
Scooby-Doo : Le Jeu de Plateau. Ni frais, ni fou, ni fun
Scooby-Doo : Le Jeu de Plateau est un jeu familial coopératif. Baladez-vous dans un patelin pour piéger un monstre.
Scooby-Doo : Le Jeu de Plateau
NB : cette chronique de Scooby-Doo : Le Jeu de Plateau a été écrite tout en écoutant cette playlist. Écoutez-la en la lisant 😉
Scooby-Doo est le principal protagoniste de la longue série animée Hanna-Barbera du même nom. Il s’agit d’un chien dogue allemand mâle qui est un dégonflé, mais loufoque et adorable. Il est généralement accompagné de ses amis humains, Shaggy / Sammy, Fred, Daphnl et Velma / Véra. Ensemble, ils résolvent des affaires mystérieuses avec des monstres surnaturels et d’autres créatures paranormales et souvent effrayantes. Tout ça voyageant dans une camionnette appelée la Mystery Machine.
La série a été lancée en 1969, on y reviendra plus bas, et est depuis lors un incontournable de l’animation télévisée. Elle a également donné naissance à plusieurs longs métrages, à des jeux vidéo et à un large éventail de produits dérivés. Comme ici ce jeu de plateau.
Entre un nouveau film (très moyen) et une nouvelle série animée juste avec Véra / Velma en VO sortie toute récemment, depuis 1-2 ans, Scooby-Doo revient sur le devant de la scène.
En plus du Betrayal à la sauce Scooby-Doo et de (l’excellente) Escape game de plateau, c’est donc aujourd’hui CMON qui se lance. Scooby-Doo : Le Jeu de Plateau est un jeu de plateau coopératif pour un à cinq.
Dans ce tout nouveau jeu de société, vous allez devoir contrôler les personnages du Mystery Gang, Fred, Velma, Daphné, Sammy et, bien sûr, Scooby-Doo lui-même, pour tenter de percer le mystère d’une enquête effrayante qui se déroule dans une petite bourgade typique américaine. Fantômes, monstres, goules. Bref, du pur Scooby-Doo !
Dans ce jeu de CMON, vous devrez vous rendre dans différents bâtiments du bled afin de mettre en place des pièges pour attraper tous les monstres et ainsi sauver les habitants. Sachant que ces fieffés coquins de monstres se déplacent tous de manière indépendante et spécifique. Pour y arriver, il va falloir coopérer et utiliser les capacités propre à chaque personnage bien connu de la licence pour tenter d’arrêter les monstres et sauver la ville.
Les créateurs de Scooby-Doo : Le Jeu de Plateau sont Fred Perret et Guilherme Goulart, co-créateurs du jeu de société d’aventure Arcadia Quest et Starcadia Quest également sortis chez CMON.
Scooby-Doo, un peu d’histoire
Dans les années 60 la chaîne de télé américaine CBS cherchait un dessin animé pour relancer l’audience de leur samedi matin. Ils contactèrent les deux producteurs William Hanna et Joseph Barbera pour leur créer une nouvelle série, avec des ados qui résoudraient des mystères.
Hanna et Barbera confièrent le projet à deux de leurs scénaristes maison, Joe Ruby et Ken Spears, et au dessinateur Iwao Takamoto. Le concept original, intitulé Mysteries Five, mettait en scène cinq adolescents (Geoff, Mike, Kelly, Linda et son frère « WW ») et leur chien Too-Much, membres d’un groupe de rock et résolvant entre deux concerts des mystères impliquant des fantômes, zombies, et autres créatures surnaturelles.
Pour finir, le concept et les noms finirent par changer. Le chien Too-Much devint Scooby-Doo, les membres du groupes changèrent également de nom et ne faisaient désormais plus partie d’un groupe de rock mais d’une équipe de détectives du surnaturel, les Mystery Incorporated, avec Sammy, Shaggy en VO, Daphné, Véra, Velma en VO, et Fred le blondinet.
La série a été lancée sur CBS en 1969, et a fait son apparition en France quelques années plus tard sur TF1 en 1975. 45 ans plus tard, la série animée continue d’exister à la télévision, au cinéma et dans les jeux de société. Le cas ici.
Scooby-Doo : Le Jeu de Plateau, comment on joue
Au début du tour, tout le monde commence par piocher 2 cartes. Sur celles-ci on y découvre un nombre indiquant l’initiative, qui commence à jouer avant ou après qui, un nombre pas, de déplacement possible et, parfois, une action spéciale à réaliser lors de son tour, ou pas.
Sans trop en dire, tout le monde en conserve une et (mi)défausse l’autre face cachée. Puis tout le monde révèle la sienne. Puis on révèle une carte du grand méchant de la partie (parmi trois) qu’on a tiré au tout début du jeu.
