
Bunny Kingdom. Lapins malins
Oyé Oyé, le Roi Lapinot vous appelle en renfort. Seigneurs Lapins, partez explorer le Nouveau Monde. Dans Bunny Kingdom, l’aventure vous attend.
Bunny Kingdom, avertissement
Il y a cinq ans, nous vous parlions déjà de Bunny Kingdom chez Iello. Ce jeu avec des… lapins multicolores. Aujourd’hui, cinq ans plus tard, nous avons voulu savoir si le jeu tenait ses promesses. S’il était toujours aussi bon.
En plein post-Essen, avec un déluge de nouveautés qui débarquent en boutique, c’est une démarche qui nous semble pertinente. Est-ce que les « vieux » (on parle de cinq ans ici. Pas cinquante !) jeux parviennent toujours à captiver ?
Vers le Nouveau Monde et au-delà !
Bunny Kingdom est un jeu du très connu Richard Garfield, auteur du mythique jeu de cartes fantastique Magic: The Gathering. On se trouve à nouveau dans un monde de cartes. Mais pas seulement. Ici, il n’est pas question d’affrontements directs. On construit et développe sa stratégie de son côté. Au passage, le risque existe de se marcher sur les pattes, peut-être de déterrer la hache carotte de guerre, sans toutefois déclencher de bastons lapinicides !
Le but du jeu consiste à découvrir de nouveaux territoires. Les coloniser, exploiter leurs ressources naturelles ou y installer des cités afin de gagner des… carottes d’or. Oui oui, vous avez bien lu. En posséder le plus marque la victoire.
Le mise en place consiste à ouvrir le plateau de jeu et y positionner les cités de base à une tour. On distribue ensuite les cartes. La partie peut commencer.
Chaque personne décide alors de choisir deux des cartes de sa main et les poser faces cachées devant soi avant de poser le reste de sa main vers son adversaire à sa gauche.
Les deux cartes conservées sont ensuite jouées. Les cartes de positionnement permettent de poser un lapin sur le plateau sur la case correspondante afin de la coloniser.
Les autres cartes, Ressources (ordinaires ou luxueuses), Cités avec 1, 2 ou 3 tours, Campements ou Relais Aériens se posent face visible dans sa zone de jeu.
Les cartes Parchemins se posent à côté, face cachée, sous un lapin. Elles sont consultables à loisir et ne serviront que lors du décompte final.
Carot or not carot, that is the question !
On continue ainsi jusqu’à ce que les deux dernières cartes soient jouées. On peut ensuite construire tout ou partie des Cités, Ressources ou autres cartes posées devant soi. Le décompte du premier tour à lieu. Il prend en compte le nombre de Ressources différentes multiplié par le nombre de tours des Cités positionnées sur ce même territoire.
Après le décompte, on commence le second tour de la même manière. Seule différence, les cartes sont transmises vers la droite après la phase de draft.
À la fin de quatre tours de jeu, le décompte final a lieu.
À ce moment les cartes Parchemins sont retournées et entrent en jeu pour l’attribution de la victoire ! Différentes combos sont possibles entre Trésors, Objectifs secrets et copies de capacités chez le voisin de droite ou de gauche.
À noter que dans Bunny Kingdom, toutes les cartes ne seront pas jouées. Laissant donc des incertitudes sur certaines zones ou certains objectifs…
Duo de lapins
La variante à 2 de Bunny Kingdom est un peu plus experte.
On dispose d’une main de 10 cartes ainsi qu’une pioche de 10 cartes. À chaque phase de draft, on pioche une carte que l’on ajoute à notre main, puis on en choisit 2. Une que l’on jouera pour nous alors que la seconde se verra défaussée sans que l’adversaire ne puisse la voire.
On peut donc ralentir ou gêner son adversaire lors de son développement. Alors que l’autre fait de même de son côté…
De l’interaction indirecte, mais ajoutant une certaine stratégie dans ses choix. À mon sens, le meilleur mode de jeu, la meilleure configuration, et de loin !
Bunny Kingdom in the Sky, Perdus dans les nuages
Une extension est sortie mettant en place un Nuage et certaines règles supplémentaires.
