Critiques de jeux,  Jeux de plateau

Applejack : Miel & pommes

🚜 Récoltez des pommes 🍎 avec Applejack. Créez votre verger et découvrez le monde des pommes dans ce jeu de plateau familial.


Applejack

⚠️ Avertissement : Dans un souci de transparence envers notre communauté, nous tenons à préciser que cet article reflète notre opinion personnelle sur le jeu. Nous n’avons reçu aucune contrepartie de la part de l’éditeur du jeu. Nous avons acquis et testé le jeu de façon indépendante, sans lien commercial avec son éditeur. Les avis présentés ici représentent notre analyse honnête et impartiale du jeu, basée sur notre propre expérience.


Au cœur de l’automne, la fraîcheur des matins, le chant des oiseaux et la douceur des pommes inspirent une activité des plus réjouissantes : la cueillette de pommes.

Sorti en 2022 par The Game Builders, Applejack est le dernier titre d’Uwe Rosenberg, célèbre auteur allemand à qui l’on doit des classiques du jeu de plateau tels qu’Agricola ou À la Gloire d’Odin. Avec ce petit jeu familial et accessible, il nous invite à créer notre propre verger en collectant des pommes et du miel.

Le principe est simple : à chaque tour, les joueurs et joueuses choisissent une tuile parmi celles disponibles sur le marché, paient son coût avec du miel, puis la placent sur leur plateau individuel pour agrandir leur verger. Plus ils connectent de ruches et alignent de beaux rangs de pommiers, plus ils marquent de points. Une mécanique de tuiles qui n’est pas sans rappeler les célèbres polyominos du jeu Patchwork, autre succès signé Rosenberg.

Malgré des composants soignés et des illustrations réussies, Applejack souffre de certains défauts qui empêchent le jeu de tenir toutes ses promesses. Notamment un décompte final interminable et rébarbatif, qui contraste avec la simplicité revendiquée du gameplay.

Cette critique décortique en détail les forces et faiblesses de ce jeu de pose de tuiles aux arômes automnales. Alors, Applejack vaut-il le détour ? Découvrez-le dans les lignes qui suivent.

Applejack

Applejack, petite balade bucolique

Publié par The Game Builders en 2022, Applejack a été dévoilé au grand public lors du salon d’Essen 2022. Les illustrations, signées Lukas Siegmon, apportent un attrait visuel rafraîchissant. Applejack convient à 1 à 4 personnes, âgées de 8 ans et plus, et une partie dure entre 30 et 60 minutes. Avec des tuiles hexagonales, une première pour Rosenberg, c’est un ajout unique à son impressionnante collection de jeux. En près de 30 ans de carrière, il en a créé plus de… 200 !

Les composants

Applejack contient un plateau de récolte central, des tuiles d’arbres, des jetons de miel, des dés, et des plateaux de verger individuels pour chaque joueuse et joueur.

Les composants sont fonctionnels et de bonne qualité, sans être de ouf non plus. Les illustrations font honneur au thème, avec une clarté permettant de différencier les variétés de pommes. La boîte, compacte, facilite le rangement et le transport.

Mise en place

Après avoir placé le plateau de récolte au centre et mélangé les tuiles d’arbres, deux tuiles sont placées face visible dans chacun des sept espaces à côté des rangées d’arbres. Les jetons de miel sont disposés à portée de main.

Chaque joueuse et joueur reçoit un plateau de verger et une quantité de miel initiale qui varie en fonction de l’ordre de jeu. Par exemple, dans une partie à deux, la ou le premier joueur reçoit 16 miels tandis que le second en reçoit 20.

Et puisque Applejack parle de… pommes, et de leur récolte, intéressons-nous quelques instants à ce fruit tant adulé, tant adoré (et parfois acidulé, aussi).

La Pomme : Trésor biologique

La pomme, l’un des fruits les plus appréciés à travers le monde, est bien plus qu’un simple en-cas. Elle est au cœur de découvertes fascinantes en biologie. Du développement de l’arbre jusqu’à la génétique de ce fruit succulent, plongeons au cœur de la science de la pomme.

I. Classification et Origines

Nom Scientifique : Malus domestica
Famille : Rosaceae

A. Historique de domestication

La pomme que nous consommons aujourd’hui est le résultat de milliers d’années de domestication. Elle trouve ses origines en Asie centrale, où les ancêtres de Malus domestica poussaient à l’état sauvage. Par des siècles de sélection et d’hybridation, la pomme a évolué pour devenir un fruit de plus grande taille, plus sucré et plus coloré.

