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Le jeu du jour : Demeter

Demeter, de quoi ça parle ?

Demeter est la suite « spirituelle » de Ganymède, l’un des jeux précédents du même éditeur. Dans Ganymède, on gérait l’exploration et la colonisation spatiale. Dans Demeter, on vient de débarquer sur une planète pouvant accueillir l’Humanité, un peu à la Interstellar ou Living Planet. Le but : l’explorer pour mieux la connaître. Et c’est là qu’on y découvre toute une faune connue, des… dinosaures. Parce que pourquoi pas.

Le pitch :

« Vous êtes un scientifique et vous venez d’embarquer sur un vaisseau depuis Ganymède à destination de Demeter 1, une planète en orbite autour de Demeter. Demeter est une naine rouge avec deux planètes jumelles, chacune ayant un IST (Indice de Similarité avec la Terre) de 0,98. Les premiers survols ont révélé la présence de dinosaures. Chahrazad prend la tête de cette expédition : partez à l’aventure et découvrez tous les secrets de la première lune de Demeter ! Le but du jeu est de marquer plus de PM (Points de Mission) que ses adversaires pour remporter la partie. Ces points représentent votre capacité à découvrir et à étudier ces nouvelles espèces de dinosaures dans leur environnement.« 

Avec Demeter, n’espérez pas un jeu narratif ou immersif. Demeter est un pur Roll Flip & Write. On retourne des cartes et on coche des trucs, des machins sur une fiche.

Un 2 sur 5 sur l’ITHEM.

Et comment on joue ?

Demeter ressemble beaucoup au jeu Welcome to. Au début du tour, on retourne une carte de chacun des cinq decks de couleurs différentes. On en choisit une, sans la prendre, et on coche les éléments, les actions indiquées sur sa fiche. Et voilà, c’est tout.

Le jeu peut paraître simple, mais il n’en est rien. Si la mécanique de base l’est, c’est après que cela se complique. Les différentes actions proposée par les cartes et les 600’000 bonus et autres possibilités que le jeu offrent font de Demeter un jeu beaucoup plus riche et profond qu’il n’en a l’air. C’est Welcome to, mais pour Core !

Et comment on gagne ?

Après avoir joué 12 tours, on procède au décompte, en mode « salade de points de victoire ». Le décompte final prend plusieurs minutes à réaliser : des points pour les objectifs, pour autant qu’on les ait cochés pendant la partie, points pour les éléments cochés par-ci, par-là, points par espèce de dinosaures découverts, etc.

Tout ce méli-mélo de points fait qu’on n’a strictement aucune idée de son nombre de points au cours de la partie, et encore moins de celui des autres. On joue, on coche, on choisit des cartes, on essaie de faire au mieux, et on serre les fesses en espérant que ça tienne pour la fin de partie.

Interaction ?

Sur l’IGUS, l’échelle de mesure de l’interaction dans les jeux, Demeter atteint un 1/5.

Pourquoi ?

Parce que dans Demeter, la seule interaction réside dans la course à la découverte des espèces de dinosaures. La première personne à avoir réussi à cocher tout une espère marque les points correspondants, et tous les venant-ensuite ne marqueront que deux points en moins.

Sinon, Demeter se joue dans son coin de fiche à cocher. Il faut parfois réussir à lever le nez sur la fiche de ses partenaires de jeu, mais on joue surtout le nez collé à la sienne. C’est froid !

Demeter, à combien y jouer ?

Le jeu indique dès 1 une personne, en mode solo. Et Demeter est un excellent jeu à jouer en solo ! On peut aussi y jouer à 2, à 4, à 50 ou à 100. Il suffit que tout le monde reçoive une fiche et puisse voir les cartes piochées disponibles.

Alors, à quand une partie de Demeter à… 100, 200, 1’000 ? Et pourquoi pas au FIJ 2021 (si le salon a lieu avec la COVID…) ?

Et comme Welcome to, en pleine pandémie, Demeter est un excellent jeu à distance en vidéoconférence.

Une personne possède le jeu, tout le monde télécharge la fiche à la maison, et la personne qui possède le jeu installe et montre tout le matériel, objectifs et pioche des cartes.

À partir de quel âge y jouer ?

Le jeu indique dès 14 ans. C’est une bonne estimation, car il y a beaucoup, beaucoup de pictos et d’éléments à gérer. Même si Demeter propose des règles simplissimes, pioche des cartes, choisis-en une, et coche les éléments sur la fiche, il y a tellement de bonus de tous les côtés qu’un plus jeune public aurait tôt fait de se sentir noyé.

