
PuzzLegend : Désastre écologique en boîte
🧩 PuzzLegend rate le coche ! Découvrez pourquoi ce micro jeu de puzzle est un désastre écologique en boîte.
PuzzLegend
⚠️ Avertissement : Dans un souci de transparence envers notre communauté, nous tenons à préciser que cet article reflète notre opinion personnelle sur le jeu. Nous n’avons reçu aucune contrepartie de la part de l’éditeur du jeu. Nous avons acquis et testé les trois jeux de façon indépendante, sans lien commercial avec son éditeur. Les avis présentés ici représentent notre analyse honnête et impartiale des jeux, basée sur notre propre expérience.
PuzzLegend rate le coche avec ses énigmes sans saveur et son bilan carbone désastreux.
Sherlock Holmes, Robinson Crusoé, Merlin l’Enchanteur ! De grands personnages que vous incarnerez le temps d’une partie de PuzzLegend. Vous vivrez une aventure passionnante : élucider un meurtre, quitter une île déserte ou encore combattre les monstres envahissant la forêt. C’est la promesse de ces trois boîtes de jeux, contenant chacune 23 cartes et un livret de règles.
Les 23 cartes, numérotées de 1 à 23, vont dessiner le décor, poser les énigmes et fournir les pièces du puzzle. Chaque carte présente au recto une partie de l’histoire et un puzzle à résoudre avec les cartes déjà retournées. Une fois le puzzle résolu, la carte est retournée, dévoilant un nouvel indice, objet ou ingrédient pour progresser dans l’aventure. Lorsque la dernière énigme est résolue, la partie s’achève.
Des énigmes sans saveur
Sur chaque carte, un puzzle est présenté avec une forme à reproduire et des contraintes de placement. Ces contraintes, plus ou moins complexes, déterminent la solution unique. Si le joueur trouve la solution, il retourne la carte et compare son dessin à celui de la carte. S’il est correct, il garde la carte retournée avec les autres, lit la suivante et poursuit l’aventure. Sinon, il réessaye sans pénalité.
Lorsque les 23 cartes sont retournées, le jeu se termine. Examinons maintenant plus en détail ces aventures ludiques.
Le matériel
L’esthétique des trois jeux est cohérente avec les thèmes, du moins pour Sherlock et Robinson. Un peu moins pour Merlin, le thème de la légende arthurienne étant assez éloigné d’une simple balade en forêt. C’est sans doute l’univers le plus raté de la gamme en termes d’ambiance.
Des promesses en carton
L’autre désastre vient de la fabrication en Chine de ces jeux au contenu limité. Avec seulement 23 cartes par boîte, on pouvait s’attendre à une production française ou européenne, plus respectueuse de l’environnement. Le bilan carbone de ces boîtes-puzzles est problématique, surtout au regard de leur faible durée de vie. Le slogan de l’éditeur Blue Orange, Hot Games for a Cool Planet, devrait être repensé et… inversé…
Le constat est implacable : l’industrie du jeu de société ne peut plus faire l’impasse sur son empreinte carbone. À un moment où la société prend pleinement conscience des limites de notre planète, entre composants plastiques, boîtes surdimensionnées, et production délocalisée, l’impact environnemental de nos loisirs est devenu problématique.
Prenons l’exemple éloquent de PuzzLegend. Ce jeu cache une face plus sombre : avec seulement 23 cartes par boîte, sa production en Chine génère un bilan carbone désastreux. Un comble pour un éditeur qui affiche la prétention, je cite, de proposer des « Hot Games for a Cool Planet » !
Plus largement, il est temps que les éditeurs prennent conscience de l’urgence. Ils ne peuvent plus fermer les yeux sur l’obsolescence programmée de leurs jeux, ni sur l’explosion des transports internationaux. Le statu quo n’est plus possible face à l’effondrement en marche.
Heureusement, des solutions existent. De l’éco-conception à la production locale, en passant par les matériaux biosourcés, les alternatives foisonnent. Les pionniers de l’édition responsable montrent la voie à suivre. Il est possible de conjuguer plaisir ludique et engagement écologique !
Certes, cela demande des efforts, de la créativité, et un surcoût assumé. Mais soyons clairs : ce changement de paradigme est inéluctable. Les consommateurs et consommatrices que nous sommes ne tolèreront bientôt plus le greenwashing et les fausses promesses. Nous exigerons la transparence sur l’origine des composants et le bilan carbone complet.
