
LE JEU DU JOUR : ESCAPE TALES 1 & 2
À l’occasion de leur sortie en VF pour juillet 2020 chez Pixie Games, voici la critique compilées des deux boîtes de ces Escape Tales 1 & 2. Nous en profitons pour déterrer nos deux critiques de la VO.
Escape Tales 1 & 2, de quoi ça parle ?
Ces deux boîtes d’Escape Games « de salon » sont sorties fin 2018 avec Escape Tales: The Awakening et une année plus tard avec Escape Tales: Low Memory en VO. Même concept, mêmes auteurs, et à peu près, mêmes mécaniques (touffues) de jeu. La VF est annoncée pour juillet 2020 chez Pixie Games.
Escape Tales 1 & 1 sont des énièmes Escape Games « de salon », composé de plusieurs tas de cartes, d’un livret, d’un mini-plateau et de quelques jetons. Et plutôt qu’une app, on utilise ici une plateforme web, que l’on va devoir utiliser pour progresser dans l’histoire.
Oui, car les Escape Tales sont des jeux narratifs, avant tout. Si vous trouvez parfois que certains scénarios Unlock! manquent de narration, que pour certains il est juste question d’enchaîner les énigmes, ce n’est clairement pas le cas ici avec Escape Tales: Low Memory. Le récit y est important !
Les Escape Tales sont constitués de plusieurs chapitres à travers desquels le récit se déploie. Sans ne rien divulgacher, voici, en gros, le synopsis de chacune des boîtes :
The Awakening
Dans cette première boîte, on incarne un père qui a déjà perdu sa femme, et dont la fille vient de plonger dans un méchant coma. votre but : tout faire pour tenter de la sauver de ce mal dont elle souffre. Et ça tombe bien, un ami à qui c’est également précédemment arrivé vous propose une méthode… étrange pour sauver votre fille. Ça vous rappelle quelque chose ? Oui, peut-être Comanauts.
Mais en moins… psychologique et en plus… étrange.
Low Memory
Vous commencez comme épouse d’un richissime ingénieur dans une demeure hautement sécurisée. Et là, c’est le drame ! Chapitres après chapitres, vous allez incarner différents personnages en mode chorale d’un prisme à plusieurs facettes. Et vous allez bien vous retrouvez propulsés dans un véritable techno-polar.
Ces deux Escape Tales 1 & 2 vous embarquent dans un jeu, dans une aventure immersive intense et palpitante. Un ITHEM à 5 sur 5 !

Et comment on joue ?
Contrairement à la plupart des Escape Games, de salon ou IRL, ces deux Escape Tales ne sont pas chronométrés. On peut prendre autant de temps qu’on le souhaite pour avancer dans l’aventure et résoudre les différentes énigmes, découvrir et se plonger dans le récit qui se déroule devant vous.
Enfin, à peu près. Le seul facteur qui engendre des limitations, des… frustrations, vient des actions possibles au cours du jeu : que faire, et où. Sachant qu’à chaque fois, selon ses choix, on doit dépenser un certain nombre de jetons. Et que bien sûr, ces jetons sont à quantité limitée. Sinon ça ne serait pas drôle.
Ces deux Escape Tales se déroule à plusieurs endroits, chacun étant divisé en une grille 3 × 2, généralement représenté par 2 cartes tirée de la pioche numérotée à la Unlock! Chaque fois que vous souhaitez explorer une section d’une pièce, vous placez un jeton d’action sur l’un des espaces de la grille et lisez le paragraphe correspondant dans le livret du scénario en cours. Tel un Livre dont vous êtes le Héros, ces paragraphes placent alors un contexte, une situation, une narration. Ils vous demandent généralement de prendre une carte spécifique et numérotée de la pioche.
Et comme ces Escape Tales sont des… Escape Game, la plupart des cartes piochées présentent des énigmes à résoudre pour progresser dans la péripétie. Et comme Unlock!, on inscrit les réponses aux énigmes sur le site site Web du jeu qui vous indique alors si ça passe. Dans la VO, cette « appli », plateforme, plutôt, était aussi rudimentaire que décevante. Très cheap !
Quand vous vous retrouvez à court de jetons d’actions, vous êtes en proie au stress. Vous devez alors piocher une carte spéciale de stress. Ces cartes fournissent la possibilité d’obtenir de nouveaux jetons, mais elles finissent également par affecter l’histoire et la fin du jeu. Parlons-en, de la fin, justement.
Et comment gagner ?
Dans ces deux Escape Tales on ne perd jamais ! Sauf que. Selon le nombre de cartes de stress piochées au cours de la partie, et selon les choix effectués tout au long de l’aventure, la fin sera différente. Et cette fin ne sera pas forcément toujours des plus sympatoches…
Ce système de fins différentes donne la possibilité de re-re-rejouer pour atteindre d’autres fins possibles. Et ça, c’est intéressant et intelligent. Pour autant qu’on ait l’envie, le temps et la patience de se re-re-relancer une partie, un peu en mode Time Stories (hello Hadal Project).
Interaction ?
Sur l’IGUS, l’échelle de mesure de l’interaction dans les jeux, ces deux Escape Tales 1 & 2 atteignent un 5/5.

