Jeux de rôle

Comment intégrer la thématique du handicap dans le jeu de rôle

Le jeu de rôle plus inclusif 🎯: Découvrez comment intégrer la thématique du handicap pour une expérience plus diverse et empathique. ❤️


Table des matières masquer

Jeu de rôle et handicap

À la rédaction, l’article sur les joueuses et les joueurs neurodivergents en jeu de rôle nous a beaucoup touchés. Et pour cause, ma copine a un TDAH et le fils de notre rédac’chef adoré est dyspraxique. Pour en faire écho, nous avons décidé de lui consacrer un article plus détaillé. Si les joueuses et les joueurs neurodivergents trouvent leur place à la table de jeu (de rôle), qu’en est-il du handicap, en général ?

Avec cet article aujourd’hui sur Gus&Co, nous continuons d’explorer des territoires peu connus en jeu de rôle. Après :

👗 L’importance des vêtements

🖋 Le rôle du tatouage

✂️ Les poils et les cheveux

👃 Les odeurs et les parfums

🐯 Les animaux en jeu de rôle

Le voyage dans le temps

Nous allons nous intéresser aujourd’hui à la question du handicap dans le jeu de rôle. Comment intégrer cette question dans le jeu, les personnages, les scénarios, mais également hors-jeu. Et puis enfin, dans mon cercle de joueuses et de joueurs, je connais un joueur de jeu de rôle non-voyant. Je lui ai posé quelques questions pour qu’il partage avec nous son expérience.

Introduction

L’intégration de la question du handicap dans les jeux de rôle est un sujet important et souvent peu abordé. Pourtant, la diversité et la représentation sont des éléments essentiels pour enrichir l’expérience de jeu et permettre à chacune et à chacun de s’identifier aux personnages et aux histoires. L’objectif de cet article est de donner des pistes et des conseils pour aborder le handicap de manière respectueuse et enrichissante dans les jeux de rôle.

Mais commençons par le début. C’est quoi, un handicap ?

Handicap : Comprendre et dépasser les barrières

Le handicap : qu’est-ce que c’est ?

Le handicap est un enjeu sociétal majeur, touchant près d’un milliard de personnes dans le monde. Mais qu’entend-on, par handicap ?

Le handicap est une situation qui limite l’activité ou la participation à la vie en société d’une personne en raison d’une altération de ses capacités sensorielles, physiques, mentales, cognitives ou psychiques. Le handicap peut être permanent ou temporaire, visible ou invisible, et il peut toucher n’importe qui à tout âge.

Le handicap n’est pas seulement une question médicale, mais aussi une question sociale. En effet, le handicap dépend aussi de l’environnement dans lequel vit la personne, qui peut lui offrir des facilités ou des obstacles. Par exemple, une personne en fauteuil roulant peut se déplacer facilement si les trottoirs sont adaptés, mais pas si les escaliers sont nombreux. De même, une personne sourde peut communiquer aisément si elle dispose d’un interprète en langue des signes, mais pas si elle est isolée.

Le handicap peut entraîner des conséquences sur la vie quotidienne, la scolarité, l’emploi, les loisirs, les relations sociales, etc. C’est pourquoi il existe des droits et des aides pour les personnes en situation de handicap, afin de leur garantir l’égalité des chances et la citoyenneté. Par exemple, en France, la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées a instauré le droit à la compensation du handicap, qui permet de bénéficier de prestations adaptées à ses besoins.

Le handicap est donc une réalité complexe et diverse, qui concerne environ 12 millions de personnes en France. Chez nous en Suisse, selon les chiffres, le handicap touche plus de 1,5 millions de personnes. Le handicap appelle à une prise de conscience collective et à une solidarité pour construire une société plus inclusive et respectueuse de la différence.

