Jeux de rôle

Le jeu de rôle dur à queer

🎲🏳️‍🌈 Comment les jeux de rôle peuvent favoriser la diversité en intégrant les thématiques LGBTQ+ 👥💬🌈


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Jeu de rôle et questions LGBTQ+

Avec cet article aujourd’hui sur Gus&Co, nous continuons d’explorer des territoires peu connus en jeu de rôle. Après :

👗 L’importance des vêtements

🖋 Le rôle du tatouage

✂️ Les poils et les cheveux

👃 Les odeurs et les parfums

🐯 Les animaux en jeu de rôle

Le voyage dans le temps

♿️ L’intégration du handicap

🤖 Comment utiliser ChatGPT en jeu de rôle

Nous allons nous intéresser aujourd’hui aux questions de genre et aux thématiques LGBTQ+ dans le jeu de rôle. Comment intégrer cette question dans le jeu, les personnages, les scénarios.

Et puis enfin, dans mon cercle de joueuses et de joueurs, je connais une joueuse LGBTQ+ (OK, je vais être honnête avec vous, je n’ai pas dû chercher très loin, il s’agit de ma copine, ). Je lui ai posé quelques questions pour qu’elle partage avec nous son expérience.

Pour faire simple, le mouvement queer est une perspective politique qui émane des communautés LGBTQIA+ et qui se concentre sur le combat contre l’oppression et la discrimination basées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Le mouvement queer se donne pour objectif de créer un environnement où la diversité sexuelle et de genre est acceptée et respectée. Il vise à déconstruire les systèmes sociaux qui maintiennent l’oppression des personnes LGBTQIA+ et à créer une société plus inclusive.

Juin, le mois des Fiertés

Publier cet article sur les questions Queer en jeu de rôle en juin tombe sous le sens, car il est considéré (en tout cas aux US) comme le Mois des Fiertés.

Pourquoi juin ? Pourquoi Fierté (ou Pride, en anglais) ?

Au cœur de l’histoire moderne, nous trouvons une lutte pour la reconnaissance, l’acceptation et l’égalité – une lutte qui, pour beaucoup, est une question de vie ou de mort. C’est la lutte pour les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et autres (LGBT+), une bataille qui, bien que largement méconnue, a radicalement transformé notre société.

Les émeutes de Stonewall de 1969 ont marqué un tournant dans cette lutte, donnant naissance à un mouvement qui a continué à prendre de l’ampleur et à s’étendre au fil des décennies. Aujourd’hui, nous nous retrouvons en plein milieu du Mois des Fiertés, une célébration mondiale de la diversité sexuelle et de genre, qui commémore les émeutes de Stonewall et met en lumière les problèmes contemporains auxquels la communauté LGBT+ est confrontée.

Émeutes de Stonewall de 1969 : Un tournant pour les droits LGBT+

Dans les premières heures du 28 juin 1969, une série d’événements dans le quartier de Greenwich Village à Manhattan a déclenché un mouvement qui allait transformer pour toujours le visage de la lutte pour les droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres. Le Stonewall Inn, un bar populaire auprès de la communauté LGBT locale, a été le théâtre d’un affrontement décisif contre la discrimination systémique et la persécution. Ces émeutes, désormais connues sous le nom d’émeutes de Stonewall, marquent une étape décisive dans l’histoire des droits LGBT+.

À l’époque, la vie des personnes LGBT+ était largement stigmatisée et réprimée. Les lois antisodomie étaient en vigueur dans tous les États, et « l’homosexualité » était encore classée comme un trouble mental par l’American Psychiatric Association. Super… Les bars gays, comme le Stonewall Inn, étaient parmi les rares lieux où la communauté LGBT+ pouvait se rassembler ouvertement. Cependant, ces établissements étaient fréquemment ciblés par la police.

La nuit du 28 juin, lors d’un raid policier au Stonewall Inn, quelque chose de différent s’est produit. Au lieu de se disperser comme ils l’avaient fait auparavant, les clients et une foule croissante de passants ont commencé à résister, à riposter et à se rebeller. Ce qui avait commencé comme un raid routinier s’est transformé en une insurrection de plusieurs jours contre la police de New York.

Les émeutes de Stonewall ont marqué un tournant dans la lutte pour les droits LGBT+. Elles ont galvanisé la communauté, conduisant à la création d’organisations militantes comme le Front de libération gay et la Gay Activists Alliance. Le premier anniversaire des émeutes a été marqué par la première marche des fiertés de l’histoire, un événement qui a depuis évolué pour devenir une célébration mondiale des droits LGBT+ et de la diversité sexuelle et de genre.

Mais les émeutes de Stonewall représentent plus que le début d’un mouvement. Elles sont un symbole puissant de résistance, un rappel de la force de la communauté LGBT+ face à l’adversité. Elles sont le reflet de la rage, du désespoir, mais aussi de l’espoir et de la solidarité d’une communauté qui, pendant trop longtemps, a été contrainte à l’ombre.

Et aujourd’hui ?

Aujourd’hui, alors que nous continuons à lutter pour l’égalité des droits pour tous, indépendamment de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre, il est important de se souvenir des émeutes de Stonewall et de ce qu’elles représentent. Elles nous rappellent l’importance de résister à l’injustice, de défendre notre droit à l’amour et à l’auto-expression, et de continuer à lutter pour une société qui embrasse pleinement la diversité et l’inclusion. Les émeutes de Stonewall de 1969 sont un rappel de ce principe, une étincelle qui a allumé la flamme de la fierté LGBT+ qui continue à briller aujourd’hui.

Malgré les progrès significatifs réalisés depuis Stonewall, la discrimination et la violence à l’égard des personnes LGBT+ restent un problème répandu dans le monde. Le rapport mondial de 2022 de l’ILGA (Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes) a révélé que l’homosexualité est toujours criminalisée dans 69 pays, et que même dans les pays où l’homosexualité est légale, les personnes LGBT+ sont souvent confrontées à des discriminations institutionnalisées et à une violence extrême.

