Jeux de plateau

Les 3 jeux Iello toniques et tactiques du printemps

Avec Unmatched, Shards of Infinity et Visite Royale, Iello nous offre un printemps épique, tonique et tactique.


Après avoir décroché le prix de l’As d’Or Expert pour The Crew, encore un, Iello continue sur sa lancée en nous proposant ce printemps non pas un, non pas deux, mais bien trois jeux de plateau pour ado-adultes, Unmatched, Shards of Infinity et Visite Royale. En réalité, même un quatrième, Andor Junior, pour famille. Pour vous, nous les avons tous essayés, et voici ce que nous en avons pensé.


Unmatched – Combats de Légende

Sorti il y a peu de temps, ce Unmatched est en réalité la réédition d’un vieux jeu de 2002, épuisé deux ans plus tard, Star Wars Epic Duels, sorti à l’époque chez Hasbro.

C’est son co-auteur, le très bankable Rob Daviau, coucou Pandemic Legacy, qui a décidé de le ressortir des tréfonds des éditions pour rafraîchir le titre et surtout, droits de licence oblige, de nous proposer cette fois non pas un thème Star Wars, mais des combats entre créatures et figures de légende : Alice, de Lewis Carroll, Méduse ou Arthur. Et bientôt, dans la toute première extension VF, Robin des Bois et le Bigfoot.

Si le jeu d’origine de 2002 permettait de s’y affronter de 2 à 6, ce Unmatched est véritablement pensé pour être un jeu en duel 1 contre 1. On peut certes y jouer à 3-4, mais par équipe. Ce qui vient alors ralentir et complexifier le jeu de manière inutile.

Unmatched est un pur jeu d’affrontement : on possède un héros, avec son deck de cartes et ses pouvoirs spécifiques, et on se balade sur un plateau pour tenter de mettre le plus de tatanes à l’autre. Pas ou peu de hasard, à peine dans la pioche de cartes, les combats se jouent de manière extrêmement simples : une carte d’attaque jouée, contre une carte défense. La différence inflige les dégâts. Difficile de faire plus simple, plus efficace.

Unmatched s’inscrit dans la droite lignée des Smash Up et King of Tokyo, tous deux chez IELLO également, en moins loufoque toutefois. Les parties sont fluides, elle filent, et on se délecte à tenter de multiples tactiques pour déjouer l’autre et le mettre à terre. Avec Unmatched il ne faut pas s’attendre à la révélation du siècle, déplacement, affrontement, mais le fait que chaque héros dispose de ses propres spécificités asymétriques offre au jeu un certain souffle épique et tonique.

💔 Ce qu’on n’a pas aimé

💔 Un jeu un peu creux

💔 Très, trop tactique

💔 Indigeste à 3-4

💔 Beaucoup de déplacement pénible pour fuir ou trouver l’autre, en mode chat et souris

❤️️ Ce qu’on a aimé

❤️️ Les différents personnages, l’asymétrie

❤️️ Le matériel, somptueux : fig et cartes

❤️️ Un très bon jeu pour ado, dès 10-12 ans

❤️️ Les règles, fluides et fun

❤️️ Les futures extensions, qui s’annoncent aussi nombreuses que variées : dino, Bruce Lee, Buffy, etc.

❤️️ Une mise en place et une prise en main rapides et nerveuses

Unmatched, verdict

Pas mal !

Un jeu d’affrontement fluide et nerveux, qui reste d’un classicisme crasse.

Note : 3.5 sur 5.

Unmatched – Combats de Légende, créé par Rob Daviau et Justin D. Jacobson, édité en VF par Iello, dès 9 ans (pas moins), pour des parties de 45 minutes, de 2 à 4 (tourne mieux à 2). Prix constaté : 35 euros.


Shards of Infinity

Derrière ce titre et cet univers SF très coloré se cache un pur jeu de deck-building à la mécanique rodée : on commence avec une main miteuse, et on peut peu à peu acquérir de nouvelles cartes pour s’améliorer. Jusqu’ici, rien de très neuf ni de très affriolant.

Sauf que. Derrière ses atours basiques, Shards of Infinity propose quelques mécaniques subtiles : certaines cartes peuvent être utilisées de manière temporaires, les mercenaires, on n’en fait pas l’acquisition, on les utilise pour un seul tour. Et, comme le précédent Unmatched, on va pouvoir s’en prendre aux autres en les attaquant, attaque contre défense.

Enfin, on va pouvoir améliorer son personnage pour débloquer et augmenter les capacités de certaines cartes. Sous couvert d’un deck-building tout ce qu’il y a de plus banal se cache un jeu plus subtil qu’il n’y paraît. Dommage juste que l’univers et les illustrations constituent une certaine barrière à un enthousiasme plus marqué. On peine à se passionner pour ce jeu, distant et brouillon, avec un marché qui fonce et défile.

