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My Island : Cet archipel legacy vaut-il le détour ?

🌴 My Island, le jeu de tuiles legacy qui vous transporte sur une île hexagonale ! Découvrez dans cet article s’il vaut le détour.


My Island

⚠️ Avertissement : Dans un souci de transparence envers notre communauté, nous tenons à préciser que cet article reflète notre opinion personnelle sur le jeu. Nous n’avons reçu aucune contrepartie de la part de l’éditeur du jeu. Nous avons acquis et testé le jeu de façon indépendante, sans lien commercial avec son éditeur. Les avis présentés ici représentent notre analyse honnête et impartiale du jeu, basée sur notre propre expérience.


Un archipel de tuiles à conquérir

My Island est un jeu de placement de tuiles sur plateau personnel. Le plateau contient des cases hexagonales de 4 types : forêt, palmeraie, broussaille et plage. Les tuiles sont au nombre de 28 (6 de deux cases, 8 de trois cases en ligne, 8 de trois cases en triangle et 6 de quatre cases en losange), avec 4 types de cases : maison, mur, champ et route. 28 cartes représentant chacune une tuile sont également fournies.

Chaque joueuse et joueur reçoit un plateau, avec un animal totem, et les 28 tuiles associées. Tout le monde reçoit les mêmes tuiles, la seule différence étant le revers, qui est aux couleurs de l’animal totem. Chacun et chacune place un marqueur sur le 10 de sa piste de score.

Les 28 cartes sont mélangées, et la première est retournée. Les joueurs et joueuses prennent alors la tuile correspondante et la placent sur le plateau, sur les cases plages ou broussailles. Une fois que tout le monde a placé sa première tuile, la carte suivante est retournée. La tuile correspondante est alors placée sur le plateau, toujours sur la plage ou les broussailles, avec comme condition supplémentaire qu’au moins une case de la nouvelle tuile touche une case du même type déjà posée sur le plateau. La carte suivante est ensuite retournée, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de carte à retourner, ou que tous les joueurs et joueuses aient abandonné.

En effet, à chaque tour, après que la carte ait été retournée, chacun et chacune peut :

  • Soit passer son tour, à condition d’avoir des points sur la piste de score. Si il ou elle passe, le joueur ou la joueuse met la tuile de côté, et recule son marqueur d’une case sur la piste de score. Il ou elle peut alors continuer la partie avec la carte suivante.
  • Soit abandonner. Il ou elle ne perd pas de points, mais il ou elle ne peut alors plus placer de tuiles sur son plateau jusqu’à la fin de la manche.

Lorsque la manche est finie, on compte les points. Lors de la première partie, les maisons placées sur la plage rapportent un point, et toute plage non couverte en fait perdre un. Le premier et le deuxième joueur marquent alors deux et une cases sur la piste de score globale, et les autres gagnent un sticker, qu’il ou elle collent sur leur plateau, et qui modifie une case palmier en case broussaille.

On passe alors à la manche suivante, avec les mêmes règles, mais une condition supplémentaire lors de la phase de score : les groupes de 3 chemins rapportent 3 points. Au fur et à mesure de l’avancée du jeu, les conditions de score seront modifiées, et les plateaux seront également augmentés avec différents stickers. Il y a 8 chapitres de 3 manches, qui détermineront le ou la gagnante finale.

My Island arrière

L’incontournable comparaison avec My City

Le jeu My Island est souvent comparé à My City. Si vous avez joué à My City, vous trouverez My Island relativement similaire. Il commence de manière très simple, presque trop simpliste, comme un jeu de placement de tuiles avec peu de façons de marquer ou perdre des points. Cependant, au fur et à mesure de la progression de la campagne en mode legacy, de nouveaux éléments s’ajoutent au gameplay.

Donc bof bof, le jeu démarre de façon très basique, ce qui pourrait ne pas plaire aux joueurs et joueuses à la recherche d’une expérience plus complexe ou stimulante dès le départ.

Mais il faut le relever. Le jeu semble être du déjà vu si vous avez joué à My City. Bien que cela puisse être un point positif pour certains publics, d’autres pourraient rechercher une expérience plus distinctive ou innovante. Ce qui n’est, finalement, pas franchement le cas ici.