La situation est particulièrement préoccupante pour les personnes trans et non binaires. Dans de nombreux pays, elles sont confrontées à des obstacles juridiques pour faire reconnaître leur identité de genre, ce qui a des répercussions sur leur capacité à accéder à l’éducation, à l’emploi, à la santé et à d’autres services essentiels. Chez nous en Suisse, notre gouvernement refuse par ailleurs d’entrer en matière et d’accorder le statut de 3e genre. Mais ça pourrait changer !

Un groupe d’experts du Conseil national a accepté d’étudier les adaptations administratives pour les personnes non binaires et transgenres. Homme, femme et, dans un avenir proche, neutre ou non-binaire ? Le Conseil national a fait un pas vers la prise en compte d’un troisième genre dans les documents d’état civil. Selon la « NNZ am Sonntag » du 13.5, la Commission des affaires juridiques a approuvé une proposition déposée par la députée verte Sibel Arslan (BS) demandant au Conseil fédéral d’étudier les changements possibles pour les personnes non binaires.

Les parlementaires ont interrogé des experts et des personnes concernées par ce sujet avant de prendre leur décision. Il est suggéré, entre autres, de revoir la structure législative des documents d’identification. Pour répondre à des préoccupations spécifiques, les organisations LGBT préconisent l’élimination des marqueurs de genre ou le développement d’une option de genre neutre.

Cette idée constitue donc un pas vers l’établissement d’un troisième genre. Elle intervient après que le Conseil fédéral a publié en décembre un rapport indiquant que la Suisse n’était pas encore prête pour sa mise en œuvre, voir plus haut. Selon cette étude, des réformes législatives et administratives considérables seraient nécessaires. Tout en admettant la nécessité d’une plus grande sensibilisation au transgenre, le rapport souligne que la catégorisation binaire reste la norme dans de nombreux secteurs tels que les prisons, les hôpitaux, les toilettes publiques et les vestiaires. Elle a également affirmé qu’elle restait nécessaire dans des domaines tels que les statistiques et le droit des contrats.

Les partisans d’une évolution culturelle vers un troisième genre, en revanche, la considèrent comme essentielle.

Il y a donc aussi des raisons d’espérer. De plus en plus de pays reconnaissent les droits des personnes LGBT+, en adoptant des lois pour protéger ces personnes contre la discrimination et en garantissant leur accès à des services tels que le mariage, la parentalité et les soins de santé. Le mouvement des droits LGBT+ a également gagné une visibilité et un soutien publics sans précédent, en partie grâce à l’émergence de personnalités publiques et de leaders qui s’identifient comme LGBT+.

Alors que nous célébrons ce mois le Mois des Fiertés, il est essentiel de reconnaître les défis qui restent à relever pour les droits des LGBT+. C’est un moment pour se souvenir des luttes du passé, pour célébrer les victoires présentes et pour s’engager à lutter pour un avenir plus inclusif et équitable. Car, comme l’a dit l’activiste transgenre Marsha P. Johnson, « Pas de fierté pour certains d’entre nous sans libération pour tous ».

Et pendant ce temps, à Genève

Qui dit Mois des Fiertés dit également événements et Marche des Fiertés qui se déroulent un peu partout dans le monde. Là où les droits des personnes LGBT+ sont (plus ou moins) reconnus, acceptés. C’est également le cas chez nous à Genève.

La Geneva Pride se tiendra dans quelques jours, du 6 au 10 juin. Deux ans se sont écoulés depuis la dernière édition. En 2021, la Marche des Fiertés de Genève avait rassemblé plusieurs milliers de personnes. Malgré l’approbation du mariage pour toutes et tous en 2021, les droits fondamentaux des personnes LGBT+ continuent d’être menacés.

L’association Geneva Pride a annoncé que le slogan de cette année passera de « FIEREXS » en 2021 à « FIEREXS et UNIEXS » en 2023. Cette modification vise à démontrer l’unité en faveur de l’égalité réelle et des droits des personnes LGBTQIA+.

En plus des thérapies de conversion et de la transphobie, toujours légales en Suisse, la Geneva Pride constate une recrudescence d’insultes et de menaces de mort à l’encontre des personnes LGBTQIA+. Ce phénomène ne se limite pas aux réseaux sociaux et aux commentaires en ligne des journaux romands, il se manifeste également dans les rues et les cours d’école, affirme l’association.

La Marche des Fiertés traditionnelle aura lieu le samedi 10 juin, tandis que le Village des Fiertés se tiendra tout le week-end au parc des Bastions. Des conférences, des échanges, des débats et d’autres projets auront lieu dans divers endroits de Genève, notamment à la salle communale de Plainpalais. Le site officielle avec le programme complet est disponible ici.

On dit LGBT, LGBT+, LGBTQ ou LGBTQ+ ?

Le sigle LGBT est le plus utilisé pour désigner les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres. Il peut être complété par un Q pour « queer » ou « en questionnement » : LGBTQ+.

LGBTQ est un sigle qui désigne les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et queers. Ce sont des personnes qui ont une identité ou une orientation sexuelle qui ne correspond pas aux normes ou aux attentes de la société.

LGBTQ est aussi le nom de la communauté qui regroupe ces personnes et qui défend leurs droits et leur visibilité dans la société³.

Mais on peut également utiliser le sigle 2SLGBTQIA+

Le sigle 2SLGBTQIA+ est utilisé pour désigner les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes et asexuelles, c’est-à-dire des personnes non hétérosexuelles, non cisgenres ou non dyadiques.

Non cisgenres est un terme qui désigne les personnes dont l’identité de genre ne correspond pas au sexe qui leur a été assigné à la naissance. Il s’oppose au terme cisgenre, qui signifie que le genre physique (homme ou femme) et le genre mental (masculin ou féminin) coïncident. Les personnes non cisgenres sont aussi appelées transgenres ou non binaires.

Non dyadiques est un terme qui désigne les personnes qui ne sont pas nées avec un sexe biologique typiquement masculin ou féminin. Il s’oppose au terme dyadique, qui signifie relatif à une dyade, c’est-à-dire à l’association de deux idées ou de deux principes complémentaires ou opposés. Les personnes non dyadiques sont aussi appelées intersexes.