Alors oui, repenser nos habitudes prendra du temps. Mais pour nous et les générations futures, nous devons collectivement relever ce défi. Parce que demain, nous ne pourrons plus nous contenter de jeux éphémères aux boîtes surdimensionnées. Demain, nous choisirons nos loisirs sur des critères éthiques autant que ludiques. Et nous saurons récompenser les éditeurs vertueux.
L’avenir du jeu de société se joue maintenant. À nous d’être moteurs de ce changement nécessaire.
PuzzLegend, verdict
Soyons clairs, les jeux PuzzLegend ne sont pas très passionnants. Plusieurs éléments font défaut pour en faire des hits : une véritable histoire, des énigmes plus ardues, un mécanisme de punition, une réelle rejouabilité… Certes, il n’est pas nécessaire de cocher toutes ces cases, mais l’absence de chacune d’entre elles est rédhibitoire.
Commençons par l’histoire. Mise à part l’enquête policière classique du Sherlock Holmes, plutôt prenante, les deux autres jeux n’ont pas vraiment d’intrigue. Leurs synopsis s’éloignent beaucoup de ce que promettent les titres, générant une grande déception. Un Robinson sans Vendredi, un Merlin sans Arthur… Même pour un jeune public, une histoire solide aurait été la bienvenue, tout comme des titres moins trompeurs.
Le deuxième point faible réside dans la difficulté des énigmes. Ni ardues, ni progressives, elles ne mettent pas vraiment au défi. Et en l’absence de mécanisme punitif en cas d’erreur, la résolution manque de piment et de suspense. Des jetons de vie auraient créé une pression bienvenue et évité la facilité.
Troisième écueil, le manque de rejouabilité. Les parties sont linéaires, avec toujours les mêmes 23 énigmes dans le même ordre. Une fois l’aventure terminée, recommencer la même n’a que peu d’intérêt. Sans hasard dans le déroulé et avec une durée de vie limitée, PuzzLegend s’apparente à un jeu « Kleenex », à usage unique. Vu l’empreinte carbone des boîtes, c’est regrettable…
Verdict, final
Des puzzles faciles dans des univers mal exploités, sans grande rejouabilité : PuzzLegend rate ses promesses. Avec PuzzLegend, l’éditeur s’est planté et nous plante un poignard écologique dans le dos. Une immersion ratée, sauf pour le Sherlock Holmes. L’auteur Yoann Levet (Myrmes, Turing Machine) nous a habitués à mieux, à beaucoup mieux !
Pas convaincu.
- Date de sortie : Mai 2023
- Langue : Française
- Fabriqué en : Chine (pour 23 cartes…)
- ITHEM : 1. Pour en savoir plus sur l’ITHEM dans les jeux de société, c’est ici.
- IGUS : 3. Pour en savoir plus sur l’IGUS dans les jeux de société, c’est ici.
- EcoScore : C. Si vous voulez en savoir plus sur l’EcoScore dans les jeux de société, c’est ici
- Création : Yoann Levet
- Illustrations : Elise Catros, Jonathan Aucomte, Jérémie Cansado
- Édition : Blue Orange
- Nombre de joueurs et joueuses : 1-2
- Âge conseillé : Dès 8 ans (bonne estimation)
- Durée : 20 minutes
- Thème : Merlin, Robinson Crusoe et Sherlock Holmes
- Mécaniques principales : Puzzle. Pour en savoir plus sur les différentes mécaniques de jeux, c’est ici.
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Soutenez Gus&Co sur TipeeeArticle écrit par Clément. Adepte des jeux rapides, son pire ennemi est le paralyseur. Spécialiste des jeux de plis, des casse-têtes et des ours. Il a deux chats, trop de plantes et une mémoire défaillante. Devise : « Faut que ça poppe ! »


15 Comments
Monchoux
Je vous trouve bien sévère avec cette gamme. L’argument écologique est pertinent, mais on parle ici d’une minuscule boite contenant quelques cartes, on est loin des » composants plastiques et boîtes surdimensionnées » que vous mentionnez. Ça n’enlève rien au besoin de relocalisation de l’industrie, sur ce point vous avez raison.
Sur le plan gameplay, j’ai pris du plaisir avec mon PuzzLegend Robinson. C’était plutôt fun, pas très dur il est vrai et ça m’a occupé une grosse demi heure. Je n’y reviendrai pas, mais mes deux fils ont fait la même aventure, avant que nous l’offrions à des amis. Bref, ça tourne. Je ne suis pas très jeux « kleenex », mais quitte à critiquer, que dire de ces Unlock et consort qui pullulent et qui ne se jouent qu’avec un ordinateur de poche ?
