
Wangdo. Le jeu suisse 🇨🇭 le plus coréen 🇰🇷 du marché
Ni transcendant, ni trépidant. Un jeu douillet
Wangdo, de quoi ça parle?
D’une histoire incongrue d’héritage de trône de quatre clans d’ours qui doivent se balader dans le royaume pour ériger des stèles et acquérir quatre compétences: militaire, éducation, commerce et religion. Un thème qui fait très chinois
Et très Kung-Fu Panda aussi
Mouaif
Disons le tout de suite, Wangdo est un pur jeu abstrait. Le but est de récolter des jetons sur le plateau, c’est tout
Alors certes, le matériel et les illustrations sont superbes et essaient de servir le thème, mais il paraît bien artificiel et capillo-tracté
Et comment on joue?
A son tour, on peut soit prendre 2 stèles « ours » de n’importe quelle couleur visibles et dispo sur l’un des emplacements « temples » du plateau, ou en piocher trois au hasard du sac
Ou alors
rafler un jeton sur le plateau. Pour cela, il faudra le remplacer par l’une de ses stèles « ours » en sa possession en suivant deux règles: il faut qu’une stèle soit adjacente, et que cette stèle adjacente ne soit pas de la même couleur que celle que l’on désire poser

De plus, pour récupérer le jeton, il faudra « payer » autant de stèles de la même couleur que toutes les stèles adjacentes

Voilà, c’est tout
Des règles expliquées en une minute
C’est tout?
Presque
Dès qu’on pose la dernière stèle sur une ligne de temple, on jette toutes les stèles dans le sac, et celui ou celle qui a complété la ligne récupère une stèle de n’importe quel autre temple
C’est tout?
Presque
En récupérant le jeton, on le place sur son plateau perso
Quand on en a pris deux (ou trois à deux joueurs ou joueuses), la colonne est complétée
On pioche alors une carte bonus qui offre quelques actions spéciales
Et comment on gagne?
Le ou la première joueuse à avoir récolté 2 jetons de chaque, il y en a 4 différents, remporte la partie
Voilà, ce n’est pas plus compliqué que cela
Des règles, des conditions de victoire très légères, fluides, family-friendly
Interaction?
Sur l’IGUS, l’échelle de mesure de l’interaction dans les jeux dont nous vous parlions ici hier, Wangdo se situe à 2
Pourquoi 2 sur 5?
Parce que dans Wangdo, il s’agit d’une course à être le ou la première à ramasser 3×2 (ou 3×4 à 2) jetons. Cette course n’implique pas d’action directe sur/contre les autres, on fait sa propre tambouille dans son coin pour y arriver juste plus vite
Et 2 sur 5 également, parce qu’on peut bloquer les autres en plaçant une certaine couleur de stèle pour les empêcher de poser une couleur et ainsi espérer les ralentir
Une interaction plutôt « douce », indirecte, peu frontale. 2 sur 5, donc