On résout ensuite, initiative par initiative, en intégrant celle du monstre. On peut se déplacer pour se balader sur la carte. En débarquant dans un lieu, on peut y résoudre une action : acquérir des ressources, des objets pour construire des pièges, le nerf de la guerre, ou remettre des jetons « Habitants », ou défausser des jetons « Méchants », ou replacer des cartes défaussées dans la pioche.
La créature, elle, de manière autonome, se déplace d’un certain nombre de cases, en suivant les flèches colorées indiquées par sa carte. Et on continue ainsi jusqu’à ce qu’on perde, ou gagne.
Des règles plutôt courtes, simples et fluides. Scooby-Doo : Le Jeu de Plateau est clairement un jeu familial, fluide (mais pas fun. J’y reviendrai après).
Scooby-Doo : Le Jeu de Plateau, comment on perd (ou comment on gagne) ?
On perd quand :
- Il n’y a plus de cartes à piocher
- Il n’y a plus de jetons créatures à placer
- Trois lieux sont hantés (ce qui se produit quand un lieu ne possède plus d’Habitants, parce qu’effrayés par la créature)
On gagne quand :
- Tous les pièges ont été construits. Comprenez par-là, quand on aura placé les jetons Ressources dessus. Et c’est tout.
Comme de nombreux coopératifs, on passe donc sa partie à « jouer les pompiers« . Éteindre un feu par-ci, en anticiper un autre là. Tout en cherchant à résoudre un objectif majeur, commun. Dans Scooby-Doo : Le Jeu de Plateau, on a un peu l’impression de jouer à Pandemic, avec moins de méchants virus et plus de méchants méchants.
Interaction ?
Est-ce que Scooby-Doo : Le Jeu de Plateau est interactif ? Il s’agit d’un jeu coopératif. C’est donc oui. À peu près. Mais peu. Lorsqu’on choisit sa carte au début du tour, on n’a pas le droit de se mettre d’accord. Le jeu indique qu’on peut communiquer, mais de manière limitée. On peut donner quelques indications, en restant dans le vague.
Je vais être honnête avec vous, je déteste ça. Quand on vous dit : vous pouvez parler, mais pas trop, pas comme ceci, pas comme cela. On ne sait pas trop ce qu’on a le droit de dire, si on va en dire trop, ou pas assez. C’est, selon moi, une manière « subtile » de se dédouaner d’un souci de gameplay. Vous pouvez communiquer pour vous organiser. Faites comme vous voulez. Après tout, c’est un jeu coopératif, donc oui, vous pouvez discuter. Mais pas vraiment non plus. Une fausse bonne idée !
Une fois les cartes révélées, on peut commencer à discuter, à décider de qui fait quoi, qui va où. Mais le jeu, familial, reste très, trop rudimentaire. Des ressources par-ci, des jetons en plus ou en moins par-là. Il y a peu de choix, ce qui entraîne finalement peu de décisions à prendre en commun. Le jeu peut par ailleurs se jouer en solo, moyennant quelques adaptations, ce qui finit par prouver qu’au fond, on peut se passer des autres (dans le jeu, pas dans la vraie vie).
Scooby-Doo : Le Jeu de Plateau, verdict
Scooby-Doo : Le Jeu de Plateau est un jeu coopératif fluide, assez simple et plutôt familial. Une fois qu’on a dit ça, on n’a rien dit. Il présente toutefois certains / beaucoup d’écueils qui m’ont refroidie.
Scooby Sisyphe
Dans Scooby-Doo : Le Jeu de Plateau, on essaie de remplir le plus d’objectifs possibles le plus rapidement possible. On doit également bien surveiller le plateau, les cartes, pour éviter de perdre. Le monstre revient pour, inlassablement, défaire tout ce qui a été précédemment fait. Sisyphe, ça vous dit quelque chose ? Mais siiiiiii. rappelez-vous vos cours de CM1 avec Madame Godin.
Le mythe de Sisyphe est un mythe grec ancien qui raconte l’histoire d’un homme condamné à une tâche inutile et éternelle. Sisyphe a été puni par Zeus pour avoir tenté de tromper la mort. Zeus était si en colère qu’il a condamné Sisyphe à l’éternelle peine d’essayer de rouler une pierre en haut d’une montagne, uniquement pour la voir rouler en bas chaque fois qu’il s’approchait du sommet. Sisyphe devait alors recommencer son travail sans fin. Le mythe est souvent interprété comme une métaphore pour la vie humaine et sa quête inutile de sens et de but.
Dans Scooby-Doo : Le Jeu de Plateau on a certes un but, les pièges à construire (de simples cartes avec des emplacements pour des jetons), mais on finit par toujours faire et refaire la même chose.
C’est un peu ce que je reproche à certains jeux coopératifs. On a l’impression de faire du surplace. Un pas en avant, deux en arrière, ou parfois, mais rarement, le contraire. Ce qui tend à générer des parties lentes, mais surtout rébarbatives.
