Critiques de jeux,  Jeux de plateau

Reykholt. La nouvelle salade đŸ„— d’Uwe Rosenberg

La galette 2018 d’Uwe Rosenberg. Plantez et rĂ©coltez des salades en Islande. TrĂšs, trĂšs classique et peu inspirĂ©. Un jeu qui manque de vitamines. RĂ©pĂ©titif, peu roboratif

  • Date de sortie : fin-octobre / novembre 2018
  • Auteur : Uwe Rosenberg
  • Illustrateur : Lukas Siegmon
  • Editeurs : Renegade Game Studio & Frosted Games 
  • Nombre de joueurs : 1-4 (optimum: 3-4)
  • Age conseillĂ© : dĂšs 8 ans (c’est ambitieux, comptez plutĂŽt 10-12 ans)
  • DurĂ©e : 60′
  • ThĂšme : potager, rĂ©colte, Islande
  • MĂ©caniques principales : placement d’ouvriers de jardiniers

Reykholt, de quoi ça parle?

De plantations de légumes en Islande. Et qui dit Islande dit forcément températures froides et peu propices pour y faire pousser des légumes

Donc utilisation de serres pour y planter carottes, champi, salades et choux-fleurs

Le marchĂ© actuel du jeu de sociĂ©tĂ© se divise aujourd’hui en deux groupes: des jeux aux thĂšmes fantastiques, Ă©piques, qui invitent au voyage, au rĂȘve, Ă  l’imaginaire, et
 Reykholt

Il faut dire que l’auteur voue une vĂ©ritable fascination pour les univers ruraux. De l’Islande, ce formidable pays aux paysages incroyables, le jeu n’en conserve que l’aspect potager

Sexy

Et d’ailleurs, pourquoi Reyholt?

Reykholt est un petit village de rien du tout situĂ© Ă  l’ouest de l’Ăźle, et surtout, parce qu’en islandais, Reykholt signifie « colline de fumĂ©e ». Autrement dit, Ă©vacuation gĂ©othermique

Et marrant, ouvrez la parenthĂšse, en français le titre est bien trouvĂ©, et ce n’Ă©tait pas fait exprĂšs, puisque Reykholt sonne comme
 rĂ©colte, la mĂ©canique principale du jeu, fermez la parenthĂšse

Et comment on joue?

Chaque joueur et joueuse dispose de trois ouvriers slash jardiniĂšres slash pions Ă  poser

A son tour, on en pose un sur le plateau central sur une case vide, case qui permet diffĂ©rentes actions. On rĂ©sout l’action immĂ©diatement

Par exemple:

Acquisition d’une nouvelle serre avec des lopins pour y planter ses lĂ©gumes

Récoltes de ses légumes dans ses serres

Acquisition de lĂ©gumes Ă  placer dans son stock qu’on pourra plus tard planter dans une de ses serres

Acquisition d’une carte « service » dispo face visible, des cartes avec des actions bonus spĂ©cifiques

Rien de mĂ©chant, on est dans un pur jeu de placement d’ouvriers, tout est Ă©vident une fois les diffĂ©rentes cases et leurs picto dĂ©chiffrĂ©s

Et comment on gagne?

Hyper simple

Reykholt est un jeu de course. AprÚs 7 manches, le ou la joueuse qui a réussi à se propulser le plus loin possible sur la piste de score / table de banquet décroche la victoire

Rarement un jeu d’Uwe Rosenberg aura proposĂ© une condition de victoire aussi simple, simpliste, Ă©vidente

Sauf que

S’il est simple de savoir comment gagner, encore faut-il passer sa partie Ă  se battre. En plantant des choux

Tout le sel du jeu réside en effet dans un nombre et un type spécifique de légumes à utiliser / défausser pour avancer sur cette fameuse piste

Il faut d’abord une seule et unique tomate. Puis un champi. Puis deux, puis trois. Et lĂ , c’est l’engrenage. Vous l’aurez devinĂ©, plus on avance et plus le jeu devient difficile et exigeant car le nombre de lĂ©gumes nĂ©cessaire pour grimper va en augmentant

Interaction?

Aussi froide que la météo islandaise en hiver, i.e. polaire

La seule interaction réside dans la course, tenir les autres à distance ou réussir à la dépasser

Il y a Ă©galement un systĂšme de carte « bonus » que l’on peut partager avec ses deux voisins, Ă  la 7 Wonders slash Between Two Cities, mais c’est peu

On passe surtout sa partie à préparer ses prochains coups pour mieux avancer

A combien y jouer?

Reykholt se joue avec un mode solo moyen, en mode « dépassement de score »

A deux, l’interaction et tension sont bien trop faibles pour captiver. On adapte le plateau et le nombre d’actions et serres Ă  disposition, mais malgrĂ© une interaction polaire, Ă  deux le jeu est bien trop plat pour convaincre

C’est vraiment Ă  3-4 que le jeu devient plus intĂ©ressant

C’est tout?