Le matériel

My Island est un jeu qui va prendre de la place dans votre ludothèque, la boîte étant plutôt de bonne taille. Mais elle est bien remplie, en particulier avec les enveloppes des différents chapitres. Au point qu’il est parfois compliqué de la fermer correctement sans faire un peu de rangement.

Les plus réfractaires au rangement pourront enlever les bouts de cartons qui réduisent (un peu) l’espace disponible à l’intérieur de la boîte. L’ensemble du matériel est en carton et papier glacé, il n’y a pas de plastique autre que les sacs zippables et les stickers.

Les différents marqueurs sont en bois, et n’auront pas demandé de travail particulier : ce sont des bêtes cubes colorés, comme on en trouve dans tous les jeux. Il reste toutefois que le tout est fait en Chine, comme trop de jeux édités en Europe. Et qu’on ne vienne pas m’expliquer que c’est un jeu international qui va être vendu partout dans le monde, l’allemand est, à ma connaissance, assez peu parlé en dehors des 46 pays européens où il est langue nationale.

L’esthétique de My Island est classique, il n’y a pas ici de recherche de kawaï. Mais le résultat n’est pas pour autant rebutant, il est adapté au thème et au gameplay, avec des choix qui permettent de s’y retrouver facilement. Il y par exemple pas mal de tuiles disposées devant chaque joueur ou joueuse au début de la manche, mais il est facile d’identifier la tuile à placer après que la carte ait été retournée. De même, le code couleur des cases sur le plateau est sobre mais efficace.

Comme indiqué ci-dessus, la version que nous avons testée est en allemand. C’est un gros point noir pour moi, mon allemand étant très mauvais. Il est toujours possible de traduire les textes via Apple ou Google, en prenant celui-ci en photo, mais ceci a ses limites, en particulier si il faut vérifier rapidement un point en cours de partie. Mais ce problème de langue est plutôt chez moi que du côté du jeu, je n’en tiendrais donc pas compte dans mon décompte final.

Malgré la barrière de la langue, le livret de règles est lisible, avec quelques exemples, qui sont suffisants sans être trop présents. Les règles du jeu sont relativement simples, ce qui aide forcément à la compréhension et à l’écriture.

Le mécanisme

Si les règles de My Island sont simples, le jeu ne l’est pas forcément. My Island est un jeu de placement de tuiles avec contraintes, comme beaucoup d’autres jeux, mais c’est aussi un jeu legacy, et qui dit legacy, dit plateau changeant. Si il est identique pour tout le monde au début de la partie, il vient à changer rapidement, de manière différente selon le ou la joueuse.

Ces modifications permettront de rééquilibrer la partie tout au long de la vie du jeu. Vie qui est relativement longue, puisqu’on nous propose 24 scénarios, répartis en 8 chapitres, avec une durée de jeu de 60 à 90 minutes par chapitre.

Le jeu est également pourvu de règles étendues qui permettent de jouer hors chapitres, sur l’envers du plateau, à la condition d’avoir déjà ouvert les enveloppes des chapitres 1 à 3. Il est toutefois à noter que le format legacy ne permet pas de changer le nombre de joueurs et joueuses au cours de la partie. Il faudra faire tous les chapitres avec le même nombre de joueurs, ce qui est un peu contraignant.

L’utilisation de tuiles hexagonales dans My Island introduit une nouvelle restriction qui n’existait pas dans My City. Bien que les tuiles hexagonales offrent plus de flexibilité en termes de directions, le jeu impose qu’au moins un côté de la tuile corresponde en couleur. Cela rend le jeu plus contraint et difficile.

Si la part de hasard est relativement importante dans My Island, puisque c’est elle qui conditionne les tuiles qu’il faut poser, il est à noter qu’elle diminue au cours de la manche, puisque le nombre de tuiles restantes se réduit. Il est donc toujours intéressant (d’essayer) de mettre en place une stratégie de placement, pour ne pas se retrouver bloqué trop rapidement.

Les contraintes de placement sont classiques pour ce type de jeu, et sont finalement assez peu handicapantes, à condition d’avoir une vision un peu claire de ce qui est possible, et de bien garder en mémoire les conditions de victoire. Conditions qui changent et s’accumulent. Les mémoriser sera simple au début, mais deviendra de plus en plus complexe au fur et à mesure des chapitres. Il faudra aussi faire des choix, poursuivre tous les lièvres à la fois étant voué à l’échec.