Les différentes formes de handicap

Il existe différents types de handicap, selon la nature et le degré de l’altération des capacités de la personne. On peut distinguer :

  • Le handicap moteur, qui affecte la mobilité ou la coordination des mouvements. Il peut être causé par une lésion cérébrale, une lésion de la moelle épinière, une malformation, une maladie ou un accident.
  • Le handicap sensoriel, qui touche la vue ou l’ouïe. Il peut être dû à une anomalie génétique, une infection, un vieillissement ou un traumatisme¹³. Le handicap sensoriel peut être partiel ou total.
  • Le handicap mental, qui entraîne une limitation du développement intellectuel et des capacités d’apprentissage. Il peut avoir des origines génétiques, prénatales, périnatales ou postnatales.
  • Le handicap cognitif, qui affecte les fonctions mentales comme la mémoire, l’attention, le raisonnement ou le langage. Il peut résulter d’un trouble du développement, d’une maladie neurologique ou d’une lésion cérébrale¹³.
  • Le handicap psychique, qui altère le comportement, les émotions ou les relations sociales. Il peut être lié à une maladie psychiatrique comme la schizophrénie, la bipolarité ou la dépression.

Ces types de handicap ne sont pas exclusifs les uns des autres. Une personne peut présenter plusieurs formes de handicap, on parle alors de pluri-handicap ou de polyhandicap.

Les défis rencontrés par les personnes handicapées

Les personnes handicapées font face à de nombreux obstacles dans leur vie quotidienne, tels que :

  • L’inaccessibilité des lieux publics et privés
  • Les préjugés et la stigmatisation
  • Les difficultés d’emploi et de formation
  • L’isolement social et le manque de soutien

Les solutions pour favoriser l’intégration et l’autonomie

Pour améliorer la qualité de vie et l’inclusion des personnes handicapées, plusieurs actions peuvent être mises en place :

  • Adapter les infrastructures pour garantir l’accessibilité et la mobilité pour tous
  • Sensibiliser la population aux différents types de handicaps
  • Mettre en place des dispositifs d’aide à l’emploi et à la formation adaptés
  • Promouvoir les technologies d’assistance pour faciliter la communication, la mobilité et l’autonomie
  • Renforcer les réseaux de soutien et d’accompagnement, tant pour les personnes handicapées que pour leurs aidants

Le handicap est une réalité complexe et plurielle, qui nécessite une compréhension approfondie et une mobilisation collective pour surmonter les obstacles rencontrés. En œuvrant pour une société plus inclusive et solidaire, nous permettrons à chacun de s’épanouir et de contribuer pleinement au développement de notre monde commun.

Intégrer le handicap dans les jeux de rôle : un enrichissement du jeu

Les jeux de rôle (JdR) offrent un univers riche et varié qui permet aux joueuses et au joueurs d’explorer et d’exprimer différentes facettes de leur personnalité à travers leurs personnages. L’intégration de la question du handicap dans les JdR ouvre de nouvelles perspectives, en favorisant une meilleure compréhension des situations vécues par les personnes handicapées et en rendant le jeu plus inclusif pour toutes et tous.

Dans cet article, nous explorerons les différentes manières d’intégrer le handicap dans les jeux de rôle, ainsi que les avantages que cela peut apporter à l’expérience de jeu.

La sensibilité et le respect autour du handicap

Aborder le handicap dans les jeux de rôle demande une certaine sensibilité et un respect des différences. Il est essentiel d’éviter les stéréotypes et les clichés, qui peuvent être blessants pour les personnes concernées et nuire à la qualité du jeu.

Il est également important de respecter les limites et les sensibilités de chacune et de chacun autour de la table de jeu. Chaque joueuse et joueur doit se sentir à l’aise pour exprimer ses préoccupations ou ses interrogations, afin que le groupe puisse échanger et s’adapter en conséquence.

Encourager les discussions et les échanges sur le sujet du handicap permet de favoriser la compréhension et l’ouverture d’esprit, tout en contribuant à une expérience de jeu plus riche et plus inclusive.

Intégrer le handicap dans la création de personnage

Un premier pas vers une meilleure représentation du handicap dans les JdR consiste à créer des personnages qui présentent des handicaps. Les joueuses et les joueurs peuvent choisir d’incarner un personnage ayant un handicap physique, sensoriel, cognitif ou mental.

