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Starship Captains. Star Deck

Starship Captains, un jeu de stratégie passionnant. Explorez une galaxie pleine de dangereux pirates et de missions interplanétaires.


Starship Captains

À l’occasion de la récente sortie de Starship Captains en VF chez Iello, nous ressortons l’article déjà publié pour la VO.

NB : cette chronique de Starship Captains a été écrite tout en écoutant cette playlist. Écoutez-la en la lisant. Ou en jouant au jeu :

Starship Captains est un jeu de plateau de science-fiction conçu pour deux à quatre, qui se déroule dans l’univers (c’est le cas de le dire) plus ou moins à peu près mais pas vraiment mais si quand même un peu de Star Trek. On incarne le rôle de capitaines de vaisseau qui doivent gérer leurs ressources pour se balade dans la galaxie et, peut-être, remporter la victoire. Mais ça, c’est accessoire. On est surtout là pour s’amuser, beaucoup, et planifier, tout le temps.

Le jeu se joue sur un plateau qui contient différents systèmes stellaires aux différentes missions. Récupérer ceci, découvrir cela. Au fil de nos explorations, nous allons pouvoir obtenir de nouvelles technologies et engager de nouveaux membres d’équipage pour améliorer notre vaisseau existant.

Qu’est-ce qui fait que Starship Captains se distingue des autres jeux de plateau, de science-fiction, de stratégie ? Par sa combinaison de mécanismes d’exploration, de gestion des ressources et de placement d’ouvriers de membres d’équipage. Ce dernier représentant tout le sel, tout le cœur du jeu. J’en parlerai en détail plus bas.

Starship Captains, un hommage à Star Trek

Star Trek

Concept art Star Trek. Illustration pas tirée du jeu

La relation, l’inspiration, l’hommage ne sont pas compliqués à voir entre le jeu Starship Captains et la saga Star Trek. À commencer par son plateau personnel, qui ressemble à s’y méprendre à la forme arrondie et iconique de l’USS Enterprise. Et son pion, emblématique, qui se balade sur le plateau. Son équipage, ensuite, varié et aux compétences spécifiques, comme celui de la saga. Et enfin, l’exploration spatiale, bariolée et truffée de missions parfois cocasses et dont on retrouve parfois certains clins d’œil bien appuyés (la mission Roddenberries, par exemple).

Star Trek est une série télévisée américaine de science-fiction créée par Gene Roddenberry qui a été diffusée aux US entre 1966 et 1969. La série se déroule dans un futur où l’humanité a créé des vaisseaux spatiaux et des colonies à travers la galaxie. L’équipage du vaisseau spatial USS Enterprise, qui est dirigé par le capitaine James T. Kirk, explore l’espace et rencontre des extraterrestres, des civilisations et des planètes. La série a été la base de plusieurs séries dérivées, films, jeux vidéo et autres médias.

La série télévisée de science-fiction n’a duré que trois saisons (1966-69) sur NBC, mais est devenue l’une des plus grandes icônes de la culture pop moderne.

Écrite et produite par Gene Roddenberry, Star Trek suivait l’équipage de l’USS Enterprise dans son exploration de l’espace pendant cinq ans. Comme le dit la séquence titre, « pour chercher une nouvelle vie et de nouvelles civilisations, pour aller là où aucun homme (et femme) n’est allé auparavant ».

To seek out new life and new civilizations, to boldly go where no man has gone before.

Star Trek

La série se déroule au 23e siècle, après qu’une espèce extraterrestre bienveillante, les Vulcains, ait introduit ses technologies sur Terre, permettant aux humains de voyager intergalactiquement à la vitesse de la lumière. La mission du vaisseau Enterprise vise à documenter et à observer les confins de l’espace. L’Enterprise est dirigé par le tempétueux capitaine James T. Kirk (joué par William Shatner). Son équipage rencontre diverses formes de vie extraterrestres, pas toutes aussi amicales que les Vulcains, notamment les Klingons, des adversaires belliqueux qui croisent fréquemment la route de l’Enterprise.

