Critiques de jeux,  Jeux de plateau

Cartaventura Versailles : Épée et Soprano

Plongez dans l’univers de Versailles avec Cartaventura ! Explorez la vie de Julie d’Aubigny, femme hors du commun. 🎭⚔️


Cartaventura Versailles

⚠️ Avertissement : Pour faire écho à notre article sur le marketing d’influence dans le jeu de société, et dans le cadre d’une démarche de transparence, nous tenons à vous informer que ce jeu nous a été offert par l’éditeur. Notre avis reste toutefois impartial et sincère. Nous vous exposons ici les qualités et les défauts du jeu.


En 1687, un tribunal condamne une jeune femme pour enlèvement, vol de corps et incendie criminel. Ils la condamnent au bûcher, mais ils condamnent une… chaise vide. Julie d’Aubigny ne se présente jamais au tribunal.

Elle est trop occupée à se battre en duel dans les tavernes et à vivre en cavale avec sa petite amie. Et au lieu d’être exécutée, elle incarnera un premier rôle à l’Opéra de Paris. Qui était cette femme remarquable ? Et que se passait-il en France pour qu’elle puisse non seulement exister ouvertement, mais aussi s’élever dans la société ? Attachez votre ceinture.

Versailles, le tout nouveau Cartaventura des éditions Blam! qui sort aujourd’hui s’intéresse justement à la vie, trépidante, de ce personnage haut en couleurs que fut Julie d’Aubigny. Une vie épique, historique, qui mériterait bien un biopic (avec Virginie Efira ou Angèle dans le premier rôle) ?

Cartaventura, mais qu’est-ce que c’est ?

Depuis sa sortie tonitruante en 2021, le Mixi Cartaventura a réussi trois exploits :

🎲 Proposer un jeu de société qui ne tient que sur quelques cartes, dans une micro-boîte.

📚 Placer un contexte historique réel. On joue, on découvre, on apprend, on explore un épisode historique réel.

🎮 Offrir une expérience ludique palpitante, passionnante, narrative, coopérative et immersive.

Depuis sa sortie au début de l’année 2021, Cartaventura a sorti 5 boîtes, 6 boîtes, si l’on compte Odyssée, le Cartaventura pour enfants (enfin, à peu près, pour enfants) , 6 aventures, 6 réalités différentes : Lhassa, sur les traces de l’exploratrice Alexandra David Neel, Vinland, ambiance viking sur les traces de l’explorateur Erik le Rouge. Oklahoma, sur les traces de Bass Reeves en 1854, le tout premier shérif afro-américain. Caravanes, parcourez la Route de la Soie à la recherche d’Ibn Battuta. Hollywood, dans lequel on incarne un vagabond qui traverse les États-Unis dans les années 20 à la recherche du Rêve Américain. Odyssée, une histoire de piraterie dans les Caraïbes (mais pas seulement).

6 boîtes, 6 jeux, 6 ambiances, 6 explorateurs et exploratrices et personnages historiques.

Et c’est justement aujourd’hui que sort la 7e boîte, Versailles. Nous y avons joué en avant-première, et nous avons vraiment, vraiment, vraiment beaucoup aimé, et ceci pour plusieurs raisons.

Et comment on joue ?

Versailles, le tout nouvel opus de la série Cartaventura, suit le même principe que les précédentes éditions. Le jeu se compose d’un ensemble de cartes numérotées, présentant à chaque fois une illustration et un texte. Les joueurs et les joueuses doivent rechercher le numéro de la carte suivante dans le paquet, créant ainsi un plateau de jeu à partir de ces cartes.

Dans Cartaventura, chaque carte possède deux faces, permettant aux joueurs de les retourner au gré de leurs décisions, actions et réactions tout au long de la partie. Cette mécanique innovante rappelle les fameux “Livres dont vous êtes le héros”, proposant une expérience immersive, coopérative et narrative.

