
Escape the Dark Sector : Sombre survie et angoisses spatiales
Échappez de la prison spatiale et survivez dans Escape the Dark Sector, un jeu d’aventure immersif en mode science-fiction !
Escape the Dark Sector
⚠️ Avertissement : Dans le cadre de notre démarche de transparence, nous tenons à vous informer que nous n’avons pas reçu ce jeu. Nous l’avons acheté ou emprunté nous-mêmes et nous vous partageons ici notre expérience sans filtre. Nous vous indiquons les points positifs et négatifs du jeu selon de nos attentes, critères et expériences.
Le pitch d’Escape the Dark Sector :
« Retenus prisonniers dans les cellules d’une station spatiale, vous et votre équipe avez réussi à vous échapper. Mais il faut maintenant sortir de la station…«
Escape the Dark Sector est donc la suite d’Escape the Dark Castle, en mode science-fiction cette fois. Sorti en 2020 en VO, voici enfin la VF.
Escape the Dark Sector est un jeu d’aventure immersif, qui lorgne sur le style des Livres dont vous êtes le Héros, dans lequel les joueurs et joueuses vont devoir coopérer pour s’échapper d’une station spatiale remplie d’ennemis et de chausse-trapes.
Chaque joueur ou joueuse va choisir un personnage et une puce d’amélioration, qui lui permettra de modifier certaines actions lors du jeu. L’histoire est ensuite construite, en tirant au hasard 12 cartes de chapitres (4 par acte), et une carte finale, qui seront placées face cachées au milieu de la table.
À chaque chapitre, une carte est retournée, et lue. Les actions sont ensuite résolues, en fonction des choix des joueurs et joueuses. Les actions peuvent être des jets de dés permettant de sortir de la pièce ou de tromper un personnage non joueur, ou bien des combats, qui seront résolus en plusieurs rounds de combat, à distance ou au corps à corps.
Si l’un des personnages perd tous ses points de vie, la partie est terminée. Si les joueurs et joueuses arrivent à battre le boss de fin, ils et elles peuvent alors sortir de la station, et retrouver la liberté. Mais souvent à un prix élevé…
LDVELH, kézako (expression plus utilisée depuis 1984) ?

Il y a plus de 40 ans, en septembre 1982 sortait Le Sorcier de la Montagne de Feu écrit par le binôme Ian Livingstone et Steve Jackson (les fondateurs de Game Workshop, rien que ça).
Ce fut une véritable petite révolution. Le livre vous offrait de l’heroic-fantasy pur jus : une aventure épique et surprenante. Et c’est vous qui preniez vos propres choix ! L’ouvrage sera traduit en français en 1984, et il sera le premier d’une gigantesque saga protéiforme de « livre dont vous êtes le héros« . LDVELH pour les intimes.

France Culture a consacré toute une série d’articles sur les Livres dont vous êtes le héros. . Dont un sur Le Sorcier de la Montagne de Feu, justement. À découvrir ici.
Les livres dont vous êtes le héros sont une catégorie de livres-jeux où le lecteur peut choisir la suite de l’histoire en fonction de ses actions et de ses résultats. En France, ils ont été édités par Gallimard dans la collection « Un livre dont vous êtes le héros » jusqu’en 2005, puis comme une collection à part entière chez Gallimard jeunesse.
Ils ont connu un grand succès dans les années 1980 et 1990, et ont inspiré d’autres formes de narration interactive comme les jeux vidéo ou les bandes dessinées. Et ici, aujourd’hui, en quelque sortie, Escape the Dark Sector.
Le matériel
Comme dit plus haut, Escape the Dark Sector est donc dans la même veine que son frère Escape the Dark Castle, avec une esthétique très sombre, et des choix graphiques particuliers. On retrouve ici le style un peu glauque du donjon, mais dans un univers SF. Je dois le reconnaître, la sauce prend plutôt bien.