M. Spock (Leonard Nimoy) est le plus proche confident de Kirk, un être mi-humain, mi-vulcain qui agit logiquement et qui garde son calme, toujours. Il y a aussi « Bones » McCoy (DeForest Kelley), le médecin irascible du vaisseau, et le lieutenant Uhura (Nichelle Nichols) ; M. Sulu (George Takei) ; l’enseigne Chekov (Walter Koenig) ; et M. Scott (James Doohan), l’ingénieur qui contrôle le téléporteur de l’Enterprise (à ne pas confondre avec le transpondeur, un dispositif de localisation), dématérialise et rematérialise ses compagnons afin qu’ils puissent voyager instantanément dans l’espace.

Le roi est mort. Vive le roi !

Concept art Star Trek. Illustration pas tirée du jeu

Bien que la série ait été saluée par la critique, elle a été annulée au bout de trois saisons en raison d’une faible audience. Au fur et à mesure des rediffusions, le fandom de Star Trek (les Trekkies) s’est multiplié aussi rapidement que les tribbles, ou tribules (Pour info, les tribbles sont des créatures fictives dans la série télévisée Star Trek. Ce sont des animaux qui ressemblent à des peluches et inoffensifs qui fourmillent, sont très doux et produisent un son… mouillé qui ressemble à un ronronnement. Les tribbles sont célèbres pour leur voracité et leur capacité à se multiplier rapidement. D’où analogie…)

À l’instar de Star Wars, la série a pris de l’ampleur, devenant l’une des marques de science-fiction les plus reconnaissables de tous les temps. Star Trek : The Next Generation (1987-94), Star Trek : Deep Space Nine (1993-99), Star Trek : Voyager (1995-2001), Star Trek : Enterprise (2001-05), Star Trek : Picard (2020-), Star Trek : Strange New Worlds (2022-) sont tous des spin-offs.

La franchise a également donné naissance à de nombreux longs métrages, dont Star Trek : The Motion Picture (1979), suivi de cinq autres films mettant en vedette les acteurs de la série télévisée ; Star Trek Generations (1994), qui était le premier de quatre films se déroulant dans le monde établi par la série télévisée Next Generation ; et une série de films réimaginant les personnages originaux, comme Star Trek (2009), Star Trek into Darkness (2013) et Star Trek Beyond (2016). Sans compter les séries animées, également multiples (dont la toute récente, Star Trek : Prodigy).

Les thèmes dans Star Trek ?

Concept art Star Trek. Illustration pas tirée du jeu

Les thèmes principaux de Star Trek comprennent l’exploration spatiale, la science-fiction, la diplomatie interstellaire, les aventures, la technologie avancée, la connaissance alternative, la morale et l’éthique, l’humanité et le progrès social. D’autres thèmes sont également abordés, notamment le leadership, la justice, la survie, l’amitié, la famille et la tolérance.

Plusieurs thèmes que l’on retrouve ici dans le jeu de plateau Starship Captains.

Gameplay

Tout est dans le titre. Dans Starship Captains, vous incarnez donc un ou une… capitaine.

Vous placerez ces spécialistes dans différents lieux de votre vaisseau et sur votre plateau technique. Ces lieux, ces cases, ces emplacements sont appelés « chambres » dans le jeu. Les emplacements sont personnels. Ils se trouvent sur son plateau personnel. C’est du placement d’ouvriers, en quelque sorte, mais chez soi.

Représenté par des petites figurines en plastique de différentes couleur (qui font un peu… cheap, soyons honnêtes), les enseignes et les cadets sont vos ouvriers (les figures grises représentant la main-d’œuvre non qualifiée). Les enseignes rouges pilotent le vaisseau, les enseignes jaunes coordonnent les systèmes d’armes, et les enseignes bleues sont vos experts techniques.

Le plateau principal commun Starship Captains représente la galaxie, avec une sélection de lieux légèrement plus importante sur le côté du plateau réservé pour des parties à quatre joueureuses. Le verso est prévu pour des parties de 1 à 3. À chaque tour, un membre d’équipage peut activer une section de son plateau ou accomplir une mission sur la planète où il est amarré. C’est tout. Deux choix d’action. Ou trois, car on peut également passer, quand on n’a vraiment, vraiment plus rien à faire parce qu’on n’a plus aucun membre d’équipage disponible.

