Critiques de jeux,  Jeux de plateau

Dreamscape. You may say I’m a dreamer, but I’m not the only one

Dreamscape, de quoi ça parle ?

Dans Dreamscape, vous allez vous enfouir dans le monde de vos rêves pour peut-être y vivre une aventure « épique » et onirique

Le pitch :

« Vous avez du mal à dormir… Perdu dans les méandres de vos nuits de veille, en quête d’un moyen de reprendre le contrôle de vos songes, votre esprit finit par divaguer et vous emmène aux confins d’un monde inexploré, où le mouvement des paysages est perpétuel. Avide de découvrir ce qui se cache dans ces lieux mystérieux, vous décidez de plonger dans cette expérience de rêve éveillé.« 

Si le thème est onirique et magnifique, au final, le jeu ne suit pas. Un thème qui essaie de coller au jeu mais qui s’essouffle. 2 / 5 sur l’ITHEM

Et comment on joue?

Dreamscape fonctionne de la même manière que le jeu coopératif l’Île Interdite : 4 points d’action, à utiliser pour :

  • Se déplacer de zone en zone, adjacentes
  • Ramasser des jetons dispo sur la zone

C’est tout

On peut encore bénéficier de trois actions supplémentaires gratuites, comme activer la zone, si possible, ou se déplacer gratuitement si possible, en fonction des jetons déjà obtenus

Les règles s’expliquent en quelques minutes à peine, avec un livret de règles extrêmement clair, coloré et didactique

Et comment on gagne ?

Chaque fois que l’on ramasse des jetons, les « fragments de rêve », on les pose sur son plateau dans un espace de réserve. On va pouvoir ensuite les poser sur son territoire perso pour réaliser des figures imposées par ses cartes objectifs personnels qui rapporteront des points de victoire. Ces figures se réalisent grâce aux jetons obtenus, en fonction de leurs couleurs, hauteur et emplacement indiqués sur la carte

On joue six manches en tout. À la fin de celles-ci, on décompte alors ses cartes objectifs réalisées pendant la partie ainsi que les cartes objectifs communs disponibles et visibles tout au long de la partie

Pour tout objectif personnel non-réalisé on risque de perdre des points de victoire, on va devoir donc faire attention de ne pas trop se montrer gourmand en en accumulant trop, surtout en fin de partie

Des conditions de victoire plutôt fluides, si ce n’est peut-être les objectifs communs qui peuvent paraître cryptiques lors des premières parties

Interaction ?

Sur l’IGUS, l’échelle de mesure de l’interaction dans les jeux, Dreamscape atteint un 1/5

Pourquoi?

Parce que dans Dreamscape, on vit sa vie, son rêve, dans son coin. La seule interaction « directe » repose dans la course aux objectifs majeurs visibles et dans la « fauche » des jetons et cartes objectifs perso

Comme le jeu propose également d’y jouer en mode solo, on peut forcément s’attendre à une interaction indirecte en mode course aux points

À combien y jouer ?

Le joue se joue de 1 à 4

En solo, pourquoi pas, pour essayer de réaliser le plus haut score possible

À 4, le jeu s’enlise, Dreamscape devient alors un pur jeu-vaisselle, on attend, on baille entre ses tours. À 2-3 le jeu tourne mieux

À partir de quel âge y jouer ?

Le jeu indique 10 ans, c’est une bonne estimation. Puisqu’il faut maîtriser plusieurs facteurs en même temps, objectifs perso, majeurs, actions bonus, etc. cela risque de décourager de plus jeunes enfants

Alors, Dreamscape, c’est bien ?

Oui

Mais vraiment oui

Une fois le matériel déployé, une fois les règles lues, on s’attend à vivre une aventure onirique épique

Sauf que

Et là, c’est le drame !