Toutes les cartes affichent deux faces. On passe alors sa partie à les retourner en fonction de ses décisions, actions, réactions.

Thomas Dupont, le créateur de la mécanique du jeu, a collaboré avec l’éditeur d’Annecy, Blam!, pour donner vie à cette série. Depuis, chaque édition est conçue et réalisée par un ou plusieurs auteurs de jeux. AUTRICE, ici. Car ce Cartaventura a été créé, écrit par Peggy Chassenet, qui revient 8 ans plus tard avec un jeu narratif après Asylum, le tout premier scénario Time Stories sorti en 2015.

Un élément distinctif de Cartaventura est sa plongée dans des scénarios historiques, validés par des institutions ou associations expertes dans le domaine concerné.

Deux aspects essentiels méritent d’être soulignés : d’une part, Cartaventura se joue entièrement sans support numérique, les cartes étant suffisantes pour vivre l’expérience ludique. D’autre part, toutes les éditions Cartaventura sont fabriquées en France. L’éditeur haut-savoyard, sensible à l’écologie, s’efforce de proposer des jeux ayant la plus faible empreinte écologique possible, une approche encore trop rare dans l’industrie des jeux de société.

Et qu’est-ce qui change dans Versailles ?

Si tous les Cartaventura se ressemblent, par leur mécanique, leurs règles, chaque aventure, chaque boîte propose toutefois sa petite innovation. C’est également le cas ici.

Dans Versailles, puisqu’il est question du personnage historique de Julie d’Aubigny, qui se travestissait parfois en homme, on va devoir passer sa partie à choisir quel habit, quel rôle, quel genre endosser dans telle ou telle situation. Plutôt femme, ou plutôt homme ? Avec des compétences différentes selon le genre, le choix.

Cet aspect rajoute un fort apport thématiqueludique et philosophique !

Versailles, à combien y jouer ?

Cartaventura Versailles est un petit jeu narratif. Il indique de 1 à 6. Mais soyons honnêtes. Ce format se prête véritablement mieux à 1 et 2. À plus, on se « marche dessus », on perd trop de temps à argumenter pour telle ou telle décision.

Et à partir de quel âge jouer à Cartaventura Versailles ?

Le jeu indique dès 10 ans.

Les situations ne sont pas anxiogènes, et les textes peuvent très bien se comprendre à cet âge-là. C’est donc une bonne indication.

Oui, mais.

Le jeu, la biographie du personnage principal, que l’on incarne, Julie d’Aubigny, voir sa biographie juste en-dessous, soulève de nombreuses questions : la place de la femme dans la société, les questions de genre, de… (bi)sexualité, parfois, même si elles sont traitées de manière très vagues, distantes et pudiques dans le jeu.

Est-ce que toutes ces questions sont adaptées pour des jeunes dès 10 ans ? Vous allez me dire que c’est peut-être justement le bon moment, le bon âge pour les évoquer, en discuter en famille. Ou peut-être est-ce un peu tôt ? Les adultes, les parents choisiront.

La vie de Julie d’Aubigny

⚠️ Attention à ce chapitre toutefois. En le lisant, vous n’aurez plus aucune surprise sur ce scénario Cartaventura Versailles. Vous pouvez y revenir après votre première partie, ou le lire tout de même. Il n’y a toutefois pas de spoilers sur la fin du jeu, puisqu’il en existe 5, de fins, toutes différentes. Et c’est vous qui y parvenez selon vos choix tout au long de la partie.


Avec Julie d’Aubigny, Blam! et son Cartaventura Versailles détient une histoire rocambolesque à nous raconter. La vie de Julie a commencé dans des circonstances inhabituelles. Elle grandit à Versailles, fille d’une famille bourgeoise qui travaille pour le roi.

Mais son père n’est pas un simple serviteur ou bureaucrate. Il était le maître des chevaux du roi. En d’autres termes, son père formait les pages de la cour et travaillait pour le responsable des écuries royales et de la suite du roi.

