Critiques de jeux,  Jeux de plateau

Century: Un Nouveau Monde. Une balade bucolique et mécanique

De quoi ça parle ?

Le pitch :

« Couvrant une période de 300 ans, la trilogie Century se conclut avec Century – Un Nouveau Monde ! Explorez le Nouveau Monde au tournant du 16ème siècle. Les contrées sauvages du nouveau continent regorgent de ressources : du gibier à chasser, des plantes à cultiver et à cueillir, de nouvelles régions à explorer, et une population locale avec qui commercer.« 

Comme les deux précédents titres, le thème est froid, on est plus ici dans un jeu mécanique, oubliez le souffle de l’aventure, de la découverte, de l’explo

La trilogie des jeux Century d’Emerson Matsuuchi, qui a débuté en 2017 avec Century: La Route des Épices et qui s’est poursuivie avec Century: Merveilles Orientales l’année dernière, s’est enfin achevée cet été 2019 avec le tout nouveau Century: Un Nouveau Monde

Chacun des trois jeux partage une mécanique commune, des ressources à obtenir, à améliorer, pour pécho des objectifs, et avec des règles qui permettent de jouer à n’importe quel jeu en solo ou en en combinant deux, voire les trois maintenant

Chaque jeu offre une touche différente de cette mécanique commune, avec chacun sa touche, son « parfum » spécifique: La Route des Épices était plutôt… élégant et fluide, avec un petit côté Splendor, et Merveilles Orientales devenait plus géo-stratégique avec cette fois un aspect territorial marqué

Qui de ce tout nouvel opus qui marque la fin de la saga?

Et comment on joue?

Les trois jeux s’articulent autour de quatre ressources, représentées par des cubes jaunes, rouges, verts et bruns, aux valeurs croissantes. Dans chacun des jeux, on effectue une série d’actions pour pouvoir les améliorer, et les échanger ensuite pour des cartes « objectifs » qui vous rapportent un certain nombre de points de victoire

Un nouveau monde propose toujours les quatre cubes et le concept d’amélioration pour obtenir des cartes à PV, en rajoutant cette fois un aspect décisif (et bien connu), le placement d’ouvriers

Comme dans la plupart des jeux qui exploitent cette mécanique, vous commencez avec un certain nombre de meeples, et vous pouvez en débloquer de supplémentaires au fil de la partie

Seule la moitié (environ) du plateau est jouable au début du jeu. Certaines cartes de points permettent également au joueur qui les gagne de retirer une tuile d’exploration du tableau pour débloquer un bonus, ce qui ouvre également un nouvel espace

Il existe également un système de collecte dans lequel on peut gagner des tuiles bonus supplémentaires.

Enfin, le jeu propose un mécanique d’enchères par expulsion, tout le sel du jeu

Si quelqu’un veut occuper l’espace sur lequel vous vous trouvez, il peut vous dégager en jouant un pion de plus que vous. Et il ne vous reste plus qu’à aller jouer dans le mixer

Et à combien y jouer ?

Le jeu se joue de 2 à 4

À deux, Un Nouveau Monde est moins tendu, moins… belliqueux, car la « schlag » sera moins / peu / pas présente, chacun faisant son petit truc, ses petits machins de son côté, on se retrouvera rarement bloqué si on n’a pas pécho l’action désirée

À trois ou quatre, le plateau devient plus… serré et peuplé. La compét et l’interaction sont plus marqués. Très marqués. Au point de devenir parfois frustrant car on finit par réaliser une action toute moisie, jusque parce qu’on n’a pas obtenu celle qu’on aurait voulu. Difficile de faire preuve de stratégie, on est plus ici dans la tactique. Dommage

Interaction ?

Sur l’IGUS, l’échelle de mesure de l’interaction dans les jeux, Century Un Nouveau Monde atteint un 4/5

Pourquoi?

Parce que dans Century Un Nouveau Monde, on passe à dégager les ouvriers / chasseurs des autres grâce à un système d’enchères par expulsion, l’interaction à 3-4 est plutôt directe. À 2 cependant, l’interaction chute à 2/5

Alors, Century : un Nouveau Monde, c’est bien ?