II. Biologie de l’Arbre

A. Morphologie

Les pommiers sont des arbres de taille moyenne, généralement de 5 à 12 mètres de haut. Leurs feuilles sont alternes et de forme ovale. Les fleurs, appelées fleurs de pommier, sont blanches avec une légère teinte rosée.

B. Pollinisation

Les pommiers sont généralement pollinisés par des abeilles, qui transfèrent le pollen des étamines d’une fleur aux stigmates d’une autre. Cela est essentiel pour la formation des fruits.

III. Le Fruit

A. Structure

Une pomme est un fruit charnu appelé « faux-fruit » car la partie comestible provient du réceptacle de la fleur et non de l’ovaire. Le vrai fruit se trouve à l’intérieur, et contient les graines.

B. Composition et nutrition

  • Eau: 85-90%
  • Sucres: 10-15% (glucose, fructose, saccharose)
  • Fibres: 2-3%
  • Vitamines: Vitamine C, Vitamine A, Vitamine K
  • Minéraux: Potassium, calcium, magnésium

C. Variétés

Il existe plus de 7 500 variétés de pommes, chacune ayant ses propres caractéristiques en termes de couleur, taille, goût, et texture. Voici quelques-uns des types de pommes les plus courants et populaires:

  1. Fuji: Ces pommes sont parmi les plus douces. Elles sont juteuses et ont un goût de sucre naturel. Elles sont souvent utilisées pour faire des jus de pomme en raison de leur haute teneur en sucre.
  2. Gala: De petite à moyenne taille, les pommes Gala sont assez douces et sont idéales pour une consommation crue. Elles ont une texture croquante et une saveur très fruitée.
  3. Granny Smith: Reconnues par leur couleur verte vive, ces pommes ont un goût acidulé et sont très croquantes. Elles sont souvent utilisées dans les tartes et les compotes de pommes.
  4. Golden Delicious: Ces pommes sont de couleur jaune doré et ont une saveur douce. Elles sont polyvalentes et peuvent être utilisées à la fois pour la cuisson et la consommation crue.
  5. Honeycrisp: Comme leur nom l’indique, les pommes Honeycrisp sont incroyablement croquantes et ont une saveur douce, semblable au miel.
  6. Pink Lady (ou Cripps Pink): Elles sont croquantes, juteuses et ont un goût aigre-doux. Elles sont excellentes pour la consommation crue et sont souvent utilisées dans les salades.
  7. Red Delicious: De couleur rouge profond, elles sont parmi les pommes les plus iconiques. Elles ont une saveur douce, mais sont moins juteuses que d’autres variétés.
  8. Braeburn: Ces pommes ont une saveur riche avec un équilibre de douceur et d’acidité. Elles sont excellentes pour la cuisson et la consommation crue.
  9. Jonagold: C’est un croisement entre les pommes Jonathan et Golden Delicious. Elles sont juteuses et ont une saveur sucrée avec une touche d’acidité.
  10. McIntosh: Elles sont tendres et juteuses avec un goût légèrement acidulé. Elles sont souvent utilisées dans les compotes de pommes et les tartes.
  11. Ambrosia: Originaire du Canada, l’Ambrosia a une saveur douce et mielleuse, avec une texture ferme et juteuse.

Chaque région a souvent ses propres variétés locales qui sont adaptées aux conditions climatiques et au sol de la région.

IV. Génétique et amélioration

Les recherches en génétique ont permis de comprendre les bases héréditaires des caractéristiques de la pomme. Le séquençage du génome de Malus domestica a révélé un génome complexe avec environ 57 000 gènes. Cette connaissance permet d’orienter la sélection de nouvelles variétés avec des traits désirables.

V. Impact sur l’écosystème

A. Biodiversité

Les pommiers peuvent contribuer à la biodiversité en fournissant un habitat pour diverses espèces, notamment des oiseaux et des insectes.

B. Lutte contre l’urgence climatique

Comme d’autres arbres, les pommiers capturent le CO2 de l’atmosphère, contribuant à la lutte contre le changement climatique.

Conclusion

La pomme est un fruit aux multiples facettes, dont l’étude en biologie nous permet d’apprécier davantage. Que ce soit son histoire fascinante de domestication, sa génétique complexe, ou son rôle dans l’écosystème, la pomme continue de captiver les scientifiques et les amateurs de fruits du monde entier. Bref, la pomme, c’est bon, mangez-en. Comme on dit en anglais : « an apple a day keeps the doctor away ».

Applejack, gameplay

Mais revenons à nos moutons vergers d’Applejack.

