Critiques de jeux,  Jeux de plateau

Dicium. Quatre jeux pour le prix d’un. Qui dit mieux?

Une belle perf. Réussir à proposer quatre jeux radicalement différents qui carburent aux mêmes règles. Un jeu High Concept cabossé qui préfigure l’avenir du jeu de société: la quantité avant tout

Dicium, de quoi ça parle?

Dicium est un multi-jeux. Une mécanique similaire pour quatre jeux et univers différents:

Crazy Cup, un jeu de course dans un univers Steampunk

Donjon, un dungeon-crawler coopératif

Civilisation, un jeu de civilisation et de conquête

Shogun, une battle slash arène slash MOBA asymétrique

Dicium, comme le titre l’indique, est un jeu qui carbure aux dés. Mêmes règles, jeux et univers différents. Pas facile de faire tenir le tout et de proposer des jeux cohérents au thème fort

Dicium ne s’en sort pas trop mal. Si la mécanique à base de dés est la même, réaliser des combos de poker slash Yahtzee, les quatre univers sont plutôt bien ficelés, même si au final, il n’est pas question ici de vivre une aventure fofolle

Et comment on joue?

2-2-2

Tout tient dans cette formule

2 lancers

2 actions

2 dés que l’on peut conserver pour le prochain tour

Voilà c’est tout

Toutes les actions se résolvent en fonction des combos réalisées, des combos de poker slash Yahtzee / Yams: paire, brelan, suite, full

Sachant que chaque jeu exploite cette mécanique de base de manière plus ou moins différente. Plus ou moins. Chaque jeu propose ses spécificités: matos, actions et conditions 

Et comment on gagne?

Tout dépend évidemment du jeu:

Dans Crazy Cup, jeu de course, le but est de franchir la ligne d’arrivée

Dans Donjon, coop, le but est de trouver la couronne du Roi Gobelin est de trouver suffisamment de trésors avant qu’il ne déboule et mette fin à la partie

Dans Civilisation, on décompte les PV accumulés pendant la partie, fight, constructions… auxquels on ajoute les PV pour les régions occupées et les objectifs communs et secret validés

Dans Shogun, comme il y a deux clans qui s’affrontent, ninjas contre samouraïs, chaque faction possède sa propre condition de victoire. Mais en gros, réussir à latter l’autre équipe

Interaction?

A chaque fois très forte

Même si chaque joueur et joueuse joue de son côté avec son plateau perso et ses dés à gérer, tous les jeux et la plupart de leurs actions à dispo proposent souvent des actions directes de baston. Ou de coopération dans Donjon

A combien y jouer?

C’est la grande question. A deux, les quatre jeux manquent d’interaction, les jeux deviennent plats

Mais à 4, les tours sont beaucoup trop longs et lents

A 3, c’est le bon rapport interaction-tension

Alors, Dicium , c’est bien? Critique

Si reprendre la même mécanique de gestion de dés et du 2-2-2 dans TOUS les 4 dés représente une belle perf, qu’est-ce qu’on s’ennuie pendant la / les parties

Les tours s’enlisent et s’éternisent, le tout manque cruellement de peps

Utiliser ses dés pour se développer, et comment? Quels dés relancer, pour quelle action? Lesquels conserver pour une seconde relance, ou garder pour plus tard? Beaucoup, beaucoup de choix

En soi, ce n’est pas un souci dans un gros jeu de gestion à la Feld, mais pour des « petits » jeux qui se veulent nerveux, ça ne passe pas du tout. Dicium est loin de la frénésie fun d’un King of Tokyo

Avec Dicium, on est clairement plus dans la quantité que dans la qualité. Dicium est plus un (bel) exercice de style et de game design. Un jeu High Concept qui essaie de proposer quatre jeux à la mécanique semblable pour le prix d’un. Mais qui n’emballe pas. Un exercice de style pas top qui fait flop

Score:

Anticipation: 3/5: 4 jeux pour le prix d’un? Beaucoup se sont cassés les dents dessus: Stonehenge, 504, le tout récent 8 Bit Box. Pas du tout moubourré. Mais. Mais ce sont les extrêmement sympathiques éditeurs Wallons de Geek Attitude Games aux commandes qui nous ont déjà proposé le carton intersidéral de Not Alone. Peut-être vont-ils réussir à dépasser la perf pour nous offrir plus qu’une proposition?

Pendant la partie: 2/5. Oui, mais non. On lance les dés, on essaie de réaliser les meilleures combos pour résoudre des actions et remplir les objectifs des différents jeux, mais rien ne passionne. Un exercice de style pas top qui fait flop

Après la partie: 1/5. On y rejoue? Oui. Une fois la mécanique principale de combinaisons et gestion de dés maîtrisée, on essaiera tous les autres jeux. Mais une fois tous essayés, on se rend vite compte que pris seul, aucun ne parvient à enchanter. Plus aucune envie d’y retourner

Score: 3/5. 4/5 pour la perf, 2/5 pour l’intérêt des jeux. Donc une moyenne de 3/5. Et évidemment, dans un tel exercice, comme 8 Bit Box, pas tous les jeux ne se valent. Crazy Cup étant par exemple le plus faible, beaucoup trop long, lent, poussif, incohérent avec son but premier, une course frénétique. Civilisation, lui, parvient à maintenir la tête hors de l’eau et à se démarquer. Mais est-ce qu’un jeu sur quatre mérite qu’on s’y intéresse?

Et encore une dernière chose

Vous pouvez consulter les règles du jeu en français ici

Vous pouvez trouver Dicium chez Philibert ici

Chez Jeu du Bazar,

Et si vous habitez en Suisse, chez Helvétia Games Shop

  • Date de sortie : Novembre 2018
  • Auteur : Joachim Thôme
  • Illustrateur : Pascal Quidault
  • Editeur :Geek Attitude Games (Not Alone)
  • Nombre de joueurs : 2-4 (optimum: 3)
  • Age conseillé : dès 8 ans pour Crazy Cup, 10 pour Donjon, 12 pour Civilisation et Shogun
  • Durée : 45-60′
  • Thème : course Steampunk pour Crazy Cup, méd-fan slash dungeon-crawler pour Donjon, civilisation pour… Civilisation et japon médiéval pour Shogun
  • Mécaniques principales : dés, combinaisons, multi-jeux
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