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Sea Salt & Paper. l’océan dans votre poche

Dans Sea Salt & Paper, créez un océan de papiers pliés. Une identité visuelle splendide à base d’origami. Un jeu familial rafraîchissant.


Sea Salt & Paper

Sea Salt & Paper, le pitch :

Créez un océan de papiers pliés. Constituez votre main, jouez vos effets, prenez l’initiative de stopper la manche. Pour tenter d’optimiser vos points, oserez-vous accorder aux autres un dernier tour ?

Sea Salt & Paper est le dernier jeu né de la collaboration entre Bruno Cathala et Théo Rivière, deux références qu’on ne présente plus, connus pour être sûrement parmi les plus prolifiques dans le milieu des jeux de société ces dernières années.

Ils s’associent ici, en mode coquillages et crustacés, dans un petit jeu de collections qui sent déjà bon l’été. Quand je dis « petit », ce n’est pas en dénigrant le jeu mais bel et bien en référence à son format super, super petit, 7cm x 10 cm.

Sea, Sex and Game ?

À l’évocation du titre de ce jeu il me semble difficile de ne pas penser et fredonner la célèbre chanson de Gainsbourg sorti en 1978 «  Sea, Sex and Sun » :

Mais la référence s’arrête là. Le jeu n’est aucunement une référence à la chanson sulfureuse et vise un public familial.

Sea Salt & Paper est un jeu simple, familial avec des combos, du hasard et une touche de stop ou encore.

Histoire de l’origami

L’origami a une histoire fascinante et riche, et l’esthétique de Sea Salt & Paper s’inspire de cet art ancestral. Il est amusant de découvrir comment l’origami s’est développé au fil des siècles et de voir les différentes influences culturelles sur cet art.

Saviez-vous que les origines de l’origami sont plutôt… mystérieuses ? En effet, peu de choses sont connues sur le pliage du papier avant le 15ème siècle. Certaines études suggèrent même que l’origami pourrait avoir vu le jour en Chine plutôt qu’au Japon.

Mais ce que nous savons, c’est que le papier a été inventé par Cai Lun, un fonctionnaire de la cour chinoise, en 105 après JC. Ce papier fabriqué à partir d’écorce d’arbre trempée, de déchets de chanvre, de vieux chiffons et de filets de pêche, était meilleur et moins cher que la soie pour l’écriture. Enfin, c’est ce que l’on dit, croit, pense.

L’histoire de la fabrication du papier est riche en rebondissements. Ce responsable des ateliers impériaux, Cai Lun, a présenté en l’an 105 un rapport sur la production du papier qui a connu un grand succès. Il a été considéré comme le père des papetiers pendant de nombreux siècles, mais des années plus tard, des doutes ont commencé à planer sur sa paternité réelle de cette invention.

Cependant, ce que nous savons, c’est que Cai Lun a eu l’idée de fabriquer du papier à partir d’écorces d’arbres, de chanvre, de filets de pêche et de déchets textiles, remplaçant ainsi la soie en tant que support d’écriture. Au fil du temps, l’utilisation des lattes de bambou a également été remplacée par le papier.

Au fil des siècles, la question de qui est réellement l’inventeur du papier a été remise en question à plusieurs reprises, et aujourd’hui, il est considéré comme le résultat d’une multitude d’expérimentations s’étalant sur plusieurs générations pour transformer les fibres végétales en un support d’écriture souple et durable.

En fin de compte, Cai Lun mérite certainement une place de choix pour son rôle dans l’amélioration et la diffusion du papier. Qui sait, peut-être que les mystères entourant la fabrication du papier resteront à jamais inexpliqués, mais ce que nous savons, c’est que ce support a profondément influencé notre histoire.

Les moines bouddhistes coréens ont ensuite introduit la fabrication du papier au Japon en 610, et les papetiers japonais ont continué à améliorer la qualité du papier.

Le pliage récréatif a peut-être commencé avec du tissu ou du cuir avant le papier. Les Européens appréciaient le pliage de serviettes et le plissage de tissus. Cependant, le papier étant le meilleur matériau pour le pliage, il semble probable que le pliage du « papier » ait précédé la fabrication du papier. Oui je sais, dit comme ça la phrase est étrange. Mais on plait du « papier » avant que cela n’en soit…

Au fil des siècles, l’origami est devenu un terme désignant le pliage récréatif, encouragé par des personnalités telles que le fondateur des jardins d’enfants Friedrich Froebel, qui a promu les avantages éducatifs du pliage du papier, et Miguel de Unamuno, un philosophe espagnol connu pour plier des oiseaux en papier dans les cafés. Le médecin argentin Vicente Solórzano Sagredo a écrit les manuels espagnols de pliage de papier les plus complets, et les années 1980 ont vu une amélioration des techniques grâce à des plieurs tels que Jun Maekawa, Fumiaki Kawahata, Issei Yoshino et Peter Engel.

En conclusion, l’origami est un art fascinant qui a évolué grâce à des influences culturelles, personnelles et techniques diverses.

