
Osiris, le jeu de plateau. Un jeu sans surprise… Dommage
Malgré quelques mécaniques attendrissantes, un jeu qui s’encouble dans un classicisme tenace
- Date de sortie : Juillet 2018 pour la VO et la VF en même temps chez Pixie Games
- Auteur : David MacKenzie
- Illustrateur : Denis Martynets
- Editeurs : Pixie Games
- Nombre de joueurs : 2 à 5 (optimum 3-4)
- Age conseillé : dès 14 ans (une bonne estimation pour un jeu complexe)
- Durée : 1-2h
- Thème : Egypte Antique
- Mécaniques principales : placement d’ouvriers, construction, objectifs secrets, négociation
Osiris, de quoi ça parle?
Osiris. Comme le dieu égyptien antique de la mort (pour faire très, très simple et court)
Comme le titre l’indique, le jeu se déroule dans l’Egypte Antique
Et comme le Pharaon (on ne sait pas trop lequel, mais ce n’est pas super, super important dans le jeu) vient de passer l’arme à gauche et qu’il n’a pas de descendant, il va falloir choisir celui ou celle qui va le remplacer
Les joueurs et joueuses incarnent des Gouverneurs de provinces autour du Nil qui vont concourir pour l’honneur de devenir le nouveau pharaon. A coup de PV
Et hop, encore un énième jeu qui se déroule dans l’Egypte Antique. Des ressources à collecter, des bâtiments à construire
Ne vous attendez pas à vivre une aventure épique ou dépaysante, le jeu reste mécanique
Et comment on joue?
Osiris, c’est du pur placement d’ouvriers
On pose ses travailleurs pour récolter des ressources, brique, céréales et pierre, ressources qu’on utilisera ensuite pour construire des monuments
Oui, hyper-classique
Avec peut-être une gestion du « temps » intéressante puisque la barge funéraire du Pharaon vogue tranquillement manche après manche sur le Nil. Et selon les ouvriers et les régions exploitées, déjà dépassées par la barge ou pas, on gagnera plus ou moins de ressources
Et c’est tout?
On peut également jouer des cartes « cité » / actions-bonus, ainsi que des cartes « Bénédiction », qui offrent également des actions spéciales
L’un des sels du jeu, c’est son côté « on jette tout et on recommence ». En effet, à la fin de la manche, on retourne tous ses ouvriers dans un sac, pareil pour les monuments planifiés mais pas finis qu’on élimine
On est donc en même temps pressé par le temps et en même temps à devoir adapter ses stratégies à chaque début de nouvelle manche lors de la pioche de ses nouveaux ouvriers
Et comment on gagne?
Pendant la partie, on score des PV quand on est le ou la première à construire tous un type de monument, mais également quand on se retire du tour. Ce qui implique une mécanique de course
Après quatre saisons / manches, quand la barge arrive au bout du plateau, on procède à un décompte final:
PV pour les monuments construits côte à côte
PV pour les monuments construits sur le même segment du Nil
Donc tout tourne autour des monuments et de leurs emplacements. Comment les construire vite et bien
Interaction?
Extrêmement forte, un aspect plutôt insolite pour ce type de jeu:
On peut évidemment bloquer les autres sur certaines régions, cité, ressources…
Mais surtout, quand on visite une cité, on obtient deux cartes « cité » slash actions-bonus. On en garde une, on donne l’autre à un ou une autre joueuse
Mais surtout, surtout, la phase 3 propose une phase de négo à la Catane pendant laquelle on peut négocier ses ressources, cartes, actions futures, Aston Martin dans son garage
A combien y jouer?
A 2, pour tendre le plateau / jeu / slip, la mise en place propose certes de bloquer certaines régions, mais on perd en interaction
A 3, l’intérêt du jeu augmente
A 5, la phase de négo peut s’embourber et ralentir le jeu
C’est vraiment à 4 que le jeu propose un rapport optimal entre interaction-durée-stratégie
Alors, Osiris, c’est bien? Critique
Osiris, un nain sur des épaules de géants… (cf Bernard de Chartres), mais qui ne parvient pas à s’élever très haut
Dans Osiris, on reconnaît les grandes inspirations: Caylus, Catane, et surtout Egizia, ce « vieux » jeu sorti en 2009 en VO et en 2011 chez IELLO qui empruntait déjà de nombreuses méca à Caylus, avec un thème similaire: Nil, Egypte, monuments
Si l’on n’a jamais joué à Egizia, alors Osiris est une bonne option, beaucoup plus interactif et contemporain
Mais sinon, Osiris joue la carte du classique et reste dans une zone de confort ludique trop peu inspirée pour passionner. Un jeu moyen, ni bon, ni mauvais, mais de loin pas incroyable ou indispensable
Avec Essen en approche et son déluge de sorties, autant attendre et faire l’impasse sur cet Osiris sans surprise
Score:
Anticipation: 2/5: Un jeu de placement d’ouvriers dans l’Egypte Antique? Avec des ressources à extraire et des constructions à réaliser? Qu’est-ce qu’Osiris à offrir de plus que les cultes Caylus ou Egizia?
Pendant la partie: 3/5. Les fortes interactions parviennent à relever le jeu, sinon bien trop fade et classique
Après la partie: 2/5. La vie est trop courte pour jouer et rejouer à des jeux peu inspirés qui inspirent peu
Score: 3/5. Pas un mauvais jeu en soi. Profond, stratégique, peu de hasard, juste dans la pioche des ouvriers du sac, mais un jeu moyen de loin pas indispensable. Le problème avec les jeux de placement d’ouvriers comme Osiris, c’est qu’on n’a jamais assez des jeux dont on n’a pas besoin. Vivement Essen
Et encore une toute dernière chose
Vous pouvez trouver Osiris en VF chez Philibert ici
Et chez Jeu du Bazar ici
Vous pouvez consulter les règles du jeu ici
Et vous pouvez consulter notre sélection du TOP 10 des jeux sur l’Egypte Antique (sélection qui date…), c’est ici:


2 Comments
morlockbob
Il y a aussi le souci (qu on trouve dans la vo) de ces cartes bonus du KS qui n’ont pas été testées. Certains objo sont tout bonnement infaisables. Là dessus, Pixie games est laxiste, il fait de la trad sans rien vérifier (voir les boulettes de Mint works et MInt delivery).
Paul
Effectivement, avoir une traduction de Mint Works et Mint Delivery était fort appréciable, mais il faut admettre qu’il restait un certain nombre de coquilles, quand ce n’était carrément pas certains points de règles modifiés par rapport à la VO.