On se rend rapidement compte qu’il s’agit « juste » d’un jeu presque abstrait dans lequel on doit réaliser des figures, des associations de jetons à placer sur un territoire. Le jeu fait l’effet d’un méchant pshiiit. Tout ça, pour ça

Dreamscape me fait penser à la fable du Corbeau et du Renard de La Fontaine

Maître Corbeau, sur un arbre perché,
        Tenait en son bec un fromage.
     Maître Renard, par l’odeur alléché,
        Lui tint à peu près ce langage :
       « Hé bonjour, Monsieur du Corbeau.
     Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
        Sans mentir, si votre ramage
        Se rapporte à votre plumage,
     Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. »
     A ces mots, le corbeau ne se sent pas de joie;
        Et pour montrer sa belle voix,
     Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
     Le renard s’en saisit, et dit : « Mon bon Monsieur,
          Apprenez que tout flatteur
       Vit aux dépens de celui qui l’écoute.
     Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. »
        Le corbeau honteux et confus
     Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus

Avec Dreamscape, ce sont ces vers qui virevoltent dans la tête :

Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
        Sans mentir, si votre ramage
        Se rapporte à votre plumage,
     Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. »

Le plumage est juste magnifique, somptueux : un univers onirique, original, des illustrations aux tons pastel, les jetons des différentes couleurs essaient de coller à une « réalité », mais le ramage ne suit pas. Une fois l’effet wahou passé, on finit pas s’ennuyer à tenter de réaliser les figures imposées, manches après manches, parties après parties. C’est froid, insipide, peu épique et encore moins onirique. Dreamscape n’est de loin pas le phénix des hôtes de ces bois

🔴 Dreamscape, score final : 2/5

Ce qui nous a plu ❤️️

✅ Un thème, un univers onirique, original

✅ Des règles extrêmement claires et bien présentées. Parfois, on réalise que certains jeux sont mal expliqués, accompagné d’un livret de règles tout moisi. Ici, ce n’est clairement pas le cas, tout est bien illustré

✅ De superbes illustrations, pastel, qui invitent au rêve

✅ Un gameplay fluide

Ce qui nous a moins plu ⛔️

❌ Un jeu qui fait pshiiit. Un univers onirique incroyable, pour finir avec un jeu abstrait : réussir à faire des « figures » en plaçant des jetons sur son plateau perso

❌ Une interaction polaire

❌ Des parties à 4 qui s’enlisent

❌ Un jeu abstrait qui fait très casse-tête

❌ Aucune courbe de progression. Pas forcément envie d’y re-re-rejouer à vie

❌ La règle avancée de M. Cauchemar, une sorte d’IA, inutile et indigeste qui rallonge et complexifie le jeu de manière tout à fait artificielle et inutile

Et encore une chose

Vous pouvez consulter les règles de Dreamscape ici

Vous pouvez trouver Dreamscape chez Philibert ici

Pour vous proposer une expérience de lecture plus agréable, nous ne vous proposons aucune publicité et tentons de rester le plus simples possibles. Notre équipe prend soin de recommander des jeux et espérons que vous apprécierez! Juste pour que vous le sachiez, Gus&Co entretient des relations d’affiliation avec Philibert. Ainsi, si vous achetez quelque chose en cliquant sur nos liens, nous pouvons obtenir une petite part des revenus, ce qui nous permet d’acheter d’autres jeux et de continuer à pouvoir vous proposer de nouveaux articles

Et également chez Magic Bazar ici

Et juste pour être raccord avec le titre de l’article, hop John :

  • Auteur : David Ausloos
  • Illustrateur : David Ausloos
  • Éditeur : Sylex
  • Nombre de joueurs et joueuses : 1 à 4 (mais comptez plutôt 2 à 3)
  • Âge conseillé : Dès 10 ans (bonne estimation)
  • Durée : 25′ par personne
  • Thème : Rêves
  • Mécaniques principales : Points d’action, objectifs de placement
Votre réaction sur l'article ?
+1
0
+1
0
+1
0
+1
0
+1
0
+1
1
%d blogueurs aiment cette page :