Analyses & psychologie du jeu,  Jeux de plateau

PETA VS LEGO. Ou comment les animaux sont représentés dans les jeux

L’association PETA qui milite en faveur des droits des animaux s’en prend à LEGO et à la représentation des animaux dans leurs fermes.


PETA VS LEGO

PETA, ça vous dit peut-être quelque chose. C’est l’acronyme anglophone pour People for the Ethical Treatment of Animals, ou en français, traduit sur le site de PETA France par « Pour une éthique dans le traitement des animaux ». Il s’agit d’une association à but non lucratif dont l’objet est de défendre les droits des animaux. PETA compte plus de trois millions d’adhérentes et d’adhérents, et il s’agit de la plus grande organisation au monde œuvrant pour les droits des animaux.

Ce lundi 30 mai, PETA a envoyé un courrier, gratiné, au groupe LEGO. Pour critiquer leur nouvel assortiment, leur nouvelle boîte présentant une ferme et des animaux… heureux.

Oui, vous avez bien lu. Non, vous ne rêvez pas. La célèbre association mondiale de protection des droits des animaux PETA s’en prend à LEGO.

Ce lundi, donc, le groupe de défense des animaux PETA Angleterre a envoyé un message, relayé sur les réseaux sociaux, pour critiquer le groupe LEGO. Pourquoi ? Pour la représentation que ces derniers font des animaux dans leurs fermes de la gamme CITY.

Selon PETA, les animaux y semblent trop heureux. Comme si la ferme était un havre de paix et de protection pour eux. Alors qu’en réalité, selon l’association de défense des droits des animaux, la réalité est bien plus… glauque.

LEGO VS PETA

La représentante de PETA Angleterre, Mimi Bekhechi, a rédigé une plainte officielle demandant que des ensembles tels que le prochain LEGO CITY 60346 Barn & Farm Animals soient renommés.

PETA, qui considère que « Les animaux ne nous appartiennent pas […] nous n’avons pas le droit de disposer d’eux pour notre alimentation, notre habillement, nos expériences scientifiques et nos loisirs »1, estime en effet que les décors présentés par LEGO brossent un tableau idyllique qui correspond davantage à un sanctuaire animalier qu’à une ferme en activité. Et devrait donc être rebaptisé en tant que tel. Selon PETA, cette image d’Épinal est loin de correspondre à la vérité.

Dans une lettre adressée ce lundi 30 mai à Niels B. Christiansen, directeur général du groupe LEGO, Mimi Bekhechi de People for the Ethical Treatment of Animals (PETA) décrit l’élevage comme une « activité sanglante et cruelle », réitérant qu' »aucune entreprise ne devrait en faire la promotion, en particulier aux enfants’.

Elle déclare que les «scènes pastorales» représentées par les jouets LEGO cachent la vérité sur le mauvais traitement des animaux, soulignant que garder les cochons dans des enclos exigus, les poulets dans des cages et l’abattage des vaches est la réalité «imbibée de sang» de l’agriculture.

A-symptomatique

Anecdote cocasse ? Réaction ridicule de PETA ? Wokisme rampant ? Coup d’éclat ? Coup de comm ? Coup dans l’eau ? Action saine, éthique, utile et nécessaire ? C’est à vous de décider.

Il y a toutefois peu de chance que le groupe LEGO réagisse et renomme leurs boîtes « havre de paix animalier » ou « foyer pour animaux ». Ferme, c’est beaucoup plus vendeur pour eux.

Quoi qu’il en soit, en prenant un peu de recul avec toute cette affaire, la problématique levée par PETA n’est pas aussi anodine ou crétine que cela. Comment est-ce que les animaux sont représentés dans les jeux de société, dans les jouets ? Et est-ce que cette représentation peut avoir un impact sur celles et ceux qui y jouent ?

Les articles, les reportages, les podcasts et les documentaires sur les animaux non humains, les animaux, donc, sont des sujets tendance. En 2022, et depuis plusieurs années, il est difficile de prendre un journal, d’écouter un podcast, de lire un magazine ou d’allumer la télévision et de ne pas tomber sur un article ou un documentaire qui parle de la vie cognitive et émotionnelle fascinante des animaux.

Quand je joue à un jeu de société qui présente des animaux, je me fais souvent cette réflexion. Comment les représente-t-on ? Au fond, c’est un peu : « Dis-moi comment tu les représentes, et je dirais qui tu es. »

Bien souvent, dans des nombreux médias, récits, presse, séries, l’image des animaux est bien trop souvent déformée. Ils sont soit montrés comme des… « objets », utilisables, exploitables à notre bon vouloir pour diverses « utilisations », viande, trait, élevage, compagnie, soit comme des êtres cruels, mauvais et dangereux. Alors qu’au fond, c’est peut-être nous, l’animal (humain) le plus dangereux pour les autres animaux (humains ou non humains).

