
The River ⛵ La vie de meeple est un long fleuve tranquille
Le tout nouveau jeu de Days of Wonder et co-créé par le talentueux Sébastien Pauchon. Un jeu de placement d’ouvriers qui manque peut-être de saveur. Classique. Efficace. Du pur Days of Wonder familial
- Date de sortie : fin-octobre / novembre 2018
- Auteurs : Sébastien Pauchon & Ismaël Perrin
- Illustrateur : Andrew Bosley
- Editeur : Days of Wonder
- Nombre de joueurs : 2-4 (optimum 2 et 4. Moins à 3. On en parle plus bas)
- Age conseillé : dès 10 ans (peut-être même moins, en fait)
- Durée : 45′
- Thème : exploration
- Mécaniques principales : placement d’ouvriers, course aux objectifs
The River, de quoi ça parle?
D’exploration d’un nouveau monde
Le pitch de l’éditeur:
Un nouveau monde… De vastes terres à perte de vue… Votre navire s’engage sur un fleuve dont les rives fertiles constituent votre nouveau foyer. Étendez vos frontières, aménagez votre territoire et exploitez les gisements de ressources afin de construire les différents bâtiments qui feront de votre colonie la plus prestigieuse de la région.
Alors non, ne vous attendez pas à vivre une aventure immersive épique. The River est surtout un jeu de placement d’ouvriers et de récupération de ressources et de construction / validation d’objectifs. On repassera pour le souffle de l’aventure. On peut même s’amuser à interchanger les terrains sur son plateau. Parce que
Mais règle originale et cohérente, plus son expédition avance et plus ses meeples décident de s’arrêter pour s’y établir
Et comment on joue?
The River, c’est du pur placement d’ouvriers
A son tour, on doit placer l’un de ses meeples sur un emplacement encore libre du plateau commun
Récupération de ressources, acquisition d’une carte objectif / bâtiment à construire grâce aux ressources, premier joueur, etc. Tout y est
Pour les connaisseurs et connaisseuses de la chose ludique, on navigue (The River, tout ça) en terres connues. The River est un gros mélange entre l’Age de Pierre et plein d’autres inspirations
C’est tout?
Non
Le nombre des ressources obtenues dépendent des ressources visibles sur son plateau perso. Et du nombre de « greniers » slash stockages dispo aussi visibles sur son plateau
Plus le jeu avance et plus cette config entre ressources et stockage se modifient selon ses choix
Malin
C’est vraiment tout?
Non
Comme la très grande majorité des jeux de placement d’ouvriers, on commence avec un certain nombre de meeples dispo, 4, et un 5e qui se « débloquera » plus tard en fonction de son développement
Classique
Sauf que non pas du tout en fait
Comme dit plus haut, plus le jeu / expédition avance et plus certains meeples dispo s’arrêteront. De jouer. Tout simplement. Donc on commence easy en pleine croissance, en mode « souriez, pendant qu’il est encore temps », puis peu à peu, encore une fois selon son développement, on aura de moins en moins de meeples et donc d’actions à choix. Décroissance
Et tout ce rythme n’est imposé par personne d’autre que soi-même selon ses choix, ses stratégies
Original, frais, intense (on dirait la pub pour un nouvel Orangina)
Et comment on gagne?
A 2, le ou la première joueuse qui construit 4 bâtiments met fin à la partie. A 3-4, c’est un bâtiment de plus
Puis on passe au décompte final qui fait quelque peu penser à une petite salade de points de victoire, mais pas trop
PV pour ses bâtiments construits bien sûr
PV par tranche de 3 ressources encore présentes
PV par jeton bonus (décroissants) acquis lors des constructions
PV pour les tuiles bonus, le cas échéant
Et surtout, c’est tout le piment du jeu, PV supplémentaires selon les colonnes de tuiles semblables. 2 PV pour deux étages, 6 PV pour trois
Un scoring somme toute facile, et surtout, des parties très, très courtes. Et donc tendues. Et donc frustrantes, ce qui donne envie d’y rejouer. Pas folle la guêpe / les Vaudois
Interaction?
Modérée
On ne peut dégommer des tuiles chez les autres, mais on peut bloquer les emplacements et les bâtiments convoités. Et comme dans Splendor (sur lequel Pauchon a également travaillé) ou Sankt Petersburg, on peut « réserver » une carte
Et on aurait d’ailleurs tout intérêt à le faire, car le coût de construction diminue alors de 1 ressource. Histoire de fluidifier le jeu et de rafler des cartes au nez et à la barbe des autres. Paf
A combien y jouer?
