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Flashback: Zombie Kidz. Enquête, zombies et boule de gomme

Dans Flashback, menez l’enquête dans l’univers de Zombie Kidz. Votre mission: déjouer les plans diaboliques des zombies !


Flashback: Zombie Kidz

C’est aujourd’hui que sort Flashback: Zombie Kidz dans les boutiques.

Flashback: Zombie Kidz se déroule dans l’univers zombies de deux autres jeux de société, Zombie Kidz Evolution et Zombie Teenz Evolution, deux autres jeux sortis chez le même éditeur québécois Scorpion Masqué, écurie Hachette. Même univers coloré et cocasse. Même direction artistique. Autre auteurs, autre mécaniques de jeu.

Flashback: Zombie Kidz est un jeu d’enquête narratif coopératif uniquement (à peu près) composé de cartes numérotées. Ça ne vous rappelle rien ? Oui, Unlock!, un peu. Avec toutefois 600 000 (à peu près) différences.

Flashback: Zombie Kidz est composé de trois scénarios, trois aventures, trois enquêtes qui se suivent en mode campagne. On ne peut pas les jouer dans le désordre. Et chacune augmente en difficulté. Mais vraiment ! Si la première est… faisable, la 2e, puis la 3e proposent un réel défi !

Chaque aventure commence par un petit pitch, très court, avec une ou deux questions qui indiquent alors la mission et l’objectif. En toute fin de partie, on va devoir être capable de répondre à ces questions de départ. Au fil de la partie, de l’affaire, d’autres vont venir s’y rajouter.

En faire toute une scène

Tout se joue donc avec un deck unique de cartes, par couleur, par scénario. On retourne la première, on observe la scène, qui affiche d’autres numéros de cartes à retrouver.

Flashback: Zombie Kidz ne place pas un scénario linéaire, successif. Flashback: Zombie Kidz ne place qu’une seule et unique chose : une scène. Vue par plusieurs personnages, selon plusieurs points de vue, de plusieurs angles et environnements.

Tout l’enjeu du jeu consiste donc à analyser chaque carte, chaque point de vue, chaque angle. Pour relier le tout, acquérir une vision d’ensemble, tirer des parallèles, examiner les indices et débroussailler la scène.

Tout ceci pour obtenir une compréhension, fine, générale, sur la situation. Et enfin, être capables de fournir les réponses aux multiples questions posées par le jeu.

Sur une carte, on aperçoit peut-être une ombre, un personnage ou un objet. À nous d’en retrouver l’origine, l’importance.

Flashback: Zombie Kidz est extrêmement malin et subtil !

Minute, papillon zombie

Un seul deck par scénario ? Pas vraiment. En réalité, chaque scénario en propose 3+1. Un deck principal, un deck avec des cartes spéciales supplémentaires en lien avec la scène, que l’on obtient avec le « +1 », ainsi qu’un mini-deck avec des questions qui se rajoutent au fil de la partie.

Le +1 constitue tout le sel du jeu. Lors de son enquête, on va découvrir des objets. Et ces objets sont fournis pour de vrai avec le jeu. Non, je ne divulgâcherai rien ! On va pouvoir s’en saisir, les utiliser et ainsi débloquer le deuxième deck cité ci-dessus.

Des zombies, des zenfants

Flashback: Zombie Kidz est destiné aux enfants dès 7 ans. Mais pas seulement. L’univers un peu « enfantin » de Zombies Kid / Teenz peut peut-être parler plus aux jeunes publics. Mais mêmes des adultes pourront en retirer un grand plaisir ludique. Les mécaniques du jeu ne sont pas du tout simplistes. Et les scénarios ne le sont vraiment, mais alors vraiment pas du tout non plus !

Nous y avons joué avec nos enfants de 9+7, nous y avons également joué uniquement avec des adultes. Et les adultes ont parfois rencontré plus de difficultés que les enfants.

Selon moi, Flashback: Zombie Kidz est un excellent jeu familial. Un bon jeu familial doit être en même temps accessible, captivant, rapide à mettre en place et au matériel beau et engageant. Mais même un groupe d’adultes, sans enfants, y trouvera son compte !

Appli, pas appli ?

Pas appli.

Comme Unlock Kidz, Flashback: Zombie Kidz a décidé de proposer un jeu narratif, d’enquête sans appli, sans écran. Et c’est tout à fait possible. Et c’est d’ailleurs préférable pour les enfants.

Tout repose sur des cartes, numérotés, et sur un mini-cahier qui contient les réponses aux questions. Et c’est tout. Et ça fonctionne très, très bien.

À combien jouer à Flashback: Zombie Kidz ?