Starship Captains est facile à comprendre grâce à un code de couleurs et des symboles pour chaque action. Pendant plusieurs de vos tours, vous activerez une salle en prenant un membre d’équipage dans la « salle de préparation » – le pont du vaisseau. Vous pouvez utiliser les actions jaunes et rouges pour tuer des pirates sur les routes menant à votre position actuelle, ou pour vous déplacer.

Une action bleue permet de rechercher des technologies, des petites cartes disponibles sur un marché. Ces technologies ne coûtent rien et sont ajoutées à son vaisseau sur un petit plateau. Il dispose de six emplacements. Sachant que certains d’entre eux peuvent être endommagés lors des rencontres avec les pirates, empêchant ainsi de pouvoir y accueillir de nouvelles technologies. Ces techs permettent de déclencher des pouvoirs continus, avec un petit air d’engine-building, ou de pouvoir accueillir des membres d’équipage pour effectuer une nouvelle, une autre action. Enfin, certaines de ces techs permettent également de marquer des points en toute fin de partie.

Cette mécanique de placement d’ouvriers sur son plateau personnel constitue le cœur, le sel, l’épice du jeu. Un pion, une case, une action. Et c’est tout. Et chaque case, chaque salle affiche une couleur, qu’on ne peut activer qu’au moyen d’une figure à la couleur correspondante.

Et une fois la figurine utilisée, on le met à se reposer, dans une file d’attente. Qu’on ne libère uniquement en fin de manche. En partie.

Manches

Parlons, en, des manches, justement. Tout file, tout fonce. Une fois qu’on a bien saisi les mécaniques principales du jeu, et surtout, qu’on s’est fait les dents sur les très, très, très, très nombreux pictos dispo. On retrouve ici le même écueil dans le tout récent Endless Winter dont on vous a parlé il y a quelques jours.

Des règles somme toute « simples » et fluides, mais un parterre de pictos à faire pâlir une notice d’instructions de montage d’un meuble d’une fameuse enseigne de meubles jaune et bleue. Il va falloir se résigner, on passe ses premiers tours, manches, parties le nez dans les règles. De quoi freiner le flux des explorations.

Cela étant dit, dans Starship Captains on joue, finalement. Un pion à placer, et c’est tout. Une fois que tout le monde a passé, on procède à la fin de manche. Nouvelles cartes de tech, et ses pions redeviennent dispo. Certains, en tout cas. Les premiers à avoir été utilisés. Les autres resteront dans le file d’attente pour plus tard. C’est astucieux. On peut passer sa partie à planifier, à prévoir quelle couleur active quoi quand maintenant, pour être débloquée plus tard ensuite.

Des manches, on n’en joue très peu. Uniquement quatre. C’est peu. C’est rageant. C’est frustrant. C’est bien. Pour jouer heureux, jouons frustrés. Vous connaissez l’adage. Dans Starship Captains, avec uniquement quatre manches, on ne pourra pas tout faire, partir tout explorer. Et c’est, selon moi, un véritable avantage du jeu. Des parties (à peu près) courtes, comptez 20-30 par joueureuse, donc bien 2h à 4 (mais évitez d’y jouer à 4 ! C’est bien trop long, lent).

Missions

Pour remporter des points, un max de points, et des ressources, et s’éclater dans l’espace, tout repose sur les missions. Elles sont représentées sous la forme de cartes placées par-ci par-là sur le plateau central. Si vous n’effectuez pas d’action pendant un tour avec votre équipage, vous remplissez des missions. Il y en a toujours cinq dans l’univers. En se rendant sur une planète avant tout le monde, vous « réservez » cette mission pourrez la remplir dans un prochain tour.

Il est possible de recevoir une récompense (et éventuellement une pénalité) en faisant correspondre la couleur du membre d’équipage à la ligne de mission. Il peut être nécessaire d’utiliser à la fois un pavillon jaune et un pavillon rouge dans une mission. La partie rouge de la mission est également exempte de pénalités si vous utilisez un cadet et un enseigne jaune pour l’accomplir. Vous ne recevrez un bonus pour la partie jaune que si vous utilisez un cadet et un enseigne jaune.