Matos moyen
Mais ce n’est pas tout. Outre le manque d’interaction, chacun, chacune fait un peu sa popote dans son coin, outre des parties répétitives, rébarbatives, le matériel n’est pas incroyable non plus. À mon goût, les figurines sont particulièrement… laides. Elles font très… cheap. Des gros pâtés de plastique moulé. Et, étrangement, les pièces sont fragiles. Deux figurines étaient déjà cassées en ouvrant la boîte. Pas cool !
Thème inexistant
Enfin, pour charger la barque, le plus gros point négatif du jeu, c’est qu’on n’y retrouve ni l’ambiance ni le thème du dessin animé. Dans Scooby-Doo, le Mystery Gang ne se sépare jamais, ou alors très peu. Dans Scooby-Doo : Le Jeu de Plateau, hormis avec le van / Mystery Machine dans lequel on peut voyager à deux, le reste du temps on a interdiction de finir son tour sur la même case. On passe donc sa partie à s’éviter. On est loin d’un sentiment d’équipe.
Et puis, finalement, les rebondissements cocasses, mystérieux qui sont la marque de fabrique de tout scénario de Scooby-Doo n’apparaissent jamais dans le jeu. On connaît le monstre dès le départ, et on ne fait que tourner sur un plateau pour obtenir des ressources pour compléter des cartes. Pas d’investigation, pas de révélation. Hormis des figurines et une esthétique assez fidèles au thème, les mécaniques du jeu ne transpirent pas Scooby.
Cul entre deux chaises
Et puis, le point qui pique, à qui est destiné ce jeu ? Quel est son public-cible ? Désolée, je ne vois pas trop. Il est indiqué « jeu coopératif familial ». Or, Scooby-Doo : Le Jeu de Plateau est conseillé dès 10 ans. Mais à 10 ans, on est capables de jouer à de bien meilleurs jeux de plateau, coopératifs ou pas. Plus riches, plus…aboutis.
Ici, tout est trop léger. Cependant, pour un public plus jeune, le jeu me semble trop touffu. Scooby-Doo : Le Jeu de Plateau souffre clairement du syndrome du « cul-entre-deux-chaises », ni trop, ni pas assez. Rares sont les jeux qui parviennent à satisfaire plusieurs publics en même temps. Scooby-Doo : Le Jeu de Plateau se prend les pieds dans le guéridon.
Des règles assez simples, des parties fluides, mais un jeu plat, creux, ennuyeux. Ni frais, ni fou, ni fun.
Bof bof
- Date de sortie : Janvier 2023
- Langue : Française
- Assemblé en : Chine
- ITHEM : 3 sur 5. Pour en savoir plus sur l’ITHEM dans les jeux de société, c’est ici.
- IGUS : 3 sur 5. Pour en savoir plus sur l’IGUS dans les jeux de société, c’est ici.
- EcoScore : E. Si vous voulez en savoir plus sur l’EcoScore dans les jeux de société, c’est ici

- Création : Guilherme Goulart, Fred Perret
- Illustrations : Hannah Cardoso
- Édition : CMON
- Nombre de joueurs et joueuses : 1 à 5 (tourne mieux à 4)
- Âge conseillé : dès 10 ans (bonne estimation)
- Durée : 30-45 minutes
- Thème : Scooby-Doo
- Mécaniques principales : Coopératif, simultané, objectifs. Pour en savoir plus sur les différentes mécaniques de jeux, c’est ici.
Et encore une chose
👉 Si vous cherchez un autre, meilleur jeu Scooby-Doo, ne ratez pas l’Escape game. Coopératif, narratif, immersif. De la bombe !
👉 Si vous cherchez des autres, meilleurs jeux coopératifs, nous vous en proposons quelques-uns ici :
Pour vous offrir une expérience de lecture plus agréable, nous vous proposons un site sans aucune publicité. Nous entretenons des relations d’affiliation avec Philibert et Play-in.
Ainsi, lorsque vous achetez un jeu en cliquant sur les liens menant aux boutiques, vous nous soutenez.
Grâce à vous, nous pouvons obtenir une petite part des revenus, entre 5 et 8% du prix d’achat. Ceci nous permet alors d’acheter d’autres jeux et de continuer à pouvoir vous proposer de nouveaux articles.
Vous pouvez également nous aider à soutenir notre blog directement en faisant un don sur la plateforme française uTip.
Article écrit par Amélie. Passionnée de jeux de société. A commencé à jouer à des jeux de société à l’âge de 1 année, environ, et n’a jamais cessé depuis. Kiffe les jeux de plateau, coopératifs, narratifs et d’autres qui finissent aussi en « tif ». Adore partager sa passion et aider les autres à découvrir les top et éviter les flop.

