Critiques de jeux,  Jeux de plateau

Yak. Yaka jouer

Yak est le tout nouveau jeu de Plan B. Un jeu de programmation et de construction au matériel de ouf. Et des yaks.


Yak

Le panthéon des jeux de l’éditeur québécois Plan B et son studio Pretzel Games, anciennement Filosofia et à nouveau racheté par Asmodee, compte toutes sortes de titres. Des succès les plus prestigieux, à l’instar d’Azul, aux galettes les plus plates, comme Reef. Avec Yak, l’éditeur québécois tient un carton. Sous la forme d’une pyramide tibétaine.

Le pitch : En ville, on a les scooters et les vélos pour nous livrer des salades carotte-tofu-gencive de porc-quinoa. Mais sur les hauteurs reculées de l’Himalaya, les yaks sont le moyen de subsistance de la population. Mais. Qui dit montagne, dit brouillard. Et parfois si épais que les yaks se perdent. Votre mission ? Construire une pyramide super haute, super visible pour aider les yaks dans leur pérégrination et leur livraison. Et pour ça, vous aller devoir obtenir des pierres auprès des marchands qui se dandinent dans l’Himalaya en… devinez quoi… scooter yak.

Yak się masz ?*

* Ça veut dire « comment ça va », en polonais.

Yak propose des règles hyper simples et fluides. Tout le monde possède la même main de trois cartes. Construire, se réapprovisionner et aller au marché. Simultanément, tout le monde en choisit une, et à son tour on révèle sa carte. Qui a prévu de faire quoi, et qu’est-ce qu’on fait maintenant.

Autrement dit, c’est de la programmation. Prendre des pierres contre des ressources, prendre des ressources ou aller en chercher d’autres au marché. Sachant que dans ces deux derniers cas de figure, c’est à ce moment-là qu’on peut piocher de nouvelles pierres pour les installer sur les yaks.

Oui, parce que j’ai oublié de le préciser, mais sur le plateau c’est la valse des pantins yaks. Il y en a 4, ou 3 si on joue à 2-3. Et sur chacun de ces yaks se trouvent des ressources et/ou des pierres. Les ressources sont différentes, lait, pain, viande, et les pierres de différentes couleurs. La couleur étant le facteur décisif pour marquer des points. Ou en marquer aucun, parce qu’on est vraiment trop mauvais dans sa programmation (mon cas).

À son tour, grâce à sa carte, on va puiser dans le yak en face de soi. Et c’est tout. Ressources ou pierres. Et c’est tout.

À la fin du tour, quand tout le monde a joué, tous les yaks tournent pour se retrouver devant la prochaine personne. On peut donc plus ou moins anticiper sur les 17 prochains tours puisqu’on voit ces fieffés coquins de yaks jouer à colin maillard.

Yakari

Nous sommes dans l’Himalaya. Et en montagne, il y a du brouillard. On vous en déjà parlé plus haut. Lorsqu’on pioche une pierre blanche du sac, au lieu de pouvoir être utilisée comme élément de construction pour sa pyramide, elle annonce le brouillard. On retourne alors les yaks. Dans l’autre sens. Et là, c’est le drame.

Vous aviez construit toute votre stratégie sur vos 17 prochains tours quand ces satanés yaks non munis de phares antibrouillard se retournent pour changer de sens. Lol. Ou pas trop, en vrai. Tous vos plans s’effondrent. Il faut recommencer, programmer, prévoir autre chose. Et savoir faire preuve de souplesse d’esprit, de flexibilité. Plus facile à dire qu’à faire. Soyez prévenus, dans Yak, ça chouine beaucoup.

Canoë-kaYak

Une fois que quelqu’un a placé deux pierres au quatrième étage de sa pyramide, on joue encore un tour et on procède au décompte. Et là, c’est à nouveau le drame. On gagne des points pour ses groupes de pierres qui se touchent aux couleurs similaires sur sa pyramide, ainsi que pour le nombre de groupes différents. Dis comme ça, ça paraît simple. Mais à jouer, c’est un véritable casse-tête !

Cette pierre-ci, ici, celle-là, là-bas. Et on croise les doigts et tout autre appendice pour espérer poser une autre pierre de la même couleur ici ou là-bas plus tard.

