Critiques de jeux,  Jeux de plateau

King Of Tokyo – Dark Edition, notre Coup De Cœur

King of Tokyo – Dark Edition, de quoi ça parle ?

C’est le reboot de King of Tokyo, ce jeu de dés frénétique sorti en 2011 chez IELLO et créé par le papa de Magic et Keyforge, Richard Garfield.

Dans King of Tokyo, on incarne des Kaiju qui tentent de dévaster Tokyo et qui prennent un malin plaisir à se balancer des tatanes dans les gencives pour devenir le… roi de Tokyo.

Un Kaiju est une créature monstrueuse et gigantesque japonaise, comme Godzilla. Kaiju, parce qu’en japonais, « Kai » signifie étrange et « ju » veut dire animal. Un Kaiju est donc un grand animal étrange, un monstre géant. Ils sont apparus dans les films japonais des années 50, dans le contexte d’un Japon post-Hiroshima, dont nous venons à peine de fêter les 75 ans la semaine passée !

Dans King of Tokyo, on peut également incarner d’autres créatures gigantesques bien connues dans la culture populaire, dont King Kong par exemple.

King of Tokyo n’est pas un jeu narratif, mais un jeu fun, à la limite du party-game. Il parvient à intégrer quelques mécaniques, quelques aspects cohérents.

Un 3 sur 5 sur l’ITHEM.

Et comment on joue ?

Les deux mécaniques principales du jeu sont le « stop-ou-encore » et les jets de dés.

Plus on reste longtemps dans Tokyo, et plus on gagne de points. Mais plus on s’expose aux attaques ennemies et on prend le risque de l’élimination. Demeurer dans Tokyo rapporte des points de victoire à chaque tour. Doit-on conserver sa place, au risque de se manger des attaques, des baffes des autres créatures présentes, pour encore grappiller quelques points ? Ou au contraire sortir, partir, et se soigner ? En effet, un monstre dans Tokyo ne peut pas se soigner.

Et jets de dés, c’est le cœur du jeu. À chaque tour, on lance tous les dés, jusqu’à trois fois. On peut alors :

  • se soigner, sauf si on est à Tokyo ou dans Tokyo Bay si on y joue à 5-6
  • balancer des baffes
  • obtenir de l’énergie, de quoi acheter des cartes qui attribuent certains avantages
  • tenter de grappiller des points de victoire en réussissant d’obtenir un brelan au minium. On peut garder et relancer les dés jusqu’à trois fois, puis on passe à la résolution.

Que garder, que relancer ? Des règles simples et fluides qui s’expliquent en une poignée de secondes, max.

Et comment on gagne ?

Deux possibilités : dès qu’on a obtenu 20 points de victoire, avec des brelans et/ou en rentrant et en restant dans Tokyo, ou en ayant éliminé tous ses adversaires, ce qui arrive le plus souvent.

Simple, basique, efficace.

King of Tokyo – Dark Édition, qu’est-ce qui change ?

King of Tokyo – Dark Edition est la version 1.5 du jeu d’origine de 2011. Deux changements majeurs, et non des moindres :

Le matériel, somptueux

Et ça commence par le toucher de la boîte ! Je ne sais pas si vous vous amusez à palper vos boîtes de jeu, mais moi, oui. Et non, ce n’est pas du fétichisme… Celle de Dark Edition propose un toucher, une texture toute particulière. Difficile à expliquer.

Les illustrations, ensuite. Encore plus incroyables que la version de 2011 et plus tard sa réédition de 2016.

Enfin, les dés, au plastique particulier, solide, lourd, et… doux.

Un meilleur équilibrage

Dans le jeu d’origine, tirer des 1 et 2 conféraient des points de victoire, mais très, trop peu. On avait tendance à les éviter, à les relancer. La part de hasard était trop présente.

Dans cette Dark Edition, une toute nouvelle mécanique est introduite : la piste de méchanceté. Si on obtient un brelan de 1 ou 2, on progresse sur la piste. Et dès certains jalons atteints, on reçoit des atouts, des avantages, méchants et sadiques !

Cette piste présente alors deux nets avantages : les 1 et 2 sur les dés deviennent aussi intéressants que les 3, et ces méchanceté parviennent à augmenter encore plus une interaction déjà forte.

Interaction ?

Sur l’IGUS, l’échelle de mesure de l’interaction dans les jeux, King of Tokyo – Dark Edition atteint un 5/5.

Pourquoi ?

Parce que dans King of Tokyo – Dark Edition on passe sa partie à attaquer les autres. À leur mettre la misère, à tenter de les éliminer le plus rapidement possible. Une interaction forte, directe, belliqueuse, joviale.