Il serait aussi fastidieux qu’ennuyeux de dresser la liste des jeux de société qui incluent et représentent les animaux. Il y en a plus de 7 000 (!) dans la base de données de BGG.

👉 À lire également : Des animaux pas si bêtes. Nos 7 jeux préférés avec des animaux.

Animaux présents et représentés

Les animaux apparaissent comme une véritable source d’inspiration pour les auteurs de jeux, illustrateurs et éditeurs.

Les premières traces d’images d’animaux produites par l’être humain remontent à la Préhistoire et aux peintures pariétales. D’un large bond en avant, c’est au 19e siècle que les animaux figurent parmi les sujets fréquemment représentés. Il s’agit, en outre, d’une période où la représentation des animaux dans l’art Occidental gagne de l’importance : à partir du XVI° siècle elle forme un genre pictural, puis, au XIX° siècle, les animaux deviennent le sujet principal de peintures ou de sculptures.

Enfin, le succès des fables au XVII° siècle avec, principalement, les récits de Jean de la Fontaine apporte une impulsion supplémentaire et participe à enrichir la manière de dépeindre les animaux. Ces récits ont ainsi inspiré un grand nombre d’artistes tels que François Chauveau, Jean-Baptiste Oudry, Jean-Jacques Grandville, Gustave Doré ou encore Benjamin Rabier.

Leurs illustrations, qui mettent en scène des animaux d’une grande expressivité, sont restées ancrées dans l’imaginaire collectif. Leur influence se reflète, aujourd’hui encore, dans la représentation des animaux, notamment dans les films d’animation ou encore dans nos jeux de société du 20e et 21e siècle.

La grande diversité qui caractérise la représentation des animaux au cours de l’histoire s’appuie tantôt sur l’observation précise de la nature tantôt sur l’imaginaire, se nourrissant, entre autres, de récits mythologiques, religieux ou folkloriques.

C’est à travers un bestiaire éclectique d’animaux représentés, visualisés, illustrés, que ces images traduisent le rapport entre l’humain et l’animal mais développent aussi un discours sur les humains et la société.

Sans émettre de jugement de valeur ou de rentrer en matière sur un questionnement éthique ou zooéthique, pour éclairer le propose et nous intéresser au sujet, nous pouvons toutefois tenter une catégorisation.

La représentation des animaux dans les jeux de société

Les animaux anthropomorphes

Si l’anthropomorphisation des animaux, i.e. l’humanisation des animaux remonte à l’Antiquité, avec Ovide puis La Fontaine bien plus tard, nous, animaux humains, utilisons souvent les animaux pour représenter, caractériser certains traits, certaines personnalités humaines, à l’instar des fables.

De tout temps les caractères humains ont été attribués aux animaux, souvent à tort, par simplification, pour dépeindre un comportement animal.

L’être humain projette ainsi son image sur les animaux, leur transférant ses traits et ses attitudes. Les contes et les fables s’inspirent de ces pratiques, les enrichissent et participent à les installer dans l’imaginaire collectif.

La représentation fréquente d’animaux anthropomorphes dans les films d’animation ou les jeux s’explique, entre autres, par l’adaptation de ces récits.

Elle découle aussi des fonctions pédagogiques attribuées à la représentation d’animaux dans les productions destinées au jeune public. Ces personnages servent ainsi à transmettre aux enfants des valeurs et à aborder des thèmes difficiles de manière détournée. Enfin, ces animaux qui sortent de l’ordinaire stimuleraient l’imaginaire des enfants.

Pourtant la représentation d’animaux anthropomorphes n’est pas limitée aux films ou aux jeux destinés au jeune public. Les traits associés aux animaux dans nos sociétés contribuent à définir l’identité et le caractère de ces personnages. On pensera notamment au chef d’œuvre de George Orwell et de sa Ferme des Animaux.

Accoutrés de vêtements ou d’accessoires, ces animaux humanisés sont capables de parler et bien souvent, de nous faire rire. On les retrouve dans de nombreux dessins animés.

Les jeux de société ne sont pas en reste. Prenez le tout récent, et excellent Museum Suspects, ou encore Détective Charlie, ou Kyudo, le nouveau jeu de Bruno Cathala, ou encore Root, Everdell et bien d’autres titres qui « humanisent » les animaux pour cibler parfois un public plus jeune, plus familial. Ainsi transformés, les animaux suscitent autant l’amusement que l’émerveillement, le décalage.