Les écuries royales n’abritaient pas seulement des chevaux. Elles constituaient un élément essentiel et animé de la vie à Versailles, où plus d’un millier de maréchaux-ferrants, de domestiques, de selliers, de cochers et d’autres employés gardaient les chevaux royaux prêts pour le prochain voyage du roi, pour une partie de chasse ou pour la guerre. C’est dans cet environnement rude et tumultueux que Julie a vécu dès l’âge de neuf ans.

Elle y étudie aux côtés des pages de la cour, qui serviront ensuite à la cour de Louis XIV. Elle y apprend rapidement les arts de la cour : la lecture, l’équitation, le dessin, la danse et surtout le maniement de l’épée. Le comte la prend comme maîtresse à l’âge de 14 ans et, comme il était courant à l’époque, lui fait épouser un certain Maupin pour sauver les apparences.

Peu après le mariage, son père a fait en sorte que Monsieur Maupin soit muté à un poste confortable dans le sud. Mais Julie refuse d’accompagner son nouveau mari et préfère rester à Paris. Jusqu’à ce qu’elle abandonne le comte pour un maître d’escrime.

Peu de temps après le début de leur relation, son nouvel amant tue un homme lors d’un duel illégal et doit fuir Versailles. Julie, toujours prête pour l’aventure, enfile des vêtements d’homme et rejoint son amant dans sa fuite. Pendant les mois qui suivent, Julie et son maître d’armes sillonnent la France, voyagent, font la fête et se battent en duel pour financer leur train de vie.

Elle se réinvente comme une sorte de chanteuse ambulante et de duelliste de salon. Mais au fil de leurs pérégrinations, Julie commence à se lasser de son maître d’armes et le délaisse au profit d’une jeune fille rencontrée sur la route. Comme vous pouvez l’imaginer, les gens n’étaient pas très, très à l’aise avec les relations homosexuelles dans la France du XVIIe siècle, surtout si cela signifiait que leur fille fréquentait un duelliste peu recommandable, travesti et connu pour gagner des combats à mains nues.

Les parents de la jeune fille ont donc fait ce que la plupart des familles faisaient avec leurs filles qui se comportaient mal. Ils l’ont cachée dans un couvent qui, pensaient-ils, résoudrait le problème. De toute évidence, ils n’avaient aucune idée de la personne à laquelle ils avaient affaire.

Julie avait un plan. Julie a toujours eu un plan, un plan très… fun, légèrement… déséquilibré. Première étape : entrer dans les ordres et au couvent.

Deuxième étape : voler le corps d’une nonne récemment décédée et le cacher dans la chambre de sa maîtresse. Troisième étape : mettre le feu à la chambre, s’emparer de la jeune fille et disparaître dans la nuit. La quatrième étape consiste à parcourir la campagne avec sa petite amie, supposée morte, comme nouvel acolyte. Un plan de ouf.

Et donc, le plan a fonctionné. Du moins pendant un certain temps. Après trois mois d’aventures, la petite amie de Julie a décidé qu’elle en avait assez et est rentrée chez elle, choquant ses parents en se présentant sur le pas de leur porte bien vivante. Mettez-vous à leur place. Ses parents ont porté l’affaire devant les tribunaux et ont fait condamner Julie par contumace.

« Par contumace » est une expression utilisée dans le système juridique pour décrire une situation où une personne est jugée et condamnée en son absence. Ici, Julie d’Aubigny, donc. Cela signifie généralement que l’accusé ou accusé n’est pas présent lors de son procès, soit parce qu’il (elle, dans ce cas-ci) est en fuite, soit parce qu’il refuse de comparaître devant le tribunal. Dans de nombreux pays, une condamnation par contumace peut être annulée si l’accusé se présente ultérieurement devant le tribunal et demande un nouveau procès. Ce qui ne s’est pas produit avec Julie d’Aubigny.