Escape the Dark Sector se veut un jeu immersif, où la narration a une part très importante. Ce n’est pas seulement un jeu de combat, mais c’est une expérience ludique, un jeu d’ambiance, qui rappellera les films du type Alien, avec ce bip-bip si stressant.
Le jeu vient avec un nombre important de dés, qui sont nécessaires au déroulement de la partie, des dés spécifiques.
Du côté des règles, on a un livret complet, parfois un peu fouillis, en particulier sur la partie combat, mais cela ne péjore pas (trop) la jouabilité globale.
Escape the Dark Sector, mécanismes
Si vous avez joué à Escape the Dark Castle, vous serez en terrain connu. Les deux jeux sont en effet très proches dans les mécanismes, avec des cartes de chapitre à retourner, des situations à résoudre par des jets de dés, des combats et des objets à ramasser, utiliser et trier. Mais Escape the Dark Sector diffère tout de même quelque peu de Escape the Dark Castle.
À l’aide d’armes distribuées au début de la partie ou récupérées en cours de jeu, dans Escape the Dark Sector, univers SF oblige, il est possible (et même conseillé) de résoudre des combats à distance. Ces combats à distance vont permettre de retirer des dés à l’adversaire, si celui-ci est touché, indépendamment des compétences des joueureuses. Il est également possible d’effectuer une attaque de flanc, qui permettra de surprendre l’ennemi au contact, à la condition de passer son tour lors du round à distance.
La gestion des points de vie est vitale dans Escape the Dark Sector, puisqu’il n’est possible de récupérer qu’un seul point de vie par carte chapitre, quel que soit le nombre de rounds de combat ou de joueurs et joueuses.
La combinaison personnage/puce cybernétique, qui n’est pas fixée, permettra de tester différentes possibilités et apporte un bonus de rejouabilité. Les joueurs et joueuses pourront chercher les meilleurs combos, ou, au contraire, les pires, s’ils et elles veulent ajouter une difficulté supplémentaire. Le nombre de cartes objets disponible est moindre que dans Escape the Dark Sector, mais la variété dans les objets est suffisante pour assurer une certaine rejouabilité.
Le découpage en 3 actes de 4 chapitres, suivis de la confrontation finale permet d’avoir un crescendo dans la tension et la difficulté, ce qui peut manquer un peu dans Escape the Dark Castle. Les chapitres seront ici plus cohérents entre eux, puisqu’ils sont liés à un acte. Par ailleurs, le jeu n’est pas uniquement basé sur le combat, mais aussi sur la ruse et la sagesse, avec différents pièges à déjouer. Cette diversité dans les interactions et les scénarios proposés est un vrai plus. Elle permettra de valoriser tous les personnages et pas seulement ceux orientés force.
Escape the Dark Sector, verdict
Si vous êtes à la recherche d’une aventure excitante dans l’espace, ne cherchez pas plus loin qu’Escape the Dark Sector. Ce jeu de société est une ode nostalgique aux livres dont vous êtes le héros des années 1970 et 1980, mais avec des améliorations modernes qui le rendent plus charnu et plus épanouissant.
Si vous êtes fan de science-fiction d’horreur en mode Alien ou Dead Space dont la suite est sortie il y a quelques semaines fin janvier, vous serez ravi de découvrir l’environnement macabre et terrifiant d’Escape the Dark Sector, avec ses cyborgs endommagés, ses orifices qui fuient et ses mercenaires de l’espace qui se battent dans un bar.
Escape the Dark Sector offre également de nouvelles options de combat, avec le combat à distance comme vu plus haut qui permet de choisir comment gérer les bastons. Les joueurs et les joueuses ont également plus de possibilités de prendre des décisions au-delà des jets de dés, avec des moments de choix plus fréquents et plus profonds que dans le jeu précédent, ainsi que des cartes de chapitre qui permettent d’opérer des choix narratifs avec des conséquences, bonnes ou mauvaises.