Pour ce faire, il est important de bien se documenter sur les différentes formes de handicap et d’éviter les stéréotypes. Les personnages handicapés peuvent être dotés de compétences spécifiques ou de talents qui compensent leurs difficultés, ajoutant ainsi de la profondeur et de la complexité au jeu.

Lorsque l’on souhaite créer un personnage handicapé, il est important de réfléchir à l’impact que cela aura sur le jeu et l’histoire. Le handicap doit être cohérent avec le contexte du jeu et apporter une dimension supplémentaire au personnage, sans pour autant le réduire à sa condition.

Il est également nécessaire d’adapter les compétences et les attributs du personnage en fonction du handicap choisi. Par exemple, un personnage non-voyant aura probablement développé ses autres sens et sera moins dépendant de sa vue pour se repérer dans son environnement. De même, un personnage en fauteuil roulant devra compter sur ses autres atouts pour faire face aux obstacles qui se présenteront à lui.

Enfin, il est important de prendre en compte les aides techniques et les ressources à disposition pour compenser le handicap. Un personnage malentendant pourra par exemple utiliser un système de communication adapté, tandis qu’un personnage amputé pourra disposer d’une prothèse ou d’un membre bionique.

Adapter les scénarios et les environnements de jeu

Pour intégrer le handicap dans les JdR, il est nécessaire d’adapter les scénarios et les environnements de jeu pour tenir compte des besoins spécifiques des personnages handicapés. Par exemple, si un personnage se déplace en fauteuil roulant, les lieux visités devraient être accessibles.

Les maîtresses et maîtres de jeu (MJ) peuvent également proposer des défis ou des obstacles spécifiques aux personnages handicapés, afin de mettre en avant leur créativité et leur résilience.

Le handicap peut être intégré dans les scénarios et les aventures, en proposant des défis et des obstacles spécifiques liés à la condition et situation des personnages. Cela permet de mettre en avant la solidarité et la coopération entre les joueurs, qui devront s’entraider pour surmonter ces épreuves.

Il est également intéressant d’inclure des PNJ (personnages non-joueurs) handicapés dans le monde et le scénario. Ils peuvent apporter une perspective différente et enrichir l’univers du jeu, tout en montrant que le handicap fait partie intégrante de la société.

Les scénarios peuvent également être adaptés pour tenir compte des handicaps des personnages, en proposant des solutions alternatives ou en encourageant les joueurs à trouver des stratégies créatives pour surmonter les obstacles. Cela permet de valoriser les compétences et les atouts de chacun, tout en mettant en avant la diversité et l’entraide.

Sensibiliser au handicap

Les JdR offrent une excellente occasion de sensibiliser les joueuses et les joueurs à la question du handicap et de favoriser l’empathie envers les personnes handicapées. Les MJ peuvent intégrer des PNJ (personnages non-joueurs) handicapés dans leurs scénarios, avec des histoires et des personnalités riches.

Des discussions peuvent être également organisées autour de la table de jeu pour échanger sur les expériences des personnages handicapés et les leçons à en tirer.

Rendre les sessions de jeu accessibles

Pour que les JdR soient véritablement inclusifs, il est crucial de rendre les sessions de jeu accessibles aux personnes handicapées. Cela peut impliquer l’adaptation des supports de jeu (par exemple, fournir des dés tactiles pour les joueurs mal ou non-voyants), ou encore l’aménagement de l’espace de jeu pour faciliter la mobilité. On en parlera plus en détail plus bas.

Ressources et conseils pour intégrer le handicap dans les JdR

Pour intégrer efficacement le handicap dans les JdR, il est essentiel de disposer de ressources et de conseils adaptés. Voici quelques sources d’information et d’inspiration pour les joueuses, les joueurs et les MJ :

  • Lire des témoignages et des ouvrages de personnes handicapées pour mieux comprendre leurs expériences et leurs défis.
  • Consulter des blogs et des forums spécialisés dans le JdR (comme le nôtre ?) et le handicap, où les membres partagent leurs conseils et leurs expériences.
  • Utiliser des guides et des extensions de règles spécifiques au handicap pour enrichir et adapter les systèmes de jeu existants.
  • Participer à des ateliers, des conférences ou des formations sur le handicap et les JdR pour approfondir ses connaissances et partager ses expériences avec d’autres passionnés.