Elle serait brûlée sur le bûcher si quelqu’un pouvait l’attraper. Cette série d’événements est… complètement barrée, même selon les critères d’aujourd’hui. Qu’est-ce qui, dans la France du XVIIe siècle, a permis à une personne comme Julie non seulement d’exister, mais de prospérer ? Étonnamment, cela a beaucoup à voir avec le roi, Louis XIV.

Le Roi Soleil (parce qu’il faisait toujours beau pendant son règne. Je crois)

Le roi Louis est monté sur le trône à l’âge de quatre ans, pendant une période de rébellions aristocratiques, protestant contre l’empiètement royal sur les droits de la noblesse. En conséquence, Louis a passé sa vie à centraliser le pouvoir dans la monarchie et à se considérer comme un monarque de droit divin. Une partie de ce projet consistait à utiliser l’opulence et le mécénat artistique comme moyen de communiquer son pouvoir divin au public, à la noblesse et à l’Église.

Ce dernier point était important, car si Louis était un fervent religieux, il ne voulait pas non plus que les autorités ecclésiastiques se mêlent des affaires politiques. Le concept de monarchie de droit divin remettait en cause l’autorité de l’Église et permettait au roi d’éviter d’être sapé par les puissants papes et cardinaux. Il en résultait une situation étrange où l’Église et la couronne étaient à la fois partenaires et rivales pour le pouvoir.

Cette rivalité s’est manifestée dans le monde du mécénat artistique. Louis s’est rendu compte que s’il soutenait des artistes qui critiquaient les structures du pouvoir, ceux-ci concentreraient leur colère sur l’Église plutôt que sur le trône. Il avait donc tout intérêt à encourager les artistes irrévérencieux, satiriques, voire… scandaleux.

Bref, oui, vous avez compris, comme Julie. Or, Julie, fraîchement célibataire, souhaite faire évoluer sa carrière. Elle écrit au comte d’Armagnac pour lui demander s’il peut lui trouver un poste à l’Opéra de Paris, et le comte adresse une pétition au roi en sa faveur.

Louis trouva son histoire si amusante qu’il la gracia personnellement pour qu’elle puisse monter sur scène. Louis avait lui-même fondé l’opéra, qui était une combinaison unique de théâtre public et d’académie royale pour les arts. Parfois, le roi lui-même jouait dans des pièces, y compris des pièces de propagande théâtrale destinées à diriger et à influencer l’opinion publique. Imaginez Macron jouer dans un film qui parle de la retraite… Ou Albert Rösti (si si, c’est son vrai nom) qui sort un rap pour parler d’énergie propre.

Mais je poursuis.

Le roi Louis croix-bâton-vé aimait également danser et, en dépit de problèmes de santé, il s’est produit dans des ballets tout au long de sa vie. L’opéra n’était pas seulement important sur le plan artistique, mais aussi sur le plan social et politique. Julie n’a pas tardé à faire parler d’elle.

Sur les planches

Elle y fait ses débuts dans le rôle d’Athéna, la déesse de la guerre, et devient rapidement un talent très demandé. Elle avait la capacité de mémoriser rapidement les répliques, et le public adorait son look androgyne et ses talents d’escrimeuse. En coulisses, elle s’est battue en duel ou a couché avec un grand nombre de ses partenaires, quel que soit leur sexe.

Plusieurs de ses relations les plus célèbres ont commencé après avoir croisé le fer à la suite d’une querelle. Lors d’un incident célèbre, elle a battu publiquement un acteur qui importunait ses collègues actrices avant un spectacle. Vous serez peut-être surpris d’apprendre que Julie n’a jamais caché sa bisexualité pendant ses années de scène.

En fait, elle a bénéficié d’une certaine protection royale. Bien que les liaisons hétérosexuelles, et homosexuelles n’étaient pas rares à l’époque, les opinions publiques et religieuses étaient encore farouchement opposées à la bisexualité et à l’homosexualité. Un peu comme… aujourd’hui ?