2SLGBTQIA+, pour :

  • 2S : Bispirituel.le
  • L : Lesbienne
  • G : Gay
  • B : Bisexuel.le
  • T : Trans
  • Q : Queer ou en questionnement
  • I : Intersexe
  • A : Asexuel.le ou agenre
  • + : Toutes les autres identités possibles

On a rajouté le I pour les personnes intersexes. Elles sont nées avec des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux définitions binaires types des corps masculins ou féminins. Ces caractéristiques peuvent concerner les chromosomes, les hormones ou les organes génitaux. Les personnes intersexes peuvent avoir différentes orientations sexuelles et identités de genre. Elles font souvent face à des violations de leurs droits humains, comme des interventions médicales forcées ou de la discrimination.

On a également rajouté le A, pour les personnes asexuelles sont celles qui ne ressentent pas d’attirance sexuelle pour autrui. Elles peuvent éprouver du plaisir sexuel, mais elles ne sont pas à l’initiative des rapports car elles n’ont pas de désir sexuel. Elles peuvent aussi avoir des attirances romantiques pour des personnes du même sexe, du sexe opposé ou d’autres genres. L’asexualité est une orientation sexuelle qui peut varier selon les individus et le temps.

On a enfin rajouté 2S pour « Two-Spirited », ou bispirituel.le, un terme utilisé par certaines personnes autochtones d’Amérique du Nord pour décrire leur identité sexuelle, spirituelle et de genre. Il signifie qu’une personne possède un esprit féminin et un esprit masculin dans le même corps. Il peut aussi s’agir d’un rôle cérémoniel et social traditionnel de troisième genre ou d’une autre variante de genre dans leur culture.

Le + signifie qu’il y a d’autres identités ou orientations sexuelles possibles. On peut également considérer le + comme se référant aux « allié.e.s » à la cause LGBTQ.

Allié.e.s à la cause LGBTQ est un terme qui désigne les personnes qui ne font pas partie de la communauté LGBTQ mais qui la soutiennent et la défendent. Les allié.e.s sont solidaires des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queers, intersexes et asexuelles et luttent contre les discriminations qu’elles subissent.

C’est quoi, l’identité de genre ?

L’identité de genre est la façon dont une personne se sent intérieurement au regard de son genre, c’est-à-dire si elle se sent femme, homme, les deux, ni l’un ni l’autre, ou autre chose. L’identité de genre peut correspondre ou non au sexe assigné à la naissance, qui est basé sur les caractéristiques biologiques (chromosomes, hormones, organes génitaux…).

Certaines personnes ont une identité de genre qui ne correspond pas à leur sexe assigné à la naissance. On parle alors de personnes transgenres ou trans. Ces personnes peuvent ressentir le besoin de modifier leur apparence ou leurs fonctions corporelles pour être en accord avec leur identité de genre⁴. Elles peuvent aussi demander à changer de sexe dans les actes de l’état civil en France depuis 2016.

L’identité de genre est différente de l’orientation sexuelle, qui désigne l’attirance affective et sexuelle d’une personne pour une autre personne. Une personne peut avoir n’importe quelle identité de genre et n’importe quelle orientation sexuelle.

Quels sont les droits des personnes LGBTQ+

Les droits des personnes LGBTQ sont une déclinaison particulière des droits de l’homme qui visent à garantir leur égalité et leur non-discrimination dans la société. Ces droits peuvent concerner :

  • Le mariage entre personnes de même sexe, qui est reconnu par environ 30 pays dans le monde en 2023.
  • L’adoption par des couples ou des personnes LGBTQ, qui est autorisée dans certains pays comme la France ou l’Espagne.
  • La reconnaissance juridique du changement de genre, qui permet aux personnes trans de modifier leur état civil et leurs documents d’identité selon leur identité de genre.
  • La protection contre les violences et les persécutions, qui sont encore fréquentes dans de nombreux pays où l’homosexualité ou la transidentité sont criminalisées ou stigmatisées.

L’Union européenne a présenté en 2020 sa première stratégie en faveur de l’égalité des personnes LGBTIQ dans l’UE, qui se décline en quatre points : lutter contre les discriminations, garantir la sécurité, soutenir l’inclusion et promouvoir les droits des personnes LGBTIQ à l’échelle mondiale.

On peut se marier ?

Oui, en mars 2023, le mariage entre personnes de même sexe est reconnu par 30 pays dans le monde. Les premiers pays à avoir autorisé le mariage et l’adoption pour des couples de même sexe sont les Pays-Bas en 2001, suivis par la Belgique en 2003. Parmi les autres pays qui ont légalisé le mariage homosexuel, on peut citer :

  • L’Afrique du Sud, le premier pays d’Afrique à avoir franchi ce pas en 2006.
  • Le Canada, le Brésil et l’Argentine, qui font partie des rares pays d’Amérique à reconnaître ce droit.
  • La France, qui a adopté la loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe en 2013.
  • L’Irlande, qui a approuvé le mariage homosexuel par référendum en 2015.
  • L’Allemagne, qui a voté en faveur du mariage pour tous en 2017.
  • La Suisse, chez nous, qui a autorisé le mariage homosexuel par référendum en 2021, avec les premiers mariages célébrés dès le 1er juillet 2022.

En Europe, certains pays n’autorisent que l’union civile pour les couples homosexuels, comme la Hongrie, la Croatie ou l’Italie. D’autres pays n’accordent aucun statut juridique aux couples de même sexe ou interdisent carrément l’homosexualité, comme la Russie ou la Turquie.

L’Intégration de la Thématique LGBTQ+ dans le JDR

L’univers du jeu de rôle a toujours été un lieu propice à l’exploration de soi, à l’expression de l’individualité et à la représentation d’une multitude de personnages et d’histoires. Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur un aspect particulier de cette diversité : l’intégration de la thématique LGBTQ+ dans le jeu de rôle.

Il faut souligner que, traditionnellement, les jeux de rôles ont souvent été marqués par des archétypes et des stéréotypes de genre et de sexualité. Cependant, au fil des années, un mouvement croissant vers l’inclusion et la représentation a pris de l’ampleur dans cette sphère. Des auteurices, éditeurs et des joueuses et joueurs ont commencé à remettre en question les limites de ces archétypes, à introduire des personnages LGBTQ+ et à explorer des thèmes liés à l’identité de genre et à la sexualité.