L’origami, un art fascinant

L’origami est une forme d’art captivante, appréciée depuis des siècles et pratiquée partout dans le monde. C’est un art du pliage qui demande autant de patience que de précision, et qui peut créer des œuvres d’art uniques et inspirantes. C’est pourquoi il nous fascine.

Les techniques de l’origami

L’origami est un art complexe qui nécessite une grande patience et une précision remarquable. Les artistes de l’origami utilisent différentes techniques pour créer des modèles intéressants et des œuvres d’art uniques. Les techniques les plus courantes sont le pliage, le découpage, le façonnage et le collage. Le pliage est la technique la plus importante et la plus couramment utilisée, permettant de créer des formes en trois dimensions en pliant le papier.

Le découpage est également crucial et est souvent utilisé pour créer des formes complexes. Le façonnage permet de façonner le papier pour créer des formes complexes, tandis que le collage consiste à coller des morceaux de papier pour créer des formes complexes.

L’importance de l’origami

L’origami est bien plus qu’un simple loisir, c’est une forme d’art qui peut être très inspirante et qui peut aider à améliorer notre créativité et notre innovation. En effet, il peut nous aider à résoudre des problèmes et à développer de nouvelles idées. De plus, l’origami est une forme d’art très populaire dans le monde de l’art, et de nombreux artistes l’utilisent pour créer des œuvres d’art uniques et intéressantes.

De plus, l’origami est une forme d’art très populaire dans le monde de l’art et de nombreux artistes utilisent cette forme d’art pour créer des œuvres d’art uniques et intéressantes.

Les différents types de papier d’origami

L’origami est un art ancien qui demande une grande précision et beaucoup de patience. Pour réussir un modèle d’origami, il faut utiliser le bon type de papier. Les origamistes utilisent différents types de papier pour créer des modèles intéressants et des œuvres d’art uniques, comme le papier de soie, le papier japonais et le papier à serviette.

Le papier de soie est un papier fin et facile à plier, parfait pour les modèles complexes. Le papier japonais est un papier léger et coloré, idéal pour les modèles colorés. Enfin, le papier à serviette est un papier doux et facile à plier, parfait pour les débutants.

Sea Salt & Paper, comment on joue ?

La partie de Sea Salt & Paper se joue en plusieurs manches jusqu’à ce qu’une personne atteigne le score total de fin de partie : 40 points à deux, 35 points à trois et 30 points à quatre joueureuses.

À tour de rôle, dans le sens des aiguilles d’une montre, les joueureuses prennent une des 2 cartes visibles de la défausse ou 2 cartes de la pioche face cachée et en conservent une.

Plusieurs types de cartes sont en jeux et vous rapporteront des points par leurs associations en paire, par leurs couleurs ou en tant que multiplicateurs mais également grâce à certains pouvoir spéciaux lorsque vous les mettez en jeu. Par exemple, voler une carte à votre voisin-e, rejouer, prendre une carte en plus prise dans la pioche, etc.

Des sirènes, au nombre de 4 dans le jeu, vous permettent de gagner directement la partie dès que vous les avez toutes ou vous rapporteront un bonus de points par couleur la plus présente dans votre jeu.

Vous pouvez jouer autant de paires de cartes que vous le souhaitez pour activer leurs pouvoirs à la suite.

Lorsque vous atteignez 7 points de victoire vous pouvez décider de dire « STOP ». Vous pouvez. Cela n’est pas une obligation. Tout le monde compte alors les points de ses cartes (cartes en main ou déposées).

Soit vous faites le pari d’avoir plus de points ou au moins à l’égal des autres et vous annoncez « DERNIÈRE CHANCE ». Vos adversaires jouent encore un dernier tour avant le décompte des points. Dans ce cas, si votre pari est réussi, vous remportez la totalité de vos points et vos adversaires uniquement les points remportés par leur bonus de couleur. Mais attention si ce n’est pas le cas, c’est vous qui ne récupérerez qu’une partie de vos points.

Bluff, calcul, courage de se lancer ?

Sea Salt & Paper, verdict

Je dois vous avouer, j’ai trouvé que la mécanique de collection était la partie la moins intéressante du jeu. Ce qui m’a botté, en revanche, c’est celle de stop-ou-encore à la fin de chaque tour. Si vous pensez avoir de l’avance, vous pouvez tenter une toute dernière enchère en croisant les doigts, les orteils et les trompes de Fallope, mais si vous dites simplement « stop », vous pouvez prendre ce que vous avez.

Sea Salt & Paper est vraiment fun, et surprenant, car on essaie de prévoir le moment où et quand l’adversaire va (ré)agir et parfois, souvent, on se plante.

Le thème, bien qu’il aurait pu être imaginé dans un tout autre univers sans que cela modifie la mécanique du jeu, est bien présent et très joliment décliné. En effet, les éléments marins sont tous déclinés avec des éléments marins en origami, comme déjà évoqué plus haut. À la fois original et esthétique.

