Critiques de jeux,  Jeux de plateau

Critique de jeu: Montana. La checklist du jeu de société

Un jeu à flux tendu. Un jeu qui pulse la frustration. Pas un mauvais jeu, mais pas un jeu essentiel non plus. C’est dans les détails qu’on reconnaît les grands jeux. Montana a été fini à la bétonneuse

  • Date de sortie: octobre 2017
  • Auteur: Rüdiger Dorn (Mafiozoo, Istanbul)
  • Illustrateur: Klemens Franz
  • Editeur: White Goblin
  • Nombre de joueurs: 2 à 4 (optimum 4)
  • Age conseillé: dès 10 ans
  • Durée: 90 minutes
  • Mécaniques principales: placement de meeples, tuiles, enchères par expulsion

Montana? De quoi ça parle?

De la conquête des Etats-Unis au XIXe. Conquête et exploitation des ressources dans le Montana. D’où le titre

Montana est un jeu de placement de meeples et de gestion de ressources. Des courges, du blé, du minerai. Rien de très frais. Rien de très cohérent. Rien de très immersif

Et comment on joue?

A son tour, on a le choix entre trois actions:

Recruter de nouveaux ouvriers, en tournant une roue qui s’arrête sur des couleurs de meeples. Selon la couleur, on pourra être plus ou moins efficace pour recevoir certaines ressources. En clair, si la couleur correspond, on a besoin de moins de meeples. Du hasard, donc, qui oblige les joueurs à revoir leur coup à tour. Très tactique, donc

Récolter: c’est la phase de placement, le cœur du jeu. On peut poser tous ses meeples sur la banque pour recevoir des pépètes, à la mine ou dans les champs pour les ressources, ou en ville pour livrer et/ou obtenir d’autres ressources. Avec une méca d’enchères à expulsion à la Amun-Re

Construire: c’est le but du jeu. Les régions indiquent les coûts de construction en ressources

Et on gagne comment?

Dès qu’une ou un joueur a réussi à construire toutes ses tuiles campement, c’est la fin et la victoire. Il s’agit donc d’un jeu de course, en quelque sorte

Interaction?

Pas énorme. Plutôt froide. On ne peut jamais s’en prendre aux autres, mais on peut bloquer des emplacements qui vont générer des ressources, et des emplacements pour construire ses campements

Comme il s’agit surtout d’un jeu de course, le ou la première à poser toutes ses tuiles « campement », même si l’interaction n’est pas franche ou frontale elle n’en reste pas moins vivace. Aller plus vite que les autres, jouer mieux que les autres

Bref

Une interaction froide, mais tendue

Et à combien y jouer?

Au max, à 4, pour que la course soit plus épique

A 2, 3 ou 4 le plateau s’adapte, on met plus ou moins de tuiles « paysage » pour agrandir ou rapetisser le terrain de jeu

Alors même si la place dispo est équilibrée, à 4 joueurs la lutte sera plus âpre

Alors, Montana, c’est bien?

Bof

Le jeu fonctionne bien. Il demandera une attention minutieuse de tous les instants à la gestion de ses ressources. Un jeu à flux tendu. Un jeu qui pulse la frustration. Pas un mauvais jeu, mais pas un jeu essentiel non plus. C’est dans les détails qu’on reconnaît les grands jeux. Montana a été fini à la bétonneuse

Montana, c’est surtout plus une checklist qu’un jeu: placement d’ouvriers: check. Gestion de ressources: check. Enchères par expulsion: check. Construction et placement de tuiles: check. Roue et un soupçon de hasard pour épicer le jeu et lui donner un semblant de variabilité: check. On croirait presque une liste à la Prévert

 

 

Tout y est, une couche de placement, une louchée de ressources, un soupçon de hasard, une pincée d’enchères. Mais au final, le plat est froid. Si tout fonctionne, rien ne sublime

Vous pouvez trouver Montana chez Philibert

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