Ces missions, en plus de rapporter quelques récompenses, rapportent des points. Souvent beaucoup de points. Comme l’argent, les missions sont le nerf de la guerre. S’amuser à se balader dans le jeu sans partir en missions risque bien de vous faire perdre des points.

Et là aussi, il faudra bien programmer l’utilisation des couleurs de ses pions pour savoir quelle mission choisir pour activer quelle ligne et obtenir quelle récompense.

Encore une fois, Starship Captains est un gros jeu de planification, de programmation. Ce pion avec cette couleur ce tour-ci, ce pion avec une autre couleur ce tour-là.

Points

Parlons-en, des points, justement. Il n’y a pas de piste de points. Pendant la partie, on ne sait jamais combien on en a, ni combien les autres en ont. On avance « à l’aveugle ». Une fois les quatre manches passées, on passe alors au décompte des points. Une grosse, grosse salade de points de victoire nous attend : des points pour ses missions effectuées.

Le jeu se déroule en quatre manches, et c’est à ce moment-là que vous comptabilisez votre score :

  • PV des cartes de mission
  • PV pour la progression sur les pistes de faction (j’en parlerai juste plus bas)
  • PV des cartes technologiques Omega
  • 1 PV par jeton de commandant/androïde/pirate sur votre vaisseau
  • ½ PV par médaille et artefact sur votre vaisseau
  • -1VP par dommage sur votre vaisseau

Oui parce que comme s’il n’y avait pas déjà assez beaucoup de bidules à gérer comme ça, Starship Captains introduit une piste deux pistes trois pistes de faction sur lesquelles on va pouvoir progresser pour petit a marquer des points en fin de partie selon sa progression petit b obtenir des récompenses.

Ces pistes rajoutent encore des opportunités stratégiques à un jeu déjà bien chargé. Je ne râle pas. C’est juste pour préciser qu’avec Starship Captains, le menu est copieux. On est bien ici face à un pur jeu de société moderne. Des règles courtes, fluides, des parties amples, profondes. Et surtout, encore une fois, des parties courtes, donc frustrantes de ne pas avoir pu tout faire, tout découvrir. Ce qui donne furieusement envie d’y re-re-rejouer ! Un très bon point.

Starship Captains, verdict

Starship Captains est un jeu de stratégie passionnant qui combine le placement d’ouvriers, l’exploration, la gestion des ressources et la programmation en un seul et même jeu qui plaira aux fans de Star Trek, de science-fiction, de jeux de stratégie qui demandent de prévoir ses 17 prochains coups.

Et, comme souvent avec l’éditeur tchèque, beaucoup d’humour, dans les règles, dans les missions, pour alléger le tout.

Planification, placement d’ouvriers, gestion de tech avec un soupçon d’engine-building, je dois avouer que je me suis beaucoup, beaucoup amusée. Même s’il faut clairement éviter les parties à quatre qui ont la fâcheuse tendance à s’enliser, surtout en fin de partie quand on a beaucoup de choses à faire et pas assez de temps pour le faire. Toute action devient cruciale. Si vous ne savez pas comment prendre des décisions rapides, avec Starship Captains, vous allez saigner du nez.

Si vous cherchez un jeu de stratégie de SF fun et passionnant, vous devriez embarquer à bord de Starship Captains. Parce que les étoiles n’attendent pas !

Très, très bon

Note : 4.5 sur 5.

  • Création : Peter B. Hoffgaard
  • Illustrations : František Sedláček, Jiří Kůs, Mergen Erdenebayar, Jakub Politzer, Radim Pech, Jiří Mikovec
  • Édition : Iello
  • Nombre de joueurs et joueuses : 1 à 4 (tourne mieux à 3)
  • Âge conseillé : dès 12 ans (bonne estimation)
  • Durée : 25 minutes par personne
  • Thème : Science-fiction
  • Mécaniques principales : Placement d’ouvriers, engine-building. Pour en savoir plus sur les différentes mécaniques de jeux, c’est ici.

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Article écrit par Amélie. Passionnée de jeux de société. A commencé à jouer à des jeux de société à l’âge de 1 année, environ, et n’a jamais cessé depuis. Kiffe les jeux de plateau, coopératifs, narratifs et d’autres qui finissent aussi en « tif ». Adore partager sa passion et aider les autres à découvrir les top et éviter les flop.

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