Critiques de jeux,  Jeux de plateau

3 jeux de société brouillons qu’on aurait adoré aimer

Découvrez Royal Secrets, Atheneum et Wreck Raiders, 3 jeux de société brouillons qu’on aurait adoré aimer.


Vous est-il déjà arrivé d’acheter un jeu qui vous faisait de l’œil. De l’avoir déballé, de vous être plongé dans les règles. D’avoir eu un gros premier coup de cœur pour le jeu. De vous être dit qu’il avait l’air vraiment, vraiment bien. Puis d’avoir alors lancé votre première partie et là, soudain, patatras ! Pas ou équilibré, confus, brouillon et bruyant, vos premières ardeurs se sont calmées. Et là, vous vous êtes dit que ce jeu, vous auriez adoré l’apprécier !

C’est un peu ce qui vient de nous arriver avec ces 3 nouveaux jeux, Royal Secrets, Atheneum et Wreck Raiders. Sur le papier, matos et règles, ils donnent bien envie. Et une fois joué, on se rend compte qu’il y a un truc qui ne joue pas. Avec Royal Secrets, Athenum et Wreck Raiders, nous aussi on aurait adoré les aimer !


Royal Secrets

Le pitch : « Vous êtes envoyé à la Cour d’une puissance voisine afin d’influencer les décisions de ce Royaume en faveur de votre pays. Alors que vous écoutez et observez les faits et gestes du Roi et de la Reine, vous envoyez vos courtisans aux audiences. Seuls les plus influents d’entre eux parviendront à influencer les décisions des puissants.« 

Royal Secrets est un petit jeu de bluff. On remporte des points, ou on en perd, si on est capable, ou pas, d’atteindre un certain montant sur des cartes Roi, Reine, qui servent d’objectifs du tour. Sachant qu’à son tour, on doit jouer l’une de ses cartes, soit face cachée, soit face ouverte, et l’autre ensuite au contraire. Les autres peuvent donc anticiper sur le montant possible. Avec le petit côté taquin de pouvoir faire perdre des points aux autres en n’atteignant pas la somme nécessaire.

Royal Secrets propose vraiment une petite mécanique maline qui ravira un public de sensation taquine « d’enfoirés ». On ressent, presque, les mêmes sensations que dans Oriflamme : ce que je choisis de révéler, de dissimuler aux autres, pour leur faire croire que, ou on contraire leur cacher mes véritables intentions.

On aurait adorer apprécier le jeu.

Mais.

Royal Secrets est extrêmement chaotique, brouillon. À tout point de vue ! On ne contrôle rien, on ne sait rien, on ne détient que des bribes d’informations, partout, tout le temps, et jamais en nombre suffisant pour établir un semblant de tactique. Placer cette carte-ci, ici ou là, mais pourquoi, et à quoi bon ? Au final, lors de la révélation de toutes les cartes, on se sent vraiment comme dans un chien dans un jeu de quilles, aux prises avec un chaos calamiteux. Autant jouer à pile ou face. On s’amuserait peut-être plus.

Royal Secrets, verdict

Sympathique !

Un petit jeu de bluff, taquin, malin, mais brouillon

Note : 3 sur 5.

Royal Secrets, créé par Vincent Bernet et édité par Funnyfox, pour 3 à 5 (tourne « bien » à toutes les configurations) dès 10 ans (bonne estimation), pour des parties de 20-30′. Prix constaté : 19 euros.

Par temps de COVID :

  • Peut-on y jouer en solo ? Non, impossible !
  • Peut-on y jouer en visio, à distance ? Non, impossible, trop de matériel à gérer, à manipuler.

Atheneum – La Bibliothèque Merveilleuse

Atheneum est un superbe jeu de construction de bibliothèque et… d’étagères. Le but : obtenir des livres de différentes couleurs pour réussir à les placer sur ses étagères d’une certaine manière pour honorer certains objectifs communs. Ce nombre de livres comme ceci, comme cela, ici, ainsi.

Le jeu est magnifique : la couverture de la boîte, alléchante, les petits livres en carton, les meeples « baguettes magiques », tout donne envie. Tout fonctionne avec une mécanique principale de draft : on pose une carte, on prend les livres indiqués sur la carte. Avec une subtilité toutefois, la carte jouée est composée de trois parties : une partie inférieure, celle qui nous concerne, qui nous confère livres ou autres, une partie à gauche, une à droite, qui concernent ses proches voisins et voisines et qui vont également pouvoir bénéficier de la carte. Lors du draft, il faudra donc bien choisir quelle carte jouer pour s’avantager soi-même, et peu les autres. Malin !

