
Couleurs de Paris. Color Run

Couleurs de Paris, de quoi ça parle ?
De peinture dans le Paris de la Belle-Époque
Devenez un et une artiste et peignez des œuvres bien connues « à la manière de » Cézanne, Monet, Renoir, Toulouse-Lautrec…
Si le thème est plutôt original et bien intégré, ne vous attendez pas à vivre et vibrer dans le Paris des artistes. On est ici dans un pur jeu « à l’allemande » dans lequel le thème passe au second troisième loin derrière pour mettre l’emphase sur la mécanique
N’empêche
Tout le long du jeu on découvre des tableaux de l’époque (à ce sujet, on y reviendra d’ailleurs plus bas dans les points qui nous ont moins plu) ainsi que des artistes réels que l’on peut « incarner » / recevoir pour obtenir certains avantages (avec la variante, à fortement conseiller)
Et comment on joue?
Couleurs de Paris est un pur jeu à objectifs avec placement d’ouvriers
On commence avec un certain nombre d’ouvriers d’artistes-assistants que l’on place les uns après les autres sur des actions spécifiques disponibles sur une roue

Une fois tous ses artistes posés, on les active les uns après les autres, dans l’ordre de son choix, puis on « abandonne » l’un d’eux pour le tour prochain. Ce qui permet donc de préparer et bloquer une case pour le tour prochain. Et qui dit roue dit… tournez, ménage manège
En effet, en tournant, la roue affiche à présent d’autres actions. Ce n’est pas du grand n’importe quoi puisque on sait exactement où et comment la roue va tourner. Enfin, à peu près… car oui, l’une des actions permet d’influer sur cette rotation pour en tirer un certain bénéfice (et énerver tout le monde au passage 😜)
La plupart des actions permettent soit de monter ses marqueurs sur son plateau perso, pour se développer, soit prendre des pigments pour s’approcher de la victoire (voir plus bas)
Le jeu paraît complexe, avec un matos de ouf (et une certaine mise en place plutôt longue), alors qu’au fond, tout est logique, fluide, cohérent et instinctif. On ne passe pas 1’000 heures à devoir tout saisir, pas de picto / icono compliqués qui demandent de rester le nez collé aux règles

Et comment on gagne ?
La partie s’arrête de deux manière: dès que deux tableaux ont été peints, ou que quelqu’un a obtenu cinq pigments noirs
Et comment y parvenir ?
Pour peindre les tableaux, il faut des pigments spécifiques indiqués sur les tableaux disponibles pour tous, et les pigments noirs s’obtiennent en mélangeant des pigments
Une fois l’une des deux conditions de fin de partie atteinte on procède à un décompte final plutôt léger :
Points de victoire présents sur les tableaux réalisés
PV pour les pigments noirs
– 2 PV par pigment blanc joker utilisé pour finir un tableau (max 2, faut pas pousser Toulouse Lautrec dans la Seine non plus)
Les conditions de victoire sont simples, et permettent d’avoir l’objectif bien en tête, de foncer et de savoir qui s’approche de la victoire. Pas de salade de points de victoire, pas de victoire dissimulée, pas de victoire surprise (coucou Wingspan, Kennerspiel 2019)
Interaction ?
Sur l’IGUS, l’échelle de mesure de l’interaction dans les jeux, Couleurs de Paris atteint un 2/5

