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Chocolate Factory. La vie c’est comme une usine de chocolat đŸ«

Chocolate Factory, de quoi ça parle ?

Tout est dans le titre. On dirige une usine qui produit du chocolat sous diverses formes : des boßtes, des plaques, des bonbons, tout ça

Le but ultime : réussir à transformer les fÚves de cacao qui débarquent en plusieurs produits chocolatiers de différentes valeurs pour honorer plusieurs commandes

Si le thĂšme est plutĂŽt original, les jeux qui parlent de chocolat ne sont pas lĂ©gion, Chocolate Factory est un pur jeu mĂ©canique. C’est le cas de le dire d’ailleurs, puisque c’est ce qu’on passe sa partie Ă  gĂ©rer les mĂ©caniques de son usine de prod. Un ITHEM Ă  2 sur 5

Et comment on joue ?

On passe sa partie Ă  recevoir des fĂšves de cacao qui rentrent dans son usine sur un tapis roulant, tapis qui passe dans, devant diverses unitĂ©s, processus de transformation. UnitĂ©s que l’on va pouvoir amĂ©liorer. Pour les activer, on va devoir utiliser du charbon. Une fois ses produits chocolatiers
 produits, en honorant des commandes, des objectifs, on va alors recevoir de l’argent en retour, les points de victoire. VoilĂ , c’est tout

Le cƓur du jeu rĂ©side dans l’activation de ses unitĂ©s, sachant qu’elles vont affecter les fĂšves ou les produits directement devant elles sur le tapis. Et que ce tapis roule, avance, bouge, inexorablement. Les produits en bout de tapis finissent par tomber dans son stock, et on verra quels commandes on va pouvoir alors honorer

Dit comme cela, on pourrait presque s’attendre Ă  un jeu fun de rapiditĂ©. Mais non. Au final, Chocolate Factory est un gros jeu, plutĂŽt complexe et froid qui ravira les plus friands de chocolat d’optimisation et de planification

S’il faut bien 1-2 tours pour bien saisir les mĂ©caniques (c’est le cas de le dire, avec ce jeu qui repose justement sur des mĂ©caniques), le souci repose sur le fait que la plupart des cartes sont bourrĂ©es de picto qui ne sont pas trĂšs clairs. On passe beaucoup, trop de temps le nez dans les rĂšgles Ă  dĂ©crypter tout ça

Et comment on gagne ?

AprĂšs six jours, six manches, le ou la joueuse qui a obtenu le plus d’argent en honorant les commandes les plus juteuses remporte la partie. Des conditions de victoire Ă©videntes. Et tout est montrĂ©, rien n’est cachĂ© ! En fin de partie, on grappille encore quelques points par-ci par-lĂ , mais sinon, il s’agit d’un pur jeu de course aux points

Pas de salade de points, pas de dĂ©compte Ă  l’aveugle. Et ça, pour une fois, c’est bien 👍. Et plutĂŽt rare ces temps, avec des dĂ©comptes souvent touffus, cachĂ©s et plĂ©thoriques que l’on retrouve ici et lĂ  dans nombreux jeux de sociĂ©tĂ© rĂ©cents. Dans Chocolate Factory, on voit les points de chacune et chacun sur la piste, il faut Ă©viter de se retrouver larguĂ© et tenter de prendre de l’avance

Interaction ?

Sur l’IGUS, l’échelle de mesure de l’interaction dans les jeux, Chocolate Factory atteint un 2/5

Pourquoi ?

Parce que dans Chocolate Factory, on peut y jouer en solo. Ce qui prouve que le jeu n’aura pas une interaction de ouf. Et hormis la course, et piquer des commandes et des cartes pour amĂ©liorer son usine, staff et unitĂ©s de production, on n’est pas dans une interaction frontale

Chocolate Factory propose une mini-mĂ©canique de majoritĂ© sur les commandes principales, qui permet de scorer plus de points, mais c’est tout. On passe la grande majoritĂ© de la partie le nez sur son usine Ă  gĂ©rer tout le bouzin

À combien y jouer ?

On peut y jouer en solo, pourquoi pas, mais ça fait beaucoup de mise en place juste pour ça. Sinon, toutes les autres config tournent bien également, de 2 à 4

À partir de quel ñge y jouer ?

Le jeu conseille dĂšs 14 ans. C’est une bonne estimation, au vu de la complexitĂ© du jeu

Alors, Chocolate Factory, c’est bien ?

