Critiques de jeux,  Jeux de plateau

Bad Company. Touchez au grisbi

Dans Bad Company, créez votre propre gang, réalisez des casses et faites de l’argent pour recruter de nouveaux membres. Et évitez la police !


Bad Company

Hasard des calendriers des coïncidences, il y a quelques jours à peine nous vous parlions de District Noir. Retour aujourd’hui sur le bitume avec un autre jeu de gangsters et de gangs de rue, Bad Company.

Bad Company est un jeu de société familial, malgré le thème… sulfureux, de 1 à 6 joueureuses, dans un univers très bédé des gangs de rue. Avec votre équipe de malfrats vous allez devoir faire une course poursuite avec la police, gagner des récompenses, remplir des missions et effectuer des braquages.

Le jeu Bad Company me rappelle un peu l’excellent dessin animé Bad Guys, sorti en début d’année, avec des gangsters animaux anthropomorphes.

Comment on joue ?

On commence par choisir son gang, parmi les 12 plateaux équipe, comportant 11 membres identifiés de 1 à 11 : les terribles ringards, les experts furtifs, les anges sensibles, etc. À vous de trouver l’équipe qui vous correspond le mieux !

Au fur et à mesure de la partie, vous pourrez améliorer votre équipe en chevauchant de nouvelles cartes amélioration sur certaines d’entre elles. Vos bad guys changeront d’apparence et vous apporteront des ressources supplémentaires.

À tour de rôle vous lancez 4 dés. Le résultat est séparé en deux pairs qui activent, par leur total, 2 de vos acolytes. Pendant ce temps les autres joueureuses choisissent uniquement une des pairs pour activer également un membre de leur gang. Cette action vous permet de récupérer les ressources propres à chacun afin de recevoir de l’argent, de déplacer votre voiture ou de récolter des pouvoirs nécessaire à réaliser des casses.

Un 5ème dé fera avancer le véhicule de police qui est à vos trousses. Vous devrez impérativement éviter qu’il vous rattrape. Sur la route vous pourrez également récupérer une part de butin.

À votre tour vous aurez le choix entre fortifier votre gang, réaliser des casses, et échapper à la police en conduisant votre voiture. Les braquages réussis seront comptabilisés lors du décompte final.

En début de partie vous allez d’abord tenter de récupérer un maximum d’argent pour pouvoir augmenter les compétences de vos personnages, puis vous lancer dans des actions plus sérieuses.

Le jeu prend fin lors du 6ème braquage d’une équipe ou lorsque votre voiture a fait le tour de la ville. La personne qui a remporté le plus de points gagne la partie.

Bad Company, verdict

Les illustrations bédé sont chafouines, les rôles et accessoires des méchants sont bien travaillés et accompagnent le thème.

Malgré plusieurs actions à effectuer par tour, la partie est fluide et rapide. C’est un atout indispensable pour un jeu proposé jusqu’à 6 personnes.

Je ne saurais dire pourquoi, mais j’ai trouvé à ce jeu un petit relent de jeux des années 80 de mon enfance. Entre rétro-vieillot et sympa-fluide.

Il y a très peu d’interaction avec les autres gangs. On achète, on se déplace, on fait un braquage un peu dans son coin. Seul le choix de vos associations de dés pourrait éventuellement être sujet à stratégie bien qu’au final, on va plus regarder ce qui nous favorise plutôt que ce qui pourrait desservir les adversaires.

De plus, les plateaux gangs sont asymétriques. Lorsqu’une action est forte pour vous, en général elle est moins favorable aux autres.

À relever que Bad Company est proposé dans une grande boite. Trop grande boite au vu du matériel disponible.

Bad Company et plutôt un jeu léger, relativement rapide et très typé familial voire ado-familial. Sympa pour une ou deux parties, mais qui laissera un peu froid les adeptes de beaux jeux stratégiques et progressifs. Un jeu fun, fluide, mais frêle. On s’y amuse, un peu. Et puis c’est tout.

Bad Company n’est pas un « bad game ». Mais il n’est pas non plus un « great game ». Avec une année 2022 ludique tonitruante, Bad Company fait, à mon goût, pâle figure.

Bien, sans plus. Pas de quoi se relever la nuit pour en faire une partie.

Note : 2.5 sur 5.