On peut très bien y jouer de 2 à 4
A 2, les plateaux, perso & commun, sont différents. Plus ramassés. Donc des parties à 2 qui tournent très bien et qui évitent le piège de rajouter une IA toute dégueu que l’on retrouve parfois dans certains jeux qui essaient aussi de pousser le 2J. Au risque de se planter avec une règle artificielle. Mais ouf, ce n’est pas le cas dans The River
A 3-4, il y a plus de ressources, de tuiles dispo. Plus de joueurs et joueuses à la table, plus d’interaction, mais « plus de place » pour adapter le jeu
Pour être tatillon, comme le plateau à 3 est le même qu’à 4, l’interaction et la tension sont moindres qu’à 2 ou 4. Le jeu tourne très bien à 3, mais le rapport tension-interaction n’est pas le plus optimal par rapport aux deux autres config
Il y a du hasard?
Très, très peu
A peine dans les tuiles qui apparaissent en chaque fin de manche, mais ce n’est vraiment pas grand-chose
Les cartes « bâtiments » ne sont pas défaussées et remplacées, elles sont juste complétées. Donc entre une manche et l’autre on peut se préparer
Alors, The River, c’est bien? Critique
Oui
Des règles simples, fluides et évidentes qui tiennent sur 2-3 pages à peine
Un jeu de placement d’ouvriers qui offre quelques choix stratégiques
Et surtout, un jeu qui nécessite de bien maîtriser le tempo de son développement: plus on se développe et moins on a d’actions à dispo. Savoureux
Mais un jeu de placement d’ouvriers qui ressemble à beaucoup (trop?) d’autres jeux de placement d’ouvriers. Lisse, The River n’est clairement pas un jeu qui va révolutionner le monde du jeu. Très lisse
(multi)Score:
Anticipation: 4/5: Days of Wonder est en dent de scie. De très bons jeux (Smallworld, Five Tribes), suivis par une ribambelle d’extensions ad nauseam (Ticket to…) et de jeux moins convaincants (Yamataï). Donc pas super, super exalté. Mais. Mais en co-pilote se dresse l’un des auteurs les plus trapus du milieu, Sébastien Pauchon. Donc quand même intéressé
Pendant la partie: 4/5. Efficace, fluide et stratégique. Il y a quelques éléments qui évoluent, bâtiments / objectifs, nombre de ressources restreint, tuiles dispo, mais le chaos est suffisamment limité pour permettre un soupçon de stratégie. On peut donc s’amuser à préparer ses prochains tours. Et l’aspect « décroissance » avec les meeples qui « disparaissent » peu à peu est délicieux. Mais un jeu très, trop classique pour véritablement passionner les joueurs et joueuses les plus exigeants. Rien de neuf sous le soleil des meeples
Après la partie: 4/5. On rejoue? Pourquoi pas. Mais pas certain que le classique de la formule ne transforme le jeu en classique certain
Score: Tout dépend du public qui va découvrir le jeu. Pour des joueurs et joueuses qui connaissent déjà bien le marché du jeu, The River paraîtra très, trop classique. Placement d’ouvriers, ressources, objectifs majeurs. En 2018, The River semble déjà presque dépassé. Donc un score de 3/5 pour un public plus pro
Mais
Mais pour un parterre de joueurs et joueuses moins aguerris, plus « débutants », The River est une excellente initiation tout en douceur aux jeux de placement d’ouvriers. Un jeu court, tendu, à l’interaction plutôt modérée et aux règles fluides et évidentes. Parfait pour un jeu familial. Donc un score de 5/5 pour un public plus débutant
Et encore une dernière chose
Marrant, les plus aguerri·e·s d’entre vous auront remarqué deux clins d’œil slash easter-eggs à deux autres jeux de Sébastien Pauchon: les jetons bonus décroissants que l’on retrouve aussi dans Jaipur et qui renforcent l’aspect course, et bien entendu, les PV des étages du caravansérail d’Yspahan
Après un long passage chez Space Cowboys comme développeur, Sébastien Pauchon est de retour. Avec deux jeux sortis en 2018, Team Up et The River, le nounours veveysan signe ici son grand retour. Soyons honnêtes, il nous a manqué
Vous pouvez consulter les règles du jeu ici
Vous pouvez trouver The River chez Philibert ici
Et si vous habitez en Suisse, chez Helvétia Games Shop ici


4 Comments
Fabien ThegoodthebadandtheMeeple Ducat
Je l’a trouve vraiment moyen celui-ci tiens… Tu penses construire un truc, et paf c’est deja fini. Il ne se passe rien finalement.
C’est fluide, mais insipide.
Loïc Bocquet
Je pense que ce jeu n’est plus disponible à la vente… auriez-vous d’autres titres pour faire de l’initiation à la « pose d’ouvriers » ? merci
Gus
Oui Loïc, celui-ci: Parks https://gusandco.net/2020/07/29/parks-jeu-critique-matagot/
Encore meilleur que The River, sorti en VF il y a deux semaines a peine !
Bonne partie
Loïc Bocquet
merci 🙂