Pourquoi?
Parce que dans Couleurs de Paris, à part bloquer des emplacements sur la roue d’action, ou foncer pour atteindre les objectifs de fin de partie avant les autres, on ne peut pas tellement s’en prendre directement aux autres (hormis le coup de changer la rotation de la roue, mais c’est minime)
Couleurs de Paris propose une interaction plutôt froide, douce, comme du pur placement d’ouvriers (Architectes du Royaume de l’Ouest mis à part, mais c’est une exception dans le genre)
À combien y jouer ?
On peut y jouer de 2 à 4
Le jeu tourne bien à toutes les configurations, puisqu’on bloque certaines actions, certains emplacements sur la roue pour serrer le jeu et l’adapter au nombre de joueurs et joueuses
À partir de quel âge y jouer ?
Il est indiqué 10 ans
C’est peut-être optimiste, au vu des mécaniques et nombre d’actions possibles qui rendent le jeu certes fluides et instinctifs, mais complexe quand même. Comptez plutôt 12, voire même 14 ans
Alors, Couleurs de Paris, c’est bien ?
Oui, c’est vraiment bien
Alors certes, on retrouve ici un énième jeu à objectifs et placement d’ouvriers. La grammaire est toute sauf originale : courir après les ressources pour être le et la première à finir les objectifs
Et malgré un thème original, on ne doit pas construire un village médiéval, on ne sent pas du tout de souffle artistique, le tout est froid et mécanique
N’empêche
Couleurs de Paris parvient à saupoudrer toute cette grammaire ordinaire de pigments suaves : la roue, un ouvrier artiste qui demeure pour le prochain tour, des cases actions qui se bloquent, le développement perso sur son plateau, avec un petit côté Caylus pour deux actions : le fait de pouvoir faire tourner à la roue à sa guise (un peu le Prévôt qui avance et qui recule) et pouvoir copier l’action d’un artiste de quelqu’un d’autre (un peu la Porte, qui permet de bénéficier d’une action « surprise » encore dispo)
Couleurs de Paris est un très bon jeu, qui ne prend pas trop de risques et reste dans les cases et ornières des jeux de plateau actuels, en parvenant toutefois quelques mélanges subtils
Couleurs de Paris, score final : 4/5
Ce qui nous a plu 👍
✅ La roue, maline
✅ Pouvoir laisser un artiste pour le tour prochain en planifiant l’action dispo selon la rotation de la roue (si personne ne vient mettre son grain de sel…)
✅ Le plateau perso de développement : prendre une ressource maintenant, ou se développer et pouvoir en prendre plus plus tard ?
✅ Le jeu propose deux modules, variantes, extensions. De quoi rajouter de la durée de vie. Les peintres célèbres qui ont chacun un avantage spécifique vient rajouter une excellent couche (de peinture)
✅ Un prix tout à fait convenable pour un jeu d’une telle ampleur (voir le point juste en bas, du coup. Ceci explique cela…)
Ce qui nous a moins plu 👎
❌ Un EcoScore à E. Fabriqué en Chine, et tous les cubes de couleur sont en plastique, alors qu’ils auraient pu être en bois, tout simplement. Le jeu aurait pu alors être même produit dans l’UE, tout le reste est du papier-carton
❌ Encore un énième jeu à objectifs à la grammaire ultra-classique : va chercher bonheur ressources, complète des objectifs. Rien de neuf sous le soleil. Lazy writing, comme on dit dans le monde du scénario. Allez, on se réveille, on se sort les pouces et on n’arrête de faire pareil que les autres ❗️
❌ Il manque une mini annexe sur l’origine, la nature des peintures, véritables, que l’on essaie de reproduire. Un mini-détail, mais qui aurait rajouté une couche pour s’immerger dans le thème
Et encore une chose
Vous pouvez consulter les règles de Couleurs de Paris ici
Et vous pouvez trouver Les Couleurs de Paris chez Philibert ici
Pour vous proposer une expérience de lecture plus agréable, nous ne vous proposons aucune publicité et tentons de rester le plus simples possibles. Notre équipe prend soin de recommander des jeux et espérons que vous apprécierez! Juste pour que vous le sachiez, Gus&Co entretient des relations d’affiliation avec Philibert. Ainsi, si vous achetez quelque chose en cliquant sur nos liens, nous pouvons obtenir une petite part des revenus, ce qui nous permet d’acheter d’autres jeux et de continuer à pouvoir vous proposer de nouveaux articles
- Date de sortie : août 2019
- Langue : Française
- Produit en : Chine
- Ecoscore : un calamiteux E. Produit en Chine, et beaucoup de matos (la myriade de cubes en couleur) est en plastique, alors que ça aurait pu être du bois, tout simplement, plus organique, plus… renouvelable. Pour en savoir plus sur l’EcoScore dans les jeux de société, c’est ici

- Auteur : Nicolas De Oliveira
- Illustrateur : Fabrice Weiss
- Éditeur : Super Meeple
- Nombre de joueurs et joueuses : 2 à 4 (tourne très bien dans toutes les config)
- Age conseillé : Dès 10 ans (c’est très optimiste. Disons 12, et on reste amis)
- Durée : 60-90′ environ
- Thème : Art, peinture
- Mécaniques principale : objectifs, roue, placement
d’ouvriersd’artistes


10 Comments
Ange
une petite critique : il n’y a aucune photo du jeu dans l’article, aucune photo où on voitle/les plateau(x) de jeu, c’est dommage. (et pareil sur Phillibert et le pdf des règles étonnamment m’empêche de passer de page en page !) C’est bien d’avoir une vie globale du jeu sur une table.. et de voir le type d’illustration (en complément du texte qui explique les rouages et commente ses + et -)
Gus
Désolé Ange et oui vous avez amplement raison
Nous avons cherché des visuels sans en trouver, veuillez nous en excuser
Et nous détestons en prendre de nos parties, elles sont toutes moisies, nous n’avons aucune compétence en photo, nous préférons des visuels pro et officiels
Vous avez raison de relever ce manque flagrant dans l’article, merci pour votre réaction Ange
Ange
pas besoin d’excuse, c’était juste une remarque (j’aurai dû employer ce terme plutôt que critique, bien que « critique » n’est pas forcement négatif).
J’ai de fait « googlisé – images » et ai trouvé quelques vues., qui m’ont fait mieux comprendre le lien vers les objectifs.
Je pense l’ajouter dans ma liste des jeux possible.
Il est aussi très bien noté chez vos collègues !
Ced
Je me suis fait la même réflexion, pas de photo, dommage.
Mais l’article n’en reste pas moins intéressant et bien écrit, comme beaucoup d’autres.
L’occasion pour moi de vous féliciter pour la qualité de votre travail et l’orientation donnée à votre site.
Vous avez su innover, vous démarquer et nous inonder d’articles tous plus intéressants les uns que les autres, c’est vraiment génial.
Merci à vous et longue vie à Gus ans co.
Gus
Merci Cédric ❤️️
Guillaume
Bonjour,
Une petite précision :
Peindre un deuxième tableau ou prendre le dernier pigment noir ne fait pas gagner, cela met fin à la partie. Après on compte les points.
Gus
En effet Guillaume vous avez raison, notre chronique n’est pas assez claire, nous allons l’améliorer
Merci pour votre intervention 🙏🏼
Fred
Bonjour,
Personnellement j’y joue sans problème avec mes 2 enfants qui ont 9 et 10 ans. Je leur ai expliqué le jeu en 10 minutes chrono.
Pour ce qui est de l’installation je la trouve très rapide, en 5 minutes tout est prêt pour 4 joueurs (j’ai une petite boîte de bricolage pour les cubes).
Bonne continuation !
Fred
Lordsavoy
Ok mais du coup ce n’est pas un must have non +. Ma question à Gus : les must have sortis en 2018 et 2019 en stratégie gestion c’est quoi pour vous ?
Gus
Hop