
3 Jeux Pas Toptop À Éviter Cet Été
Robbie Robots, Brains Family et Blue Banana, trois jeux pas terribles à éviter cet été.
Avec plusieurs centaines, plusieurs milliers de nouveaux jeux de société qui sortent chaque année, il est évident que certaines de ces galettes sont… plates.
Dire que toutes les nouveautés sont extraordinaires est tout aussi benêt que de ne parler que des bons titres. Il y a aussi des bouses. La preuve aujourd’hui.
Voici trois jeux plus ou moins récents qui ne sont mais vraiment, vraiment pas toptop, et ceci pour plusieurs et différentes raisons. Trois jeux à éviter cet été, donc.
Robbie Robots

Commençons par l’un des plus grands mystères de l’humanité de ces dix dernières années, au moins. Robots, ou Robbie Robots en VF. Ou quand le jury du Spiel des Jahres choisit un jeu tout moisi pour le placer dans la liste des jeux nommés comme meilleurs jeux de l’année dans la catégorie Enfants.
Robots est un micro jeu de cartes composé de quelques cartes et de quelques jetons, ainsi que d’une règle qui tient sur quelques petites pages.
Le but : réussir à deviner l’objet sur lequel le robot s’est arrêté sur son trajet. Une personne pioche une carte, annonce un « bip », puis un autre « bip » plus tard quand elle est arrivée à destination. Sur sa carte qu’elle conserve cachée, il est indiqué : sa vitesse de déplacement, ainsi que l’objet à relier. Les autres à la table ne voient que le trajet possible avec la liste des objets.
Juste en écoutant les deux « bips », et le temps qu’il aura fallu entre les deux, les autres doivent estimer, déduire, deviner sur quel objet est-ce que le « robot » est arrivé. Avec la difficulté de ne pas connaître la vitesse du robot : lente, moyenne ou rapide. Autrement dit, selon la vitesse, un écart de 4 secondes à vitesse lente ne visera pas le même objet qu’à une vitesse rapide. Mais ça, on ne le sait pas. Autant le dire tout de suite, comme on ne connaît pas la vitesse de déplacement, on n’a strictement aucune idée de l’objet à trouver. On joue au pif. Et c’est énervant. Il y a un petit côté The Mind, tenter d’entrer en relation télépathique avec l’autre, mais ça ne fonctionne pas !
Au final, Robots n’a aucun intérêt. À éviter, donc.
Robbie Robots, un jeu créé par Reinhard Staupe, édité par Oya en VF, dès 5 ans, pour 2 à 6, d’une durée de 20-30 minutes, uniquement si votre papa est le Professeur Xavier et qu’il bosse dans le manoir des X-Men.
Et si vous voulez vraiment essayer, vous pouvez le trouver ici chez Philibert.
Brains Family

Brains Family reprend la gamme des jeux Brains, en plaçant « Family » dans le titre. Avant ce Brains Family, il y en a eu déjà quatre autres titres, Chasse au trésor, Jardin japonais, Potions magiques et Avec le sourire, le moins bon de la gamme avant ce Brains Family dont vous nous parlons aujourd’hui.
Les jeux de la série des Brains sont des casses-têtes, parfaits pour être joués en solo. Le but : réussir à placer des tuiles ou des jetons sur un mini-plateau en respectant quelques consignes, quelques contraintes. Pour faire court : ça ici, comme ceci, mais pas comme cela.
Ce printemps est sorti le cinquième titre de la série, Brains Family. Une boîte à peine plus grande que les quatre autres, avec un jeu destiné cette fois à être joué à plusieurs. Et en famille, comme précisé dans le titre. Sauf que, NON !
Dans Brains Family, tout le monde dispose des mêmes tuiles et du même plateau, vide. On retourne une carte, qui indique l’emplacement de certaines tuiles de départ, châteaux, dragons, que tout le monde doit alors placer sur son plateau.
Le but : réussir à placer ses autres tuiles, des chemins, pour relier la plupart des éléments déjà placés lors de la mise en place. Avec la difficulté suivante, les châteaux et dragons proposent deux types de chemins. Il va donc falloir respecter ces contraintes. Et tout cela, pour remporter la manche, plus vite que les autres. Avec un petit twist, plus on remporte de manches, et plus le jeu devient difficile. On doit alors relier plus d’éléments sur son plateau pour équilibrer le jeu.
Le jeu, en soi, est un casse-tête à plusieurs. OK, why not. Le jeu ne casse pas des briques, il remplit quelques minutes d’une journée d’orages qu’on n’a rien d’autre de mieux à se mettre sur la table. Sauf que, NON ! Le titre est trompeur ! Dans Brains Family il y a… Family. Donc on peut s’attendre, espérer pouvoir y jouer en… famille. Et là, c’est le drame. À moins d’avoir une famille de grands ados de 18-22 ans qui vivent encore à la maison.
Parce que Brains Family est vraiment, vraiment un casse-tête, pas facile du tout, et tout ça avec la difficulté de la rapidité. Le jeu indique 8 ans. Nous y avons joué avec des enfants, et je peux vous l’assurer, le jeu est foireux pour eux ! Ce n’est pas que les enfants sont trop… bêtes, c’est juste que face à un adulte, les enfants n’ont aucune chance. Les casses-têtes sont bien trop complexes. Et même les adultes vont transpirer des neurones et être parfois bloqués. Quelle tuile placer où, et comment. Je déteste les jeux qui placent les gens devant leurs faiblesses.
Au final, Brains Family n’est ni familial, ni fun. À éviter, donc.
Brains Family, un jeu créé par Reiner Knizia, édité par Matagot, dès 8 ans (mais bien sûr !), pour 2 à 4, d’une durée de 45 minutes, ou 6h, quand on reste bloqué sur un plateau.
Et si vous voulez vraiment essayer, vous pouvez le trouver ici chez Philibert et également chez Magic Bazar ici.
Blue Banana