À combien y jouer ?

Le jeu propose d’y jouer de 2 à 6. Soyons honnêtes, même si le jeu propose une mini adaptation des règles pour y jouer à 2, ce n’est de loin pas la meilleure configuration.

À 3-4, c’est plutôt fun.

À 5-6, chaotique et bruyant, mais aussi plus long et lent.

4 est l’idéal.

King of Tokyo, à partir de quel âge y jouer ?

Le jeu indique 8 ans. Mais non. Si la version initiale de King of Tokyo était vraiment prévue pour des enfants dès 8 ans, avec son équilibrage, cette Dark Edition complexifie quelque peu le jeu : quels dés choisir, pour quels pouvoirs, cartes ou méchanceté.

En équilibrant le jeu, Dark Edition devient un poil plus complexe, mais à peine. De quoi perdre les plus jeunes.

Comptez plutôt y jouer dès 10 ans.

Alors, King of Tokyo – Dark Édition, c’est bien ?

Oh oui, mais vraiment oui. Ou comment réussir à transcender un jeu déjà excellent ! Ce King of Tokyo – Dark Édition est un peu la version Deluxe du jeu de base, pour un prix tout à fait convenable, merci la Chine, avec un équilibrage et une nouvelle règle puissante et passionnante en plus. Un King of Tokyo 1.5. Ou plutôt 10.5, au moins !

Autant nous avions vraiment apprécié le premier jeu à sa sortie en 2011, autant cette nouvelle mouture rend le premier du nom caduque. Au point de vouloir le jeter recycler / offrir pour le remplacer par cette version de 2020.

Pour fêter les quasi dix ans du jeu, comme cela se fait de plus en plus souvent dans l’industrie (hello 7 Wonders), IELLO aurait pu se contenter de proposer 2-3 refontes graphiques. Mais non. C’est tout le titre dans son ensemble qui a été repensé. Pour proposer une nouvelle expérience de jeu. Toujours aussi fun et intense !

Vous n’avez jamais joué à King of Tokyo ? Mais qu’attendez-vous ? Vous possédez la version « normale » de 2011 ou 2016 ? Remplacez-la par celle de 2020.

🔴 King of Tokyo – Dark Édition, score final :

Note : 5 sur 5.

Ce qui nous a moins plu ⛔️

L’élimination. Jouer à 5-6 et se faire éliminer après 2 minutes de jeu, et devoir attendre la fin de la partie. C’est long, pénible et pas cool

❌ Cette version n’est plus tellement adaptée pour les enfants de 8 ans. Avec la règle supplémentaire de la méchanceté, le jeu prend le risque de perdre un public plus familial

❌ Un pur EcoScore E. Le plastique c’est (pas) fantastique

Ce qui nous a plu ❤️️

✅ Le matériel, superbe ! (et le toucher, la texture de la boîte, unique)

L’équilibrage des 1 et 2 et la piste de méchanceté

✅ Les doubles faces de cartes Méchanceté, plus ou moins… méchantes

✅ Un jeu toujours aussi rocambolesque

✅ Une interaction franche et fun

✅ Beaucoup de hasard, certes, mais un hasard qui surprend, qui permet des rebondissements. Il faut voir King of Tokyo pour ce qu’il est : un pur jeu d’apéro, qui met une sacrée ambiance à la table, à la limite du party-game, mais pas non plus, avec quelques choix de dés à garder et de cartes à prendre

Et encore une chose

Vous pouvez trouver King of Tokyo – Dark Édition chez Philibert ici

Et également chez Magic Bazar ici

Pour une lecture plus agréable, plus confortable, notre blog ne vous propose aucune publicité, aucun contenu sponsorisé ! Nous espérons que vous appréciez. Dans un souci de transparence, pour votre information, Gus&Co entretient des relations d’affiliation avec Philibert et Magic Bazar. Ainsi, si vous achetez un jeu en cliquant sur nos liens, nous pouvons obtenir une (minuscule) part des revenus, ce qui nous permet d’acheter d’autres jeux et de continuer à pouvoir vous proposer de nouveaux articles.

  • Auteur : Richard Garfield
  • Illustrateur : Paul Mafayon
  • Éditeur : IELLO
  • Nombre de joueurs et joueuses : 2 à 6 (comptez plutôt 4-5)
  • Âge conseillé : Dès 8 ans (comptez plutôt dès 10 ans)
  • Durée : 30-45′
  • Thème : Kaiju, créatures gigantesques qui se mettent des tatanes
  • Mécaniques principales : Dés, stop-ou-encore

Vous voulez jouer, vivre King of Tokyo en vrai ? Un musée Godzilla vient tout juste d’ouvrir pour un temps limité sur l’île d’Awaji.

