de lot : une drow ranger ou un demi-orc paladin ! C’est une bonne chose.

Ils possèdent toutes et tous une capacité spéciale amenant une petite personnalisation en plus. Rassurez vous il y a du barbare, du sorcier, du barde etc… Avec 12 rôles possibles ayant chacun une biographie dédiée, l’éventail est assez large.

Deuxième chose : comme tout bon scénario D&D classique, on commence tous dans une taverne (l’équivalent du hall de l’édition de base) avec un accès vers la rue ainsi qu’un escalier donnant vers la cave et plus loin vers les catacombes.

Et oui, dans cette version les trois « niveaux » sont immédiatement accessibles. On va ainsi pouvoir sortir de l’auberge, vadrouiller en ville et visiter d’autres bâtiments ou échoppes. Il va donc vous arriver de découvrir les docks, le marché, un poste de garde ou finir dans une impasse. Faire un peu de shopping à la forge ou piller une demeure. Puis terminer votre périple dans les catacombes où se cachent des combats de gladiateurs ou des autels impies…

L’appel des catacombes

Une fois la Hantise déclenchée, les scénarios seront eux aussi très orientés D&D, il n’y a qu’à lire leurs titres : Les beholders rêvent ils de rayons oculaires électriques, L’appel de Ravenloft, Pour la gloire de Tyr, Le flûtiste de Bhaal, Un tueur parmi nous ou encore Plat du jour : cervelle !…avec des vrais morceaux de flagelleur mental dedans.

Ils ont même été jusqu’à proposer un scénario mettant en scène Blackrazor, l’épée avaleuse d’âmes (…Stormbringer ?…) que l’ont pouvait découvrir dans l’aventure « White Plume Mountain » de TSR en 1979.

Betrayal at Baldur’s Gate, verdict

Comment dire… je sais que j’avais divulgâché dès le départ.

Avec largement plus d’une centaine de parties toutes éditions confondues entre « grands », nos filles de 12 et 11 ans qui adorent et n’ont qu’une envie : être le traître (en demandant l’aide de leur grande soeur), des propositions différentes et variées pouvant plaire à toutes et tous, des trahisons en séries, des morts gratuites et jubilatoires, des parties se terminant avant même que le traître n’ait eu le temps de jouer son premier tour… Betrayal, c’est tout ça et bien plus. Beaucoup, beaucoup plus !

Plus précisément pour cette version de Betrayal at Baldur’s Gate.

Vous avez la possibilité de faire une aventure du plus vieux et premier jeu de rôle, père de tout ce qui s’est fait ensuite. Un petit côté suranné « porte, monstres, trésors » et malgré tout bien mieux que juste cela. C’est quand même beaucoup plus fun.

Le tout en 70 minutes en moyenne. Qui plus est pouvant être joué jusqu’à 6 téméraires. Permettant d’enchaîner une seconde partie derrière qui n’aura rien à voir avec la précédente. Les gourmands pousseront peut-être sur une troisième…

En option, nous avons customisé le jeu avec les figurines pré-peintes « Icons of the Realm ». On reste bien dans l’ambiance et cela permet d’avoir quelque chose de plus personnel. Parce que, n’ayant pas peur de le dire, les figurines pré-peintes sont quand même très très moches !

Bref, du kif à l’état pur !!!

Pourtant je ne mettrai pas la note maximale. D’une part pour forcer ses créateurs à faire encore mieux sur les possibles itérations à venir. D’autres part pour le fait qu’il faut être 3 joueuses minimum pour se lancer. Je sais que certains jouent à 2, voir qu’il existe une version solo, mais franchement pour moi cela élimine tout le sel du jeu. Il y a tellement de bons jeux sur le marché pour ce type de gameplay.

Un ultime point tout de même. Certaines fois, on sort d’une aventure avec un sentiment mitigé, de « pas terminée » ou de regrets. Voir on quitte la table en grosse grosse colère…désolé les gars !

Malgré tout, on y revient toujours. On y est revenu, on y revient et j’espère qu’on y reviendra encore longtemps dans les années à venir. Un incontournable de toute bonne ludothèque.

Si vous n’en avez pas encore un exemplaire quelque soit la version, si vous n’avez jamais essayé ce titre, alors vous passez à côté de grandes choses.

Conclusion

En conclusion, si vous êtes un ou une fan de jeux fourbes et impitoyables se déroulant dans un univers de dark fantasy brutal, alors Betrayal à Baldur’s Gate s’impose comme un titre incontournable. Avec ses retournements de situations machiavéliques et ses parties qui dérapent dans un bain de sang, ce jeu satisfera les joueurs avides de trahisons et de morts violentes dans les Royaumes Oubliés.

