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Mississippi Queen. E La Nave Va

Mississippi Queen, De quoi ça parle ?

Le pitch:

Tout au long du parcours sinueux du fleuve Mississippi est organisée chaque année une très célèbre course de bateaux. Elle a pour but de récompenser le capitaine qui sera le plus habile à la manœuvre pour faire monter à bord des passagères en crinoline, mais aussi le plus rapide pour piloter sans faille entre les autres bateaux, les nombreuses îles et les divers aléas de la navigation.

Saurez-vous relever le défi ? Si tel est le cas et que vous remportez cette course prestigieuse, l’honneur vous reviendra pour l’année à venir d’être nommé commandant du plus célèbre de ces fameux bateaux à roues à aubes : le “Mississippi Queen”.

Ambiance Mark Twain. On navigue sur le Mississippi au 19e avec des bateaux à roues à aubes. Le but ? S’arrêter sur des îles pour embarquer des voyageuses et arriver le plus rapidement à l’arrivée

Vous l’aurez bien compris, Mississippi Queen est un pur jeu de course. Oubliez l’aventure, on est là pour foncer. Mais comme le célèbre fleuve, on doit éviter côtes, troncs et bancs de sable. Par une immersion de ouf, mais un certain souci de cohérence a été apporté au jeu

Et comment on joue?

On dispose d’un bateau avec, comme dans la vraie vie, deux aubes, gauche et droite. À droite on y place un compteur en forme de disque / roue avec sa quantité de charbon disponible, et à gauche, un autre compteur / disque indiquant sa vitesse

À son tour, on doit avancer du nombre de cases correspondant à sa vitesse, sachant qu’on peut accélérer ou décélérer de un cran pour avancer plus ou moins vite. On peut également effectuer un virage de 60° pour s’orienter à choix sur les tuiles composant le fleuve qui se dévoile de plus en plus

Tout ceci est gratuit

On peut bien sûr accélérer ou décélérer, et ou effectuer une manoeuvre de plus de 60° en payant à chaque fois un charbon de sa roue / réserve. Et quand sa réserve est épuisée, on est coincé pour le reste de la partie. Il va donc bien falloir gérer :

  • vitesse
  • orientation
  • charbon

Voilà, c’est tout. Le et la première joueuse à avoir atteint l’arrivée a gagne

C’est tout, vraiment ?

Non

Il y a encore les voyageuses à récupérer. On ne place pas tout le fleuve d’un coup. Il se dévoile donc peu à peu au fil de la partie, en avançant. Selon la tuile, il est possible qu’une île apparaisse avec un débarcadère. Ce qui signifie qu’une voyageuse nous attend pour rejoindre notre frêle esquif

Sauf que pour la faire entrer dans son bateau, il va falloir passer tout gentiment devant le ponton avec une vitesse de 1, tout lentement, pour qu’elle ait le temps d’entrer

Une contrainte supplémentaire, donc

Et comment on gagne ?

Comme Mississippi Queen est un pur jeu de course, le et la première joueuse à atteindre l’arrivée remporte la victoire, ça, on vous l’a déjà dit

Sauf que

Pour remporter la partie, il faut également avoir réussi à récupérer deux voyageuses, ni plus, ni moins. Si on ne l’a pas fait parce qu’on a rushé, c’est cuit

Voilà, c’est tout. C’est simple, efficace

Interaction ?

Sur l’IGUS, l’échelle de mesure de l’interaction dans les jeux, Mississippi Queen atteint un 3/5

Pourquoi?

Parce que dans Mississippi Queen, malgré le fait qu’il s’agisse d’un pur jeu de course, on peut s’amuser à pousser les bateaux de ses voisins pour les dégager et les faire avancer au mauvais endroit. Fun

L’une des (mille) variantes disponibles permet également d’y jouer en équipe, et là l’IGUS monte à 5/5 bien sûr puisqu’on doit collaborer à donf

À combien y jouer ?