C’est toute la question. Dans Flashback: Zombie Kidz, on va vite se retrouver submergés par les cartes qui vont finir par tapisser la table de la cuisine ou du salon. On en retourne une, puis une autre, puis une autre, puis une autre, etc. Pour obtenir enfin un tableau vibrant, vivant. Mais encombré.

Avec 20-30 cartes visibles sur la table, pour réussir à se dépatouiller, il va falloir tenter de gérer toute cette cacophonie de couleurs et de situations.

Le jeu propose d’y jouer de 1 à 4. Même si, en principe, on pourrait y jouer à 217 autour de la table, 1-3 est plus agréable pour :

  • Avoir accès à toutes les cartes
  • Gérer les discussions pour tenter de répondre aux questions

À noter qu’en solo ou à deux, le jeu passe crème (expression de 2000 et qui revient à la mode en 2022).

Flashback: Zombie Kidz, un jeu Kleenex ?

Alors oui. Flashback: Zombie Kidz ne propose que trois scénarios, et puis c’est tout. On peut ensuite l’offrir, voire le revendre, puisqu’on ne triture ni ne dénature le jeu.

Que trois scénarios, vraiment ?

Oui.

À peu près.

En vrai, il y a toute une partie dissimulée, scellée dans les règles de jeu. Une fois les trois scénarios finis, et pas avant, on va pouvoir débloquer ce contenu mystère. Qui prolonge, et de beaucoup, la « durée de vie », la durée de jeu du jeu, donc.

Quelques conseils pour jouer à Flashback: Zombie Kidz

Pour vous aider à vous dépatouiller dans Flashback: Zombie Kidz et parvenir à répondre au mieux aux questions et ainsi résoudre l’affaire, voici quelques menus conseils :

Ne vous jetez pas sur les prochaines

Chaque carte en indique d’autres à retrouver, à retourner. Si vous vous la jouez en mode flash(back), le plus vite possible, vous risquez bien vite d’être noyés sous les cartes, sous les informations.

Prenez. Votre. Temps. Retournez-en une, puis une autre plus tard, puis… Plus vous jouerez vite, et plus vous risquez de saborder votre enquête. Il faut savoir prendre son temps. Comme dans la vraie vie, somme toute.

Une belle leçon de patience pour les enfants. Surtout si vous avez les mêmes que les miens, qui ont tendance à tout vouloir faire vite, vite.

Observation, mère des vertus

En vrai on dit « patience, mère des vertus ». Mais ici, dans Flashback: Zombie Kidz, l’observation est l’élément-clé pour espérer s’en sortir. Encore une fois, prenez votre temps pour inspecter chaque carte. Vous y trouverez de nombreux indices, souvent cachés.

Margaret Tchatche

Comme dans la très grande majorité des jeux de société coopératifs, et dans la vraie vie aussi, la communication constitue l’un des facteurs essentiels pour réussir. À moins d’y jouer en solo, et c’est tout à fait possible, pensez à bien échanger sur ce que vous voyez, sur ce que vous en déduisez.

Et ne faites pas que parler. Écoutez, surtout, aussi. Les autres à la table auront certainement des avis pertinents. Ou tout à fait foireux. Mais ça vaut la peine de les prendre en compte pour mieux en discuter.

Table des opérations

Le matériel par scénario est tout riquiqui. Trois decks de cartes, et puis c’est tout. Ça ne devrait pas prendre trop de place.

Détrompez-vous ! Après quelques minutes à peine de jeu, comme déjà précédemment indiqué, on se retrouve vite submergés par un flot de cartes, d’indices, d’éléments. Prévoyez donc un espace suffisamment vaste pour pouvoir accueillir tout ce torrent de cartes. Une large table, un carrelage ou un parquet devrait faire l’affaire. C’est le cas de le dire.

Oubliez d’y jouer en voyage. Car plus vous disposez d’un vaste espace et plus vous pourrez laisser les cartes les unes à côté des autres, et ainsi avoir une meilleure vue d’ensemble. Pour ne rien rater.

Interview

Nous avons voulu en savoir plus sur la genèse et le développement de Flashback: Zombie Kidz. Nous avons alors interviewé le duo d’auteurs, Baptiste Derrez et Marc-Antoine Doyon.

Bonjour Baptiste et Marc-Antoine. Flashback : Zombie Kidz est votre tout premier jeu en tant qu’auteurs. Parlez-nous un peu de vous, de votre parcours.

Baptiste Derrez : Je n’aime pas spécialement parler de moi mais je peux dire que ça fait 11 ans que je travaille au Passe-Temps, une boutique de jeux de société à Toulouse, comme vendeur et chargé de production pour la chaîne YouTube du même nom. Avant j’étais animateur en centre de loisirs. Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours baigné dans le monde du jeu, les énigmes et les jeux immersifs et narratifs.  

