
Coimbra. Tempête🌪️ dans un cerveau 🧠
Coimbra. Des dés, du développement. Un jeu tumultueux et féroce
- Date de sortie : Octobre 2018
- Auteurs : Flaminia Brasini , Virginio Gigli
- Illustrateur : Chris Quilliams
- Editeurs : Eggertspiele pour la VO, Plan B pour la VF sortie en même temps
- Nombre de joueurs : 2-4 (optimum: 3-4)
- Age conseillé : dès 14 ans (mais vraiment)
- Durée : 90′
- Thème : Portugal, exploration
- Mécaniques principales : dés, combinaisons

Coimbra, de quoi ça parle?
Du Portugal. De son histoire, de son développement domestique et international
OK, autant le dire tout de suite, on n’y croit pas un seul instant. Le thème, comme dans beaucoup de jeux, est ici contre-plaqué pour y coller des mécaniques plus ou moins originales
Mais qu’importe
Dans Coimbra, ce n’est de loin pas le thème qui compte mais la tempête
Et comment on joue?
On commence par lancer le pool de dés
Puis, dans l’ordre du tour, chaque joueur et joueuse choisit un dé et le place dans l’un des quatre endroits / quartiers dispo sur le plateau, la ville portugaise de Coimbra
Selon la valeur, le dé se positionne avant ou après les autres, par ordre croissant ou décroissant
Une fois que tout le monde a choisit trois dés, on résout alors quartier par quartier, toujours de gauche à droite. Le premier dé / joueur.se choisit alors sa carte, etc.
Ces cartes sont le sel du jeu. Elles ont un coût, relatif à la valeur du dé utilisé pour l’obtenir, et des avantages, parfois immédiats et uniques, parfois constants
C’est tout?
Non
Une fois cette fraction de manche réalisée, pour chaque dé de couleur choisi on progresse sur la piste de couleur correspondante. Et selon l’avancée, on reçoit des bonus
C’est tout?
Non
On peut encore investir dans un voyage à l’international, en payant le coût correspondant
Ces voyages conféreront des PV en fin de partie, ils servent comme objectifs finaux
Chaque joueur et joueuse peut donc orienter sa stratégie selon les voyages financés
C’est tout?
Non
Il y a encore une partie de plateau qui permet à son pion de se déplacer dans le Portugal domestique pour y rejoindre des villages et obtenir ainsi quelques avantages
C’est tout?
Non
On détermine encore le ou la première joueuse pour la manche suivante selon un nombre de couronnes obtenues lors de la prise de cartes

Et comment on gagne?
C’est de la pure salade de points de victoire, après 4 manches on score de tous les côtés:
Les voyages
L’ avancée sur les quatre pistes de score
Les cartes
Les bonus
Et enfin, son avancée sur ses deux pistes sur son plateau perso, gardes + or, et couronnes
Sachant que les deux principales sources de PV proviennent des voyages financés slash objectifs majeurs sélectionnés, ainsi que sa position sur les pistes. Le reste n’est que « cosmétique » et ne rapporte que quelques poussières de PV supplémentaires
Un gros jeu, donc, avec des PV de tous les côtés
L’aspect « objectifs finaux à choix » est original, subtil et délicieux