Gus
Cher Gilles,
Tout d’abord, permettez-moi de vous remercier pour avoir pris le temps de partager vos réflexions et expériences avec nous. Chaque avis compte, et nous sommes toujours ravis d’entendre des perspectives variées qui nous poussent à réfléchir de manière plus approfondie.
Concernant l’argument écologique, vous avez tout à fait raison de souligner que la taille réduite du produit en question le rend moins coupable que d’autres qui utilisent des composants plastiques et des boîtes surdimensionnées. Cependant, nous soulevons la question de la nécessité pour ces 23 cartes de faire le tour de la planète. Est-ce vraiment indispensable ? Ne pourrait-on pas envisager une production plus locale, en France ou en Europe, pour réduire l’empreinte carbone de tels produits ?
Et pour ce qui est des jeux comme Unlock, vous avez tout à fait raison de mentionner leur aspect « kleenex » et leur nécessité d’un support numérique. Cependant, il est bon de noter que ces jeux sont produits en Pologne, ce qui, bien que pas idéal, reste plus proche en termes de relocalisation de l’industrie.
Nous vous sommes très reconnaissants de votre contribution à ce débat et espérons que ce genre d’échanges pourra continuer à enrichir notre compréhension collective des enjeux du monde ludique.
Merci pour votre fidélité à notre modeste blog, Gilles !
L’équipe de Gus & Co
Gilles
J’entends cela M. Gus. Et je suis dans le fond bien d’accord avec vous. Je n’ai moi-même pas encore le réflexe de vérifier le lieu de production d’un jeu, je ferai bien de m’y mettre. Mon propos était juste de dire que la gamme PuzzLegend n’est pas le meilleur exemple pour dénoncer ce travers de l’industrie, que le jeu n’est pas mal et que je lui mettrai une meilleure note si c’était à moi d’en juger. Je suis souvent en phase avec vos critiques négatives ou vos réserve (i.e. Meadow). Mais pas ici.
Quoi qu’il en soit, j’en profite pour vous remercier pour tous vos excellents articles. Ils font souvent mouche.
Doc.Fusion
Le (maigre) point positif, c’est l’espace pris par le jeu : pour un voyage en avion ou en train, c’est plutôt chouette.
patrikcarpentier
Donc le jeu est fade et kleenex, c’est que je retiens de cette critique.
Je comprends qu’on puisse se préoccuper de l’empreinte carbone, mais quand on voit que certains pays (et non des moindres) passent royalement outre, ça parait être une goutte d’eau dans l’océan. C’est au moins ça de pris, me direz-vous. Même pas, car certains se diront : l’empreinte est moindre chez mon voisin, donc je peux « carboner » un peu plus. Hélas, il n’y a pas que le carbone qui soit « méchant », il y a pire.
Gus
Cher Patrick,
Tout d’abord, un grand merci pour avoir pris le temps de lire notre critique et de partager vos pensées sur le sujet. Votre participation enrichit grandement le dialogue autour de ces questions importantes.
Concernant l’empreinte carbone, vous avez raison de souligner que certains pays ne tiennent pas compte de ces questions dans la même mesure, et que notre propre impact peut paraître comme une « goutte d’eau dans l’océan ». Cependant, ce que nous souhaitons souligner, c’est que la responsabilité de la crise climatique est partagée. Chacun d’entre nous, par ses choix de consommation, peut contribuer, à sa petite échelle, à des changements positifs.
Il peut être facile de regarder ailleurs et de critiquer les actions des autres, mais cela ne devrait pas servir d’excuse pour ne pas réduire notre propre impact. Si chacun se contente de pointer du doigt les insuffisances des autres, nous passons à côté de l’opportunité de faire notre part, si minime soit-elle.
Vous avez également raison de dire qu’il n’y a pas que le carbone qui soit « méchant ». La complexité des enjeux environnementaux nécessite une approche globale et chaque petit geste compte. Comme, peut-être, celle de produire un jeu uniquement composé de 23 cartes en Europe, par exemple.
Nous vous remercions de nouveau pour votre contribution à cette discussion et sommes ravis d’avoir l’opportunité de réfléchir ensemble à ces questions essentielles.