Marc-Antoine Doyon : J’ai commencé à m’intéresser au milieu du jeu de société en 2015. Avant j’étais un triste réalisateur qui cherchait un sens à sa vie, aujourd’hui…je n’ai pas changé, mais je joue à des jeux ! Sans blague, j’ai tout de suite vu que l’univers riche, coloré et foisonnant du jeu était une opportunité d’expression alors je me suis joint à l’équipe de Es-tu Game?, une chaîne YouTube québécoise spécialisée et très impliquée dans l’univers ludique. Puis je me suis joint à l’équipe du jury de l’As d’Or où j’ai eu la chance de délibérer deux années consécutives. Depuis le début de mon parcours, je crée des protos alors c’est une suite logique et très excitante que de passer dans la cour des grands avec un premier jeu édité.

Flashback: Zombie Kidz est un croisement détonant, et passionnant, entre Unlock Kidz et Sherlock Holmes Détective Conseil. Mais pas seulement. Quelles ont été vos inspirations ?

Baptiste Derrez : J’ai été fortement inspiré par deux œuvres que j’ai particulièrement appréciées. La bande dessinée 3 secondes de Marc Antoine Mathieu, une BD sans texte qui explore une scène quasi figée dans le temps via un zoom continue à travers des reflets. L’autre inspiration c’est Return of the Obra Dinn, un jeu vidéo d’enquête où l’on doit découvrir ce qu’il s’est passé à travers des scènes figées associées à une ambiance sonore. Une de mes plus belles découvertes.


Marc-Antoine Doyon : Pour l’écriture des scénarios, j’ai replongé dans Gravity Falls, qui est un modèle d’humour intelligent, d’horreur jeunesse et de mystères mystérieux (il me manquait un qualificatif). Il y a aussi Thom, un bédéiste québécois qui se spécialise dans la narration sans texte qui a été une belle référence pour beaucoup de scénettes du jeu. Et c’est tout bête, mais Zombie Kidz a été une super inspiration car l’univers était déjà visuellement très riche. Flashback est apparue comme une opportunité naturelle de développer les environnements précédemment introduits dans Zombie Kidz et Zombie Teenz.

Qu’est-ce qui vous a motivé à décliner Flashback dans le « Zombie Kidz Universe » ?

Baptiste Derrez : On a été confronté à la problématique de la saturation du marché des jeux d’enquêtes et nous voulions axer Flashback vers un public peu représenté dans les jeux d’enquêtes : les enfants. L’univers de Zombie Kidz semblait tout destiné au projet. Son univers coloré et farfelu laisse la possibilité de créer des scénarios humoristique et intéressant pour les enfants.

Marc-Antoine Doyon : Comme je le disais, il y a quelque chose d’évident entre l’exploration éclatée que permet la mécanique de Flashback et la proposition de Zombie Kidz et Zombie Teenz. Zombie Kidz introduisait un système de jeu évolutif avec des enveloppes. Zombie Teenz proposait une bande dessinée à compléter à mesure de l’aventure. Le pas entre la proposition du jeu de plateau et une aventure complète pleine de rebondissements était donc vraiment facile à imaginer.

Dans Flashback: Zombie Kidz, vous jouez beaucoup avec le POV, les questions de perspectives, de points de vue et d’autres mécaniques insolites, dont l’utilisation d’objets. Comment s’est déroulé le processus de création ?

Baptiste Derrez : J’aime beaucoup l’idée de découvrir une scène sous plusieurs angles, de changer de point de vue, de voir la scène sous un autre angle. Comme dans la vie, si on regarde une situation avec un œil nouveau, on peut se faire une idée différente de celle qu’on avait au départ. J’avais envie de reproduire ça dans Flashback. On a cherché à susciter le plaisir de la découverte en tentant des  » effets Waouh » grâce aux points de vue et aux différents bidules.

Marc-Antoine Doyon : La première chose que j’ai faite de mon côté est une liste exhaustive de points de vue que je voulais voir dans le jeu (à travers des jumelles, une boule disco, etc.). Ensuite on a développé avec Baptiste les histoires qu’on voulait raconter, les lieux à explorer, les relations à déduire. On partait chacun de notre côté en écriture, puis en playtests, pour finalement réécrire jusqu’à ce qu’on arrive à quelque chose d’aussi intriguant que surprenant ! On a su très tôt que la rejouabilité était un enjeu alors on a décidé de développer un système de bidules à découvrir au cours de l’enquête, qui permettrait de cacher des éléments et prolonger l’expérience de jeu. C’était extrêmement amusant !