Mais il y a un bémol. Le propre frère de Louis XIVPhilippe d’Orléans (1674-1723), était homosexuel et connu pour être généralement efféminé et se travestir. Louis ne pouvait donc pas sévir contre l’homosexualité sans que cela entraîne des conséquences pour son frère, ce qui signifie que l’époque était exceptionnellement clémente.

Mais cette protection n’était pas illimitée et Julie a fini par aller trop loin, même pour le roi. En 1695, Philippe, le frère de Louis, donc, invite Julie à un bal royal. Elle arrive habillée en homme et danse avec des femmes tout au long de la soirée.

Cela ne manqua pas de faire des vagues, mais le point de rupture se produisit lorsqu’elle embrassa une marquise célibataire et désirable que plusieurs messieurs courtisaient. Trois de ces prétendants ont défié Julie en duel sur place. Elle sortit et les vainquit tous, l’un après l’autre, puis retourna faire la teuf.

Mais pourquoi en faire un tel foin (expression de 1986) ? Il ne s’agissait pas d’une “amusante” (je mets des guillemets) bagarre de taverne. Il s’agissait d’un crime commis au cours d’un événement royal. Louis n’était pas très, très content.

Les duels d’honneur étaient illégaux. Un aspect que l’on retrouve par ailleurs dans ce Cartaventura Versailles. Ils permettaient aux individus de prendre les choses en main plutôt que de s’en remettre à la loi du roi. En fait, il avait régulièrement augmenté la peine pour ces duels au cours de son règne.

Contrairement au crime qu’elle avait commis contre l’Église, celui-ci était dirigé contre le roi. Ce même roi qui lui avait accordé son patronage et sa protection. Julie prend la poudre d’escampette (expression de 1923) et se réfugie à Bruxelles.

Suite et fin, triste

En attendant que les choses se calment, elle a une liaison avec un prince allemand, histoire de passer le temps, parce que pourquoi pas, et revient à Paris un an plus tard pour prendre un poste permanent à l’opéra. Elle tente alors de se ranger, retrouvant même son mari. Oui, vous vous souvenez de lui ? Ses jours de trouble ne sont pas encore derrière elle, mais elle ne brûlera plus de couvents, promis.

Au cours de ces dernières années, elle a chanté à plusieurs reprises pour la cour royale et, en 1762, elle a atteint le sommet de sa carrière en interprétant un opéra écrit spécialement pour elle. Mais la vie stable et prévisible n’a jamais convenu à Julie. Après quelques années de bonheur… domestique et quelques bagarres, on ne change pas… Julie finit par tomber éperdument amoureuse d’Anne-Charlotte de Crussol de Florensac, duchesse d’Aiguillon.

Lorsque la Marquise meurt en 1772, Julie sombre dans un profond chagrin, se retire de l’opéra et entre pour de bon dans un couvent. Sans y mettre le feu, cette fois. Elle y meurt à l’âge de 33 ans. La courte vie sauvage de Julie révèle beaucoup de choses sur le monde.

Bien qu’elle ait été une force avec laquelle il fallait compter, elle a également profité de l’évolution des normes politiques et culturelles en France, se taillant une place où elle pouvait vivre, libre et authentique.

Conclusion

En redécouvrant le parcours de Julie d’Aubigny, nous sommes rappelés à l’importance de ne pas oublier les figures féminines qui ont bravé les normes de leur époque pour s’affirmer et vivre selon leurs propres termes. Son histoire résonne encore aujourd’hui, car elle symbolise la lutte pour l’égalité des genres et l’affirmation de soi.

Malgré sa réputation sulfureuse, Julie d’Aubigny fut également une artiste talentueuse, dont le parcours atypique a contribué à ébranler les stéréotypes de genre sur la scène artistique. En interprétant des rôles masculins et féminins, elle a ouvert la voie à une meilleure représentation des femmes dans l’art et la culture, brisant les barrières qui leur étaient imposées.