Avec toute notre gratitude et nos meilleures salutations,
L’équipe de Gus & Co
De Revel
Cher Gus,
Je ne suis pas certain de comprendre votre argumentaire. Qu’il y ait 23 cartes ou 10 000, les impacts écologiques sont liés au poids et aux volumes. Et pour le coup, puzzle-legend est plutôt optimum (volume optimisé, taille des cartes, épaisseur des cartes). Ce jeu n’est donc pas adapté à votre titre alarmiste, vous auriez pu prendre le « calendrier de l’avent exit » ou beaucoup d’autre titres de la série « Les jeux que nous aimons ». A moins que vous m’expliquiez que le jeu a été produit en tellement d’exemplaires qu’il a un impact plus significatif qu’un gloomhaven. Sur le jeu lui-même, nous y avons joué quatre fois avant de le passer (en général une fois que nous avons fait le tour d’un jeu, il est donné, proposé via Okkazeo (en main propre), donné au café jeu à coté de chez nous ou à emmaus). A ce propos et Lorcana ? Futur désastre écologique planétaire ?
Amicalement
Cylon
Merci beaucoup de donner cette place à la planète dans vos tests en général et dans celui-ci en particulier. Ca m’interpelle personnellement vraiment et me questionne au-delà dans d’autres domaines.
L’expansion ces dernières années des jeux de société dans le grand public donne de l’écho aux communautés ludiques, qui, où que je les croise, posent les bonnes questions au niveau sociétal : la transmission à la jeunesse, le rapport à l’autre, entre les générations, à son impact et les enjeux de l’avenir, c’est très beau je trouve.
J’en profite pour vous remercier pour vos critiques qui m’ont fait acheter – ou éviter – de nombreux jeux depuis des années, en famille je me rends compte que nous partageons largement les goûts de votre équipe. L’effet des 2 derniers articles : Ancient Knowledge dans le panier pour Noël, PuzzLegend non. 🙂
timothee leroy
Il n’y a que des cartes et du carton dans ce jeu. L’espace est 100% optimisé. Je suis actuellement sur le salon d’Essen donc je ne peux pas calculer combien de jeux on met dans un container mais je me plierai à l’exercice pour le communiquer ici et pour que les lecteurs de votre article puissent juger par eux même si notre jeu peut vraiment être qualifié de « désastre écologique » comme vous le mentionnez. Je précise que dans l’idéal écologique, vous avez raison, nous devrions produire chaque fois le jeu dans le pays où il est vendu, certains éditeurs le font et c’est tout à leur honneur. Cela est malheureusement dans les faits très compliqué à réaliser et économiquement non viable pour nous. Nous sommes une société internationale, nous vendons nos jeux dans plus de 70 pays à travers le monde, une production française pour vendre à l’international déplacerait donc juste le problème. Derrière hot games cool planet, Il y a de nombreuses actions de notre part. Elles sont sincères et réelles et c’est bien dommage que vous ne preniez une nouvelle fois pas le temps de nous interroger la dessus avant de juger. Vous jugez selon moi à la hâte, mais surtout, vous ne prenez pas le temps de nous interroger en amont. Vous avez le droit de juger de notre travail et de notre bonne foie, mais permettez moi d’en faire de même sur le vôtre. Merci
Gus
Cher Timothée,
Nous vous remercions vivement pour votre message et pour l’éclairage que vous apportez sur les actions et les contraintes de votre société. Nous comprenons tout à fait la complexité économique et logistique qui sous-tend des choix comme celui de la localisation de la production.
Cependant, la crise climatique est un enjeu global qui demande des efforts de la part de tous. Vous soulignez des actions RSE de votre part sous l’égide de « Hot Games Cool Planet », ce qui est effectivement louable. Néanmoins, quand on parle d’un jeu de 23 cartes produites à l’autre bout du monde, nous pensons qu’il y a matière à réflexion sur l’impact écologique d’une telle démarche.
Nous reconnaissons que nos critiques peuvent sembler sévères, mais elles visent à encourager une réflexion plus poussée sur ces questions, autant pour les éditeurs que pour les joueureuses.
Nous vous sommes reconnaissants pour votre contribution à cette discussion importante.
Avec tout notre respect et nos meilleures salutations,
L’équipe de Gus & Co
Gilles
Je prends une nouvelle fois la défense du jeu. Je tique chaque fois que je consulte la page d’accueil de Gus & Co et de voir associés ces petites boites de jeu avec la mention « désastre écologique ». Plus j’y pense, plus je me dis que l’exemple est très mal choisi pour parler d’un phénomène global. Comme le souligne Cylon, ce n’est pas les JCC qui manquent pour illustrer le propos avec leur modèle économique basé sur la rareté artificielle et l’overdose de cartes jetables. Sans même parler de tous ces kiloplastiques qui pullulent sur KS & consort.