Des kaiju géants y ont été construits, dont Godzilla bien sûr, avec une tyrolienne qui permet aux visiteurs du parc de voyager directement dans la bouche du kaiju le plus célèbre au monde. 

Pour l’instant, cette ouverture temporaire n’est qu’un amuse-bouche (c’est le cas de le dire avec la tyrolienne… ). Le musée va ouvrir plus tard dans son ensemble pour rester alors ouvert au public.

Si vous voulez voir King of Tokyo sur écran, il y a bien sûr Pacific Rim 1 (excellent) et 2 (nul), en attendant un hypothétique épisode 3 :

Votre réaction sur l'article ?
+1
0
+1
3
+1
0
+1
0
+1
0
+1
0

12 Comments

  • Cédric

    Pourquoi ne peut-on pas commenter le jeu d’hier ? Parce que sur celui-ci, j’ai pas grand chose à dire si ce n’est que (en effet, lors de la première partie -à Cannes en 20XX, sous l’oeil goguenard de Garfield, j’ai lancé une fois les dés pour me faire éliminer à la fin du premier tour…) je me suis souvent ennuyé durant mes parties.
    C’est un des rares jeux que j’ai revendu…

    • Gus

      Merci Cédric pour votre retour.

      Vous avez raison. Comme dit dans l’article, KoT est à la limite du party-game. Et les party-games « souffrent » tous du syndrome du… party-game. Si :

      1. L’humeur du moment n’est pas adéquate
      2. Les gens à la table ne sont pas adéquats
      3. L’ambiance n’est pas adéquate

      C’est le flop total.

      Prenez n’importe quel party-game, et si vous cochez, ou ne cochez pas les cases ci-dessus, l’expérience du jeu tombe à plat, ou pas.

      Perso, à chaque fois que nous avons joué à KoT, nous nous sommes « pris au jeu » (expression idéale ici) et sommes partis dans un délire kaiju/ Pacific Rim à la limite roleplay et du JDR.

      Ce foutu syndrome du party-game (oui Cédric, j’essaie de lancer ce concept en 2020. On va voir s’il va prendre 😅)

  • Rocknroll10

    Bonjour,
    Cette version, en édition limitée, est en rupture de stock depuis près de 3 semaines et n’est apparemment pas prévue pour être rééditée.

    En attendant une nouvelle version pour fêter ses 20 ans, l’an prochain, je souhaite dire bravo aux heureux élus qui ont pu mettre la main dessus : ) c’est le game !! Premiers arrivés, 1ers servis !!

    De ce fait, je reste frustré de ne pas pouvoir l’acquérir. Sauf à prix d’or par des revendeurs tiers qui souhaitent maximiser leur plus value…

          • David

            Bonsoir, pour les Francais ou les personnes en transit par chez nous, encore trouvable en magasin (uniquement selon stock du magasin) et reservable sans frais et sans compte sur cultura.com. fait hier soir et récupéré ce matin.
            Cdlt,

  • kek

    Les boites risquent de se retrouver à bien plus que 60eur dans les mois/années à venir.

    Sans compter que Iello a bien réussi son coup commercial en lachant un « collector » cette année et un autre l’an prochain pour les 10 ans.

  • Eduardo

    Moi j’ai acheté il y a quelques mois « King of New York » qui me semble plus interésant. Je ne vois pas trop le gros avantage par cette version « Dark ».

  • Cédrick

    Bonjour à tous, je viens d’en trouver une version sur guyajeux. Fr, sans faire de pub…. Je verrais bien si je le reçois 😉. J’en ai trouvé sur plusieurs sites mais il faut chercher un peu !

    Je vais découvrir ce jeu, mais c’est vrai que la boîte m’a tout de suite plu !

    Après experience, je ferai donc un petit retour dessus !

    En tout les cas, je consulté très régulièrement ou quasiment vos avis sur Gus and Co car je me suis aperçu que je pensais souvent comme vous après test des jeux. Donc je vous fais confiance en votre avis d’experts.

    Merci à vous et au plaisir de vous lire.

  • Alexandre T

    Je viens de le commander sur guyajeux à l’instant, merci Cédric pour le bon plan !

    Petite question : est-ce que les extensions du jeu de base fonctionnent avec la version Dark Edition ?

À vous de jouer ! Participez à la discussion

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

%d blogueurs aiment cette page :