La stratégie est donc importante, avec une bonne vision de l’espace restant et des possibilités. Comme souvent chez Knizia, il y a peu de place à la chance et à l’à peu près. Le mécanisme de modification du plateau en fonction de sa place lors de la manche précédente fait qu’il peut être intéressant de perdre une manche pour gagner des bonus pour la manche suivante.

Mais il ne faut pas abuser de cette possibilité, au risque de se retrouver loin derrière sans possibilité de retour. Il est conseillé d’avoir une stratégie globale sur la partie, en plus des stratégies déployées lors des différentes manches. Ce fonctionnement apporte un plus narratif, qui créé un intérêt supplémentaire au mode legacy.

My Island est par ailleurs un jeu assez peu punitif. La possibilité offerte de passer un tour sans trop de perte va permettre de faire vivre un peu plus longtemps certains joueurs, surtout en fin de manche. Il faudra bien entendu peser le pour et le contre, et parfois échanger un point réel contre des points hypothétiques. Il est alors intéressant de lever les yeux de son plateau et de compter les points des autres joueurs et joueuses, pour savoir si le jeu en vaut la chandelle.

C’est le seul moment d’interaction, et elle est plutôt glaciale. La possibilité offerte d’abandonner après le tirage d’une carte sans pénalité apporte également un réel plus, au niveau jouabilité et intérêt.

Legacy ou pas legacy ?

Comme précédemment indiqué, My Island est fourni avec des plateaux et règles pour jouer en dehors du format legacy, avec des joueurs et joueuses différentes, que ce soit en nombre ou en qualité. La règle indique qu’il faut avoir fini les manches 1 à 9 du mode legacy, mais il suffit en fait d’avoir ouvert les enveloppes des trois premiers chapitres, pour avoir les jetons.

Les règles se limitent aux règles de la partie 7, ce qui pourra frustrer certains joueurs et joueuses, qui auraient pris goût aux possibilités offertes par les chapitres suivants de la campagne legacy.

Malgré cela, le jeu est aussi plaisant à jouer dans ce format classique, même si le plaisir est différent. C’est un bel effort que de proposer les deux modes, et il faut le souligner, surtout quand le résultat est aussi bon.

Sauf que.

Une fois la campagne achevée de 24 sessions de jeu (ou 48 pour les parties à 2), les parties « classiques », normales, simples, pourrait s’avérer moins attrayant pour y revenir en raison de sa nature basique, simpliste. Ce qui fait tout le charme, tout l’intérêt du jeu est clairement sa campagne, évolutive. Le reste n’est que accessoire, argument marketing.

My Island, verdict

En résumé, My Island est un jeu de tuiles au format legacy réussi, qui conjugue habilement hasard et stratégie sur une île hexagonale en constante évolution. Sa comparaison avec My City est incontournable, mais ne doit pas occulter son originalité. Si certains regretteront un manque de complexité initiale, la campagne s’avère prenante et enrichissante. Seule l’après-campagne laisse perplexe quant à sa durée de vie.

My Island n’a certes pas révolutionné le genre, mais prouve qu’il reste des îles à explorer dans l’archipel du placement de tuiles. De quoi vous donner envie de lever l’ancre pour découvrir vous-même cet univers ? Nous serions ravis d’avoir vos retours sur l’expérience de jeu que vous aurez vécue. Les horizons du jeu de société recèlent encore bien des trésors à découvrir…

Note : 4 sur 5.

  • Création : Reiner Knizia
  • Illustrations : Michael Menzel
  • Édition : Kosmos pour la VO. Et bientôt IELLO pour la VF
  • Nombre de joueurs et joueuses : 1 à 4 (tourne bien à toutes les configurations)
  • Âge conseillé : Dès 14 ans (accessible sans difficulté dès 10 – 12 ans)
  • Durée : 60 minutes
  • Thème : Île déserte
  • Mécaniques principales : Placement de tuiles, legacy. Pour en savoir plus sur les différentes mécaniques de jeux, c’est ici

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Article écrit par Clément. Adepte des jeux rapides, son pire ennemi est le paralyseur. Spécialiste des jeux de plis, des casse-têtes et des ours. Il a deux chats, trop de plantes et une mémoire défaillante. Devise : « Faut que ça poppe ! »

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