A ce stade, on pourrait aussi parler de l’impact écologique des serveurs de Gus & Co, et tant pis si il y a NetFlix et le Bitcoin pour illustrer les problèmes liés au numérique.
Gus
Cher Gilles,
Nous vous remercions pour votre réflexion nuancée et pour votre suivi assidu de notre blog. Nous comprenons que le choix de l’exemple puisse prêter à débat, et nous apprécions que vous pointiez d’autres secteurs du monde ludique où l’impact écologique peut être plus prononcé, tels que les JCC ou les projets Kickstarter surchargés de plastique.
Le mérite de toute cette discussion est sans doute de susciter un débat sain et nécessaire sur l’impact écologique du jeu de société. Vous avez raison, il serait également judicieux de nous interroger sur notre propre empreinte, notamment numérique. L’objectif n’est pas de pointer du doigt un seul acteur, mais de nous encourager toutes et tous à réfléchir à notre impact sur la planète, avec une année 2023 marquée par des événements écologiques sérieusement inquiétants !
Votre contribution à ce dialogue est précieuse, et nous espérons que ce sera un catalyseur pour d’autres discussions tout aussi productives.
Avec toute notre gratitude et nos meilleures salutations,
L’équipe de Gus & Co
Steve J
Je suis très dubitatif sur cette focalisation sur l’opposition « production locale » vs cartes qui « font le tour du monde » comme déterminant de l’impact carbone.
On raisonne souvent à l’intuition sur ce sujet alors qu’il n’est pas sûr de pouvoir trouver de chiffres concernant les produits manufacturés qui permettraient de trancher et d’objectiver. Par contre cela vaut le coup de faire un détour par le domaine de l’alimentaire avec deux documents :
=>Cette étude du Ministère de l’Ecologie qui contient un exemple marquant : un agneau élevé en Allemagne et consommé en Allemagne aura un bilan carbone assez similaire à un agneau consommé en Allemagne et élevé en… Nouvelle-Zélande (!!!)
https://temis.documentation.developpement-durable.gouv.fr/docs/Temis/0078/Temis-0078107/Point_158.pdf
=>Le graphique de cet article qui argumente sur le fait que, pour l’alimentaire, c’est le choix de la nourriture et des modes de production qui est déterminant : les petites barres en rouge représentent l’impact carbone du transport et elles sont négligeables par rapport à tout le reste
https://ourworldindata.org/food-choice-vs-eating-local
Il n’existe pas de moyen de savoir si cette conclusion, « le transport est négligeable dans le bilan carbone » serait la même dans le domaine du jeu de société (hypothèse personnelle : oui) et il est possible que la production chinoise soit plus consommatrice de carbone qu’une production française (pas d’hypothèse perso ici).
Mais les élements d’optimisation mis en avant par Timothée Leroy plus haut sont probablement plus cruciaux que le pays de fabrication.
Gus
Cher Steve,
Nous vous remercions sincèrement pour votre contribution à la discussion. Vous soulignez à juste titre qu’il est parfois contre-intuitif de considérer que le transport est le principal facteur d’impact carbone. En effet, comme le montrent les documents que vous avez partagés, d’autres éléments du cycle de vie d’un produit peuvent parfois avoir un impact beaucoup plus important.
Cela étant dit, nous partageons votre sentiment que, dans le domaine du jeu de société, d’autres facteurs que le seul transport peuvent avoir une empreinte écologique plus prononcée. Une étude menée par l’Union des Éditeurs de Jeux (UEJ) en France l’a clairement mis en avant. Nous vous invitons à la consulter ici : https://gusandco.net/2021/11/01/ecologie-jeux-production-cop26/
Selon cette étude, les composants du jeu, la boîte et le transport sont les principaux contributeurs à l’empreinte écologique d’un jeu. La distance parcourue entre le lieu de production et le lieu de vente amplifie cet impact, mais elle n’est qu’un élément parmi d’autres. Vous le relevez.
L’UEJ suggère plusieurs pistes pour minimiser cette empreinte, notamment la fabrication locale, l’utilisation de matériaux plus écologiques, la réduction des emballages et la compensation des émissions. Cela nous rappelle une conclusion frappante du rapport : « le jeu le plus écologique est celui qui n’est pas produit ». C’est une véritable réflexion sur le dilemme auquel le secteur est confronté : comment concilier croissance économique et responsabilité environnementale ?
Avec nos meilleures salutations,
L’équipe de Gus & Co.
Gilles
Une question en passant : comment savoir quel est le lieu de fabrication d’un jeu ? C’est marqué sur la boite, mais comment savoir sans l’avoir sous la main ?