
Riverside. La croisière s’amuse. Peu
Riverside est un roll & write dans lequel vous devrez effectuer l’excursion la plus spectaculaire, pour contenter les touristes.
Riverside
Tous à bord ! Dans Riverside, guides dans un bateau de croisière, les joueurs et joueuses vont devoir remplir leurs barques pour aller effectuer des visites et remporter des points de victoires. Celui ou celle qui aura effectué le plus de visites sera déclaré meilleur guide du Grand Nord.
Riverside est un roll and write, avec un plateau commun, qui déterminera l’avancée du bateau de croisière et les visites possibles à chaque tour. Un tirage de dés lui aussi commun, et une feuille par personne.
Un tour va se dérouler en 3 phases :
- Le tirage
- Le remplissage
- Les visites
Lors de la phase de tirage, quelqu’un va lancer les 6 dés, un par type d’attraction visitable, ainsi qu’un dé vert bonus. Le dé bonus sera placé au-dessus de la ligne de réchauffement climatique, et les autres dés seront placés de part et d’autre de la ligne, la valeur du dé médian servant de délimitation. Le bateau est alors avancé d’autant de cases que la valeur du dé médian sur le plateau.
Chaque personne va alors choisir un dé, et utiliser sa valeur pour remplir des cases sur son plateau. Ces cases déterminent les rangées de visiteur complètes pour une visite. Si le dé choisi est au-dessus de la ligne de réchauffement climatique, il va alors cocher une case joker sur sa fiche. Les joueurs et joueuses peuvent également additionner la valeur du dé vert au dé choisi, là aussi en cochant une case joker.
La troisième phase commence alors. Chaque personne va choisir vers quelle attraction à portée du bateau principal (trois cases) elle va emmener ses visiteurs. Le score marqué sera calculé en multipliant la valeur de l’attraction (sur le plateau) par le nombre de rangées complètes dans la chaloupe de la couleur correspondante sur le plateau personne. Chaque visite (3 par type d’attraction au maximum) doit avoir un score supérieur à la visite précédente pour ce type d’attraction.
Si le bateau n’est pas arrivé au bout de la piste, on recommence alors un nouveau tour. Dans le cas contraire, c’est la fin de la partie. Les points sont alors décomptés en additionnant les scores de visites et les scores de lignes pour chaque chaloupe, sauf pour la dernière qui obéit à des règles particulières.
Matériel
L’esthétique de Riverside n’est pas ce qui va révolutionner le genre. Elle reste classique pour ce genre de jeu. Il n’y a pas de volonté claire de se démarquer, ou d’en faire trop. Mais pas au point de ne pas en faire assez. Le jeu est agréable à l’œil, mais sans plus. Les couleurs ne se confondent pas, ce qui rend le plateau de jeu et les feuilles lisibles facilement.
J’aimerais en dire autant du livret de règles, mais ça serait presque un mensonge. Les règles sont touffues, et les choix typographiques n’aident pas à la lecture. Les lettres ne se détachent pas bien sur le fond de page gris, et l’abondance de mots en gras noie le reste du texte, en tout cas pour moi.
Comme Riverside n’est pas le genre de jeu où l’on peut sauter un paragraphe ou lire en diagonale, la lecture des règles est un exercice qui peut se transformer en pensum. La complexité des règles et le nombre de cas possibles, associé à des exemples pas très clairs desservent clairement le jeu. Non, il n’est décidément pas facile d’écrire des bonnes règles de jeu.
Mécanisme
Riverside est un roll and write avec combos. Beaucoup de combos, qui vont pouvoir s’enchaîner et permettre aux joueuses et aux joueurs qui les maîtrise de remplir sa feuille rapidement. Par conséquent, celui ou celle qui ne les maîtrise pas ne joue pas à armes égales.
C’en devient même un combat déséquilibré, du type… épée contre sulfateuse… S’il n’y a pas une certaine homogénéité dans la connaissance de principe des combos et de leur enchaînement, le décalage risque d’être énorme. Ce qui va éliminer tout semblant de compétition. Riverside n’étant pas un jeu passionnant en lui-même, sans compétition pour le score, il perd tout intérêt.