Un aspect important de cette évolution est la reconnaissance que l’orientation sexuelle et l’identité de genre ne sont pas des traits de caractère, mais des éléments intrinsèques à une personne – ou, dans ce cas, à un personnage. Des systèmes de jeu comme Monstershearts et Blue Rose sont de bons exemples de cette nouvelle approche, avec des mécaniques de jeu qui permettent aux joueuses et aux joueurs d’explorer diverses facettes de l’identité de genre et de la sexualité de leurs personnages de manière respectueuse et réfléchie.

C’est une opportunité précieuse pour les joueuses et les joueurs LGBTQ+ de se voir représentés dans les jeux et d’explorer leurs propres identités de manière sûre et affirmée. C’est aussi une chance pour les joueuses et les joueurs qui ne font pas partie de cette communauté d’élargir leurs horizons, de développer leur empathie et de mieux comprendre les expériences des autres.

Cela dit, il est essentiel d’aborder ces thématiques avec soin. L’incorporation de personnages et d’histoires LGBTQ+ doit être faite avec respect et sensibilité, en évitant les stéréotypes nocifs et les tropes réducteurs. Il est recommandé de se renseigner et d’écouter les voix des personnes LGBTQ+ lors de la conception de ces éléments.

L’introduction de la thématique LGBTQ+ dans le jeu de rôle n’est pas seulement une question de diversité et de représentation. Elle reflète aussi une réalité plus large : le monde est divers, varié, et chacun et chacune a une histoire à raconter. En permettant aux joueuses et aux joueurs de raconter ces histoires, les jeux de rôles deviennent un outil puissant pour l’empathie, la compréhension et l’acceptation.

Au-delà de la table de jeu, il s’agit aussi d’un mouvement pour rendre l’espace du jeu de rôle plus inclusif et accueillant pour tou-x. L’idée étant d’élaborer codes de conduite inclusifs contribuant à faire des tables de jeu des lieux où chacun et chacune se sent valorisée et respectée.

Pour conclure, je dirais que l’intégration de la thématique LGBTQ+ dans le jeu de rôle représente une avancée majeure pour la communauté. Elle offre non seulement une représentation bien nécessaire, mais aussi un moyen pour les joueuses et les joueurs de toutes les orientations sexuelles et identités de genre d’explorer des aspects de leur identité de manière respectueuse et soutenue.

Néanmoins, ne nous voilons pas la face, il reste encore beaucoup à faire ! Les auteurs et autrices, les éditeurs et même nous en tant que joueuses et joueurs, avons le pouvoir et la responsabilité de pousser encore plus loin les frontières de l’inclusion dans nos jeux. En veillant à ce que nos histoires reflètent la diversité du monde dans lequel nous vivons, en créant des personnages authentiques et diversifiés, et en promouvant un environnement de jeu inclusif, nous pouvons faire des jeux de rôle un véritable outil pour la tolérance et la compréhension.

L’intégration de la thématique LGBTQ+ dans le jeu de rôle nous rappelle que, dans ces mondes imaginaires, tout comme dans le nôtre, chaque individu a le droit d’être lui-même, de vivre son histoire, et de l’exprimer librement. Parce que finalement, le jeu de rôle n’est pas seulement une question de combat contre des dragons ou de résolution d’énigmes – c’est aussi, et surtout, une histoire humaine, avec toute la complexité et la beauté que cela comporte. Oui je sais, c’est beau.

L’inclusion et la diversité ne sont pas simplement des buzzwords à la mode, mais des principes fondamentaux qui permettent à chacune et chacun de nous de se sentir vu, compris et apprécié pour ce qu’il est. Dans le jeu de rôle comme dans la vie, travaillons ensemble pour créer un monde plus ouvert, compréhensif et respectueux de toutes les différences.

L’Exploration de la fluidité de genre dans les JDR

Dans le monde du jeu de rôle, les limites sont souvent définies par notre imagination. En tant que tels, ces univers sont des espaces propices à la remise en question des normes et à la construction de nouvelles perspectives. Dans ce chapitre, nous explorerons un tel monde, où l’identité de genre est fluide et largement acceptée. Comment cela transforme-t-il les rôles traditionnels et les dynamiques de pouvoir ? Et comment cela peut-il enrichir notre jeu de rôle ?

Dans un tel univers, les personnages ne sont pas définis par des rôles de genre prédéfinis. Au lieu de cela, ils peuvent se déplacer librement sur un spectre de genre, adoptant différentes identités selon leurs sentiments intérieurs et les circonstances extérieures. Cela peut donner lieu à une variété de personnages fascinants et multidimensionnels, dont l’identité de genre évolue tout au long de la campagne.

Par exemple, imaginez un héros ou une héroïne dont l’identité de genre change avec les cycles de la lune, ou une héroïne qui adopte différentes identités de genre dans ses interactions avec différentes cultures ou factions. Ces personnages peuvent offrir une nouvelle profondeur de caractérisation, tout en permettant aux joueuses et aux joueurs d’explorer des concepts d’identité de genre d’une manière respectueuse et réfléchie.

Un monde avec une fluidité de genre acceptée offre également une nouvelle perspective sur les dynamiques de pouvoir. Les rôles traditionnels de genre peuvent souvent influencer qui détient le pouvoir dans une société, mais dans ce cadre, ces normes sont ébranlées. Qu’est-ce que cela signifie pour la façon dont le pouvoir est distribué et exercé ? Les personnages peuvent-ils utiliser leur fluidité de genre comme un outil stratégique, naviguant dans ces nouvelles dynamiques de pouvoir de manière innovante ?

Il est crucial de noter que la représentation de la fluidité de genre doit être faite avec respect et sensibilité. Cela ne doit pas être un gadget ou un trait de caractère à prendre à la légère. Au lieu de cela, il doit être intégré de manière significative dans le développement du personnage et la dynamique du monde, avec une compréhension de l’importance et de la réalité de ces expériences dans notre propre monde.

En fin de compte, l’exploration de la fluidité de genre dans le jeu de rôle offre une opportunité d’enrichir nos histoires et nos personnages, tout en défiant nos propres préjugés et nos conceptions de genre. En créant des mondes où la fluidité de genre est la norme, nous pouvons repousser les limites de ce que les jeux de rôle peuvent être, créant des expériences plus diverses, inclusives et significatives pour toutes les joueuses et les joueurs.