Non

Reykholt propose en plus un mode « histoire », comme une campagne, presque du Legacy mais pas vraiment non plus

Un deck de cartes secret est fourni avec le jeu, on peut trĂšs bien jouer avec ou sans, et Ă  chaque manche on pioche l’une de ces cartes qui vient quelque peu modifier les rĂšgles. Des cartes Ă©vĂ©nements, donc. Histoire d’Ă©picer le jeu

Intéressant

Alors, Reykholt, c’est bien? Critique

Non, pas vraiment

Le jeu sonne creux et est surtout trĂšs, trĂšs rĂ©pĂ©titif: on prend des serres pour planter des lĂ©gumes, qu’on rĂ©colte, qui nous permettent ensuite d’avancer sur la piste de score

C’est un Rosenberg plutĂŽt lĂ©ger, presque familial, mais bien trop froid et rĂ©pĂ©titif pour rĂ©chauffer l’atmosphĂšre Ă  la table

On va se triturer les neurones pour optimiser ses trois actions, ses plantations, pour avancer plus et plus vite, mais plus le jeu avance et plus il essouffle au point de lasser

Score:

Anticipation: 3/5: Le Rosenberg d’Essen. Depuis Agricola, l’auteur allemand sort chaque annĂ©e entre 1 et 2 galettes, entre bonnes surprises (Le Havre, Patchwork, Caverna, Nusfjord) et dĂ©ceptions (Merkator, Indian Summer). Du bon, du moins bon. Quel sera le millĂ©sime 2018?

Pendant la partie: 2/5. Des rĂšgles plutĂŽt fluides et instinctives et surtout, des conditions de victoire extrĂȘmement limpides. Ici, pas de salade de points de victoire. Alors qu’on passe sa partie Ă  en planter, des salades
 Pour des parties rĂ©pĂ©titives et mornes

AprĂšs la partie: 2/5. On rejoue? Non, surtout pas. Alors certes, les cartes « services » changent et viennent apporter leur lot de modif Ă  la partie. Alors certes, le mode « histoire » vient Ă©picer et renouveler le tout. Mais au final, on passe beaucoup trop de temps toute la partie Ă  ne faire que la mĂȘme chose, planter, rĂ©colter pour avancer. Peu de variĂ©tĂ©. La seule chose qui change vraiment, ce sont les types de plantation: carotte, salade ou champignon?

Score: 2/5. Pas mauvais, un bon cru Rosenberg, mais de loin pas transcendant non plus et surtout trĂšs rĂ©pĂ©titif: planter, rĂ©colter, avancer.  Vivement Essen 2019

Et encore une derniĂšre chose

Si le jeu n’est pas incroyable, le matĂ©riel, lui, au contraire, est bien meilleur: vegemeeples et cagettes pour les ranger. Qui font trĂšs dĂźnette

Quelques photos ramenĂ©es d’Essen par Marion, notre photographe:

Vous pouvez consulter les rÚgles du jeu en français ici

Vous pouvez trouver Reykholt en français chez Philibert ici

Et chez Jeu du Bazar ici

Et si vous habitez en Suisse, chez Helvétia Games Shop ici

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6 Comments

  • Marion H.

    Assez d’accord, joueurs passez votre chemin !
    Mis Ă  part le matĂ©riel, le jeu n’est pas transcendant.

    Par contre, pour entrer dans l’univers des jeux de plateau, sans faire de comparaison avec d’autres jeux du mĂȘme auteur ou non, je me dis qu’il n’est pas si mal. Les rĂšgles sont finalement assez simples – tout est dĂ©crit sur le plateau de jeu. Les scores de chaque tour sont rapides Ă  dĂ©terminer puisqu’ils se comptent en lĂ©gumes (de notre rĂ©serve). Progression sur la piste de score valorisante pour les apprentis jardiniers. đŸŒ±đŸŒ±đŸŒ±
    Pas d’affrontement, donc oui peu d’interraction, si ce n’est de se positionner sur une action qui pourrait profiter Ă  un autre joueur.
    Le thĂšme nature est … frais.
    Froid ? ma partie Ă  Essen a sans doute Ă©tait rĂ©chauffĂ©e par l’accent italien des joueurs avec qui je partageais la table 😉.

  • Stef

    TestĂ© ce week end et je confirme… Ennuyeux dĂšs la moitiĂ© du jeu. ExtrĂȘmement rĂ©pĂ©titif. Le matos est sympa c’est vrai mais ça fait pas tout. Pas du tout envie de m’y replonger. Tant qu’Ă  faire autant aller cultiver son jardin dans la vie rĂ©elle.

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