OK, je vais être honnête avec vous

Je n’ai pas été très fan des deux précédents chapitres. Le deuxième, la Route des Épices, était, selon moi, le moins bon. Plus rapide et simple à jouer certes, mais moins riche, moins profond, moins intéressant. Le premier était plus fluide. Basique, certes, mais aussi efficace qu’un Splendor

Un Nouveau Monde est sympa, sans plus. Trop de mécaniques vues par-ci par-là, il lui manque une véritable âme, une véritable personnalité

Et surtout, ce qui m’a dérangé dans le jeu, c’est le fait qu’au final, on se bat pour les bonus, alors qu’au final, ils sont plutôt dérisoires. Les PV engrangés sont faibles, et certains bonus, uniques, s’avère souvent minimes, minuscules, minables (1-2 cubes ressources…)

Et surtout, autant les deux précédents titres étaient des jeux plutôt simples, d’entrée de gamme au niveau difficulté, autant celui prend l’ascenseur avec des règles de tous les côtés qui le rendent difficile à pratiquer pour des néophytes. Et en même temps, qui n’offre pas assez de profondeur pour des joueurs et joueuses plus exigeantes. Century : Un Nouveau Monde, le parfait syndrome du cul entre deux chaises, trop, et pas assez

Et ne me lancez pas sur la possibilité d’associer, de combiner tous les trois jeux

Car oui, c’était la contrainte pour l’auteur, être capable de pouvoir associer 2 ou maintenant 3 jeux

Sauf que là, ça en devient vraiment ridicule. Les mises en place durent à chaque fois des plombes : prends ce matériel de ce jeu mais celui-ci de celui-là, ad nauseam, et toute la beauté et élégance d’un seul jeu se dilapide et devient noyée sous un déluge de règles certes jouables, mais indigestes au possible

C’est faisable, certes, mais fortement à déconseiller. Ou juste comme expérience, curiosité ludique

Au final, pas un mauvais jeu, mais pas un jeu époustouflant, nécessaire

Au final, ce qu’on retire de cette saga ? Une belle perf de création, de gamedesign qui laisse admiratif, certes, mais qui lasse, qui laisse froid. Peu enchanté, peu soufflé, peu emballé

🔴 Century Un Nouveau Monde, score final : 3/5

Et encore une chose

Vous pouvez consulter les règles de Century Un Nouveau Monde ici

Et vous pouvez trouver Century Un Nouveau Monde chez Philibert ici

Et si vous habitez en Suisse, chez Helvétia Games shop ici.

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  • Date de sortie : Printemps 2019
  • Langue : Française
  • Produit en : Chine
  • Ecoscore : C

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  • Auteur :  Emerson Matsuuchi
  • Illustrateurs : Chris Quilliams, Atha Kanaani
  • Éditeur : Plan B
  • Nombre de joueurs et joueuses : 2 à 4 (mais comptez plutôt 2 à 3)
  • Age conseillé : Dès 8 ans (c’est très optimiste. Comptez plutôt 10-12)
  • Durée : 45′ environ,
  • Thème : Exploration
  • Mécaniques principale : Collecte, objectifs, placement d’ouvriers, enchères par expulsion
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3 Comments

  • Tof

    Petite correction: la Route des Epices était le premier de la gamme, le second étant Merveilles Orientales.

    Je n’ai joué qu’au premier (les épices donc), et je l’ai trouvé sympathique sans plus… la preuve il n’est plus jamais sorti…

    Merci pour la review 😉

  • Cesium

    Jeu sympa, il passe bien en famille assez light, un splendor + pour nous. Par contre gros point négatif sur l’édition et les plateaux limite papier (les mini meeples ca va mais je les remplacerai surement). Ca bouge et c est pas solide, trop facile de les déchirer.Ils auraient du virer les coupes en plastiques et faire des plateaux puzzles costauds à la Agricola.

  • Eve

    C’est drôle, j’ai joué quelques parties il y a quelques temps de Century, la route des épices et il ne m’avait pas convaincue (trop immaitrisable). Et puis… J’ai emmener ce jeu (seulement lui) dans ma valise au cours d’une semaine de vacances et là…la révélation. Pourquoi ? Parce qu’au fur des parties on s’améliore, on prend en compte de nouveaux paramètres, on monte en compétence et c’est grisant. Comme quoi on devrait quelques fois laissez derrière nous les sirènes des sorties et prendre le temps de découvrir en profondeur un jeu 😊

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