Interaction?
Importante
Même si on ne peut rien détruire chez les autres, l’interaction est puissante et constante
Caracoler en tête des pistes
Pécho des dés plus intéressants
Rafler des cartes plus lucratives
Pas une interaction brutale, mais une interaction féroce
A combien y jouer?
On peut très bien y jouer à 2. On adapte alors le matériel. Moins de dés, etc
Le jeu tourne bien à deux
Mais
Mais c’est vraiment à plus que la tension, l’interaction devient plus piquantes
Attention toutefois à 4 avec des parties qui peuvent ralentir si Analysis-Paralysis
Alors, Coimbra, c’est bien? Critique
C’est surtout un gros, gros jeu
Complexe, exigeant. Une grosse tempête dans un cerveau. Avec beaucoup, beaucoup de choix à disposition: quel dé prendre? Pour le placer où? Et pour prendre quelle carte? L’Analyis-Paralysis guette et menace.
Mais au final, un jeu très, très fluide
Attention toutefois, il faudra passer les 2-3 premières manches le nez dans les règles pour décoder tous les personnages slash cartes dispo. Et il y en a beaucoup, 12 nouvelles à chaque manche. On finit par s’y faire, mais ça peut toutefois refroidir
Alors, Coimbra, c’est bien ou pas?
Oui
Mais vraiment oui
Les joueurs et joueuses à la recherche d’un jeu exigeant, profond se régaleront
Beaucoup de choix, beaucoup de stratégies possibles, un jeu avec une robuste courbe de progression. La première partie est une partie d’initiation, on ne verra pas forcément tous les tenants et aboutissants de ses décisions, mais lors des prochaines parties tout devient limpide et augure une lutte féroce
Y a des dés. Y a du hasard?
Oui, il y a des dés, la mécanique principale d’activation et obtention des cartes
Est-ce à dire qu’il y a du hasard? Faut-il donc compter parfois sur des coups de chance / malchance / déséquilibre?
Non
Car les dés sont draftés, à la manière de l’excellentissime Huns également sorti cette année
A chaque manche, on lance le pool de dé, et l’un.e. après l’autre, on choisit son dé et son emplacement
Une petite valeur? Aucun souci, on peut l’utiliser au château, c’est alors le plus petit qui choisit d’abord. Et le contraire aux autres emplacements
Donc au final, on n’est jamais coincé, le hasard n’est pas rédhibitoire
Il serait intéressant de faire un petit coup/cours d’archéo pour savoir quand et comment les dés ont commencé à être utilisés autrement que pour avancer (Monopoly, Backgammaon) ou pour obtenir des avantages (Catane). A quel moment de « l’histoire ludique » les dés sont devenus de véritables agents mécaniques d’activation maîtrisé au hasard réduit?
Au doigt mouillé, je dirais Yspahan de Sébastien Pauchon chez (RIP 😢) Ystari en 2006. Mais au doigt mouillé, encore une fois. Il est probable que d’autres jeux le faisaient déjà avant. Puis Stefan Feld, le King-of-the-Dice, s’est ensuite imposé comme expert ès dés
Nombreuses de ses galettes utilisent en effet des dés qui limitent le hasard. L’auteur réussit la perf de les intégrer à chaque fois de manière innovante et surprenante: Les Châteaux de Bourgogne, Bora Bora, Bruges, Macao, Arena, la liste est longue
Pour revenir à 🐑, dans Coimbra, encore une fois, même s’il y a des dés, on ne souffre à aucun moment du hasard
Score:
Anticipation: 4/5: Un gros jeu avec des dés? On dirait du Stefan Feld. Mieux que? Moins bien que?
Pendant la partie: 5/5. Juste. Terrible. Beaucoup de choix, beaucoup de stratégies
Après la partie: 5/5. On rejoue? Oui, souvent, pour tenter d’autres stratégies. La courbe de progression est robuste
Score: 5/5. Un très bon jeu. Profond, tendu, les joueurs et joueuses chevronnés apprécieront
Et encore une dernière chose
Le thermo est excellentissime. Pour une fois, ce n’est pas juste une boîte pleine de vide avec 2-3 ziplocks qui se courent après. C’est rare pour un gros jeu, et ça mérite d’être mentionné
Vous pouvez consulter les règles du jeu en anglais ici
Vous pouvez trouver Coimbra chez Philibert ici
Et si vous habitez en Suisse, chez Helvétia Games Shop ici


One Comment
rafidoc
Encore merci pour votre travail extra ordinaire ! En parlant de jeux avec des dés, des Kubes en bois et de la salade de PV, je ne saurais que conseiller Troyes qui pour moi reste une « Pearl » Vidéoludique. Je n’ai pas trouvé mieux depuis 10ans que je cherche…
A bonne entendeur.
Coimbra me fait donc de l’oeil….