On peut y jouer de 2 à 6, mais à 2-3 ce n’est pas foufou. D’ailleurs, à 2 on doit prendre 2 bateaux pour « remplir » le plateau et tendre la course

À 4-5 le course, le jeu deviennent plus épiques, tendus, intéressants

À 6, on doit appliquer une règle spéciale pour le départ parce que ça devient vraiment trop chaotique

À partir de quel âge y jouer ?

Le jeu est prévu dès 10 ans, mais on peut sans problème y jouer dès 7-8 ans, les enfants arriveront à gérer vitesse et charbon

Alors, Mississippi Queen, c’est bien ?

Non, pas plus que ça

Ce Mississippi Queen est une somptueuse réédition d’un vieux jeu de 1997 comme Super Meeple en a le secret (hello Amun Re). Qui a raflé le Spiel la même année. Il faut toutefois relever qu’à l’époque, il n’y avait que 200 jeux qui sortaient par année, comparés aux 3K+ de ces dernières années… La concurrence n’était pas la même

Aujourd’hui, avec tant de jeux plus élaborés, Mississippi Queen a pris un coup de vieux. Certes, le jeu propose 217 règles avancées / variantes pour varier les parties, un bateau « neutre », le Black Rose, la possibilité de faire le plein de charbon, de jouer en équipe, de devoir éviter certains terrains dangereux, etc.

Mais le fond du jeu reste le même : avancer son bateau d’un certain nombre de cases, dans une certaine orientation. On y jouera 1-2 parties, mais le jeu est tellement répétitif et plat qu’on finira par s’y ennuyer. C’est en tout cas l’impression qu’on a eu. Toutes ces variantes ne sont au final que cosmétiques, elles rajoutent 2-3 épices sur un plat fade

Est-ce qu’on s’est amusé? Non

Est-ce qu’on y rejouera? Non, même pas avec les 217 variantes proposées

Mississippi Queen, score final : 2/5

3/5 avec certaines variantes qui viennent épicer la partie : les terrains à gérer, par exemple

Ce qui nous a plu 👍

✅ Des règles simples, avec une certaine cohérence avec le thème : charbon, vitesse, île, Mississippi qui s’allonge et se dévoile

✅ Plusieurs petits éléments à gérer pendant la partie : vitesse, orientation, charbon. Un jeu très Familial, Familial+, pas plus

✅ Un superbe matériel : les roues « à aubes », les illustrations, tout est quali comparé à la version de 1997

✅ Les multiples variantes proposées

✅ Un « vieux » jeu de 1997 sorti de la naphtaline, merci Super Meeple, et modernisé avec de nombreuses variantes

Ce qui nous a moins plu 👎

❌ Un jeu extrêmement répétitif. On finit par s’embêter et on se surprend à n’espérer qu’une seule chose : que l’arrivée arrive vite

❌ Des parties à 2-3 extrêmement ennuyeuses. La preuve, à 2 il faut prendre deux couleurs pour augmenter le nombre de bateaux sur le plateau, mais cela en devient artificiel. À 6, c’est juste le chaos, et la règle de départ est indigeste

Et encore une chose

Vous cherchez un jeu de course épique de bateaux à jouer à 4-6 également avec un thème et un matos de ouf ? Essayez plutôt Jamaica, un classique ! Efficace, trépidant, passionnant, et PAS répétitif comme ce Mississippi Queen

Vous pouvez consulter les règles de Mississippi Queen ici

Et vous pouvez trouver chez Philibert ici

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  • Date de sortie : Juin 2019
  • Langue : Française
  • Produit en : Chine
  • Ecoscore : E

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  • Auteur : Werner Hodel
  • Illustrateurs :  Christophe Swal et Fabrice Weiss
  • Éditeur : Super Meeple
  • Nombre de joueurs et joueuses : 2 à 6 (mais comptez plutôt 4-5)
  • Age conseillé : Dès 10 ans (voire même 7-8 ans, c’est tout à fait possible)
  • Durée : 45′ environ,
  • Thème : Mississippi
  • Mécaniques principale : course
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5 Comments

  • Juste Sublime

    J’avoue, j’y ai joué à PEL et je me suis ennuyée ferme. Je ne suis pas très jeux de course de base, mais il m’avait visuellement attirée. On était 6 et je confirme le chaos total.