Les animaux attachants

C’est, peut-être, la catégorie la plus présente dans les jeux de plateau. Les animaux… chous. Les animaux possèdent une capacité à nous attendrir (même si bon, dans la vraie vie, on finit par en manger certains… Merci la dissonance cognitive).

Cette catégorie d’animaux est souvent représentée dans les jeux pour susciter un certain sentiment d’attachement. On les retrouve ainsi dans L’Île des Chats, Calico ou dans Takenoko. Pas vraiment humanisés, ces animaux sont juste à la limite de le devenir. Ils conservent leurs propriétés naturelles, mais on les place, on les représente dans le jeu pour leur fonction d’apaisement, d’attraction, d’attachement, souvent représentés comme animaux domestiques.

👉 À lire également : Miaou. Les 5 meilleurs jeux de société avec des chats.


Les animaux objectivés

Depuis la domestication des animaux il y a une dizaine de milliers d’années, d’abord avec le chien, puis plus tard le bœuf ou le cheval pour le trait, nous avons toujours eu une relation utilitariste avec les animaux. Et dans les jeux de société, c’est pareil.

On représente souvent les animaux comme des « objets », comme des ressources utiles, nécessaires pour le développement. On les retrouve ainsi dans le tout récent et très bon jeu Yak, ils servent alors à tirer des chariots, ou encore dans toute la gamme des jeux ruraux d’Uwe Rosenberg, les « Agricola-like » et autres Caverna ou Le Havre : bœufs, moutons, cochons, qu’on finit souvent par « transformer » en… viande pour se sustenter. Le mouton est d’ailleurs l’une des ressources que l’on s’échange dans Les Colons de Catane pour acheter des cartes de développement ou construire des… villages (aucun rapport ?).

Dans de nombreux jeux de société, les animaux y deviennent donc des ressources, souvent au même titre que le bois ou tout autre minerai.


Les animaux sauvages

Qu’est-ce que Cascadia, tout récemment nommé pour le Spiel des Jahres 2022, Ark Nova, Parks et Wingspan ont en commun ? La représentation qu’ils font, qu’ils ont des animaux.

Dans ces jeux, et dans bien d’autres aussi, les animaux sont représentés, plus ou moins, dans leur habitat naturel (oui bon, sauf peut-être dans… Ark Nova). On s’intéresse alors aux animaux pour leur présence, leur existence à l’état naturel, sauvage. On les « utilise », les manipule alors pour marquer des points. Ils deviennent non pas tellement ressources, mais enjeux.

Une conclusion pour conclure

Jugée hier avec mépris, objet d’une forte hostilité, la question animale est aujourd’hui une question de société qu’il devient difficile d’ignorer. Le scandale des vidéos-choc des élevages sont là pour nous le rappeler.

Il y a peu, il aurait été impensable que le bien-être des porcs fasse les titres des journaux. Se soucier des animaux paraissait définitivement ridicule : c’était de la sensiblerie, de l’émotion mal placée, irrationnelle.

Pire, c’était même une offense faite à l’humanité, un blasphème, un crime de lèse-humanité. Pensez donc, se soucier des bêtes alors que des personnes meurent tous les jours sous les bombes !

Quelle égalité animale ?

En 1990, nous découvrions la pensée de Peter Singer, qui a révolutionné la philosophie morale en publiant en 1975 «La libération animale». Singer défend un égalitarisme simple : ce sont le plaisir et la souffrance qui donnent une valeur positive ou négative à notre vie.

Or, ses affects importent à chacun et des souffrances similaires, par exemple, devraient recevoir la même considération, indépendamment de critères qui n’entretiennent aucun lien logique avec leur importance pour celui qui les subit: la race, le sexe, l’âge ne peuvent pas servir de critères de discrimination. Ni non plus… l’espèce. Ni non plus aucune de ces caractéristiques censées qualifier l’humanité : l’intelligence, la raison, la liberté… C’est simplement la capacité à ressentir des sensations et des émotions qui doit devenir le critère de base de l’éthique.

Selon Singer, les animaux ne sont pas des choses à notre service. Ils sont nos égaux dans la souffrance ou le plaisir. Depuis la parution de ce livre, près de cinquante années de débats théoriques se sont écoulées sans que le raisonnement de Singer soit infirmé. Il est admis aujourd’hui que le spécisme ne peut pas être défendu rationnellement.

