Butterfly Effect – Alter Ego : Votre pire journée de boulot, en boucle et en collants
🔄 Mourir, recommencer, et rater encore mieux ! Butterfly Effect Alter Ego, le jeu narratif où vos pires choix deviennent votre meilleure arme.
Butterfly Effect – Alter Ego : L’art subtil de mourir en boucle pour (peut-être) devenir un vrai méchant

⚠️ Avertissement : Dans un souci de transparence envers notre communauté, nous tenons à préciser que cet article reflète notre opinion personnelle sur le jeu. Nous n’avons reçu aucune contrepartie de la part de l’éditeur du jeu. Nous avons acquis et testé le jeu de façon indépendante, sans lien commercial avec son éditeur. Les avis présentés ici représentent notre analyse honnête et impartiale du jeu, basée sur notre propre expérience.
Vous pouvez écouter cet article sous forme de podcast ici, généré par IA. Et nous sommes également sur Apple Podcast & sur YouTube Podcast ici :
L’essentiel en 3 points :
- Un jeu narratif coopératif où l’on incarne un super-vilain raté piégé dans une boucle temporelle, forçant les joueurs à mourir pour progresser).
- Une mécanique fluide basée sur des choix d’actions limitées, la gestion de trois jauges et l’accumulation de Savoirs à travers les boucles successives.
- Un premier opus très réussi, drôle et tendu, qui lance une gamme narrative prometteuse, bien que l’expérience dépende fortement de la qualité du Lecteur autour de la table.
Vous êtes mort. Encore. Et le pire, c’est que ce satané réveil va sonner dans 3, 2, 1… et vous allez devoir revivre la même journée désastreuse. Bienvenue dans la vie (et les morts répétées) de William Brown, employé de bureau insignifiant le jour, et Electrob 2 la nuit. Un super-vilain tellement pathétique qu’il est coincé dans une boucle temporelle.
Avec Butterfly Effect – Alter Ego, La Boîte de Jeu lance une nouvelle gamme narrative audacieuse où chaque décision tord un peu plus le destin du héros… et met les nerfs de la table à rude épreuve. On a plongé dans la boucle, on est mort souvent, et on vous raconte pourquoi c’est génial.
Alter Ego, c’est quoi exactement ?
Alter Ego est le premier opus d’une nouvelle gamme narrative. L’idée est brillante : un moteur de jeu commun (des choix, des cartes, des chapitres appelés « Ères ») au service de scénarios totalement indépendants. Ce premier épisode nous catapulte dans un univers où les super-héros sont bannis, entre satire de comics et crise existentielle.
Le monde est aux mains d’un Sénateur aux relents totalitaires, les « Supers » se cachent, et notre anti-héros William navigue entre ses complexes d’infériorité et des choix moraux très… discutables.
Côté mécanique, c’est un jeu coopératif (ou solo) pour 1 à 6 joueurs, dès 12 ans. Annoncé pour 90 minutes, soyons réalistes : votre première boucle vous prendra une bonne soirée. Et comme il y a 7 fins possibles, préparez le café.
Le tout tient dans une petite boîte compacte (autour de 16-18€). Simple, efficace.

Un jour sans fin, version super-slip
Le cœur battant du jeu, c’est cette journée qui refuse de finir. William meurt (souvent de façon stupide), se réveille à la base des super-vilains, et réalise qu’il est le seul à se souvenir de tout.
On pense forcément à Time Stories (RIP, snif), Edge of Tomorrow ou au film The Butterfly Effect, mais avec un ton plus caustique. Ici, la mort n’est pas une punition, c’est un outil. L’enjeu n’est pas juste de survivre, mais de comprendre. Vos gaffes, vos électrocutions ratées et vos mauvais choix deviennent votre ressource la plus précieuse : l’expérience.
Comment on joue ? Ères, Actions et Conséquences
Concrètement, comment ça se passe ?
L’aventure est découpée en « Ères ». Chaque Ère est un paquet de cartes qui présente le contexte et indique combien de jetons Action vous pouvez dépenser. En dessous, des cartes Action, la plupart face cachée ou verrouillées par des conditions.
L’équipe débat (parfois s’engueule), puis pose un jeton Action sur celle qu’on veut tenter. Attention : une fois jouée, cette Action disparaît pour cette boucle. Pour la refaire, il faudra mourir et revenir !
Chaque Action renvoie au livret. Le « Lecteur » lit le passage. Parfois, il y a un test de dé simple pour voir si on réussit brillamment ou si on se vautre lamentablement. Il faut constamment arbitrer : on explore tout, ou on avance dans l’histoire ?
Les Fragments et les Jauges
En chemin, on gagne des Fragments : des Savoirs (permanents, ce que William comprend) et des Objets (temporaires). Ils débloquent de nouvelles actions.
Et puis il y a les trois jauges qui résument votre impact sur le monde :
- Égo (votre niveau de melon)
- Réputation (comment on vous perçoit)
- Intérêt du Gouvernement (plus c’est haut, plus ça sent le roussi)
C’est fascinant de voir comment on « sculpte » notre version de William, passant du type sympa au psychopathe arrogant en deux décisions.