À lire également : Donjons & Dragons, en transition

Concevoir un système de jeu (qui valorise la diversité sexuelle et de genre)

Dans le monde du jeu de rôle, les systèmes de jeu agissent comme des squelettes, soutenant les histoires que nous racontons et les mondes que nous explorons. Ces systèmes déterminent non seulement les mécaniques de jeu, mais aussi comment les personnages sont définis et interagissent entre eux. Dans ce chapitre, nous allons explorer comment concevoir un système de jeu qui permet aux joueuses et aux joueurs d’explorer l’identité de genre et l’orientation sexuelle de leurs personnages de manière respectueuse et complexe.

Premièrement, il est crucial que le système de jeu ne limite pas les options des joueuses et des joueurs en fonction de leur identité de genre ou de leur orientation sexuelle. Trop souvent, les jeux de rôle ont des attentes préconçues sur les types de personnages que vous pouvez jouer en fonction de ces identités. Par exemple, certains jeux peuvent suggérer que seuls les personnages masculins peuvent être forts guerriers, ou que les personnages homosexuels ne peuvent pas être des leaders. Ces préjugés limitent non seulement la créativité des joueuses et des joueurs, mais sont aussi fondamentalement non inclusifs. Et cucul et dépassés. Bienvenue au XXIe siècle.

Un système de jeu inclusif offrirait aux joueuses et aux joueurs une liberté totale dans le choix de l’identité de genre et de l’orientation sexuelle de leurs personnages, sans imposer de restrictions ou de stéréotypes. Il devrait également offrir des options pour les personnages non-binaires et transgenres, ainsi que pour une variété d’orientations sexuelles.

Le système de jeu doit également traiter ces aspects de l’identité des personnages avec respect et sensibilité. Cela signifie éviter de les réduire à des traits de caractère superficiels ou à des éléments de « flavor » L’idée n’est pas « juste » de ses créer un personnage LGBTQ « juste pour le fun ». L’identité de genre et l’orientation sexuelle sont des aspects profonds et importants de l’identité d’une personne, et le système de jeu doit les traiter comme tels. Cela pourrait impliquer la création de mécaniques de jeu qui reflètent la complexité de ces expériences, comme des quêtes ou des défis spécifiques liés à l’identité de genre ou à l’orientation sexuelle.

Enfin, le système de jeu doit créer un espace sûr pour l’exploration de ces identités. Cela signifie prévoir des lignes directrices pour assurer le respect et la bienveillance dans le jeu, et fournir des ressources pour aider les joueuses et les joueurs et les maîtresses et maîtres de jeu à aborder ces thèmes de manière réfléchie et respectueuse.

Créer un système de jeu qui valorise la diversité sexuelle et de genre n’est pas seulement une question d’inclusivité – c’est aussi une question de réalisme. Après tout, le monde est rempli de personnes de toutes sortes d’identités de genre et d’orientations sexuelles. En intégrant cette réalité dans nos systèmes de jeu, nous pouvons créer des mondes de jeu de rôle plus riches, plus profonds et plus vrais.

Explorer le transgenre dans un monde futuriste

L’intersection de la technologie et de l’identité est un thème central dans de nombreuses œuvres de science-fiction. Dans le contexte des jeux de rôle, cela offre un terrain fertile pour des histoires et des personnages fascinants. Dans ce chapitre, je vais explorer comment la technologie d’un monde futuriste pourrait affecter l’expérience d’un personnage transgenre.

Dans un futur technologiquement avancé, les possibilités pour l’expression de soi et l’exploration de l’identité peuvent être amplifiées de façon exponentielle. Pour un personnage transgenre, cela pourrait signifier une variété de nouvelles opportunités et de défis. Par exemple, si la technologie permettait de changer facilement et de manière réversible l’apparence physique d’un individu, comment cela affecterait-il l’expérience de la transition ? Et comment cela influencerait-il la manière dont la société perçoit et comprend l’identité de genre ?

Un personnage transgenre dans un tel monde pourrait être un véritable pionnier, naviguant dans ce nouveau paysage de l’identité avec courage et détermination. Cette exploration pourrait être une partie intégrante de leur arc narratif, alors qu’ils découvrent ce que signifie être eux-mêmes dans un monde où les frontières entre le corps et l’esprit, la biologie et la technologie, sont de plus en plus floues.

Cela pourrait également conduire à des conflits et des tensions intéressantes. Par exemple, le personnage pourrait être confronté à des préjugés et à l’incompréhension, même dans ce monde futuriste. Ou ils pourraient se débattre avec des questions d’authenticité et d’identité, se demandant si leur auto-expression technologiquement facilitée est « réelle » ou non.

Dans tous les cas, la représentation de ce personnage doit être faite avec respect et sensibilité. La transidentité n’est pas un trait de caractère à utiliser à la légère, mais une expérience profondément personnelle et significative. En tant que tels, les concepteurs de jeux, les maîtresses et maîtres de jeu et les joueuses et les joueurs doivent s’engager avec ce personnage et son histoire avec compassion et respect.

Un personnage transgenre dans un monde futuriste offre une occasion unique d’explorer des questions d’identité, de technologie et de société d’une manière nouvelle et stimulante. En incorporant ces thèmes dans nos jeux de rôle, nous pouvons enrichir nos histoires, approfondir nos personnages et rendre nos mondes de jeu plus divers, inclusifs et authentiques.

Intégration des thèmes LGBTQ+ (dans les JDR méd-fan)

La haute fantasy (High Fantasy) est un genre bien-aimé dans le monde du jeu de rôle, connu pour ses univers expansifs, ses races fantastiques et ses luttes épiques entre le bien et le mal. Genre, Donjons &Dragons.

Mais. Mais ces mondes fantastiques ont souvent été critiqués pour leur manque de diversité en matière de genre et d’orientation sexuelle. Dans ce chapitre, explorerons comment intégrer les thèmes LGBTQ+ dans un jeu de rôle de high fantasy, en créant un monde qui est non seulement plein de magie et de merveilles, mais aussi divers et inclusif.