Malgré quelques défauts, Betrayal à Baldur’s Gate offre une expérience unique en son genre qui ravira les fans de Donjons et Dragons en quête de perfidie. Si vous aussi vous rêvez de poignarder vos amis dans le dos, ce jeu est fait pour vous !

Lancez vous, vous ne le regretterez pas !

Très, très bon !

Note : 4.5 sur 5.

  • Création : Chris Dupuis, Mike Mearls
  • Illustrations : Aaron Hübrich, Tyler Jacobson, Scott Okumura, Emi Tanji, Cory Trego-Erdner, Richard Whitters
  • Édition : Avalon Hill
  • Nombre de joueurs et joueuses : 3 à 6 ( le top étant 5 – 6 )
  • Âge conseillé : Dès 12 ans ( bonne estimation puisque la mise en œuvre de la partie Traître peut être complexe )
  • Durée : 45 – 80 minutes par scénario
  • Thème : Médiéval-fantastique
  • Mécaniques principales : Exploration, narration, semi-coopératif, objectifs secrets, dés. Pour en savoir plus sur les différentes mécaniques de jeux, c’est ici.

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Article écrit par Chab. Rôliste devenu platoïste par manque de temps. Pâtissier initié et fan de Robbie Williams. Patriarche de cœur d’un troupeau de gremlins. Aime qu’un jeu lui raconte une histoire.

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6 Comments

  • Bob

    Bonjour. Je ne suis pas sûr d’avoir bien compris : si on ne connait aucun jeu de cette gamme, vaut-il mieux partir sur la dernière version du jeu de base, ou ce spin off dans le monde de Baldur’s Gate ? Merci.

    • Chab

      Bonjour BOB.
      Pour être parfaitement clair : chaque boite est totalement indépendante des autres.
      Quelque soit la version que vous choisirez, vous pourrez jouer sans soucis. Cela dépendra donc de vos envies ou thèmes de prédilections.
      Je reprécise tout de même que les versions « Scooby Doo » & « Legacy » n’existent qu’en anglais.
      Dernière précision, bien qu’ayant les version 2.0 & 3.0 de la boite de base en français, nous préférons étrangement la 2.0 plus ancienne, tout comme nos filles… Ne me demandez pas pourquoi, je ne saurais pas quoi vous répondre.

  • Chab

    Les règles sont quasiment identiques dans toutes les versions, avec quelques aménagements en rapport avec le thème ou la manière dans la Hantise se déclenche.
    Seul le Legacy est plus complexe avec des ajouts en cours de campagne.
    Le livret de règles de la 3.0 en VF s’ouvre sur une page au titre : vous avez déjà joué à la version précédente, voilà ce qui change pas la peine de lire le reste. Le tout sur une unique page. Plutôt clair !

  • Franck

    Un des principaux défauts de toutes les éditions de Betrayal est matériel avec un compteur d’état absolument horrible. Au moindre toucher ou mouvement de ce compteur, on risque de faire bouger un indicateur le faisant alors pointer entre deux valeurs.
    C’est une des principales raisons pour laquelle je ne sors pas ce jeu… et je vois que les éditions passantes, aucun effort n’est réalisé de ce coté là.

    Attention également, ce jeu dépend énormément des joueur·euse·s et de l’ambiance installée autour de la table.
    De plus, dans la deuxième phase, il faut que le méchant soit vraiment méchant. Ainsi si ça tombe sur un joueur·se trop timide ou gentil ou qui n’a pas envie d’être méchant, la partie peut totalement s’écroulée sur elle-même.

    • Chab

      Merci pour le complément Franck !
      Je ne peux que valider tous vos commentaires…en enfonçant le clou : le papier recouvrant les compteurs se déchire beaucoup trop facilement. Toutes nos différentes versions en sont les preuves vivantes !
      Je proposerais toutefois 2 objections :
      D’une part, la troisième édition a modifié les compteurs et ces derniers sont crantés. Ils glissent donc beaucoup moins et cela évite les accidents de manipulation des précédentes versions. Par contre cela ne change rien au papier recouvrant les nouveaux compteurs…
      D’autre part, il est dommage qu’un si bon jeu ne profite pas comme il le devrait. Sortez le, quitte à l’abîmer un peu.
      Encore merci pour vos commentaires.

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