Le jeu se déroule en 19 tours, chacun étant divisé en cinq phases : sélection de tuile, paiement, placement de tuile, récolte de miel, et déplacement du dé Applejack. Le dé, qui commence à 1, est essentiel pour le décompte des tours et la progression de la récolte.

Le choix stratégique des tuiles est crucial, car elles déterminent votre potentiel de récolte. En connectant des ruches sur vos tuiles, vous pouvez gagner du miel, tandis que des zones de pommes bien aménagées augmentent votre score pendant la récolte.

Votre score final est composé de cinq éléments : le miel collecté, une récolte finale pour chaque variété, un bonus pour certaines variétés, des points pour les fleurs sur votre plateau, et un surplus de miel. Le décompte final est, selon moi, le gros, gros point noire du jeu. À lire plus bas.

Réflexions stratégiques

Applejack est plus qu’un simple jeu de pose de tuiles. La planification stratégique est au cœur du gameplay, vous permettant d’anticiper les actions futures et de peser les divers facteurs influençant votre verger.

Le type de pommes sur la tuile, le nombre de ruches, le coût de la tuile, et le score potentiel de miel sont des variables à considérer lors de chaque tour.

Variantes et reproductibilité

Applejack propose plusieurs variantes pour enrichir l’expérience. Les plateaux de vergers ont un recto-verso différent avec des configurations de pommes uniques. Sept tuiles pommes peuvent être utilisées pour modifier l’ordre des récoltes.

Une variante permet même de stocker des tuiles d’arbres pour les tours futurs. Ces options garantissent une rejouabilité élevée et des expériences variées. De petites variantes, fun.

Applejack, verdict

Applejack est un jeu léger, accessible, familial et plutôt… agréable qui marie habilement la stratégie et la thématique du verger. Les composants de qualité et les illustrations vibrantes de Lukas Siegmon créent une expérience esthétique plaisante. Les règles, claires et simples, rendent le jeu accessible à toute la famille.

Mais.

Pour un jeu léger, accessible, familial comme dit plus haut, le décompte final d’Applejack dessert complètement le jeu, l’expérience. Il dure des plombes : ceci, puis cela, puis ceci encore, compte ça, retiens deux, multiple par quatre, pose trois, etc. On a alors méchamment l’impression de jouer à Des Chiffres et des Lettres (des chiffres, surtout). Le décompte final est long, fastidieux et rébarbatif.

Enfin, même si je suis Team Solo-Multi, j’en ai parlé dans le tout récent Earth, dans Applejack, on est à nouveau en face d’un tel jeu. Oui, les modes Solo-Multi sont une réelle tendance, lourde, dans l’industrie du jeu de société. On joue, certes ensemble à la même table, mais chacune et chacun dans son coin. Ici, de verger. La seule « interaction » directe consiste à chouraver une tuile du marché aux pommes que d’autres auraient voulu (mais ça, on ne le sait pas forcément).

Dans le cas des jeux imposants solo-multi, qui requièrent une stratégie élaborée et une réflexion intense, je ne suis pas particulièrement contrariée. Cependant, lorsqu’il s’agit d’un jeu destiné à être apprécié en famille, comme c’est le cas avec Applejack, je trouve que l’expérience perd de son charme. En jouant en famille, le but est de partager des moments de qualité en participant ensemble à des activités. Je reste sceptique quant à l’idée que se retrouver chacune et chacun isolé dans son coin en jouant à un tel jeu soit véritablement engageant ou propice à renforcer les liens familiaux.

Bref, Applejack est, selon moi, tout à fait dispensable. Clairement pas le meilleur Uwe Rosenberg !

Bof bof

Note : 2 sur 5.

  • Création : Uwe Rosenberg
  • Illustrations : Lukas Siegmon
  • Édition : Happy Meeple Games
  • Nombre de joueurs et joueuses : 1 à 4 ( tourne très bien à toutes les configurations )
  • Âge conseillé : Dès 8 ans ( bonne estimation )
  • Durée : 30-60 minutes (un peu long les derniers tours)
  • Thème : Nature
  • Mécaniques principales : Placement, tuiles. Pour en savoir plus sur les différentes mécaniques de jeux, c’est ici.

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Article écrit par Amélie. Passionnée de jeux de société. A commencé à jouer à des jeux de société à l’âge de 1 année, environ, et n’a jamais cessé depuis. Kiffe les jeux de plateau, coopératifs, narratifs et d’autres qui finissent aussi en « tif ». Adore partager sa passion et aider les autres à découvrir les top et éviter les flop.

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