A combien y jouer?
On peut jouer à Wangdo de 2 à 4. A 2-3, le jeu tourne bien, mais c’est vraiment à 4 que la course, la tension sont les plus racés
A noter également qu’à 2, on réduit la taille du plateau, ce qui augmente les interactions et blocages. A 3, on a alors affaire à une version hybride moins prenante
Alors, Wangdo, c’est bien? Critique
Ca y est, il fait (enfin) froid, l’hiver débarque. Les cimes sont enneigées, les nuits s’allongent, les températures plongent. Une seule envie, celle de s’emmitoufler avec des chaussettes épaisses bien au chaud chez soi
Wangdo, c’est un peu la cristallisation de tout ça
Rien de passionnant ni de surprenant, on sait ce qu’on a, on sait où on va, c’est chaleureux et douillet comme un chocolat chaud siroté sur un polochon
Wangdo est surtout un jeu très familial. Les adultes et joueurs et joueuses plus expérimentées pourront le trouver creux et ennuyant. On y jouera 2-3 parties, pas forcément plus
Mais joué en famille, ou avec des noobs / casu comme un pur Gateway Game, Wangdo se révélera alors être comme une expérience ludique fort sympathique
Wangdo, faut-il y jouer?
Non
A moins que l’on y joue en famille ou avec des gens qui ne connaissent pas grand-chose aux jeux de société modernes et foisonnants
Dans ce cas-là, oui
En fait, au vu de son gabarit, c’est à se demander si Wangdo n’est pas taillé pour un prix grand public
Court, aux règles simples et offrant quelques choix tactiques, pour peu que l’éditeur slash distributeur parvienne à le faire faire se balader en Europe, il n’est pas impossible qu’il soit amené à connaître un petit succès (grand) public. Et tant pis pour le Core
Score:
Anticipation: 4/5: Le tout nouveau jeu de Sébastien Pauchon? He’s back!!! Après The River, il signe ici son troisième jeu de l’année, avec deux autres compères helvétiques déjà aux manettes (c’est le cas de le dire) du très décevant 8 Bit Box
Pendant la partie: 4/5. Un jeu qui tourne bien, à l’interaction toute en douceur (2/5 sur l’IGUS) et au somptueux matériel. Mais rien de transcendant
Après la partie: 4/5. On y rejoue? OK, pourquoi pas. Mais pas mille fois non plus
Score: 4/5. Un solide 4/5. Wangdo ne se démarque pas par une originalité époustouflante, mais le jeu tourne bien. Ni transcendant, ni trépidant, pas un jeu indispensable, mais un jeu sympathique à jouer en famille. Un jeu comme un dimanche après-midi d’hiver une tasse fumante de rooibos vanille-cannelle à la main, douillet
Et encore une chose
Pour l’instant, le jeu n’existe qu’en anglais. En plus des règles, plutôt courtes et extrêmement didactiques, les cartes bonus comportent du texte en coréen et en anglais. Si vous ne maîtrisez pas la langue de George RR Martin, autant attendre
Quoique
Une VF n’est pour l’instant pas encore annoncée, mais ça ne saurait tarder vu le côté très family-friendly du jeu. Blackrock, peut-être? Qui a déjà assuré la trad du précédent jeu de Mandoo, Rising 5
Et encore une dernière chose
En même temps que Wangdo, le même trio d’auteurs a développé chez le même éditeur coréen un mini-micro jeu de cartes de défausse. Seals. Les sceaux. En référence à Wangdo?

Dans Seals, il faut réussir à défausser une combinaison de cartes, soit un carré, soit une suite, en ne piochant qu’un seul type de cartes: couleur ou chiffre semblable
Un petit jeu malin et rapide qui se joue en une petite quinzaine de minutes et qui ne va pas sans rappeler Jaipur de Sébastien Pauchon, d’ailleurs, et qui ressortira prochainement en 2019 chez les Space Cowboys
Sans prétention aucune, très hasardeux et parfait pour jouer sur un coin de table entre collègues / amis / famille en attendant le dessert vegan
Vous pouvez consulter les règles de Wangdo en anglais ici
Vous pouvez consulter les règles de Seals en anglais ici
Vous pouvez trouver Wangdo chez Philibert ici
Et Seals ici
- Date de sortie : Novembre 2018
- Auteurs : Frank Crittin, Grégoire Largey, Sébastien Pauchon, tous trois auteurs suisses de jeux (qui signent chez un éditeur coréen)
- Illustrateur : Jakub Rebelka
- Editeur : L’éditeur coréen Mandoo Games
- Nombre de joueurs : 2-4 (optimum: 2 ou 4)
- Age conseillé : dès 8 ans (voire même 6-7 si on se passe des cartes bonus)
- Durée : 30′
- Thème : animaux fantastiques
- Mécaniques principales : blocage, connexion
Et hop, encore une toute dernière chose
Dans la série « animaux fantastiques d’inspiration asiatique » que l’on retrouve dans Wangdo, ne ratez pas ce court-métrage australien d’animation en stop motion sorti il y a juste une semaine
Hallucinant
Sortez vos kleenex
Lost & Found from Goldy on Vimeo.


5 Comments
Clément
Un jeu avec des ours, ça ne peut être que bien. Il faut que tu revoies ta notation.
Gus
🐻
Gus
Il faut que tu joues à Histoires de Peluches Clément
Dans lequel tu peux incarner un… (noun)ours
Gus
Arrêtez tout
J’ai trouvé TON jeu de l’année Clément
Bears VS Babies
globiboulga
En tout cas, je trouve les illus magnifiques. Je retiens le nom de Jakub !