Pourquoi ?
Parce que dans ces Escape Tales, à moins d’y jouer en solo, ce qui est tout à fait possible, voir plus bas ⬇️, on doit communiquer, coopérer pour discuter, avancer, résoudre des énigmes. Donc un IGUS aux maximum !
À combien y jouer ?
Le jeu indique de 1 à 4.
Le must ? De 1-2.
En solo sur sa table, de salon, de cuisine, de train, ces boîtes de jeu passent très bien ! Même s’il faut admettre que certaines énigmes sont parfois corsées. En solo, on pourrait parfois se sentir dépassé.
À deux, ces Escape Tales passent également très, très bien. Comme tous les Escape Games de salon. Une configuration optimale pour offrir à tout le monde la possibilité de suivre le jeu, les énigmes, le récit, sans perdre du temps à se perdre dans des discussions à n’en plus finir : « on va à gauche, ou à droite ? »
Alors, ces Escape Tales 1 & 2, c’est bien ?
Ça dépend. Oui, mais non, mais oui, mais non. Plutôt non, en fait.
Dans la plupart des cas, les Escape Games « de salon » sont parfois décevants pour leur manque d’aspects narratifs ou pour leurs énigmes tarabiscotées, voire franchement foireuses (hello, Escape from the Asylum). Placez des énigmes trop faciles, et le jeu peine à convaincre, à passionner. Des énigmes très, trop compliquées ? Et on aura envie de bâcher. Non, créer un bon Escape Game, de salon ou IRL n’est vraiment, vraiment pas facile ! Nous en savons quelque chose, nous en organisons depuis de nombreuses années.
Ces deux Escape Tales proposent beaucoup d’énigmes intéressantes. Certaines sont toutefois alambiquées et terriblement frustrantes. Même avec la solution fournie par la plateforme, on ne comprend pas toujours comment réussir. De quoi générer frustration et énervement. Pour jouer heureux, jouons frustrés. Sauf que là, cette frustration est malsaine. On est loin d’une émotion ressentie dans un jeu de plateau de gestion lorsqu’il nous manque juste un jeton, juste une ressource pour y arriver.
Un bon point à relever toutefois, ces deux Escape Tales proposent une mécanique sympathique, qui manque dans certaines Escape « de salon ». Et notamment dans toute la gamme 404. L’appli / plateforme vous indique si vous avez récolté toutes les cartes nécessaires pour résoudre l’énigme. Grâce à la plateforme, en cliquant sur un bouton on peut savoir combien de cartes sont nécessaires pour résoudre une certaine énigme, sans savoir évidemment lesquelles. Une mécanique très ergonomique !
Escape Tales, les sujets qui fâchent
Dans ces deux boîtes, la mécanique de jeu est très, trop touffue pour convaincre, pour plaire. On passe tellement de temps et d’énergie à farfouiller à gauche, à droite. Tout au long de la partie, il faut constamment jongler entre :
➡️ Trois tas de cartes différents à gérer
➡️ Des lieux à explorer sur un mini-plateau qui changent de manière régulière et qui renvoient à des paragraphes
➡️ Un livre dans lequel lire les paragraphes
➡️ Une plateforme pour y inscrire les réponses aux énigmes
➡️ Les jetons d’action à gérer
Bref, on passe sa partie à passer d’un élément à l’autre. Trop d’éléments. Less, is more. Dans ces Escape Tales, c’est exactement et malheureusement le contraire ! Tout ce matériel à gérer fait beaucoup trop au final. On s’y perd, et on finit par lâcher le fil du récit. Rapidement, le jeu perd d’abord en fluidité, puis en intérêt. Pour un jeu qui se veut narratif et immersif, il rate sa cible !