Les bénéfices de l’intégration du handicap dans les JdR

L’intégration du handicap dans les JdR présente de nombreux avantages pour les joueuses, les joueurs, les MJ et la communauté du JdR dans son ensemble. Parmi ces bénéfices, on peut citer :

  • La diversification des personnages, des scénarios et des interactions, qui rend le jeu plus riche et intéressant pour tous.
  • La sensibilisation des joueurs aux enjeux liés au handicap, qui peut favoriser l’empathie et la solidarité envers les personnes handicapées.
  • L’inclusion des joueurs handicapés, qui permet de partager des expériences de jeu enrichissantes et de créer des liens entre les participants.
  • Le développement de compétences transférables, telles que la résolution de problèmes, la communication et l’adaptabilité, qui peuvent être utiles dans la vie quotidienne.

Créer un système de règles inclusif pour les jeux de rôle : une approche respectueuse du handicap

Les jeux de rôle (JdR) sont un moyen fantastique d’explorer divers mondes et personnages tout en renforçant l’empathie et l’inclusion. Pour permettre une représentation précise et respectueuse des différents types de handicaps, il est crucial de développer un système de règles adapté. Voici quelques conseils pour concevoir un tel système, en veillant à préserver l’équilibre du jeu.

Recherche approfondie et consultation

La première étape pour créer un système de règles inclusif consiste à mener une recherche approfondie sur les différents types de handicaps et à consulter des personnes handicapées pour mieux comprendre leurs expériences. Cela permettra d’éviter les stéréotypes et les idées reçues, et de proposer des représentations authentiques et respectueuses des personnages handicapés.

Adaptation des compétences et des caractéristiques

Dans un système de règles inclusif, les compétences et les caractéristiques des personnages doivent être adaptées pour tenir compte des spécificités des différents handicaps. Par exemple, un personnage non-voyant pourrait avoir une perception auditive accrue pour compenser la perte de vision. Il est important de veiller à ce que ces adaptations n’entraînent pas de déséquilibres dans le jeu et que les personnages handicapés aient des opportunités égales de réussite.

Création de règles spécifiques au handicap

Pour intégrer le handicap de manière réaliste et respectueuse, il peut être utile de développer des règles spécifiques pour chaque type de handicap. Ces règles devraient aborder les défis et les obstacles que les personnages handicapés peuvent rencontrer, ainsi que les moyens qu’ils peuvent utiliser pour les surmonter. Par exemple, un personnage en fauteuil roulant pourrait avoir des règles spécifiques concernant la mobilité et l’accessibilité des lieux.

Équilibre entre réalisme et accessibilité

Un système de règles inclusif doit trouver le bon équilibre entre le réalisme et l’accessibilité. Bien qu’il soit important de représenter les défis liés au handicap, il ne faut pas que cela entrave le plaisir et la progression des personnages handicapés.

Les maîtres de jeu (MJ) doivent veiller à adapter les scénarios et les environnements pour offrir des opportunités équitables aux personnages handicapés, sans pour autant minimiser les difficultés qu’ils peuvent rencontrer.

Soutien et ressources

Pour faciliter l’adoption d’un système de règles inclusif, il est essentiel de fournir aux joueurs et aux MJ des ressources et un soutien adaptés. Cela peut inclure des guides, des exemples de personnages et des scénarios, ainsi que des conseils pour aborder les questions liées au handicap de manière respectueuse et empathique.

Adapter les supports de jeu et les espaces de jeu pour les personnes handicapées : conseils pratiques pour une expérience inclusive

Les jeux de rôle (JdR) sont une activité ludique et créative qui peut être appréciée par un large éventail de participantes et de participants. Afin d’assurer une expérience de jeu inclusive pour les joueuses et joueurs handicapés, il est essentiel d’adapter les supports de jeu et les espaces de jeu en fonction de leurs besoins spécifiques.

