
Tokyo Highway. Minimalisme maximaliste
Jeu de construction et de dextérité, mais pas que. Un concentré de réflexion, observation, et blocage. Jubilatoire

Suite à la réédition de ce jeu iconoclaste et de sa sortie en décembre 2018, si vous l’auriez raté, nous ressortons notre article paru il y a quelques mois
La réédition inclut maintenant la possibilité d’y jouer jusqu’à 4
Tokyo Highway, de quoi ça parle?
Tout est dans le titre
Le but: la construction de l’autoroute / rocade de Tokyo, en réalité, la Shuto Expressway
Ça c’est du thème sexy!
Un thème vraiment bien exploité puisqu’on passe justement sa partie à… construire des routes, des ponts, et à y placer des voitures dessus
Et comment on joue?
A son tour, on doit réaliser trois actions à la suite:
Poser un étage de pilier, il faut surélever la structure
Poser un pont / route entre deux piliers
Poser une voiture, si possible. Le sel du jeu. Si la nouvelle route construite est placée au-dessus d’une ou plusieurs routes, on peut poser autant de voitures dessus

Et c’est tout?
Oui
Enfin, presque
Il y a encore quelques broutilles de règles de construction, et des piliers jaunes qui permettent de changer la règle de base de construction des piliers
Et quand patatras?
Autant le matériel est superbe, autant il est mini-micro. Le jeu est même livré avec des pincettes pour poser le matériel. Et tant mieux, surtout si on a des paluches d’ours
Dès qu’on fait tomber du matos de l’autre, on doit lui donner son propre matériel comme pénalité (mais pas de voiture). Si on fait tomber son propre matériel, il ne se passe rien
Et comment on gagne?
Deux conditions de victoire
Réussir à placer ses dix voitures. Un jeu de course, donc
Ou
Posséder encore du matos de construction et pas l’autre. Autrement dit, à force de faire tomber les routes de l’autre, comme on doit lui donner autant de matériel de construction, on risque de finir à oilpé et de s’approcher de la défaite
C’est tout
Simple, efficace
Il y a du hasard?
Non, aucun
Aucune pioche, aucun tirage de dé
Tout se place, se construit, s’élève, s’observe
Un jeu d’échecs. Mais avec des autoroutes
Interaction?
C’est un jeu à deux, donc on est en pleine confrontation
Un jeu de course, être le ou la première à poser ses dix voitures, et également blocage et contre-blocage
Mais surtout, éviter de faire n’importe quoi, n’importe comment, pour ne pas offrir des points / la possibilité de poser des voitures à l’autre
Un 2 sur 5 sur l’échelle IGUS (Interaction in Games Universal Scale)

A combien y jouer?
Euh, à… 2
Avec cette nouvelle édition, on peut y jouer jusqu’à 4
Mais faut pas pousser grand-mère sur le périph aux heures de pointe
A 3-4 le jeu devient vraiment du grand n’importe quoi. Autant jouer au Mikado avec des moufles
Alors, Tokyo Highway, c’est bien? Critique
Oui
Mais vraiment
Un savant mélange entre jeu de dextérité, il faut parvenir à placer des éléments physique en hauteur, et jeu abstrait de réflexion. Si je fais ça comme ça maintenant je t’empêche de poser, et je prépare mon prochain coup
Et voir sur la table la structure prendre forme, prendre vie, c’est jouissif
Certainement dû au manque d’espace, les auteurs de jeux nippons ont toujours réussi à créer des jeux minuscules au potentiel ludique maximal. Un contraste ébouriffant avec les jeux américains, lourds et larges. Pour les auteurs de jeux japonais, plus c’est petit et mieux c’est. Less is more
Tokyo Highway en est un parfait exemple. Quelques languettes de bois format bâton de glace, quelques voiturettes, des rondins et deux pincettes. Des règles qui tiennent sur une page A4. Et c’est tout. Ca n’a l’air de rien comme ça, mais le jeu est un pur concentré de plaisir ludique jubilatoire
Score:
Anticipation: 4/5: Un jeu de dextérité minimaliste japonais? Pourquoi pas
Pendant la partie: 5/5. Un pur concentré de plaisir ludique! Tension, réflexion, concentration
Après la partie: 5/5. On en refait une? Entre dextérité, réflexion et blocage, on aura passé un moment intense
Score: 5/5. Une mini-micro-nano-petite perle. Comme un jeu d’échec, en plus simple. Et avec des voitures
Et encore une dernière chose
Dans la précédente édition on ne pouvait y jouer qu’à deux, et il y avait une extension pour y jouer à 3-4
Dans cette nouvelle édition, l’extension y est incluse
Avec deux nouvelles couleurs de voiture, mais pas que, également des piliers de plusieurs hauteurs
Vous pouvez consulter les règles de Tokyo Highway ici en anglais (mais attention, en anglais, elles sont calamiteuses, bourrées de fautes. La VF, elle, n’a rien à voir, elle est parfaite)
Et les règles pour y jouer à 3-4 sont ici
Vous pouvez trouver la réédition de Tokyo Highway chez Philibert ici
- Date de sortie : 2017 pour la première version japonaise, printemps 2018 pour la version multilingue, dont la VF, et décembre 2018 pour la réédition avec le mode 4J
- Langue : multilingue, dont la VF, donc
- Auteur : Naotaka Shimamoto, Yoshiaki Tomioka
- Illustrateur : Yoshiaki Tomioka
- Editeur : Itten
- Nombre de joueurs : 2-4 (optimum 2)
- Age conseillé : dès 8 ans (bien 8 ans)
- Durée : 45 minutes
- Thème : construction d’autoroute (si ça c’est pas du thème…)
- Mécaniques principales : construction, dextérité


5 Comments
patate des Ténèbres
On vient de me l’offrir! J’observais les photos sur Instagram sans rien en penser, c’est donc une bonne surprise, et une très agréable, qui plus est. Ton article confirme ce que je soupçonnais en ouvrant la boîte et en faisant des bruits de voiture.
Ange
Ce jeu me fait penser au Dragons du Mekong, sans la programmation des cartes.
Gus
Bien vu, Ange
Avec une grosse différence, son aspect minimaliste
Nicolas
Hello Gus, encore un chouette test !
Concernant ce jeu, je pense que le seul petit souci est l’obligation pour celui qui a fait tomber la structure de la replacer en état. C’est parfois d’une complexité telle que la reproduction est impossible… C’est la seule faille, à mon avis.
Mathieu Ghekiere
Bonjour
On m a offert ce jeu en version allemande et impossible de trouver sur internet la règle du jeu en français.
Qqun à une version PDF ou pourrait me numériser la regle (ou de la prendre en photo .)
Un grand merci
Mateadore