Le décompte, quelque peu alambiqué, est, selon moi, le grand écueil du jeu. Tout au long de la partie, on fait comme on peut pour récupérer une pierre par-ci, une autre par-là, en espérant piocher la bonne couleur tout en évitant ce satané brouillard qui envoie tout valdinguer.

Yakitori

Dans Yak, et j’aurais certainement dû commencer l’article par-là, ce qui marque, c’est le matériel. Tout est imposant, superbe, immersif. Les pierres, certes en bois, mais massives, les yaks, en bois sculpté aux cornes en plastique, des chariots en bois super sculptés pour accueillir tout le matos, des ressources représentatives et enfin, un gros plateau, somptueux. Ainsi qu’un thermo fort pratique pour caler le tout. Bref, un matériel de ouf. Qui donne vraiment, vraiment, vraiment envie de jouer.

Une fois toute cette pléthore de débauche déployée sur une table, on se prend au jeu. Et c’est le cas de le dire. « Petit » jeu de programmation et de construction, Yak sublime le jeu de société. Un jeu moche est mort. Avec Yak, un jeu beau transporte.

Yakuza

Pour rebondir sur le chapitre précédent, le matos, il y a toutefois un petit gros petit gros petit gros souci. Les couleurs des pierres sont assez proches. Quand on les voit, séparées, on a parfois un peu de peine à les différencier. Les deux bleus et le jaune-orange portent des teintes rapprochées.

Si vous êtes, comme moi, daltonien, ça peut coincer. Au pire, c’est ce que j’ai fait en jouant, avant de choisir votre carte, de programmer votre action, prenez la pièce hors de la charrette tirée par le yak ou piochée du sac et comparez-la avec celles que vous avez déjà posées sur votre pyramide, Ainsi, en comparant les couleurs des pierres, le distinguo devient plus simple.

Mais soyons honnêtes. Il y a des jeux qui se préoccupent des daltoniens, et puis il y a les autres. Comme Yak.

👉 À lire également : Jeux de société et daltonisme. En voir de toutes les couleurs.

Yak, verdict

Au somptueux matériel comme dit plus haut, prévu dès 8 ans, Yak est un jeu XXL qui ravira les familles et les Casual Gamers. Autrement dit, les gens qui jouent peu, peu souvent, et qui ne sont pas forcément prêts à s’investir dans un gros jeu. Le jeu se prend en main en quelques secondes, quelques minutes à peine, une fois le décompte final de sa pyramide compris : groupes de pierres, couleurs.

Yak n’est certes pas transcendant, mais il transporte. Malgré tout, Yak place un enjeu final quelque peu tarabiscoté. Et tout au long de la partie, on fait ce qu’on peut comme on peut pour récupérer des pierres de construction.

Enfin, tout finit par être répétitif. On a, après tout, que trois actions à choix : récupérer des ressources d’un yak, du marché, ou construire. Et c’est tout. C’est peu. Mais c’est assez. Le jeu réussit toutefois à galvaniser.

Dans Yak, on joue, avec plaisir, avec frustration. Et comme on dit dans le milieu du jeu de société, pour jouer heureux, jouons… frustrés.

👉 À lire également : Les émotions dans le jeu de société. La frustration.

À noter que l’interaction est équilibrée. On peut jouer le nez yak nez collé à sa pyramide sans se soucier des autres. Mais on peut également lever le nez pour tenter de les freiner pour éviter de leur offrir les pierres de couleur recherchées.

Plan B / Pretzel Games / Asmodee lance ici un jeu percutant. Yak est sans conteste l’un des titres forts de ce printemps 2022.

Très, très bon

Note : 4.5 sur 5.

  • Auteur : Michael Luu
  • Illustrateur : Chris Quilliams
  • Éditeur : Pretzel Games / Plan B / Asmodee
  • Nombre de joueurs et de joueuses : 2 à 4 (tourne mieux à 4)
  • Âge conseillé : Dès 8 ans (bonne estimation)
  • Durée : 45′ (bonne estimation)
  • Thème : Himalaya
  • Mécaniques principales : Programmation, construction

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Cet article a été rédigé par le stagiaire. Qui a trouvé très drôle de balancer des titres ridicules à tous les chapitres. Le stagiaire a depuis été viré de la rédaction. Il travaille maintenant pour BFMTV.

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