Dans cet article, nous proposons des conseils pratiques pour rendre les JdR accessibles à tous, quel que soit le type de handicap.

Accessibilité des lieux de jeu

Assurez-vous que le lieu de jeu est accessible aux joueuses et aux joueurs handicapés. Cela inclut des rampes pour les fauteuils roulants, des toilettes adaptées et un éclairage suffisant pour les joueuses et joueurs malvoyants. Veillez également à ce que les meubles et les objets ne créent pas d’obstacles pour les personnes rencontrant des difficultés de mobilité.

Adaptation des supports de jeu

  • Pour les joueuses et les joueurs mal ou non-voyants : Utilisez des dés tactiles avec des chiffres en relief ou des applications de dés audio. Proposez des fiches de personnages en grands caractères ou en braille, et utilisez des aides visuelles contrastées pour faciliter la lecture des documents de jeu.
  • Pour les personnes sourdes ou malentendantes : Mettez en place un système d’interprétation en langue des signes ou utilisez des applications de transcription en temps réel pour faciliter la communication entre les joueuses, les joueurs et le maître de jeu (MJ). Veillez à ce que les informations importantes soient également disponibles par écrit.
  • Pour les personnes rencontrant des difficultés motrices : Utilisez des supports adaptés pour faciliter la manipulation des dés, des cartes et des pions. Les plateaux inclinés ou les porte-cartes peuvent être utiles pour les joueurs ayant des limitations dans l’utilisation de leurs mains.

Communication et collaboration

Encouragez une communication ouverte entre toutes personnes participantes au jeu de rôle, afin de prendre en compte les besoins spécifiques de chacune et de chacun et de trouver des solutions adaptées. La collaboration est essentielle pour créer une atmosphère inclusive et respectueuse à la table de jeu.

Adaptation des règles et des scénarios

Le MJ doit être prêt à adapter les règles et les scénarios pour tenir compte des besoins des joueuses et joueurs handicapés. Par exemple, si une personne rencontre des difficultés de concentration, le MJ peut simplifier les règles ou raccourcir la durée des sessions de jeu.

Formation et sensibilisation

Il est important pour les MJ, les joueuses et les joueurs de se former et de se sensibiliser aux enjeux liés au handicap. La compréhension des différents types de handicaps et de leurs besoins spécifiques permettra de mieux adapter les supports et les espaces de jeu.

Conclusion

Adapter les supports de jeu et les espaces de jeu aux joueuses et joueurs handicapés est un élément clé pour créer une expérience de jeu de rôle inclusive et enrichissante pour toutes et tous. En tenant compte des besoins spécifiques de chaque type de handicap et en collaborant avec tout le monde, PJ et MJ, pour trouver des solutions adaptées, on peut ainsi s’assurer que les jeux de rôle sont accessibles et agréables pour toutes et tous.

Interview : L’expérience d’un joueur de jeu de rôle non voyant

Comme dit au tout début de l’article, je connais Max, un joueur de jeu de rôle non-voyant. Je lui ai posé quelques questions pour qu’il partage avec nous son expérience. Il a bien voulu répondre à nos questions, et nous le remercions sincèrement !

Andariel : Bonjour et bienvenue Max ! Merci d’être avec nous.

Max : Merci de m’avoir invité sur Gus&Co. J’adore tes articles, Andariel. Je suis ravi de partager mon expérience avec toi et votre communauté de lectrices et de lecteurs.

Andariel : Pour commencer, pourrais-tu nous parler un peu de ton parcours dans les jeux de rôle et comment tu as commencé à jouer ?

Max : Bien sûr. J’ai découvert les jeux de rôle il y a environ cinq ans, grâce à un ami qui m’a invité à participer à une partie. J’étais un peu hésitant au début, étant donné que je ne savais pas trop comment mon handicap pourrait affecter mon expérience de jeu. Mais mon ami m’a assuré que le groupe était très inclusif, et j’ai décidé de tenter le coup. Depuis lors, je suis devenu un joueur assidu et j’adore vraiment l’expérience.