Spécisme & universalisme

Le spécisme ? C’est l’idéologie qui fonde notre morale sur l’appartenance (ou non) à notre espèce, tout comme le racisme ou le sexisme fondent une morale sur l’appartenance à une race ou un sexe.

Selon la philosophie spéciste, les animaux, ces individus sensibles, expressifs, singuliers, capables d’émotions, de joie, de curiosité, de peur, de douleur, ne sont pas des choses à notre service. Ils sont nos égaux dans la souffrance ou le plaisir, et nous devrions considérer leurs intérêts d’une façon similaire aux nôtres propres.

Cette éthique ne vise rien moins qu’un changement du critère qui fonde nos civilisations : considérer les seuls humains comme des égaux est une injustice. Comme PETA France le souligne, « Un vrai animal est quelqu’un. Pas quelque chose. » Le mouvement pour l’égalité animale vise à promouvoir une éthique véritablement universaliste. La prise en compte des intérêts des animaux et l’abolition de leur exploitation est une question sociétale et politique majeure. On le voit aujourd’hui avec PETA qui rue dans les brancards de LEGO. On ne peut pas, on ne peut plus représenter les animaux n’importe comment.

L’émotion suscitée récemment par les conditions d’élevage ou l’intérêt nouveau pour l’éthique égalitariste sont peut-être bien des signes parmi d’autres qu’une révolution est en marche. La lettre de PETA à LEGO de ce lundi 30 mai est là pour nous le rappeler.

Animaux et jeux de société

Pour finir, en organisant les animaux et leurs représentations dans les jeux de société en différentes catégories, il est possible de dénicher certains motifs liés à leurs fonctions, des origines et des conceptions que l’on en a.

En outre, une telle organisation peut servir de point d’entrée pour approfondir une analyse pour déterminer comment et surtout, pourquoi les animaux sont implémentés dans les jeux de société. Et, pour faire écho à l’affaire PETA VS LEGO, quelles sont les conséquences de leur présence.

Les sujets, jeux et catégories indiqués ici dans cet article ne sont que le sommet d’un iceberg dans l’analyse encore inexplorée. Il faudrait peut-être également mener des recherches empiriques plus approfondies sur l’impact que la représentation des animaux a sur son public.

En revanche, à l’instar d’autres œuvres de fiction ou de produits culturels, certains jeux de société peuvent présenter un réseau plus complexe d’interactions humain-animal, voire représenter des relations… malsaines. De quoi nous proposer à repenser nos positions éthiques et… défier nos normes d’humanité.


Article écrit par Gus. Rédacteur-en-chef de Gus&Co. Travaille dans le monde du jeu depuis 1989 comme auteur et journaliste. Et comme joueur, surtout. Ses quatre passions : les jeux narratifs, sa ménagerie et les maths.

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6 Comments

  • Un Grand Singe

    Encore une fois, on ne peut qu’être stupéfait de la stupidité de tel communiqués. la PETA ne s’honore pas en s’indignant pour tout et n’importe quoi.

    Trois choses me marquent :

    1) Depuis quand les jouets sont-ils supposés refléter la réalité ? N’appartiennent-ils pas à l’imaginaire et par conséquent n’en appellent-ils pas, au delà de l’observation factuelle, à l’investissement possible « d’images d’Epinal » comme le dit l’article ? Demander à LEGO de modifier cet imaginaire revient à mon sens à demander à la firme de proposer à ses clients et utilisateurs (ici des enfants de 4 à 8 ans visiblement !) de jouer avec des représentations glauques. J’ai hâte que les petits enfants puissent s’amuser avec des LEGO représentant de l’élevage de poulets en batterie…

    2) Ne peut-on pas voir au contraire les représentations utilisées par LEGO comme un idéal à atteindre ? LEGO nous présente non pas ce qui est, mais ce qui devrait être : une ferme dans laquelle les humains et les animaux vivent ensemble dans la joie et le soin (on voit clairement les personnages nettoyer les animaux).

    3) Personne ne parle de la mine réjouie des agriculteurs, vraisemblablement moins porteurs pour l’indignation. Or les statistiques actuelles ont plutôt tendance à souligner que les agriculteurs sont une population plus exposée à la pauvreté (selon « le niveau de vie des ménages agricoles » publié par l’INSEE) et au trois-quarts masculine. Pour satisfaire à la demande de la PETA de « réalisme » de cette exploitation agricole, il faudra donc que les personnages LEGO aient une mine bien moins satisfaite, et virer une des femmes de la boîte pour mettre à la place un homme d’une cinquantaine d’années. Encore une fois, j’ai vraiment hâte !