Tout d’abord, il est crucial de reconnaître que la diversité de genre et d’orientation sexuelle peut et doit faire partie intégrante de n’importe quel monde de fantasy. Les elfes, les nains, les orcs et autres races fantastiques ne sont pas liés par les normes humaines de genre et de sexualité. En réalité, leur culture et leur compréhension de ces concepts pourraient être très différentes des nôtres.

Par exemple, dans une société elfique, les notions d’identité de genre pourraient être beaucoup plus fluides qu’elles ne le sont pour les humains. Les elfes pourraient être capables de changer de genre au cours de leur longue vie, ou ils pourraient ne pas avoir de genre du tout. De même, une race comme les nains pourrait avoir une acceptation culturelle plus grande des relations homosexuelles ou bisexuelles.

Il est également possible d’incorporer des personnages LGBTQ+ dans les quêtes et les intrigues du jeu. Un prince pourrait être amoureux d’un autre prince, et les joueuses et les joueurs pourraient être chargés de les aider à être ensemble. Ou les joueurs pourraient être appelés à aider une guerrière transgenre à trouver un artefact magique qui lui permettrait de se transformer physiquement en femme.

Il est important de noter que l’inclusion des thèmes LGBTQ+ doit être faite de manière respectueuse et sensible. Ces aspects de l’identité des personnages ne doivent pas être utilisés comme des éléments de surprise ou de choc, mais doivent être présentés comme des parties normales et acceptées de leur caractère.

En fin de compte, intégrer les thèmes LGBTQ+ dans un jeu de rôle de high fantasy est une façon d’enrichir le monde de jeu et de le rendre plus inclusif. Il offre une opportunité d’explorer des concepts d’identité de genre et d’orientation sexuelle d’une manière respectueuse et réfléchie, tout en donnant aux joueuses et aux joueurs la possibilité d’explorer des personnages et des histoires plus divers et complexes.

Quelques jeux de rôle qui intègrent les questions LGBTQ+

Les jeux de rôle permettent aux joueuses et aux joueurs de réaliser… l’impossible. Ils ont la possibilité de combattre des dragons, d’affronter des dangers inimaginables et de sauver la planète. Les joueuses et les joueurs peuvent également incarner complètement leur personnage en devenant ce qu’ils veulent. La preuve, avec ces quelques jeux.

Bien qu’il ait toujours été possible pour un ou une joueuse de créer un personnage LGBTQ+ dans les jeux de rôle, le jeu n’a pas toujours pensé, développé ces questions. Avec le développement de JdR indépendants, plusieurs auteurs, autrices et éditeurs ont construit des cadres et contextes uniques dans lesquels le genre ou la sexualité d’un personnage est aussi crucial pour le jeu que les capacités qu’il a choisies.

Malheureusement (pour l’instant), tous ces jeux cités ci-dessous sont uniquement en anglais. Oui, snif.

Thirsty Sword Lesbians : des Lesbiennes de Cape et d’Épée

Thirsty Sword Lesbians est un jeu de rôle conçu pour raconter des histoires de lesbiennes dans une ambiance de cape et d’épée.

Les lesbiennes de Thirsty Sword sont en guerre avec la Dame des Chaînes quand ses hommes de main descendent du nord glacial. Elles se lancent à travers les étoiles pour protéger des diplomates en lutte pour mettre fin à un conflit vieux de plusieurs générations.

Même lorsque le fer est croisé, elles cherchent à faire la paix avec leur adversaire – et se lient parfois plus profondément que ce à quoi on s’attend. Un duel à l’épée peut se terminer par un baiser, une sorcière peut acquérir son pouvoir en aidant les autres à trouver l’amour, et une campagne entière peut être construite autour d’entremetteuses errantes volant de système en système.


Blue Rose : Fantaisie (très) romantique(er)

Blue Rose est un JdR en mode fantaisie amoureuse. Les créateurs de Blue Rose considèrent que la fantasy romantique est similaire à la fantasy classique, mais avec des différences mineures. Dans Blue Rose, le sexisme et l’homophobie sont soit des défauts que les civilisations et les entités tentent de surmonter, soit des caractéristiques des antagonistes que les protagonistes doivent vaincre.

La magie n’est pas un sujet d’étude rare ou compliqué, mais plutôt une capacité intrinsèque qui fait autant partie d’une personne que son propre corps. Ce jeu met en lumière des histoires de recherche de famille, de protection de la nature et de découverte de soi.

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Monsterhearts et Monsterhearts 2 : l’exploration de la sexualité à travers le genre

Monsterhearts, comme ses deux prédécesseurs, utilise des monstres et de la magie pour créer des contes sur l’adolescence et le passage à l’âge adulte. La première et la deuxième version de ce jeu mettent les PJ dans la peau de lycéens qui s’efforcent de comprendre les changements naturels et surnaturels qu’ils vivent.

Monsterhearts a été inspiré par les propres expériences du développeur au lycée en tant que personne LGBTQ+. En outre, de nombreuses sections du manuel illustrent la manière dont les joueuses et les joueurs de Monsterhearts peuvent utiliser le jeu pour étudier les thèmes et les sujets LGBT.


This Party Sucks : Gérer sa Rupture

This Party Sucks est un jeu de construction narrative réalisé par beatingthebinary sur itch.io. Il s’agit de personnes qui vont à des teuf et qui essaient frénétiquement de ne pas penser à leurs ex-partenaires. En plus des principes de base, l’auteurice propose un générateur aléatoire de personnages et d’autres éléments de jeu. Selon la description du jeu, chaque personnage est soit queer, soit trans.

This Party Sucks est un jeu touchant qui traite de la vulnérabilité qui accompagne la fin d’une relation et le fait d’en parler aux autres. Cette procédure sera différente pour chaque partie et chaque équipe, mais c’est un sujet auquel presque tout le monde peut s’identifier, LGBT ou pas.


Together We Write Private Cathedrals : l’Histoire, avec un grand H

Together We Write Private Cathedrals est un jeu de rôle qui procure un énorme choc émotionnel.