Andariel : Mais cool ! Quels sont les principaux défis que tu as rencontrés en tant que joueur non-voyant, et comment les as-tu surmontés ?

Max : L’un des défis majeurs pour moi, en tant que joueur non-voyant, était la gestion des supports de jeu, comme les dés, les fiches de personnages et les cartes. Nous avons trouvé plusieurs solutions pour les adapter à mes besoins. Par exemple, j’utilise des dés tactiles avec des chiffres en relief, et mes fiches de personnages sont en braille. Pour les cartes, mes amis me décrivent les lieux et les situations, et j’utilise mon imagination pour visualiser l’environnement.

Andariel : Cela semble très bien fonctionner. Qu’en est-il de la communication avec les autres à la table pendant les parties ?

Max : La communication est essentielle pour que je puisse suivre l’histoire et participer pleinement. Le MJ et les autres joueurs sont très attentifs à décrire en détail les scènes, les personnages et les actions pour que je puisse bien comprendre ce qui se passe. Nous avons également développé une sorte de langage commun pour certaines situations, ce qui facilite les choses.

Andariel : Quels conseils donnerais-tu aux autres joueurs non-voyants qui souhaiteraient se lancer dans les jeux de rôle ?

Max : Je dirais que le plus important est de trouver un groupe de joueurs ouverts et inclusifs, qui sont prêts à s’adapter et à travailler avec vous pour rendre l’expérience agréable pour tout le monde. D’après mon expérience, je dirais surtout qu’il ne faut pas hésiter à exprimer vos besoins et à chercher des solutions pour les surmonter. Les jeux de rôle sont une activité vraiment fun et efficace pour stimuler l’imagination et créer des liens avec les autres, et je pense vraiment que tout le monde devrait pouvoir en profiter, quelles que soient ses capacités.

Andariel : Merci, Max, d’avoir partagé ton expérience et tes conseils avec nous. Perso, je trouve que tu es une véritable source d’inspiration pour toutes les joueuses et joueurs de jeux de rôle, et j’espère vraiment que ton témoignage encouragera d’autres personnes handicapées à se lancer dans cette aventure, dans ces aventures passionnantes. Avant de terminer, pourrais-tu nous parler d’un moment particulièrement mémorable ou amusant que tu as vécu lors d’une partie de jeu de rôle ?

Max : À fond ! L’un de mes moments préférés a été lorsque mon personnage, un guerrier non-voyant, a réussi à déjouer un piège en utilisant ses autres sens de manière créative. Le MJ avait préparé un piège à déclenchement sonore dans un couloir, et il ne s’attendait pas à ce que mon personnage puisse le détecter. Grâce à la perception auditive accrue de mon personnage, j’ai pu entendre le mécanisme du piège et le désamorcer avant qu’il ne se déclenche. Ce moment a été très fun et gratifiant pour moi, car il a montré comment mon handicap pouvait être transformé en un atout dans le jeu. Franchement, je pense que les autres à la table étaient assez… bluffés. Et il faut dire que depuis la série Marvel Daredevil, les non-voyants sont regardés (jeu de mot involontaire) différemment !

Un autre moment mémorable a été lors d’une quête où notre groupe devait résoudre une série d’énigmes pour déverrouiller un passage secret. Je m’en souviens bien, les énigmes reposaient sur des indices sonores et olfactifs que le MJ avait incorporés dans le scénario. D’ailleurs, Andariel, ce n’est pas toi qui as parlé des odeurs en jeu de rôle, justement ? Bref. Mon personnage a pu utiliser ses sens développés pour résoudre les énigmes et aider notre groupe à avancer. Là aussi, c’était une expérience très gratifiante et fun, qui a montré que les joueurs handicapés peuvent apporter une contribution précieuse à l’équipe et vivre des moments passionnants lors des parties.

Andariel : Ton anecdote de piège est dingue ! Elle montre à quel point les jeux de rôle peuvent être adaptés pour permettre à tout le monde de s’amuser et de vivre des expériences mémorables. Max, je te remercie encore une fois de nous avoir accordé cette interview et d’avoir partagé ton expérience avec nous.