À quand une adaptation de Demeter ou un Flip & Write pour enfants ? Plus simple, plus léger ?

Alors, Demeter, c’est bien ?

Oui, le jeu est vraiment sympa, et pour plusieurs raisons. Il peut se jouer en vidéoconférence, il peut s’emporter facilement en vacances et peut à peu près se jouer sur un coin de table. Il peut se jouer en solo et propose tellement de stratégies de développement différentes qu’on a envie d’enchaîner les parties. Oui, Demeter est un bon petit jeu !

Cela étant dit, Demeter n’est pas un jeu incroyable non plus. Il ne propose aucune tension. On peut toujours tout faire, on n’est jamais bloqué, et les bonus de tous les côtés lui confèrent un certain aspect délétère.

🔴 Demeter, score final :

Note : 4 sur 5.

Ce qui nous a plu ❤️️

✅ Un excellent jeu à pratiquer en solo. En plein pandémie mondiale, c’est appréciable !

✅ Un excellent jeu à jouer en vidéoconférence. En plein pandémie mondiale, c’est idéal !

✅ De multiples stratégies possibles, qui donnent envie de re-re-rejouer au jeu pour en explorer plusieurs

✅ L’aspect combinatoire du jeu : en cochant ici, j’active ce bonus-ci, qui me donnera alors également ce bonus-là

✅ Des règles touffues et concises, mais au final très claires

✅ Un jeu à la petite boîte et au petit matériel, idéal à emporter avec soit cet été 2020 (pour partir… où ? Avec la pandémie mondiale, les options de destinations sont plutôt limitées cette année…)

✅ L’aspect crossover avec Ganymède, l’autre jeu de l’éditeur. Demeter propose même des cartes goodies pour l’autre jeu. Dans la boîte, il est même indiqué un chiffre, le 1. L’éditeur a certainement prévu d’autres jeux dans cet… univers (c’est le cas de le dire). À quand un crossover avec Greenville 1989 (bientôt Paris 1889) ? Pourquoi pas un Callisto 2189, avec des horreurs de l’espace ?

Ce qui nous a moins plu ⛔️

❌ Un jeu sans aucune tension. On peut tout faire, tout essayer

❌ Un décompte en mode « salade de points« . On gagne des points par-ci, par-là, pour à peu près tout et n’importe quoi. On croise les doigts pour que cela tienne pour la fin de partie

❌ L’interaction, polaire

❌ Pas un grand jeu, plutôt un filler ou un warm-up

❌ Un jeu qui vise le même public bien précis du Familial+++ que Ganymède. Beaucoup trop touffu pour un public plus néophyte, et beaucoup trop léger pour un public plus expert. Une cible très précise, très « niche »

Et encore une chose

Vous pouvez consulter les règles de Demeter ici

Vous pouvez trouver Demeter chez Philibert ici

Et également chez Magic Bazar ici

Et si vous habitez en Suisse, chez Helvétia Games shop ici.

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  • Auteur : Matthieu Verdier
  • Illustrateurs : Oliver Mootoo, David Sitbon
  • Éditeur : Sorry We Are French
  • Nombre de joueurs et joueuses : Dès 1 une personne (peut se jouer en solo et jusqu’à… 100 !)
  • Âge conseillé : Dès 14 ans (difficilement moins, tellement il y a d’éléments et de pictos à comprendre)
  • Durée : 20′ (pas plus)
  • Thème : Exploration, dinosaures
  • Mécaniques principales : Flip & Write
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5 Comments

  • Ikaris

    Je suis un grand fan de Ganymède donc je suis potentiellement totalement dans la cible de Demeter. Par contre j’ai déjà acheté « Welcome to » pendant le confinement … je l’aime bien pour varier un peu par rapport à d’autres de jeu auxquels je joue sivent (Res Arcana, Fantasy Realms, Kingdomino ou It’s a wonderfull world). Cet article m’a bien éclairé mais me laisse hésitant : vais je être fan ou raisonnable ?

  • Loïc

    Univers de Ganymède + jeu à cocher = combo gagnant pour moi. Je lui trouve des sensations différentes de celles de Welcome To… Suffisamment pour ne pas avoir le sentiment d’un doublon en tout cas. Gus, qu’entendez vous par « aspect délétère » ? C’est fort négatif il me semble et je n’en comprends pas la justification au vu de la critique (constructive, par ailleurs). C’est pour un jeu de mot avec Demeter? ^^

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