La mécanique de récompense/punition pour la gestion des dés est intéressante, mais elle est trop facile. Le jeu dure entre 8 et 11 tours, et il y a 14 cases permettant de prendre un dé supérieur ou le dé vert.
La prise de risque est du coup très limitée, puisqu’il faudra vraiment abuser pour se retrouver sans possibilité de jouer un dé supérieur avant la fin de la partie. De même, l’obligation d’augmentation du score entre deux visites du même type va pénaliser les départs canons, mais pas tant que ça, puisqu’il est possible de traverser pour revenir sur l’autre côté pendant la phase de visite, et aller chercher les gros multiplicateurs.
Il en est de même pour les points de capitaine. Le mécanisme semble être fait pour réaligner les scores, mais la prime au plus gros des petits scores risque plutôt de favoriser le vainqueur.
Riverside, verdict
Comme la plupart de roll and write, Riverside est un jeu sans interactions, avec une ambiance polaire, adaptée au thème. Mais là où beaucoup de roll and write proposent des règles simples, fluides, Riverside se démarque par une certaine abondance. Il y a beaucoup de règles et de modificateurs. Ce qui nécessite une bonne mémoire et des capacités d’anticipation, pour prévoir à long terme. Il n’y a pas beaucoup de risque de plot twist, le bateau avançant d’une à 6 cases, il est relativement aisé de planifier quelques coups à l’avance, et de prendre les décisions en fonction de ce qui vient.
La mémoire sera également un atout précieux pour ne pas se perdre dans ses actions et l’application des combos. Il est facile d’oublier quelle case a été cochée à ce tour, et qu’est-ce qu’elle donne, quand on enchaîne les bonus sur une action.
La fin de partie ressemble à une grosse salade de points. Avec des comptes dans tous les sens, des additions de carottes et de choux, des bonus/malus, etc. Il est difficile de savoir où on se situe par rapport aux autres en cours de partie, à part s’il y a vraiment un gros décalage dans les stratégies et l’utilisation des combos. Certains y verront un avantage, puisque le suspense reste jusqu’à la fin, j’y vois plutôt une frustration supplémentaire.
Pour finir, je pense que Riverside se veut un jeu pour tout public. C’est discutable. Mais les tables devront être homogènes en termes de niveau et connaissance des mécanismes. Il n’est pas un jeu que je sortirais forcément avec ma grand-mère et mes neveux et nièces. J’ai envie d’aimer ce jeu, pour ses idées et son mécanisme. En réalité, je n’ai pas envie d’y rejouer, et c’est dommage.
À défaut d’une réelle originalité, Riverside est un roll and write qui joue la carte de l’abondance de règles, d’exceptions, de mécaniques, au risque de noyer son public.
Sympathique, sans plus.
- Date de sortie : Juillet 2022
- Langue : Française
- Fabriqué en : Chine
- ITHEM : 2. Pour en savoir plus sur l’ITHEM dans les jeux de société, c’est ici.
- IGUS : 2. Pour en savoir plus sur l’IGUS dans les jeux de société, c’est ici.
- EcoScore : C. Si vous voulez en savoir plus sur l’EcoScore dans les jeux de société, c’est ici

- Création : Andrew Bruce
- Illustrations : Gjermund Bohne
- Édition : Matagot
- Nombre de joueurs et joueuses : 2 à 6 (tourne bien à toutes les configurations)
- Âge conseillé : Dès 8 ans (bonne estimation)
- Durée : 30 minutes
- Thème : Croisière
- Mécaniques principales : Roll and write. Pour en savoir plus sur les différentes mécaniques de jeux, c’est ici.
Pour conclure, avec Kombio et Kwatro, on a deux bons petits jeux, des Mixi, qui coûtent moins de 10 euros. Une belle perf ! Comme quoi, non, ce n’est pas la taille (et le prix) qui compte.
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Article écrit par Clément. Adepte des jeux rapides, son pire ennemi est le paralyseur. Spécialiste des jeux de plis, des casse-têtes et des ours. Il a deux chats, trop de plantes et une mémoire défaillante. Devise : « Faut que ça poppe ! »