Chaque jeu de rôle de cette liste peut produire un type différent de choc émotionnel, mais celui de Ben Roswell est vraiment exceptionnel ! La première phrase donne brillamment le ton : “To be queer and look for yourself in history is an exercise in reading what was left unsaid in what was able to pass uncensored.” « Être queer et se chercher dans l’histoire est un exercice de lecture de ce qui n’a pas été dit dans ce qui a pu passer sans être censuré. »

Together met en scène deux acteurs dans le rôle d’amants gay dans un monde qui ne veut pas qu’ils le soient ou qui ne doit pas les découvrir. Ils entretiennent une communication, honnête, authentique avec divers degrés de secret, de confort et même de censure par le biais de lettres physiques, de journaux intimes, d’emails, de texto ou de toute autre méthode, le point culminant étant la combustion de l’écriture.

Il s’agit d’un cadre intense, intensif, conçu pour refléter la Queerness historique ; les façons dont nous devons passer au crible ce qui nous est permis pour trouver d’autres personnes dans l’histoire qui nous ressemblent. Roswell visibilise cet aspect de manière extrêmement riche dans son jeu.

Le texte transmet un sentiment de rage et de désillusion. Les historiens et les chercheurs ont réprimé, ignoré et caché l’histoire queer sous des phrases telles que « Ils étaient de très bons amis ». Together We Write Private Cathedrals est un jeu très prenant qui ne conviendra peut-être pas à tout le monde, mais qui est fortement recommandé si vous pouvez trouver un ou une partenaire avec qui jouer.

Together We Write Private Cathedrals est disponible sur Itch.io.


Queerz!

Queerz! est un jeu de rôle d’action financé sur KS il y a quelques mois, et on attend la sortie en VO, les héros de Queerz! sont bariolés et fun, ils s’attaquent à certains stéréotypes tout en s’inspirant des sous-cultures et de l’histoire queer : Teddy Woof, inspiré des ours, Willi, le professeur de danse et le « petit nouveau », Harvey M., nommé en l’honneur du leader des droits civiques LBTQ+ Harvey Milk.

Idées de scénarios LGBTQ+

Voici quelques accroches, quelques synopsis, quelques idées pour jeux de rôle qui intègrent les questions LGBTQ+. À vous de jouer (c’est le cas de le dire) pour développer et/ou les adapter à votre univers, à votre jeu de rôle préférés.

Le Cœur du Roi

Le prince héritier d’un royaume lointain est tombé amoureux d’un autre prince d’un royaume voisin. Cependant, leur union est entravée par une prophétie obscure. Les personnages joueurs (PJ) doivent résoudre l’énigme de la prophétie et aider le couple royal à être ensemble.

Le Pacte de la Sorcière

Une sorcière transgenre solitaire a trouvé un grimoire qui contient un sortilège pour transformer physiquement son corps. Pourtant, elle a besoin d’un ingrédient rare. Les PJ sont recrutés pour se lancer dans une quête épique pour le récupérer.

Le Guerrier et le Dragon

Un valeureux chevalier est amoureux d’un dragon polymorphe qui alterne entre une forme masculine et féminine. Lorsque le dragon est capturé par un mage maléfique, le chevalier recrute les PJ pour aider à le libérer.

La Citadelle Arc-en-ciel

La citadelle arc-en-ciel est un refuge pour les êtres de toutes orientations sexuelles et identités de genre. Lorsque la citadelle est menacée par une armée de fanatiques, les PJ doivent défendre la citadelle et ses habitants.

Le Labyrinthe du moi (oui, on dirait le titre d’un film des années 70)

Les PJ se retrouvent dans un labyrinthe magique qui change leur genre et leur orientation sexuelle à chaque virage. Ils doivent naviguer dans le labyrinthe et affronter leurs propres préjugés et ceux des autres pour trouver la sortie.

Le Miroir Magique

Un miroir magique montre à chacun son « moi véritable », y compris son genre et son orientation sexuelle. Lorsque le miroir est volé, les PJ sont engagés pour le récupérer et doivent affronter des ennemis qui cherchent à utiliser le miroir à des fins malveillantes.

Les Amants de Pierre

Dans un monde où la majorité de la population s’identifie comme LGBTQ+, un couple hétérosexuel lutte pour faire accepter leur amour. Les PJ doivent les aider à surmonter les préjugés et à prouver que l’amour n’a pas de frontières. Oui, c’est beau.

Le Règne du Roi

Le roi, un homme gay charismatique et aimé de tous, est enlevé par des adversaires politiques. Les PJ doivent le sauver et déjouer une conspiration visant à le détrôner.

Les Lames du Crépuscule

Dans un univers où le genre est aussi changeant que les saisons, les PJ sont des guerriers chargés de défendre leur cité d’une force maléfique. Leur mission les amène à questionner leurs propres identités et relations.

Le Tombeau des Oubliés

En explorant un ancien tombeau, les PJ découvrent que les héros enterrés là étaient tous LGBTQ+. Ils doivent faire face à leurs propres préjugés tout en rendant hommage à ces héros.

Le Rituel du Papillon

Un rituel annuel permet à ceux qui le désirent de changer de genre. Mais quand le rituel est saboté, les PJ doivent retrouver les responsables tout en aidant ceux qui sont bloqués à mi-chemin entre les genres.

La Guilde des Étoiles

La Guilde des Étoiles est un groupe de héros divers en termes de genre et d’orientation sexuelle. Lorsque leur chef est enlevé, les PJ doivent prendre les rênes de la guilde et sauver leur leader tout en naviguant dans les dynamiques internes de la guilde.

Rencontre avec Sylla

Une illustration du perso de Sylla en jeu de rôle

Andariel : Bonjour Sylla, merci de nous rejoindre aujourd’hui sur Gus&Co. Peux-tu te présenter brièvement à nos lectrices et lecteurs ?

Sylla : Bonjour Andariel, merci de m’avoir invitée. Je suis Sylla, une grande passionnée de jeux de rôle depuis plus d’une décennie. Je suis également une femme, lesbienne. Et je suis ta petite copine depuis 4 ans, également, au cas où tu l’aurais oublié.

Andariel : Non, t’inquiète, je ne l’ai pas oublié (rires). Pourrais-tu nous dire comment tu as commencé dans le monde des jeux de rôle ?