    Enfin, pour ce qui est de la représentation des animaux dans les jeux, sans minimiser la question qui me parait intéressante, je pense qu’il faut savoir raison garder. Aussi j’irai à l’inverse de votre réflexion, chère Gus, quant à l’objectivation des animaux dans les jeux de société.

    Le jeu de société repose sur la simplification : vous pouvez gérer une ferme ou une usine, faire une course de vélo ou administrer un royaume sans les multiples compétences requises pour cela, car les actions utilisées pour le faire ne sont pas les actions réelles mais une version simplifiée de celles-ci. Cette simplification a un coût : les intervenants ne sont pas réels, mais symboliques.

    C’est pourquoi, dans les « agricola-like » comme le dit l’article, les animaux sont semblables à des ressources. Mais pour prendre la mesure de cela, il faut également remarquer qu’il en va de même des humains : ils sont eux aussi ramenés au niveau de ressources. Rappelons-nous que la première version d’Agricola proposait des animaux sculptés, alors même que les humains étaient représentés sous la forme d’une simple rondelle de bois colorée ! pas même un meeple ! Et les ouvriers présents dans dans de nombreux jeux ne sont qu’une monnaie spécifique permettant d’acheter des actions.

    Mon avis est donc qu’extrapoler de la représentation dans les jeux de société je ne sais quelle vérité sur notre relation aux animaux est discutable, voir tendancieux. Cela revient à ignorer la nature du média et la nécessaire simplification qu’il implique (ramenant les êtres vivants, animaux humains ou plantes, au niveau de symbole), ignorer les choix éditoriaux (l’auteur de Calico avait réellement pensé son jeu avec un chat ou est-ce un ajout de l’éditeur pour des questions commerciales ?) et surtout préjuger qu’il y a une identité entre les comportements dans les jeux et ceux dans la vie réelle (les végans n’utilisent pas les fourneaux dans Agricola pour transformer les moutons en points de nourriture, et ne jouent que sur les céréales et les légumes ?). Difficile donc de « défier nos normes d’humanité » sur ces bases-là.

    Et pour conclure : PETA s’en prend du coup à LEGO, qui n’élève pas d’animaux et n’est donc directement responsable d’aucune maltraitance. Les esprits chagrins verraient un coup marketing de la part de l’association pour moins que cela.

  • didige

    La question est intéressante est-ce que les jeux de l’enfance on une influence sur nos comportements adultes ? Les pédopsychiatres ont tendance à penser que oui, même si on peut se libérer ces certains biais acquis durant les première année de vie. Personnellement je ne suis pas fan des jeux de cirque ou de ferme pour mes enfants (qui ont moins de 6 ans). Après on ne peut pas lutter contre la conformité sociale : ils vont certainement vouloir jouer un jour à la guerre, ou Pokemon etc… Je pense que le mieux reste de les informer au mieux afin de leurs offrir des choix.

  • stephane

    C’est drôle pour ne pas être pathétique… bloquer l’imaginaire pour ne donner que la réalité la plus sordide (et une certaine forme de réalité), c’est bien une position d’adulte qui a oublié ce qu’était le rêve… à quand des représentations de femmes battues dans les couples de personnage légo ? Vivement les ultra-solutions

  • Ninie

    Nan mais on aura tout vu ! Franchement les associations de défenses des animaux ont tendance à oublier que (heureusement) toutes les fermes ne sont pas des usines qui exploitent les animaux dans des cages minuscules. Alors ils veulent que ce soit réaliste ? Pourquoi ne pas demander d’ajouter une corde dans le set pour que les enfants puissent reproduire le suicide d’un agriculteur endetté jusqu’à la moelle ? Mais je vais vous dire la réalité, dans une « exploitation agricole » ce ne sont pas toujours les animaux qui sont exploités, ce sont les hommes ! Quand je vois comment trimait mon père pour que ses animaux aient toujours de la paille propre pour leur litière, de la nourriture en hiver et de l’eau fraîche en été tous ça pour être payé une misère alors que tout ce dont ses vaches avaient à se soucier, c’était de paître dans un pré et de donner du lait !

  • patrikcarpentier

    Tant qu’on peut préserver l’innocence des enfants, faisons-le. La triste réalité viendra bien trop tôt à eux. Certaines fermes sont en effet des usines, d’autres sont restées à l’ancienne.
    à ce propos, personne ne demande à ce que des figurines d’enfant mort et plein de sang sont commercialisées afin de mieux correspondre à la réalité de ce qui se passe parfois au USA ? Avec, of course, le jeune tueur sur-armé ?

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