Critiques de jeux,  Jeux de plateau

Framework, des tuiles et des chemins

Framework est le tout nouveau jeu de l’auteur allemand Uwe Rosenberg. Un jeu abstrait de tuiles. À découvrir.


Framework

Dans le milieu du jeu de société, il y a des auteurs qui ont une carrière époustouflante. C’est le cas d’Uwe Rosenberg. Un auteur prolifique et bankable. Il a sorti son tout premier jeu il y a exactement 30 ans cette année avec Times. L’auteur avait alors 22 ans. 30 ans plus tard, l’auteur allemand a plus de 200 jeux à son palmarès. On ne présente plus la liste de ces créations, elle est trop longue. Framework est un des derniers ajouts, dans la famille placement de tuiles. Nous y avons joué, voici notre chronique.

À chaque tour, on va tirer des tuiles d’un sac et les disposer au milieu de la table. On en prend une, et on la place devant soi. Et comme il y a une tuile de plus que le nombre de personnes à la table, la première personne à piocher prend en plus la toute dernière tuile restante.

Ces tuiles doivent être placées dès qu’elles sont tirées. Elles doivent en plus toucher une autre tuile déjà posée par un des côtés.

Certaines tuiles ont des cadres de couleur, de 1 à 3, et certaines ont des missions, des défis, avec une couleur et un nombre. Ce nombre correspond au nombre de tuiles ayant un cadre de la couleur demandée devant être reliées à la tuile pour remplir la tâche. Une phrase peut-être… sibylline quand on n’a pas le jeu devant soi.

Lorsque le défi est rempli, on pose un jeton sur la tuile. La première personne à poser son dernier jeton de défi remporte la partie.

“Beau chemin n’est jamais long.”

Les tuiles sont considérées comme reliées si un chemin de la couleur existe. Mais le chemin ne peut pas passer en diagonale. Il faut que les bords des tuiles se touchent pour que le chemin puisse se faire. Les défis sont par ailleurs de différents niveaux, avec une ou plusieurs couleurs, en combinaison ou exclusives, et des défis liés. Ainsi, il faut remplir la première mission pour pouvoir valider la deuxième.

Le jeu propose également un mode solo, dans lequel le joueur ou la joueuse va chercher à poser ses 22 jetons dans un cadre de 5×5 tuiles. Toutes les tuiles qui dépassent de ce cadre enlèveront des points. Le jeu permet de stocker jusqu’à deux tuiles, qui pourront être placées plus tard.

“Le mur est plus important que la brique.”

Framework est un jeu de placement de tuiles. Il y a des jeux de placement de tuiles qui s’intègrent bien à un thème, comme Cascadia, par exemple, et il y a ceux où le thème est inexistant, comme Passtally.

Framework est à classer dans la deuxième catégorie. Il y a bien des motifs en plus des couleurs sur les cartes. Mais ces motifs n’ont pas de signification ludique, en dehors de simplifier la lecture des tuiles pour les gens ne distinguant pas bien les couleurs (ce qui est une bonne chose).

Le design est sobre, mais efficace. Et sa simplicité cache sans doute une certaine recherche. Le résultat étant lisible et compréhensible, pour tout le monde. Il n’est pas forcément « beau ». Mais la fonction prime ici sur la forme. Et elle est bien remplie.

Le jeu vient avec un sac en toile, qui est destiné à cacher les tuiles lors de la partie, mais qui pourra aussi faire office de sac de transport. Le livret de règles ne tient pas dans ce sac, mais celles-ci étant simples, il n’est pas vraiment nécessaire de les garder en permanence avec soi. Elles sont par ailleurs disponibles au format PDF sur le site de l’éditeur, et donc consultables sur smartphone ou tablette.

Framework, verdict

Piocher, choisir, poser. On peut difficilement faire plus simple ! Le fait de tirer une tuile de plus que le nombre de personnes, et que cette tuile revient à la première personne du tour permet de casser l’avantage de la prise en premier. Mais ceci demande aussi de rester attentif au jeu des autres.

Il est en effet possible qu’une double prise permette de placer ses derniers jetons… Il faut donc savoir lire le jeu des autres, et réfléchir globalement. Qui reste concentré sur sa partie sans lever les yeux risque de passer complètement à côté du jeu. Et de ne pas comprendre ce qui lui arrive.

Framework est clairement un jeu de stratégie. Il faut savoir voir à long terme, et réussir à placer les tuiles là où elles seront le plus intéressantes. Ou tout du moins le moins gênant.

La part de hasard est certes importante, puisqu’il y a un tirage à l’aveugle, mais les pièces sont équilibrées. Et la capacité de construire une stratégie sur plusieurs tours est aussi primordiale pour espérer gagner.

Le jeu fonctionne bien à deux, il n’y a pas de faiblesse dans cette configuration comparée à une partie à 3 ou 4.

Le mode solo se rapproche d’un casse-tête, avec cet objectif de ne pas sortir du carré de 5 sur 5. Il y a de la tension, de la réflexion. Le jeu est alors différent, mais il ne perd rien au change. Il se bonifie même un peu dans cette configuration solo. Les parties sont rapides, et on aura toujours envie de faire mieux. Un bon point ! Les modes solos étant parfois décevants, avec des (pseudo) IA qui viennent parasiter la partie.

Framework, un jeu de placement de tuiles abstrait qui fait le job. Avec un solide mode solo qui tient la route.

Note : 4 sur 5.

  • Auteur : Uwe Rosenberg
  • Illustrateur : Lukas Siegmon
  • Éditeur : Spielwiese
  • Nombre de joueurs et joueuses : 1 à 4 (tourne bien à toutes les configurations)
  • Âge conseillé : Dès 8 ans (bonne estimation)
  • Durée : 30-45′
  • Thème : Aucun
  • Mécaniques principales : Tuiles

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Article écrit par Clément de la Team Gus&Co. Adepte des jeux rapides, son pire ennemi est le paralyseur. Spécialiste des jeux de plis, des casse-têtes et des ours. Il a deux chats, trop de plantes et une mémoire défaillante. Devise : « Faut que ça poppe ! »

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One Comment

  • Raidden

    Au départ, rien qu’avec le graphique, on peut déjà se dire que c’est du jeu mochement Rosenberg.
    Il fait un peu cher pour un jeu de tuiles de type Kingdomino mais à voir ce qui est mieux que ce dernier. Ça semble tellement simple que facilement dispensable

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