Les duos de cartes sont représentés par des petits pictogrammes très explicites qui facilitent les associations.

À noter que le jeu est sous licence du code ColorADD qui signifie que le jeu est adapté de manière à ce que les daltoniens puissent identifier les couleurs.

Sea Salt & Paper est totalement dans la gamme familiale. Facile à comprendre et à expliquer, facile à jouer pour des temps de parties rapides qui favorisent leur enchainement.

Les points sont très vite comptés, pas de prise de tête.

Néanmoins, tous les types de joueureuses prendront certainement du plaisir à y jouer. Simple mais pas simpliste.

Le fait de pouvoir, mais pas forcément devoir, mettre fin à la partie dès 7 points dans votre jeu amène une petite tension entre adversaires et une gestion du stop ou encore bien plaisante.

Les tactiques de jeux sont possibles bien que cela ne relève pas de la haute stratégie (privilégier les associations ? les couleurs ? attendre les cartes bonus ?) et que celles-ci soient limitées par le hasard du tirage au sort.

Cela n’est pas à mon sens un problème car ce n’est pas ce qu’on viendra chercher dans ce type de jeu.

Deux critiques ont toutefois jailli lors de nos parties. La première est que le jeu est un peu long pour un tel micro-format. Quelques parties ont duré 40 minutes. Pour un petit jeu léger et familial comme Sea Salt & Paper, c’est discutable. Et peut-être rédhibitoire pour certains publics.

Un autre souci, c’est son aspect sprint. En début de partie, une personne peut prendre le lead, de l’avance, puis énoncer « stop » à chaque fois ensuite pour empêcher les autres de vous rattraper. Là encore, comme plus haut, c’est… discutable.

Au-delà d’une mécanique de jeu qui fonctionne vraiment bien, un des meilleurs atouts de Sea Salt & Paper se trouve dans son mini format ; vraiment génial, à glisser partout sans pour autant que cela péjore la jouabilité du jeu.

Le prix est également tout mini et en fait le cadeau idéal pour des petits budgets malins ou à laisser derrière soit son exemplaire chez les amis en repartant.

Marre de l’hiver ? Besoin de soleil et de jeu sans prise de tête ? Des apéros et repas en famille prévus prochainement ? Vous achèterez sans regret plusieurs exemplaires de ce petit jeu simple et malin !

Très, très bon

Note : 4.5 sur 5.

  • Création : Théo Rivière et Bruno Cathala
  • Illustrations : Lucien Derainne, Pierre-Yves Gallard
  • Édition : Bombyx
  • Nombre de joueurs et joueuses : 2 à 4
  • Âge conseillé : dès 8 ans (bonne estimation)
  • Durée : 30 minutes
  • Thème : Mer et origami
  • Mécaniques principales : Cartes, collection, stop ou encore, pari. Pour en savoir plus sur les différentes mécaniques de jeux, c’est ici.

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Article écrit par Aline. Elle travaille dans le domaine social. Elle est tombée toute petite dans la marmite du jeu sous toutes ses formes (plateau, jeux vidéo, escape room, murder). Écrire sur le blog lui permet de découvrir de nouveaux jeux et partager de vrais coups de cœur.

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3 Comments

  • Vincent de Lavenne

    Bonjour et merci pour cette critique merveilleuse comme toujours chez Gusandco 😀
    Une petite question me trotte dans la tête sur les illustrations des articles depuis quelques semaines/mois : est-ce que vous utilisez des générateurs type Midjourney/DALL-E 2 ?
    J’en profite pour adresser un énorme remerciement à toute la rédaction pour le contenu merveilleux que vous produisez 🙂

    • Gus

      Un grand merci pour votre message Vincent, c’est un réel honneur de vous compter parmi notre (petite) communauté ❤️

      Pour répondre à votre question, nous utilisons (et passons beaucoup trop de temps à le faire) plusieurs outils et banque de données d’images libres de droit pour illustrer nos articles : Shutterstock. Unsplash, Freepik, Pexels, et IA parfois (instantart, Lexica, Midjourney, Leonardo, NightCafé ou Dreamart, mais pas Dall-E, parce que c’est tout dégueu 😅)

      La rédaction nous prend du temps, la mise en page également. Mais nous faisons de notre mieux pour proposer des articles agréables à life (d’où l’exclusion de pub pour rendre la lecture la plus confortable possible, sans 217 bannières immondes…).

      Encore une fois, Vincent, nous vous adressons nos sincères remerciements pour votre fidélité et soutien !

      • Vincent de Lavenne

        Merci de cette réponse, des références fort précieuses, et de l’avis d’un professionnel de la création graphique sur Dall-E xD
        Le résultat est clairement là, c’est tellement plaisant à lire 🙂
        Du coup je renchéris sur les remerciements pour une chose rare qui se trouve en masse sur ce petit coin chaleureux du web : la qualité d’interaction dans les commentaires, et la positivité générale, ça fait vraiment chaud au cœur.

À vous de jouer ! Participez à la discussion

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