L’histoire de Julie d’Aubigny, bien que peu connue du grand public, mérite d’être étudiée et célébrée, car elle représente un exemple de courage, de détermination et d’indépendance. Elle a su s’affranchir des contraintes sociales et des attentes qui pesaient sur les femmes de son temps, pour vivre pleinement sa vie et suivre ses passions.

La redécouverte de cette femme hors du commun nous rappelle l’importance de revoir notre perception de l’histoire, afin de donner une voix aux figures féminines qui ont trop longtemps été négligées ou ignorées. En nous penchant sur le récit de Julie d’Aubigny, nous contribuons à rééquilibrer le récit historique et à mettre en lumière les exploits de celles qui ont bravé les conventions pour changer le cours de l’histoire.

En conclusion, l’histoire de Julie d’Aubigny, la talentueuse épéiste, chanteuse d’opéra et aventurière insaisissable, demeure une source d’inspiration et un modèle de courage pour tous ceux qui cherchent à défier les normes établies et à vivre leur vie selon leurs propres termes. Son parcours hors du commun mérite d’être conté et partagé, pour que les générations futures puissent également tirer des leçons de son audace et de sa persévérance.

L’impact de Julie d’Aubigny sur l’art, la culture et la société française (rien que ça)

L’impact de Julie d’Aubigny sur l’art, la culture et la société française du XVIIe siècle peut être abordé sous plusieurs angles :

Émancipation des femmes dans le milieu artistique

Julie d’Aubigny a ouvert la voie à une plus grande représentation des femmes dans le monde de l’opéra en interprétant des rôles masculins et féminins, défiant les stéréotypes de genre et les attentes de la société de l’époque.

Son talent et sa polyvalence ont prouvé que les femmes pouvaient exceller dans des domaines artistiques dominés par les hommes, encourageant ainsi d’autres femmes à poursuivre leurs passions et à briser les barrières imposées par la société.

Influence sur la littérature et le théâtre

La vie tumultueuse et les exploits de Julie d’Aubigny ont inspiré de nombreux auteurs et dramaturges, qui ont intégré des éléments de sa vie et de sa personnalité dans leurs œuvres.

Son personnage, à la fois séducteur, audacieux et indépendant, a contribué à façonner la représentation des femmes dans la littérature et le théâtre, ouvrant la voie à des personnages féminins forts et complexes.

Défiance des normes sociales

En menant une vie scandaleuse, en enchaînant les conquêtes amoureuses et en participant à des duels, Julie d’Aubigny a remis en question les normes sociales qui régissaient la vie des femmes au XVIIe siècle.

Son audace et son refus de se conformer aux attentes de son époque ont mis en lumière les contraintes et les inégalités auxquelles étaient confrontées les femmes, faisant d’elle un symbole précoce de l’émancipation féminine.

Héritage culturel

La vie et les exploits de Julie d’Aubigny continuent d’influencer la culture moderne, avec des références à son personnage dans des romans, des films et des pièces de théâtre. Son histoire continue de fasciner et d’inspirer les artistes contemporains, qui trouvent en elle un exemple de courage, d’indépendance et de détermination.

En résumé, l’impact de Julie d’Aubigny sur l’art, la culture et la société de son époque s’étend bien au-delà de ses talents d’épéiste et de chanteuse d’opéra. Sa vie et ses exploits ont contribué à remettre en question les stéréotypes de genre et les normes sociales, offrant un modèle d’émancipation et d’autonomie pour les femmes. Son héritage perdure aujourd’hui, témoignant de sa capacité à inspirer et à influencer les générations futures.

Versailles, verdict

Blam! a à nouveau réussi son hold-up. Celui de nos cœurs. Ludiques, humains. En mettant en scène la vie, trépidante, réelle, peu connue, de Julie d’Aubigny, nous sommes propulsés dans un Paris du XVIIe qui vient remuer nos préjugés.