Et comment avez-vous travaillé avec les trois illustrateurs, Laure de Chateaubourg, Jennifer Mati et Michel Verdu ?

Baptiste Derrez : C’est principalement Marc-Antoine et le Scorpion Masqué qui ont travaillé avec Laure, Jennifer et Michel. Mais je peux dire que le résultat est vraiment trop beau !

Marc-Antoine Doyon : Flashback est un jeu d’enquête visuel et il dépend énormément des illustrations. Parce que nous travaillions à plusieurs mains sur les scénarios, il était primordial d’avoir en permanence une vue d’ensemble sur le projet, et de tenir toute l’équipe d’illustrateurs au courant de chacune des modifications. Afin d’optimiser cette cohésion, il était important de créer d’abord un storyboard, suivi de scénettes 3D pour chaque environnement du jeu que j’ai ensuite illustrés (avec mes grands talents de bonhommes allumettes) afin de playtester chaque carte avant de démarrer le travail d’illustration, tant pour les environnements que pour les personnages. Toutes ces étapes étaient très importantes car un changement d’objet ou de personnage en cours de route aurait un impact sur toutes les autres cartes desquelles il dépend.

Nous avions donc plusieurs meetings hebdomadaires pendant 6 mois avec les illustratrices Jenny et Laure qui ont relevé le défi titanesque d’illustrer les décors et accessoires. Le jeu n’existerait pas sans leur curiosité et leur générosité. Michel, qui a fait les personnages, est aussi extraordinaire et a su donner vie à ces Kidz, au travers de leurs positions dans les images et leurs expressions.

Depuis une petite dizaine d’années, de plus en plus de jeux « Kleenex », à usage unique, sortent sur le marché du jeu de société. Quel regard portez-vous sur cette tendance, dont votre jeu appartient également, avec trois scénarios ainsi qu’un contenu mystère supplémentaire ?

Baptiste Derrez : Un jeu en moyenne n’est joué que quelques parties. Un Sherlock aura plus de durée de vie que la plupart des jeux « classiques ». Les jeux à scénarios permettent une expérience unique, une expérience de jeu différente et permettent de créer des souvenirs qui resteront longtemps. C’est clairement le genre de jeux que je préfère. Ce ne sont pas des jeux jetables, on peut tout à fait le prêter ou le donner, partager l’expérience, faire vivre le jeu, lui donner une autre vie.

Marc-Antoine Doyon
 : C’est la première fois que j’entends le terme ! Je me dis que comme pour l’industrie des mouchoirs, il peut y avoir des mouchoirs de poche qu’on chérit jusqu’à la fin de nos jours… Je trouve ça plutôt rigolo car on ne se pose pas la question pour les films, les séries ou les jeux vidéo. Encore moins pour les livres et les bande-dessinées. Je suis peut-être romantique mais j’ai mes Détective Conseils que je suis très heureux d’avoir dans ma ludothèque… j’ai même refait les Unlock récemment! Alors laissons le temps passer et peut-être que la « rejouabilité » viendra naturellement. Ou peut-être qu’on est dans un chaos de consommation qui va mener l’humanité à sa perte.

Merci à vous deux pour vos réponses !

Flashback: Zombie Kidz, verdict

En famille, entre adultes, nous avons pris beaucoup, beaucoup de plaisir à jouer à Flashback: Zombie Kidz. Son univers, ses illustrations, ses scénarios, son humour, et surtout ses effets « wahou » en font un titre indispensable pour cette fin d’année. Une excellente idée de cadeau à placer sous le sapin.

👉 Vous aimez les beaux jeux ? Foncez.

👉 Vous aimez les jeux d’enquête ? Foncez.

👉 Vous aimez être surpris ? Foncez.

👉 Vous avez des enfants et vous cherchez à partager avec eux un moment de jeu, intelligent ? Foncez.

Un titre intrépide, percutant et surprenant. Un gros coup de cœur !

Grandiose !

Note : 5 sur 5.

  • Création : Baptiste Derrez, Marc-Antoine Doyon
  • Illustrations : Michel Verdu, Jennifer Mati, Laure de Chateaubourg
  • Édition : Scorpion Masqué
  • Nombre de joueurs et joueuses : 1 à 4 (tourne mieux à 1-2)
  • Âge conseillé : Dès 7 ans (bonne estimation)
  • Durée : 20-30 minutes par scénario
  • Thème : Zombie
  • Mécaniques principales : Coopératif, narratif, enquête. Pour en savoir plus sur les différentes mécaniques de jeux, c’est ici.

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Article écrit par Gus. Rédacteur-en-chef de Gus&Co. Travaille dans le monde du jeu depuis 1989 comme auteur et journaliste.

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