  • Création : Kristian Amundsen Ostby, Eilif Svensson et Kenneth Minde
  • Illustrations : Gjermund Bohne
  • Édition : Matagot
  • Nombre de joueurs et joueuses : 1 à 6 (tourne mieux à 4-5)
  • Âge conseillé : Dès 8 ans (bonne estimation. Même si jouer à faire des braquages est… discutable pour des enfants de 8 ans)
  • Durée : 45 minutes
  • Thème : Gang de rue
  • Mécaniques principales : Collection, dés. Pour en savoir plus sur les différentes mécaniques de jeux, c’est ici.

Et encore une chose

Le titre de l’article est un clin d’œil au film Touchez pas grisbi.

Touchez pas au grisbi est un film français de 1954 culte réalisé par Jacques Becker, avec Jean Gabin, Lino Ventura et Jeanne Moreau.

Max, un vieux gangster à la retraite, est obligé de quitter sa vie tranquille lorsque son ami Riton lui demande de l’aide pour récupérer des millions de francs que son gang a volés. Max accepte et se lance dans une aventure périlleuse pour retrouver l’argent. Il est aidé dans sa quête par sa petite amie, Josy, et son ancien partenaire de crime, Angelo.

Max et ses amis doivent affronter de dangereux gangsters et des policiers corrompus pour récupérer l’argent volé. Leur mission s’avère plus difficile que prévu et ils doivent se battre pour leur survie et leur liberté. Au final, Max parvient à récupérer l’argent et à retourner à sa vie tranquille, avec un peu plus de richesse et de… sagesse. On se croirait, presque, dans Bad Company.

Près de dix ans après la sortie de ce film, un autre film français, classique, Les Tontons Flingueurs, sorti en 1963, fait lui aussi référence à ce film, avec la phrase devenue culte aujourd’hui.


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Article écrit par Aline. Elle travaille dans le domaine social. Elle est tombée toute petite dans la marmite du jeu sous toutes ses formes (plateau, jeux vidéo, escape room, murder). Écrire sur le blog lui permet de découvrir de nouveaux jeux et partager de vrais coups de cœur.

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4 Comments

  • Robert Fichefet

    Désolé de ne pas être d’accord avec l’article mais les jeux accessibles, dynamiques pouvant se jouer jusqu’à 6 et qui ne soient pas des party-game ne sont pas légions
    (Jamaïca, les petites bourgades, 7 Wonders Architects, Augustus, Bad Bones). Celui-ci en fait partie et je lui tire son chapeau. Sorte de Minivilles avec un thème ultra-vivant, de mon côté il fait l’unanimité. Il est également bien plus interactif que décrit dans l’article.

  • Luc Granger

    Je crois que c’est la première fois que ça m’arrive, je suis vraiment indigné par ce thème qui fait l’apologie des gangs (de rues, de voleurs…), du délit de fuite, qui fait passer la police pour les « méchants », etc. Je suis pourtant un fervent amateur de jeu, il me semble avoir vu tous les thèmes possible. Mais en choisir un qui fait la promo de problèmes graves dans toutes les villes importantes du monde… non.

    • Gilles

      Aie aie aie, attention ce n’est qu’un jeu…. de plus avec des illustrations de type BD qui fait que ce thème n’est pas pris au sérieux, vraiment pas. Tout comme gamin on jouait aux gendarmes et au voleurs, ici on incarne des bads boys et bads girls mais c’est pour du faux. Comme pour les jeux vidéos, il faut prendre un peu de recul et en y jouant on ne fait pas l’apologie de quoi que ce soit….. Sinon arrêtez de jouer au Monopoly qui fait l’apologie du capitalisme honteux, de pandémie celui de la guerre bactériologique, de Catan celui de la colonisation, d’Ark Nova celui de la traite des animaux, etc…. Et je ne parle pas de cinéma qui avec de telle censure morale on aurait jamais eu des films d’anthologie comme les Tontons flingueurs…

  • Gilles

    Je suis tout à fait d’accord avec le commentaire de Robert. Ce Bad Compagny recommandé par Pénélope gaming a été une excellente surprise chez nous. C’est un jeu familial certes mais comme un Valéria le Royaume, on passe une bon moment avec ces activations de dés ou tout le monde fait quelque chose à chaque tour de joueur. Le seul reproche que je lui fais est d’avoir un plateau trop petit car à 6 malfrats on se serre comme on peut….. Une bonne pioche à jouer en bonne compagnie…

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