Si ces Escape Tales étaient les seules dans cette catégorie d’Escape Games de salon, ces deux boîtes passeraient peut-être très bien. Mais elles souffrent de la comparaison. Avec Unlock! et d’autres jeux du genre sur le marché, il y a aujourd’hui de bien meilleures propositions ludiques sur le marché.
Et enfin, les étapes, épisodes, chapitres, scénarios qui découpent chaque récit, chaque boîte ne se valent de loin pas tous. On oscille entre béatitude niaise et complexité narrative absconse. N’est pas scénariste qui veut. Sans compter que souvent, les fins de partie sont abruptes, parachutées et plates. Pas de construction, plutôt des déceptions.
🔴 Escape Tales 1 & 2
Ce qui nous a plu ❤️️
✅ Pas de limite de temps
✅ Très bonnes illustrations
✅ Pas des jeux kleenex, pour une fois, dans la série des Escape Games de salon. On pourra y re-re-rejouer pour « débloquer » d’autres fins (mais… le fera-t-on vraiment ?)
✅ Des jetons qui limitent les actions disponibles
✅ Certaines chouettes énigmes
✅ Un jeu qui fait la part belle à la narration. Dans Low Memory, en mode chorale, multi-prisme à la Escape from the Asylum. Et ça, on kiffe !
Ce qui nous a moins plu ⛔️
❌ Une mécanique de jeu bien trop touffue, à passer, jongler entre tous les différents éléments (cartes, lieux, paragraphes, plateforme, jetons…)
❌ En lisant un paragraphe, on tombe forcément sur le prochain ou le précédent qu’on déflore sans le vouloir. Et du coup, à chaque fois, on se spoile un peu plus l’aventure. Et ça, c’est vraiment agaçant
❌ Quelques énigmes tarabiscotées
❌ Des chapitres inégaux, insuffisants pour captiver
❌ De loin pas les meilleurs Escape Game « de salon » sur le marché
Et encore une chose
Vous pouvez trouver Escape Tales 1 The Awakening en français chez Philibert ici
Vous pouvez trouver Escape Tales 2 Low Memory en français chez Philibert ici
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Vous pouvez trouver Escape Tales 1 The Awakening en français chez Magic Bazar ici
Vous pouvez trouver Escape Tales 2 Low Memory en français chez Magic Bazar ici
- Date de sortie : Juillet 2020 pour la VF
- Langue : Française
- Assemblé en : Chine
- Ecoscore : C. Pour en savoir plus sur l’EcoScore dans les jeux de société, c’est ici

- Auteurs : Jakub Caban et Bartosz Idzikowski
- Illustratrice et illustrateur : Jakub Fajtanowski, Magdalena Klepacz
- Éditeur : Board and Dice pour la VO, Pixie Games pour la VF
- Nombre de joueurs et joueuses : 1 à 4 (mais comptez plutôt 2 à 3)
- Âge conseillé : Dès 16 ans (pas moins, au vu des sujets abordés : coma, mort, disparition)
- Durée : Environ 60 minutes par scénario. Comme il y en a trois, comptez 3h en tout. Mais il ne s’agit pas d’un jeu kleenex. On peut très bien y re-re-rejouer pour « débloquer » d’autres fins. Mais le fera-t-on vraiment ?
- Thème : Fantastique
- Mécaniques principales : coopération, narration, énigmes, Escape Game


One Comment
Ange
b’in si la VF doit sortir en juillet, cette rediffusion est peut-être sortie un peu tôt, non ? 😉