    Je reste attachée à Snow Tails qui reste le seul jeu de course que j’apprécie bien.

    • Gus

      Merci pour votre retour

      En fait, on se dit qu’on va s’éclater, les 2 règles et demi nous promettent un jeu fun, et au final, c’est l’ennui total après 3-4 tours. On a dû se faire violence pour finir les parties et l’essayer à plusieurs configurations. Le « métier » de critique de jeux n’est jamais facile (OK j’exagère un peu là 😜)

      Bref, il y a tellement de jeux sur le marché, et tellement de bons jeux, à quoi bon s’arrêter sur les moyens / médiocres…

  • Johan

    Le premier plantage de Super Meeple.

    On regrettera également leur volonté de rejoindre la logique de surproduction actuelle dans le secteur ludique, alors qu’ils ne sortaient qu’un jeu par an jusqu’ici, et c’était très bien comme ça…

    • Gus

      Merci pour votre retour Johan

      Qui soulève un point intéressant qui mériterait discussion : dans quelle mesure est-ce que les éditeurs (indépendants, pas ceux appartenant à Asmodée par exemple) ne se retrouvent pas obligés de sortir des jeux, souvent, de plus en plus, pour tenir la tête hors de l’eau ?

      Imaginez être un éditeur dans les années 90-2000, avec 200-1K jeux qui sortaient chaque année. Votre jeu avait plus de chance d’être vu, et acheté. Dix-vingt ans plus tard, vous devez vous « battre » contre 2-3K sorties annuelles. Evidemment, à coups de buzz, comm et matos quali, vous vous assurez une certaine avance par rapport aux éditeurs encore plus indé que vous

      N’empêche

      Dans toute cette joyeuse foire d’empoigne, est-ce que les bénéfices sont en augmentation ou en diminution ? Les fenêtres de tir des jeux rétrécissent comme peau de chagrin, à peine un jeu sorti qu’il est déjà… vieux…, on (les clients) pense au prochain

      Du coup, je rebondis sur votre commentaire Johan

      Est-ce que les éditeurs ne se trouvent pas dans une situation indélicate (et périlleuse) de devoir sortir de plus en de plus de jeux pour rester à flot et à flux tendu ? (et, donc, pour reprendre votre intervention, alimenter le marché et ainsi créer un cercle vicieux => plus de jeux, plus de concurrence, besoin de plus de moyens pour créer un jeu qui va se vendre, besoin de sortir plus de jeux pour être à flot, plus de jeux, etc. etc.) J’imagine que quand vous êtes en concurrence avec vous-même, votre jeu « contre » votre jeu, cela peut signifier qu’il y a un grain de sable quelque part dans la machine qui s’est emballé à un moment donné. Et ne me lancez même pas sur le sujet du financement / précommande participative, qui vient fausser les cartes et encore plus inonder le marché

      Si vous croisez des éditeurs prochainement Johan, à Essen, FIJ, PEL, Gen Con 2020, posez-leur la question et revenez-nous voir, c’est une discussion intéressante à prolonger

      Alors oui, les CA n’ont jamais aussi été élevés. Oui, il n’y a jamais eu autant de joueurs et joueuses, la preuve avec les chiffres de fréquentation des grands salons (Gen Con 2019 : 70K, Ludesco 2019 : 10K, Essen 2018, 180K, etc.), mais est-ce que ces chiffres parviennent à compenser le nombre de sorties ? Pour les plus gros « players » de l’industrie, oui. Pour les autres, cela devient peut-être plus compliqué

À vous de jouer ! Participez à la discussion

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