Une vraie mécanique « Roguelite »
Là où Alter Ego est très fort, c’est qu’il assume totalement la boucle temporelle comme mécanique centrale.
Mourir est banal. Mais tant que vous avez des jetons « Retour dans le temps », la mort vous ramène à une Ère antérieure. Vous revenez avec vos Savoirs et, surtout, la mémoire collective de la table : « Non, ne fais pas confiance à ce type, on sait comment ça finit ! »
On se rapproche de la structure d’un jeu vidéo roguelite : chaque tentative vous rend plus malin. Mais quand tous les jetons sont consommés, la mort est définitive, et vous atteignez l’une des 7 fins (certaines héroïques, d’autres… catastrophiques).
Cela crée une tension permanente. On tente ce choix risqué au risque de griller notre dernier joker ? Ce basculement émotionnel, de la curiosité débridée à la prudence extrême, est l’un des grands succès du jeu.
Une bédé interactive
Un jeu narratif tient à sa plume. Et celle d’Alter Ego est excellente. Le ton oscille entre la parodie affectueuse des comics (les vilains ringards, les noms de pouvoirs improbables) et une écriture plus intime.
Les textes sont rythmés, souvent drôles, avec une mise en page BD. Le narrateur n’est pas neutre, il ironise, il pique. Visuellement, les illustrations de Gong Studios renforcent cette vibe « comic book moderne ». C’est immersif.
Attention au groupe !
Les règles sont simples et accessibles. Cependant, deux rôles sont cruciaux : le Lecteur (qui lit à haute voix) et le Leader (qui tranche les débats).
L’expérience dépend énormément du Lecteur. S’il est à l’aise, qu’il incarne les dialogues, la partie devient géniale. Un lecteur monotone peut plomber l’ambiance.
Le jeu fonctionne très bien en solo et à 2-3 joueuses et joueurs. À 5 ou 6, on sent davantage l’effet « spectateur ». Si votre groupe n’aime pas lire ou écouter, passez votre chemin.

Rejouabilité et avenir
Avec 7 fins, la durée de vie est très bonne pour le prix. On atteint 2-3 fins sans tourner en rond. Après, cela dépend de votre tolérance à la répétition, inhérente au concept.
Bonne nouvelle : la gamme s’étoffe déjà avec Le Manoir de Hill Sing, annoncé pour dans quelques jours, une ambiance horrifique dans un manoir hanté (à la Cavendish ?). Le moteur de jeu est flexible, et c’est très prometteur.


Butterfly Effect – Alter Ego, verdict
Butterfly Effect – Alter Ego réussit un pari difficile : proposer une expérience narrative riche, accessible et rejouable. La boucle temporelle structure vraiment la façon de jouer, de gérer le risque et de rire de ses propres erreurs. C’est un jeu pour se raconter une histoire ensemble et savourer le puzzle narratif qui se met en place. Une très belle réussite.
On a aimé : Transformer nos morts les plus stupides en stratégie gagnante (et en grands fous rires).
On a moins aimé : Quand le Lecteur a le charisme d’une endive et ruine les dialogues épiques.
C’est plutôt pour vous si… Vous aimez débattre pendant des heures du pire choix possible et que mourir en boucle dans les jeux vidéo est votre passion secrète.
Ce n’est plutôt pas pour vous si… Lire à haute voix vous rappelle le collège, ou si la moindre répétition vous donne envie de manger la boîte.

Butterfly Effect – Alter Ego, c’est l’art de transformer une vie de loser en aventure épique, un décès catastrophique à la fois.
4.5/5 = Un très grand OUI !

- Date de sortie : Octobre 2025
- Langue : Française
- Assemblé en : Chine
- ITHEM : 5 sur 5. Pour en savoir plus sur l’ITHEM dans les jeux de société, c’est ici.
- IGUS : 5 sur 5. Pour en savoir plus sur l’IGUS dans les jeux de société, c’est ici.
- EcoScore : C. Si vous voulez en savoir plus sur l’EcoScore dans les jeux de société, c’est ici

- Label Dé Vert : Non. Pour en savoir plus sur le label Dé Vert, c’est ici.
- Création : Quentin Guidotti
- Illustrations : Gong Studios
- Édition : La Boite de Jeu
- Nombre de joueurs et joueuses : 1 à 6 (clairement meilleur à 1-2, pas plus !)
- Âge conseillé : Dès 12 ans
- Durée : 90 minutes
- Thème : Super-héros
- Mécaniques principales : Narratif, coopératif. Pour en savoir plus sur les différentes mécaniques de jeux, c’est ici.
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