
Critique de jeu: Oliver Twist. Quand Bruno rencontre Sébastien, ça twiste
Un petit jeu de parcours et de collection saupoudré de quelques coups taquins. Un jeu à prendre pour ce qu’il est, familial, fun, fluide et fourbe. Quand deux gamedesigners de renom signent un jeu rocambolesque, ça twiste
- Date de sortie: novembre 2017
- Auteur: Bruno Cathala (Five Tribes, Sobek) et Sébastien Pauchon (Yspahan, Jaipur)
- Illustrateur: Maud Chalmel
- Editeur: Purple Brain
- Nombre de joueurs: 2 à 4 (optimum 4)
- Age conseillé: dès 10 ans
- Durée: 45 minutes
- Mécaniques principales: parcours, collection, stop-ou-encore
Oliver Twist, de quoi ça parle?
D’Oliver Twist, bien sûr. Le fameux roman de Charles Dickens publié en 1837. L’histoire raconte la vie d’Oliver, orphelin anglais, qui est accueilli par Fagin. Bonne nouvelle? Non pas vraiment. Car Oliver est obligé de voler pour le compte de Fagin qui contrôle une bande de plus ou moins jeunes criminels
Charles Dickens en Angleterre, comme Emile Zola en France, cherchait à présenter la dure réalité de la frange la plus pauvre et la plus fragile de la société. Le cas avec ce roman qui expose la dure réalité des bas-fonds londonniens
Et le jeu, dans tout ça? On y croit?
Oui
Le contexte est vraiment, vraiment bien exploité. Tout y est. La bande, les menus larçins de jour, les cambriolages de nuit, la police aux trousses. On se croirait presque plongé dans le roman de Dickens. Une très bonne adaptation
Surtout servie par les superbes illustrations de Maud Chalmel. Son book vaut d’ailleurs un détour enivrant
Et comment on joue?
A son tour, on peut réaliser une action parmi trois:
Déplacer l’unique jeton « bande » de maximum quatre cases, et rafler le jeton sur lequel on débarque. Tous les jetons « sautés » sont également pris, mais placés dans les dossiers de la police. Pour représenter les preuves accumulées par les forces de l’ordre
Ramener les larcins à Fagin
Jouer une carte « personnage », ou la défausser pour passer son tour
Simple, fluide, efficace. Le jeu s’explique en deux minutes
Et comment on gagne?
Le jeu se joue en deux manches. La journée, pendant laquelle tous les jetons sont face visible, et la nuit, pendant laquelle les jetons sont retournés. Après les deux manches, la personne la plus riche à la table remporte la partie
Et comment gagner de l’argent? En se défaussant d’objets similaires. Minimum 3. Avec 5 objets, on reçoit même un bonus significatifs. Oui, ça ressemble à Jaipur
Lors de la phase « nuit » on peut également piocher des cartes « cambriolage » plus ou moins juteuses
Interaction?
Forte
Puisqu’on avance tous le même personnage, là on le déplace on risque d’avantager les autres et leur permettre de prendre le jeton recherché
Et en fin de partie, celle ou celui qui aura levé le plus de soupçons de la police perdra des points. Autrement dit, attention à ne pas se montrer trop gourmand. Oui, ça ressemble à Sobek avec sa corruption
Et à combien y jouer?
A 2-3, le jeu est sympa, sans plus. Plus de contrôle pour moins de tension
A 4, il devient autant chaotique qu’épique
Et alors, Oliver Twist, c’est bien?
Très
Surtout en famille avec des jeunes dès 10 ans. On se balade sur le plateau à la recherche d’objets pouvant compléter ses collections
Et tout y est question de timing. Se dépêcher pour ramener ses collec’ chez Fagin (plus tôt on y amène des objets et plus élevé sera le bonus). Eviter de ne pouvoir se déplacer, au risque de devoir payer. Eviter de mettre fin à la manche, au risque de devoir payer. Les cartes personnages, si pas utilisées, permettent même de passer son tour, c’est dire que parfois, ne pas jouer vaut mieux que jouer. Étrange, mais vicieux
Pas une révélation, mais un petit jeu de parcours et de collection saupoudré de quelques coups taquins. Un jeu à prendre pour ce qu’il est, familial, fun, fluide et fourbe. Quand deux gamedesigners de renom signent un jeu rocambolesque, ça twiste
On y reconnaît la patte du vaudois, avec un gameplay streamliné, efficace, épuré, et celle du haut-savoyard, fourbe et taquine avec des personnages qui taclent. Le tout servi par un superbe matériel (les « écrans » des joueurs et les illustrations)
A y jouer en famille à Noël, un dimanche de pluie ou avant un gros jeu pour se chauffer les neurones. Dans sa catégorie, familial, familial+, le jeu baronne
Mais encore
Si jamais vous tombez sur ce perso, la phrase « qui dépasse de leur réserve » peut prêter à confusion. Car dans les règles, dès qu’on dépasse de sa réserve on place alors un jeton dans le dossier de police
Alors, quid?
Après vérif auprès de Seb, voici:
La bande annonce du film de 2005, à regarder avant le jeu pour se mettre dans l’ambiance
Vous pouvez trouver Oliver Twist chez Philibert,
Et chez Ludibay