💔 Ce qu’on n’a pas aimé

💔 Un deck-building très « banal »

💔 Un univers geek et désincarné qui peine à convaincre, à passionner

💔 Un jeu très tactique aux cartes, au marché qui défilent

💔 Un jeu brouillon

❤️️ Ce qu’on a aimé

❤️️ Les quelques mécaniques subtiles

❤️️ Une interaction surprenante pour un deck-building

❤️️ Petite boîte petit jeu

Shards of Infinity, verdict

Sympathique !

Un deck-building honnête qui fait son taf mais qui peine à passionner

Note : 3 sur 5.

Shards of Infinity, créé par Gary Arant et Justin Gary, édité en VF par Iello, dès 10 ans (pas moins), pour des parties de 30-45 minutes, de 2 à 4 (tourne bien à toutes les configurations). Prix constaté : 20 euros.


Visite Royale

Visite Royale est un jeu à deux uniquement signé par Reiner Knizia. Il s’agit d’une sorte de tir à la corde : un plateau, en tissu, superbe, et des figurines qu’on s’amuse à balader d’un côté et de l’autre pour tenter de les attirer de son côté.

Comme Unmatched, Visite Royale est une réédition de Auf der Reeperbahn, un jeu sorti en 2006 avec un autre thème, plus… urbain et « moderne », en référence à un film de 1954. Le roi de 2021 remplace une chanteuse qu’il fallait attirer dans son night-club en 2006. Voilà voilà.

Ce Auf der Reeperbahn est lui-même une réinvention plus cossue d’un autre plus vieux jeu de l’auteur, En Garde, sorti en 1994.

Dans Visite Royale, on doit gérer le roi, ses deux gardes, un fou et un sorcier. Sachant que le roi doit toujours se trouver entre les deux gardes, le sorcier peut faire jumper un personnage sur sa case, bim, et que si le fou se trouve entre le roi et son château, son côté du plateau, ses cartes deviennent des jokers. Dit comme ça, ça paraît un peu touffu. C’est aussi le cas lors de sa toute première partie, on peine parfois à tout gérer.

Visite Royale se joue au moyen de cartes, spécifiques aux personnages qu’ils font bouger, dans un sens ou dans un autre, le plus souvent pour les attirer de son côté du plateau. Du tir à la corde, donc, car on passe sa partie à tenter de ramener le roi dans son château, en utilisant les pouvoirs des uns et des autres.

Si le jeu est extrêmement tactique, tonique, on utilise ses cartes disponibles, la position des figurines avancent reculent de manière constante et souvent frustrante : une case par ici, deux cases par-là. Il faut avoir les nerfs bien accrochés pour gérer cette valse des pantins de la cour, chaotique et turbulente. Un très bon jeu à emmener avec soi en voyage pour occuper ses soirées à deux.

💔 Ce qu’on n’a pas aimé

💔 Très tactique : le jeu dépend de sa main. On contrôle, mais à peine

💔 Le pouvoir des différents personnages rendent le jeu parfois chaotique : ici ainsi comme ceci et pas comme cela

💔 Répétitif et frustrant : les pions passent leur partie à avancer et reculer : une case par-ci, deux cases par-là. On grapille quelques centimètres pour les reperdre tout de suite après

❤️️ Ce qu’on a aimé

❤️️ Le matériel, somptueux : la couv, les cartes, très baroques, et surtout, un plateau en tissu, que l’on retrouvait également dans la version de 2007 (mais en néoprène)

❤️️ Une petite boîte et son thermo

❤️️ Petite boîte, petit jeu, petites parties tendues et dynamiques

Visite Royale, verdict

Très bon !

Un petit jeu à deux, nerveux et somptueux

Note : 4 sur 5.

Visite Royale, créé par Reiner Knizia, édité en VF par Iello, dès 8 ans (pas moins), pour des parties de 20-30 minutes, pour 2 uniquement. Prix constaté : 20 euros.


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3 Comments

  • Carl

    Un petit mot sur Shards of Infinity: le concept de « Mastery » (je ne connais pas la traduction FR) n’a été qu’effleuré dans l’article, c’est bien dommage, parce que c’est ce qui fait tout le sel du jeu par rapport aux plus anciens (Dominion, Star Realms). Et pour ce qui est du jeu, trop se concentrer sur le court terme (tactique, prendre la meilleure carte à disposition) peut être nuisible sur le long terme (il y a plusieurs stratégies pour vaincre son adversaire, si on est trop brouillon, on perd). Le jeu m’a fort intéressé pendant les 30 premières parties (à 2 uniquement), et après 100+ parties, j’y joue encore volontiers de temps en temps.

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