Sylla : C’était grâce à un ami au collège à Genève (= le lycée en France). Il m’a initiée à un petit jeu pas très connu appelé « Donjons & Dragons ». J’ai immédiatement été fascinée par la liberté que ces jeux offrent pour créer et explorer différents personnages et mondes.

Andariel : Et comment ton identité de genre et ton orientation sexuelle ont-elles influencé ton expérience de jeu ?

Sylla : Au début, c’était un peu difficile. Je n’étais pas encore ouverte sur mon orientation sexuelle, et j’avais souvent l’impression de devoir jouer des personnages qui ne me ressemblaient pas vraiment. Mais après avoir fait mon coming out, j’ai commencé à explorer des personnages qui reflétaient mieux ma personne. Le jeu de rôle m’a alors permis à la fois de me libérer et de m’affirmer.

Andariel : Cela doit avoir été une expérience très… puissante et intense. As-tu rencontré des défis spécifiques en tant que joueuse LGBT dans le jeu de rôle ?

Sylla : Oui, certainement. Il y a eu des moments où j’ai eu l’impression que mon orientation sexuelle était traitée comme une sorte de gadget ou de caractéristique exotique, ce qui était frustrant. Et j’ai aussi dû faire face à des commentaires et des attitudes homophobes, tant en ligne qu’en personne. Je me réjouis d’ailleurs de découvrir les commentaires à la suite de ton article (rires).

Andariel : C’est vraiment désolant à entendre. Mais ça m’est également arrivé, malheureusement. Comment réagis-tu à ces situations ?

Sylla : C’est toujours un défi, mais je suis devenue plus… habile à défendre mes droits et à éduquer les autres sur les questions de genre et de sexualité. J’essaie aussi de choisir des groupes de jeu qui sont ouvertement inclusifs et respectueux. Genre, notre équipe habituelle, avec qui nous jouons depuis plusieurs mois (années ?).

Andariel : Que penses-tu que les auteurices et éditrices de jeux de rôle et les communautés peuvent faire pour améliorer l’inclusion et le respect des personnes LGBTQ+ ?

Sylla : Beaucoup de choses ! Pour commencer, je pense qu’il est crucial d’intégrer plus de diversité dans les jeux eux-mêmes, en termes de personnages, d’histoires et de mondes. Il est important de créer des politiques et des normes claires qui favorisent le respect et l’inclusion. Enfin, je pense que la sensibilisation et l’éducation sont essentielles. Plus nous pouvons en apprendre et discuter ouvertement de ces questions, plus nous pourrons créer des espaces de jeu où tout le monde se sent bienvenu et respecté.

Andariel : C’est juste. Ce sont en effet des points importants, Sylla. Merci d’avoir partagé ton expérience. As-tu un dernier message pour nos lectrices et lecteurs ?

Sylla : Juste ceci : peu importe qui vous êtes, vous avez une place dans le monde (des jeux de rôle). En vrai, ne craignez pas d’explorer et de vous exprimer à travers le jeu. Et surtout, soutenez les autres dans leur exploration et leur expression. Nous sommes tou-x dans le même jeu, après tout.

Andariel : C’est un beau message pour terminer notre entretien, Sylla. Merci encore d’avoir pris le temps de nous parler aujourd’hui.

Sylla : Merci, Andariel. Ce fut un plaisir. On peut aller boire un verre maintenant ?

Une conclusion, pour conclure

Créé à l’origine aux États-Unis dans les années 70 par Gary Gygax et Dave Arneson, deux hommes, blancs, cis, hétéro, le jeu de rôle a beaucoup évolué. Les nouvelles générations de joueuses et de joueurs de jeu de rôle sont très sensibles à éviter l’entre-soi, les stéréotypes, essayer de faire en sorte que le jeu de rôle ressemble davantage à la vie. On apprend beaucoup de ces générations et il faut les écouter.

L’intégration de la thématique LGBTQ+ dans le jeu de rôle n’est pas seulement une question de diversité ou de représentation. Il s’agit d’un véritable élargissement des horizons, permettant à tout le monde, quels que soient leur identité de genre ou leur orientation sexuelle, d’explorer, de comprendre et de s’exprimer librement. Au-delà de la table de jeu, elle reflète une tendance plus large de notre société à l’inclusion, à la compréhension et à la célébration de la diversité sous toutes ses formes.

Queer, pour moi, signifie requestionner les modèles dominants, quels qu’ils soient. Après, on peut se demander si consacrer un jeu de rôle ou un article comme celui-ci constitue un réel progrès. N’y a-t-il pas quelque chose de « ghettoïsant » ou d’ostracisant de diviser ainsi les thèmes dans le jeu de rôle (et dans la société ) ? LGBTQ+ ou pas, avec ces catégories, le risque existe de fragmenter le monde en petites communautés étanches.

Et si en fin de compte le vrai jeu de rôle queer n’était pas un jeu de rôle ouvert, fluide, liquide, qui accepte tout le monde, sans chercher à se « fermer » dans un certain entre-soi toxique ? C’est un rappel que dans le jeu de rôle, comme dans la vie, chacun mérite une place à la table et une chance de raconter son histoire. Les jeux de rôles ont le potentiel de créer des espaces d’empathie, d’exploration et d’acceptation, contribuant ainsi à un monde plus compréhensif et inclusif.

La route vers une représentation complète et respectueuse est encore longue et parsemée de défis, mais chaque pas en avant est une victoire. Alors, continuons à jouer, à explorer et à raconter nos histoires, car chaque personnage, chaque scénario et chaque jeu a le pouvoir d’apporter un changement, positif.

Et encore une chose

Je me rends bien compte que ce n’est pas le sujet exact du jour, mais il y a un jeu de rôle de société qui vient tout juste de sortir et qui traite de tous ces aspects : genre, LGBT, histoire, stéréotypes, etc. C’est presque du jeu de rôle, mais pas vraiment non plus. Et c’est un gros, gros, gros coup de cœur à la rédaction. Il s’agit du tout nouveau Cartaventura, Versailles.


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Article écrit par Andariel, chroniqueuse et rôliste (JDR, GN) queer qui se consacre au jeux de rôle, aux jeux narratifs et aux sujets LGBTQ+. Elle s’implique pour valoriser la présence des personnes marginalisées dans l’industrie du jeu.

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