Mais une fois joué, le jeu tombe à plat. Il devient difficile de se concentrer sur ce que les autres jouent, on est tiraillé entre jouer une carte qui nous avantage beaucoup, ou peu les autres, rares sont les occasions de réunir ces deux facteurs en même temps. Et surtout, au moment de la révélation, on se retrouve « bombardé » sous les livres : je prends ceci par mes cartes, puis ceci arrive par ma droite, et cela à ma gauche.

Au final, on n’est jamais bloqué, on n’arrive toujours à faire quelque chose. C’est bien, certes, mais ce qui retire au jeu une certaine part de tension, de réflexion, d’enjeux essentiels pour apprécier tout jeu. Vous connaissez l’adage : pour jouer heureux, jouons frustré ! Quelle carte choisir pour obtenir ce dont j’ai besoin pour obtenir tel objectif, si au fond, peut-être, je recevrai des éléments de mes deux proches voisins.

Il règne à la table un flux continu de pièces qui s’obtiennent, qui se placent, qui se défaussent. Le jeu en devient brouillon, bruyant. Atheneum – La Bibliothèque Merveilleuse, on aurait adoré aimer. Il n’y a, de merveilleux, que dans son titre.

Atheneum, verdict

Sympathique !

Un jeu de draft et d’objectifs, classique, mais plat.

Note : 3 sur 5.

Atheneum, un jeu créé par L’Atelier, un collectif d’auteurs et édité par Renegade Game Studios, pour 2 à 5 (mieux à 3, on contrôle mieux ce que ses voisins font), dès 10 ans (bonne estimation), pour des parties de 45′. Prix constaté : 45 euros.

Par temps de COVID :

  • Peut-on y jouer en solo ? Non, impossible !
  • Peut-on y jouer en visio, à distance ? Non, impossible, trop de matériel à gérer, à manipuler.

Wreck Raiders

Le thème de Wreck Raiders donne envie : on part plonger dans les océans pour retrouver et remonter des trésors cachés dans des épaves. En début de manche, on commence par lancer des dés à l’intérieur de la boîte, qui représente le fond des mers. Selon leur emplacement final, ces dés vont ensuite être retirés et placés sur un plateau annexe : ce dé-ci ici, parce qu’il a atterri là. À son tour, on va choisir l’un de ses dés, remporter l’un ou l’autre avantage et décider de placer l’un de ses meeples plongeurs sur le plateau en fonction de la valeur du dé choisi.

Le but ultime du jeu ? Obtenir divers éléments pour remplir des objectifs. Comme Atheneum, le draft en moins, les dés en plus. Si dans le jeu précédent il manquait de la tension, de l’excitation, elles sont bien présentes dans Wreck Raiders.

Mais comme avec les deux précédents jeux, on aurait adoré aimé Wreck Raiders.

Le jeu souffre du principe du « marché qui défile ». Les objectifs +1 par personne, introduisent une course vorace pour les décrocher avant les autres. Avec le souci d’avoir consacré 2-3-4 tours pour réunir les ressources nécessaires et paf, pour voir l’objet de son désir chouravé par quelqu’un d’autre juste avant avoir d’avoir eu l’opportunité de s’en saisir. Autrement dit, on aura passé une certaine partie de sa partie dans le vide, et on se retrouve bloqué avec des éléments placés sur son plateau personnel pour rien, en espérant qu’une autre carte objectif fera l’affaire. Ou pas, et c’est la soupe à la grimace, on a « flingué » une fraction de son plateau personnel. C’est rageant !

Wreck Raiders, verdict

Sympathique !

Un jeu de dés et de collection, qui souffre du principe d’un « marché qui défile » rédhibitoire

Note : 3 sur 5.

Wreck Raiders, créé par Tim W. K. Brown et Josh Cappel, édité par Kids Table BG, pour 1 à 5 (tourne très bien en solo), dès 10 ans (bonne estimation), pour des parties de 30-45′. Prix constaté : 37 euros.

Par temps de COVID :

  • Peut-on y jouer en solo ? Oui, et c’est même très bon !
  • Peut-on y jouer en visio, à distance ? Non, impossible, trop de matériel à gérer, à manipuler.

Vous pouvez télécharger les règles officielles en français ici.


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One Comment

  • patrikcarpentier

    Lançons un concours : comment redonner du peps à des jeux brouillons 🙂
    Il suffit peut-être que d’un ou deux détails pour relancer la machine dans le droit chemin ludique 🙂

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