Encore une fois, Cartaventura Versailles a conquis notre rédaction avec son concept ingénieux, immersif et varié, qui nous transporte dans un univers historique. Offrant la possibilité d’explorer plusieurs itinéraires et d’atteindre différentes fins, Versailles invite à rejouer encore et encore pour découvrir tous ses secrets.

Défis aux normes sociales, passion et amour, art et culture, aventure et liberté, et enfin, surtout, féminisme et questions de genre. Avec son récit, Versailles nous permet d’explorer plusieurs thèmes, essentiels à l’aventure humaine.

Cartaventura Versailles se distingue comme une prouesse ludique, épurée et flamboyante, réussissant à condenser une histoire captivante en seulement 70 petites cartes carrées.

À noter que les aquarelles de Jeanne Landart et Guillaume Bernon sont d’une qualité exceptionnelle. L’écriture est également fine et élégantes, nous immergeant rapidement dans l’intrigue. Concernant l’aspect historique, comme d’habitude avec Cartaventura, un livret est fourni, rédigé en collaboration avec un expert : Vincent Haegele, conservateur des Bibliothèques de Versailles.

Clamons-le haut et fort. Cartaventura Versailles est un jeu de société exceptionnel qui captive notre attention dès les premiers instants. Et pour cause, sa mise en place est… fulgurante ! Ses mécanismes ingénieux et son scénario riche en rebondissements en font un jeu immersif et passionnant, capable de nous transporter au cœur de la splendeur de Versailles et d’une réalité pas si splendide.

Les décisions prises au cours de l’aventure ont un réel impact sur le déroulement de l’histoire, offrant une expérience de jeu unique à chaque partie. Ce niveau d’immersion et d’engagement est rare dans l’univers des jeux de société, il faut le reconnaître, ce qui fait de Cartaventura Versailles un véritable trésor ludique ! Petit-riquiqui, et pourtant on en ressort maxi ravis.

Les multiples itinéraires et fins possibles contribuent également à l’aspect passionnant de Cartaventura Versailles. Chaque nouvelle partie permet de découvrir de nouveaux chemins et de vivre de nouvelles aventures, garantissant des heures de divertissement et d’exploration. Constamment tenus en haleine, nous sommes curieux de savoir ce qui nous attend au détour de chaque carte.

Cartaventura Versailles réussit ainsi l’exploit de combiner immersion, passion et rejouabilité, surtout pour un jeu Kleenex, offrant une expérience de jeu inoubliable et envoûtante pour tous les fans de jeux de société, de jeux narratifs, d’histoire, de droits et d’émancipation de la femme, ainsi que des questions LGBTQ.

Vivement l’adaptation ciné ou série de la vie de Julie d’Aubigny.

En un mot comme en cent, mais en un, surtout :

Grandiose !

Note : 5 sur 5.

  • Création : Thomas Dupont, Peggy Chassenet
  • Illustrations : Guillaume Bernon, Jeanne Landart
  • Édition : Blam !
  • Nombre de joueurs et joueuses : 1 à 6 (tourne mieux à 1-2)
  • Âge conseillé : Dès 10 ans (au vu des thèmes abordés, ça se discute)
  • Durée : 45-60 minutes par partie (5 fins possibles)
  • Thème : Histoire
  • Mécaniques principales : Coopératif, cartes, narratif. Pour en savoir plus sur les différentes mécaniques de jeux, c’est ici.

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Article écrit par Gus. Rédacteur-en-chef de Gus&Co. Enseigne à l’École supérieure de bande dessinée et d’illustration, travaille dans le monde du jeu depuis 1989 comme auteur et journaliste.

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2 Comments

  • Steph'

    Je n’ai jamais compris cet engouement pour Cartaventura.
    J’avais essayé Lhassa à sa sortie et m’y étais tellement ennuyée qu’après une mort quasi-imprévisible où il fallait tout refaire, on a laisser abandonner définitivement ce jeu et cette collection…

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