Bien qu’Escape the Dark Sector soit plus difficile que le jeu précédent de la série, je dois le relever, cela ajoute à son attrait et à son atmosphère sombre et… cruelle. Le fait que le jeu divise désormais les cartes de chapitre en trois actes améliore également la narration fragmentée du jeu original et donne à présent un sentiment de progrès à mesure qu’on termine chaque acte.
Si vous cherchez un jeu de société pour vous amuser comme un vieux train fantôme dans un parc d’attractions, attachez votre ceinture, laissez-vous porter, guider et c’est parti pour un voyage intersidéral (glauque).
Comme son frère médiéval, un jeu d’ambiance simple mais efficace, pour tout public, débutants comme confirmés. Du narratif SF à la patte graphique insolite. Palpitant !
Grandiose !
- Date de sortie : Novembre 2022
- Langue : Française
- Assemblé en : Chine
- ITHEM : 4 sur 5. Pour en savoir plus sur l’ITHEM dans les jeux de société, c’est ici.
- IGUS : 4 sur 5. Pour en savoir plus sur l’IGUS dans les jeux de société, c’est ici.
- EcoScore : D. Si vous voulez en savoir plus sur l’EcoScore dans les jeux de société, c’est ici
- Création : Alex Crispin, Thomas Pyke, James Shelton
- Illustrations : Alex Crispin
- Édition : Exod Games
- Nombre de joueurs et joueuses : 1 à 4 (tourne vraiment mieux à 1-2. Je déconseille à plus)
- Âge conseillé : dès 14 ans (bonne estimation)
- Durée : 30 minutes
- Thème : Science fiction
- Mécaniques principales : Dés, narratif. Pour en savoir plus sur les différentes mécaniques de jeux, c’est ici.
Et encore une chose
Comme vu plus haut, Escape the Dark Sector est dans la pure veine du space horror.
Le « space horror » est un sous-genre de la science-fiction et de l’horreur qui se déroule généralement dans l’espace ou dans un contexte spatial. Les histoires de space horror combinent souvent des éléments de science-fiction, tels que la technologie avancée, les voyages interstellaires et les rencontres avec des extraterrestres, avec des éléments d’horreur tels que la peur, la tension, le suspense et parfois la violence ou le gore.
Le space horror explore souvent des thèmes tels que l’isolement, la survie, la paranoïa et la confrontation à des forces inconnues ou hostiles. Les environnements spatiaux, tels que les vaisseaux spatiaux, les stations spatiales et les planètes éloignées, fournissent un cadre isolé et souvent angoissant qui amplifie les sentiments de peur et d’incertitude. Exactement l’ambiance d’Escape the Dark Sector !
Parmi les auteurs les plus connus de space horror, on peut citer :
- Ridley Scott, le réalisateur du film culte Alien – Le 8ème Passager (1979) et de sa suite Prometheus (2012), qui ont marqué le genre par leur esthétique et leur suspense.
- Dan O’Bannon, le scénariste d’Alien et de Lifeforce (1985), un film qui mêle horreur spatiale et… vampirisme.
- Peter Watts, un écrivain canadien de science-fiction hard qui a écrit Blindsight (2006) et Echopraxia (2014), deux romans qui explorent les limites de la conscience humaine face à des intelligences extraterrestres incompréhensibles.
France Culture a consacré une émission extrêmement sur ce sujet. Space Horror : dans l’espace, on n’a pas fini de crier. À écouter ici.
Et enfin, ne ratez pas notre sélection des meilleurs jeux de plateau de science-fiction.
2007. Wahou ! Nous avons de la peine à croire que cela fait depuis 2007 que nous sommes derrière l’écran à écrire sur ce blog que nous aimons tant ! Cela n’aurait pas été possible sans votre fidélité.
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Article écrit par Clément. Adepte des jeux rapides, son pire ennemi est le paralyseur. Spécialiste des jeux de plis, des casse-têtes et des ours. Il a deux chats, trop de plantes et une mémoire défaillante. Devise : « Faut que ça poppe ! »