Non, pas plus que ça, malgrĂ© le duo d’auteurs chevronnĂ©s aux manettes, Matthew Dunstan & Brett J. Gilbert

Encore l’un de ces jeux froids, mĂ©caniques et Ă  optimisation outranciĂšre. On amĂ©liore son usine, on anticipe sur les prochaines arrivĂ©es de cacao, sur les diffĂ©rentes Ă©tapes de transformation, on vise les commandes, et c’est tout. Chocolate Factory n’est pas foufou, encore moins fun

Alors certes, la mĂ©canique du tapis roulant est originale et subtile, elle permet d’anticiper les deux, trois prochains tours, mais au final, c’est du Century en plus complexe et moins dynamique. On commence avec une ressource toute pourrie, et il faut la faire passer par divers processus de transformation pour l’amĂ©liorer et honorer des commandes. C’est tout. Du dĂ©jĂ  vu, donc. Rien de neuf sous le soleil du jeu de sociĂ©tĂ©

Alors comprenez-moi bien, le jeu tourne bien. Il est plutĂŽt profond et offre plusieurs choix stratĂ©giques : quelle amĂ©lioration prendre, quel staff engager, quelle partie d’usine activer, quelle commande viser. Mais au final, l’expĂ©rience de jeu reste plutĂŽt froide. IndiffĂ©rente, mĂȘme

🔮 Chocolate Factory score final : 3/5

Ce qui nous a plu ❀

✅ Un thĂšme plutĂŽt original : produire du chocolat. Comme bon Suisse, je suis obligĂ© d’adhĂ©rer 😅

✅ La mĂ©canique de tapis roulant, originale et subtile, qui permet d’anticiper les prochaines actions

✅ Les diffĂ©rents choix liĂ©s Ă  l’amĂ©lioration de son usine

✅ Pour une fois, des conditions de victoire visibles et pas de dĂ©compte de points final Ă  l’aveugle et long comme un jour sans tofu

Ce qui nous a moins plu ⛔

❌ Une interaction polaire, liĂ©e Ă  ce genre d’exercice : ressource-amĂ©lioration-commande. Au final, on joue peu avec / contre les autres, mĂȘme si la mĂ©canique de majoritĂ© sur les commandes principales essaie de remĂ©dier Ă  cela. Mais c’est plus cosmĂ©tique qu’autre chose

❌ Une mise en place plutĂŽt pĂ©nible Ă  sĂ©parer et placer les diffĂ©rentes cartes, les diffĂ©rents trucs et machins

❌ Les picto sur les diverses cartes, qu’on doit souvent dĂ©crypter dans les rĂšgles, ce qui rĂ©duit la fluiditĂ©, le plaisir du jeu

❌ Des rĂšgles denses, peu aĂ©rĂ©es, peu digestes

❌ Un jeu aux mĂ©caniques classiques et banales vues et revues un peu trop souvent ces temps Ă  mon goĂ»t : ressources, commandes

❌ Un jeu qui laisse indiffĂ©rent

Et encore une chose

Pour l’instant, le jeu n’existe qu’en anglais. Et il faut quand mĂȘme se farcir 15 pages de rĂšgles bien denses ! On peut s’imaginer qu’un Ă©diteur francophone s’empare du jeu en 2020 pour la traduction. En espĂ©rant que les rĂšgles soient bien traduites, parce qu’elles sont tellement denses en anglais qu’elles pourraient gĂ©nĂ©rer pas mal d’erreurs lors de la trad. Comme c’est parfois le cas
 😔. La preuve !

Et comme le jeu a Ă©tĂ© financĂ© sur KS, et pas de ouf, le jeu propose un add-on Deluxe, comme Dice Hospital du mĂȘme Ă©diteur pour la VO, avec une mini-extension et du matos amĂ©liorĂ©

Vous pouvez trouver Chocolate Factory chez Philibert ici

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  • Auteurs : Matthew Dunstan, Brett J. Gilbert
  • Illustrateurs : Denis Martynets, Andreas Resch, Pawel Niziolek
  • Éditeur : Alley Cat Games
  • Nombre de joueurs et joueuses : 1 Ă  4 (tourne bien Ă  toutes les config)
  • Âge conseillĂ© : DĂšs 14 ans (bonne estimation, pas moins, au vu de la complexitĂ© du jeu)
  • DurĂ©e : 60 Ă  90 minutes
  • ThĂšme : Chocolat, industrie
  • MĂ©caniques principales : Transformation, contrats
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3 Comments

  • Gilles POIRIER

    Pour ceux qui s’en souviennent, il y a eu « Ambition » sur ce thĂšme. Un petit jeu de gestion ĂągĂ© d’une bonne trentaine d’annĂ©e dans lequel on est PDG d’une chocolaterie. Il faut gĂ©rer production, recherche, commerciaux etc… Un bon souvenir que nous gardons dans notre ludothĂšque.

    • Cactus

      Je m’en souviens… et je l’ai gardĂ© dans ma ludothĂšque. J’y avais mĂȘme jouĂ© « grandeur nature » (les chocolats Ă©taient de la taille d’une plaque de 200 g) au salon de l’Ă©tudiant…

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