Le jeu de base est sublime. L’extension vient détruire tout ce subtil équilibre.
Le Nuage apporte nombre de Ressources supplémentaires et, pour avoir essayé sur plusieurs parties, celles et ceux qui vont exploiter le Nuage ont un avantage bien trop grand. Impossible de se contenter de rester sur le terre ferme pour gagner. C’est la course à l’échalote au nuage et à ses bonus. L’intérêt du jeu s’en trouve d’un coup totalement chamboulé, pour ne pas dire… anéanti.
En revanche, si vous voulez complexifier le jeu de base grâce à l’extension, éliminez tout ce qui se rattache au Nuage. Gardez les systèmes de Commerce, District, Carottadelles (oui oui vous avez toujours bien lu) ainsi que toutes les cartes s’y rapportant.
Vous gagnerez en profondeur de jeu. Mais seulement une petite moitié de l’extension vous sera utile.
Bunny Kingdom, verdict
Bunny Kingdom est certainement le meilleur jeu de notre ludothèque avec, sans exagérer, entre 120 et 150 parties au compteur depuis 4-5 ans que nous l’avons.
Le matériel du jeu est magnifique. Les somptueuses illustrations de Paul Mafayon vous donnent envie de plonger dans le jeu, dans l’univers. Un petit bijou !
De plus, il faut relever que Bunny Kingdom est familial. Nos filles ayant attaqué à jouer avec nous à respectivement 9 et 10 ans. À cet âge-là, la stratégie n’est peut-être pas encore très robuste, mais cela n’empêche pas de se faire plaisir en famille.
Également, le jeu est tactique à bien des égards. Gestion de la main, choix de positionnement ou attente pour épargner et viser le décompte final, chasse aux Trésors, Ressources de Luxe, combos spécifiques à tenter, etc. Il y a de quoi faire, et de quoi se faire plaisir.
Les choix sont multiples et chaque partie est différente. Je le classe clairement dans la catégorie Expert. On peut ne pas être d’accord.
Mais surtout, le jeu est particulièrement équilibré.
Vous l’aurez compris, je préfère de loin le mode à deux. Et pourtant, à 3 ou 4 le jeu reste tout aussi plaisant, palpitant.
Je ne peux donc que vous le recommander. Même cinq ans plus tard, même « noyé » sous la masse de jeux qui sortent chaque année, Bunny Kingdom continue à émerveiller, à transporter, à passionner. Est-ce que j’y jouerai encore dans 5 ans ? Très certainement.
Enfin, et franchement, un jeu avec des lapins roses ne peut être qu’excellent.
Grandiose !
- Date de sortie : 2017
- Langue : Française
- Fabriqué en : Chine
- ITHEM : 3. Pour en savoir plus sur l’ITHEM dans les jeux de société, c’est ici.
- IGUS : 2. Pour en savoir plus sur l’IGUS dans les jeux de société, c’est ici.
- EcoScore : C. Si vous voulez en savoir plus sur l’EcoScore dans les jeux de société, c’est ici
- Création : Richard Garfield
- Illustrations : Paul Mayafon
- Édition : Iello
- Nombre de joueurs et joueuses : 2 à 4 (tourne « bien » à toutes les configurations)
- Âge conseillé : Dès 12 ans (à partir de 10 ans pour de jeunes joueurs « expérimentés »)
- Durée : 45 à 60 minutes (très bonne estimation)
- Thème : Lapins 🐰 (ça, c’est du thème)
- Mécaniques principales : Draft, contrôle de territoires, objectifs secrets, combinaisons. Pour en savoir plus sur les différentes mécaniques de jeux, c’est ici.
Pour vous offrir une expérience de lecture plus agréable, nous vous proposons un site sans aucune publicité. Nous entretenons des relations d’affiliation avec Philibert et Play-in.
Ainsi, lorsque vous achetez un jeu en cliquant sur les liens menant aux boutiques, vous nous soutenez.
Grâce à vous, nous pouvons obtenir une petite part des revenus. Ceci nous permet alors d’acheter d’autres jeux et de continuer à pouvoir vous proposer de nouveaux articles.