Max : Merci Andariel de m’avoir donné l’opportunité de partager mon histoire. Franchement, j’espère que cela pourra inspirer d’autres personnes handicapées à essayer les jeux de rôle et à vivre leurs propres aventures. Pour être honnête avec toi, les personnes handicapées rencontrent souvent une certaine résistance, au départ, à se mêler aux personnes non-handicapées, par crainte d’être stigmatisées, exclues ou pire, prises en pitié. Mais au fond, rejoindre un groupe de joueuses et de joueurs pour faire du JdR, c’est une excellente expérience ! Parce que le jeu de rôle est vraiment, vraiment fun ! Pour tout le monde, handicapé ou non ! Alors oui, il faut penser à quelques adaptations, j’en ai parlé avant, mais avec un peu de débrouille, on peut y arriver, et plus facilement qu’on y aurait pensé.

Andariel : Au nom de toute la rédaction de Gus&Co, merci, Max ! Bonnes parties.

En conclusion, l’histoire de Max est un exemple éloquent de la manière dont les jeux de rôle peuvent être adaptés pour inclure des joueuses et des joueurs de tous horizons et de toutes capacités. En mettant l’accent sur la communication, la collaboration et l’adaptation, les joueuses et les joueurs et les maîtres de jeu peuvent créer des expériences enrichissantes et mémorables pour toutes et tous.


2007. Wahou ! Nous avons de la peine à croire que cela fait depuis 2007 que nous sommes derrière l’écran à écrire sur ce blog que nous aimons tant ! Cela n’aurait pas été possible sans votre fidélité.

Pour vous offrir une expérience de lecture plus agréable, nous vous proposons un site sans aucune publicité. Comme nous entretenons des relations d’affiliation avec Philibert et Play-in, nous touchons une petite commission lorsque vous achetez un jeu depuis notre site. Ce qui nous permet d’acheter des jeux que nous pouvons ensuite vous présenter.

Aujourd’hui, nous vous demandons votre soutien pour nous aider à continuer à produire du contenu que vous appréciez. Chaque contribution, petite ou grande, nous permet de continuer à faire ce que nous aimons et de vous offrir la meilleure expérience possible. Vous pouvez nous aider à soutenir notre blog directement en faisant un don avec Tipee.

Nous vous remercions du fond du cœur pour votre soutien et avons hâte de partager encore de nombreuses années avec vous.

Soutenez Gus&Co sur Tipeee

Article écrit par Andariel, chroniqueuse et rôliste (JDR, GN) queer qui se consacre au jeux de rôle, aux jeux narratifs et aux sujets LGBTQ+. Elle s’implique pour valoriser la présence des personnes marginalisées dans l’industrie du jeu.


Et vous, est-ce que vous avez déjà intégré la question du handicap en jeu de rôle, en jeu ou hors-jeu ? Racontez-nous ça.

Votre réaction sur l'article ?
+1
3
+1
3
+1
0
+1
0
+1
0
+1
4

2 Comments

  • Chab

    Sujet effectivement très peu mis en avant dans les JDR.
    Exemple d’utilisation personnelle à Imperator, JDR dans la Rome antique : il est de notoriété publique que l’empereur romain Claude, qui succéda à Caligula, était boiteux. Il avait de grandes difficultés à s’exprimer à cause de son bégaiement et paraissait plutôt idiot…il fut toutefois un bon Empereur, juste et bon stratège, qui conquis la Bretagne alors que Jules César s’était fait botté les fesses 90 ans plus tôt…
    Je vais faire jouer avant son accession au trône, alors qu’il’est régulièrement moqué par ses pairs pour ses différents handicaps, avec un personnage prétorien (garde du corps) qui est lui même borgne suite à un traumatisme.
    On verra comment les choses vont se passer…
    Il y’a beaucoup de possibilités pour inclure ces problématiques lors de parties, au final. Cela peut effectivement amener une vision différente des choses pour les personnages mais aussi pour les joueureures.

À vous de jouer ! Participez à la discussion

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

En savoir plus sur Gus & Co

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading