
The Great City of Rome. Rome ne s’est pas construite en un jour. Mais plutôt en 60 minutes
Servi par une mécanique d’acquisition des ressources intéressante, un jeu aux enjeux brumeux. Aride et dispensable
The Great City of Rome, de quoi ça parle?
Tout est dans le titre
Le pitch:
L’empereur de la plus grande civilisation de l’histoire appelle les plus grands architectes à reconstruire Rome! Affrontez vos collègues architectes pour trouver des plans et des matériaux et gérez vos ressources avec soin pour sculpter une ville où tout citoyen puisse vivre et s’épanouir
Donc en gros, il s’agit de la construction de la grande Rome Antique. Colisée, résidence, aqueducs, tout le schmilblick

Et comment on joue?
Soyons clairs. La construction d’une ville n’est pas facile. Il faut:
- des ouvriers balaises
- une planif de dingue
- des matériaux solides
Dans The Great City of Rome, les joueurs et joueuses doivent d’abord se rendre à la cour de l’empereur pour obtenir des plans et du matériel afin de concrétiser leur planif pour la ville

En utilisant des émissaires pour gagner les faveurs de l’Empereur, les joueurs et joueuses pourront réclamer des emplacements sur une piste d’action afin de préparer la construction de leur plan d’urbanisme
À chaque tour, on place son émissaire sur la bande d’action en cours. L’émissaire le plus proche de l’empereur arrivera certes en premier, réclamant peut-être la carte la plus désirable, mais en sacrifiant des ressources avec son emplacement
Chaud

Concrètement
Plus on est proche de l’Empereur, c’est la pète, mais moins on a de ressources dispo. Mais plus on peut choisir sa carte avant les autres
Une fois que les joueurs ont terminé la phase d’émission, la phase d’action commence
On va pouvoir pécho:
- des cartes slash bâtiments dispo
- de la brique grâce à la bande d’actions et la position de son émissaire: plus on est éloigné de l’Empereur et plus on en reçoit, et vice versa
- des rouages, pareil que pour les briques
Les briques servent à poser slash construire ses bâtiments, les rouages à les activer
Lors de la phase d’action du tour, on ne peut effectuer qu’une seule action: construire, ou activer
Une fois la phase d’action terminée, une nouvelle manche. La bande d’action est retournée et placée au bas de la pile, révélant un nouvel ordre d’options

Chaque bande a une face avant et une face arrière, avec différentes configurations. À chaque tour, on devra choisir avec soin entre la meilleure sélection de cartes de construction ou disposer de plusieurs ressources pour ses actions
Chaud, donc

Plan-Q
Une fois les plans et les ressources reçus de l’empereur, on passe à la phase « exécution » pour construire la ville
Avec un système matriciel de placement des bâtiments, histoire de bien faire chauffer du synapse. Là oui, mais pas là, mais là oui et ici aussi

Et comment on gagne?
À la fin de la partie, on marquera des points pour ses bâtiments connectés, résidences, aqueducs, temples, ses pépètes et son influence. C’est Rome, après tout
Le décompte est touffu, heureusement le jeu propose un carnet pour noter et additionner le tout. Mais c’est touffu.
Une grosse salade mêlée de points de victoire. Ils auraient voulu faire plus compliqué que ce n’était vraiment pas possible
On score des PV pour ses:
- Pépètes (qui servent aussi pendant la partie à acheter des rouages et des briques supplémentaires)
- Jetons « influence » récoltés pendant la partie en activant ses bâtiments grâce aux rouages, et non utilisés slash défaussés pour obtenir des cartes spéciales « influence »
- Temples, qui scorent tous de manière différente
- Aqueducs, plus on en a et plus on reçoit de PV. Sachant que l’on peut n’en poser que un par colonne et ligne sur sa matrice
- Et ses résidences. Accrochez-vous. Les résidences de la même valeur constitue un quartier, et ils reçoivent autant de PV que de bâtiments culturels adjacents de couleur différente 😲. Sachant que les bâtiments culturels bleus peuvent augmenter de valeur pendant la partie et donc scorer plus en fin de partie grâce aux résidences adjacentes

Autrement dit, ça va chauffer sec du neurone
On finit par jouer en mode pur dilettante, un peu à la Mû, en jouant à l’aveugle et en faisant la découverte de son score final. Surprise!
Pourquoi?
Parce que si la mécanique de base est plutôt simple, placement sur la bande et attribution des cartes et ressources, le scoring final est vraiment touffu et complexe
Et surtout, comme dans Mû, l’acquisition des cartes bâtiments se fait à chaque tour. Il devient donc extrêmement difficile d’établir une stratégie à long terme ou de maîtriser ses placements matriciels. Certes, on peut garder ses cartes en main et attendre le « bon » moment slash emplacement pour les placer, mais tout reste vague, brumeux
Interaction?
Sur l’IGUS, l’échelle de mesure de l’interaction dans les jeux, The Great City of Rome atteint un 3/5

Pourquoi 3 sur 5?
Parce que dans The Great City of Rome, on peut « bloquer » les autres en se plaçant avant sur la bandelette, et en leur raflant un bâtiment peut-être convoité
Mais également, au fil de la partie il y a trois décomptes intermédiaires de son influence. Une carte avec des PV supplémentaires en fin de partie (parce qu’il n’y en a pas assez… 😂)
Sinon, c’est tout
Au moment du décompte final, on découvre le score des autres, comme le sien
A combien y jouer?
On peut y jouer de 2 à 4
A 2, on joue comme à 4, avec deux pions par personne. C’est pas mal, mais l’interaction, la tension est moindre
A 3, la formule hybride, fonctionne aussi
Mais c’est vraiment à 4 que la tension est la plus vive
Alors, The Great City of Rome, c’est bien? Critique
Non, pas particulièrement
Pas un mauvais jeu, tout fonctionne, la mécanique de bandelette pour l’acquisition des ressources, cartes, briques et rouages, mais le reste du jeu est bien trop tactique et hasardeux
On fait comme on peut, au mieux, et croise les doigts pour que ça tienne en fin de partie
Un jeu froid, aride et répétitif. Dispensable
Alors, The Great City of Rome, faut-il y jouer?
Non
Ce printemps 2019 propose de bien meilleurs jeux pour craquer pour celui-ci. Notre budget et notre temps ne sont pas extensibles, autant les investir dans des meilleures galettes
Score:
Anticipation: 4/5
Le tout nouveau jeu du duo d’auteurs bien connu Matthew Dunstan et Brett J. Gilbert (Elyisum, la Citadelle du Temps). Chouette. Toutes leurs galettes n’ont toutefois pas été des gros succès. À voir ce que ce jeu vaut
Pendant la partie: 3/5
La mécanique de bande est subtile et tendue. Se placer « tôt » et choisir une carte avant mais en recevant peu de ressources, ou vice versa?
Le placement des bâtiments est brumeux et hasardeux. On essaie de faire au mieux en croisant les doigts que ça tienne en fin de partie
Après la partie: 2/5
On rejoue? Oh non. La vie est bien trop courte pour s’embarrasser de jeux moyens
Score final: 3/5
Un jeu à la mécanique d’acquisition des ressources intéressante, mais les enjeux, réussir à construire sa Rome, beaucoup trop tactique et hasardeux.
Et le décompte des points finaux est beaucoup trop touffu pour offrir une quelconque maîtrise
Un jeu aride et dispensable
Et encore une chose
Pour l’instant, le jeu n’existe qu’en anglais. Et il y a beaucoup de texte dans les règles. Le matériel n’en a pas, tout est en picto, mais il faudra maîtriser la langue de Bernie Saunders pour suivre
Comme le jeu original est édité par ZMan, et que ZMan appartient à Asmodée, on peut s’attendre à une traduction dans 1d4 mois
Vous pouvez consulter les règles de The Great City of Rome en anglais ici
Vous pouvez trouver The Great City of Rome en anglais chez Philibert ici
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- Date de sortie : Mars 2019
- Langue : Anglaise (pour l’instant. Mais une trad chez Asmodée est certainement prévue, puisqu’il s’agit du même éditeur)
- Auteurs : Matthew Dunstan, Brett J. Gilbert
- Illustrateurs : Claus Stephan, Martin Hoffmann
- Editeur : ZMan Games slash Asmodée
- Nombre de joueurs : 2-4 (optimum: 4)
- Age conseillé : dès 10 ans (c’est très ambitieux. Disons plutôt 12-14 ans)
- Durée : 60 minutes (voire un poil moins, une partie peut être pliée en 45 minutes)
- Thème : Rome Antique
- Mécaniques principales : Construction matricielle, majorité


2 Comments
morlockbob
Le principe de bandelette était dans leur jeu précédent « Pyramids », et j avoue que depuis, ces auteurs sont décevants.
Sinon on peut essayer de jouer avec « petits LU » comme indiqué sur la couv ?, ça donnera du goût à la partie 🙂
Salmanazar
Pareil, joué 1x à Essen 18 et pas spécialement envie d’y retourner.
Et les graphismes sont quand même en dessous de la moyenne non ?
un Ok game diraient certains…