Dire qu’un jeu de Wolfgang Warsch n’est pas terrible, c’est comme dire qu’un film de Christopher Nolan n’est pas terrible (hello Tenet, qui sort la semaine prochaine !). Ce n’est juste pas possible. Depuis 2018 et tous ses cartons, Wolfgang Warsch est le seul auteur de jeux de l’histoire du jeu de société dont trois jeux ont été nommés sur les six meilleurs jeux de l’année. The Mind, c’est lui. Très Futé !, c’est lui (le troisième de la gamme est en approche), Les Tavernes de la Vallée Profonde, c’est lui. La liste est aussi longue qu’une journée sans tofu. Tout ce que Warsch « touche » se transforme en pépite ludique, ou à peu près.
Mais pas là.
Blue Banana est un jeu d’observation et de rapidité à la Jungle Speed. On place des cartes avec des objets ou des animaux, colorées, sur la table en rond, avec une banane bleue (d’où le titre) en plastique au milieu. Puis on retourne deux cartes de la pioche. Le but : réussir à se saisir le plus rapidement du plus grand nombre de cartes visibles du cercle, en suivant les indications des deux cartes. Sauf que. Il va falloir inverser couleurs et objets.
Une carte qui affiche une banane bleue demande de prendre toutes les cartes jaunes, ainsi que les cartes avec une baleine. Pourquoi ? Parce que les bananes sont… jaunes, et les baleines, bleues. Il va donc falloir inverser son schéma de pensée, et vite ! Une belle gymnastique mentale.
Quand on pense qu’on ne peut plus prendre de cartes, on se saisit alors de la banane bleue en plastique pour mettre fin à la manche, puis on vérifie les cartes prises. En cas d’erreur, on en défausse, et plus on gagne, et plus on en perd.
Un jeu subtil, intense, fun. Sauf que non. Et ce n’est malheureusement pas de la faute de l’auteur autrichien, mais de son éditeur, Piatnik, autrichien lui aussi. Deux bourdes font que le jeu, en soi, n’est pas jouable. Tout d’abord, pour peu que l’on soit daltonien, ou à peine, on ne distingue pas les couleurs. On se fait alors défoncer par les autres, sans avoir aucune chance.
Le daltonisme est une anomalie de la vision affectant la perception des couleurs. D’origine généralement génétique, elle a alors pour cause une déficience d’un ou plusieurs des trois types de cônes de la rétine oculaire. Selon les études, environ 4 % de la population française souffre de daltonisme : 8 % des hommes… et seulement 0,5 % des femmes ! Les daltoniens confondent certaines couleurs entre elles, souvent le rouge et le vert. Ils peuvent parfois ne pas distinguer les couleurs du tout. Ce n’est pas mortel, mais dans Blue Banana, si !
Et si l’on n’est pas daltonien soi-même, peut-on quand même jouer à Blue Banana ? Non, pas vraiment non plus. Car l’éditeur, ou l’imprimeur, plutôt a commis une erreur de colorimétrie. L’orange et le jaune sur les cartes sont très, trop proches. Il est extrêmement difficile de les distinguer, et donc de choisir les bonnes cartes. Pour un jeu d’observation et de rapidité qui implique de prendre les bonnes cartes, et vite, le jeu ne fonctionne pas !
Au final, Blue Banana est injouable. À éviter, donc.
Blue Banana, un jeu créé par Wolfgang Warsch, édité par Piatnik, dès 10 ans, pour 2 à 5, d’une durée de 20-30 minutes, uniquement si vous avez au moins une vision de 25/10.
Et si vous voulez vraiment essayer, vous pouvez le trouver ici chez Philibert.
Et vous, quels autres jeux conseilleriez-vous d’éviter cet été ?


One Comment
association vedette
Nous avons Blue Banana et meme si effectivement le jaune et l’orange sont proches ça ne rend pas injouable. Non ce qui est surtout embêtant dans ce jeu c’est, une fois de plus dans le monde du jeu, une boite pleine d’air. mais ce jeu est par ailleurs très bon pour ceux qui veulent se challenger le cerveau !