Article écrit par Chab. Rôliste devenu platoïste par manque de temps. Pâtissier initié et fan de Robbie Williams. Patriarche de cœur d’un troupeau de gremlins. Aime qu’un jeu lui raconte une histoire.


12 Comments
Nicolas
C’est fou. Je ne savais pas que ce jeu était de Richard Garfield. On voit que la création de Magic n’était pas un hasard et qu’il s’agit d’un auteur de qualité. Pour preuve également King of Tokyo qui reste pour moi une référence dans son genre.
Chab
Bonjour Nicolas. Je ne connais pas King of Tokyo mais j’ai lu plein de bonnes choses dessus, à tester dans l’avenir peut-être. Par contre je dois avouer ne pas avoir été emballé par The Hunger du même Garfield…trop classique et manque de fun selon mes goûts !
AlineRig
Lapin un jour, lapin toujours! Je partage tout à fait cet avis, Bunny K. est un de mes jeux préféré et j’y rejoue toujours avec autant de plaisir. Merci pour cet article qui m’a donné envie de refaire une petite partie !
Chab
Bonjour Aline. Si une petite piqûre de rappel permet de dépoussiérer une petite pépite…je ne peux qu’être aux anges !
Jappy
Il aurait pu figurer dans la liste des plus beaux jeux.
Chab
Tout à fait d’accord Jappy !
Marie P
Super idée de reparler des « vieux » jeux ! Ici on s’est surpris à ressortir Dominion pendant les vacs !
Chab
Bonjour Marie. Je pense qu’on a tous de vieux jeux qui traînent et qu’on ne pense pas forcément à ressortir… J’en ai déjà une petite liste. Peut-être un format à mettre en place dans l’avenir.
Paul Mafayon
Remerciements de la part de l’illustrateur pour les compliments sur les illustrations. C’est pour susciter ces émotions que l’on se motive chaque jours a faire ce drôle de « métier ». Si ce n’est déjà fait, c’est avec plaisir que je vous ferais une dédicace de boite BK.
Chab
Bonjour Paul. Très touché par le commentaire. Quand un jeu nous touche, il est bon d’expliquer pourquoi. La proposition est top mais la logistique risque d’être compliqué, j’y réfléchis…
Romain Monger
C’est un jeu que j’ai vraiment apprécié mais j’apporterais une nuance sur la critique. Je ne l’ai pas acheté justement parce qu’il n’était pas familial. Il a tout pour. Il est mignon, fun… mais dans mon souvenir il demande une compétence en anticipation qui n’est pas à la portée d’un enfant avant une douzaine d’années au moins. Pour être familial, il faut, à mon avis, que les enfants aient une micro chance de gagner. Et dans Kingdown Bunny, il y a des pièges et surtout un calcul de point final qui demande à jouer en se projetant essentiellement sur le décompte de la fin de partie. Et c’est une compétence ardue pour des enfants qui vivent au présent.
Chab
Bonjour Romain. Je ne peux que valider votre remarque. Un enfant, un ado ou un adulte n’aborderont pas le niveau stratégique du jeu de la même manière. C’est peut être la définition du terme « familial » qui peut, en fait, être différent d’un joueur à l’autre.
Pour moi un jeu familial n’est pas un jeu pour enfants. Un jeu familial est un jeu que nos filles nous réclame et avec lequel nous partageons un vrai moment de complicité ludique en famille. Les grands, comme les plus jeunes, profitent totalement du moment de jeu même si la victoire n’est pas forcément au bout. Contrairement aux jeux avec des adultes où la gagne est un moteur, avec les enfants c’est juste la cerise sur le gâteau lorsque cela se produit…et alors là, on en entend parler un moment !
Là où je vous rejoins à 100% c’est sur le sujet de la concentration sur le long terme…
C’est aussi pour cela que Bunny est, selon moi, un jeu familial. La partie à 4 dure en moyenne 1 heure. Le timing est plutôt bon puisque lorsque l’on pousse un peu plus loin le curseur Temps avec nos enfants, on sent que cela devient beaucoup plus compliqué…