
Pourquoi jouer aux jeux de société nous rend plus aimables
Et si on avait tout faux?
Les chiffres ne cessent de tournicoter autour de nos têtes: les gens passent de plus en plus de temps sur leur portable. Sur les réseaux sociaux. Les jeux vidéos ne se sont jamais aussi bien vendus
Et pourtant
Et si on avait tout faux?
Les chiffres sont là pour nous rappeler que la technologie est devenue omniprésente. Avez-vous passé ces derniers jours rien qu’une journée sans votre portable, déconnecté.e.s? Combien de fois par jour, par heure regardez vous votre portable pour vérifier vos mails, vos Tweets, vos Snaps? Une cure de digital detox, ça vous tente? Faut être fou, non? Le digital est devenu un poids. Un sécateur social d’isolation
Et pourtant
Et si on avait tout faux?
Comment alors expliquer que dans l’histoire de l’Humanité avec un grand H il n’y a jamais eu autant de jeux de société produits. Autant de jeux de société vendus (les CA de la plupart des éditeurs ont bondi en quelques années). Autant de salons, de festivals, d’événements (Essen en 2017 annonce déjà des chiffres tonitruants), de bars à jeux un peu partout dans le monde (même à Genève, c’est dingue)
Le galop, le naturel, tout ça
Rester derrière son écran ne suffit pas. Envoyer des mails ne suffit pas. Rédiger des statuts sur FB ne suffit pas. Envoyer des selfies sur Insta ne suffit pas. Nous avons besoin de contact, de lien. Nous sommes des animaux grégaires. Nous avons besoin des autres pour nous forger, nous retrouver, échanger
Et c’est ce qui explique le succès impertinents et récents des jeux de société
Non seulement la pub s’est améliorée, mêmes les médias « de masse » en parlent aujourd’hui, c’est devenu tendance, mais en plus de cela l’image du jeu de société a changé et s’est offert un joli ravalement de façade. Non, le jeu de société (et de rôle, au passage) n’est plus réservé à un groupuscule de geeks boutonneux et puceaux
Passez une soirée dans un café jeu, dans un salon, et vous verrez que son public est tout sauf « nerdique ». Le jeu de société, une activité très branchouille, très millennial, très hipster
Compét
En plus d’être de société, le jeu développe des compétences humaines et sociales pertinentes: collaboration, communication, analyse, créativité, et d’autres aussi
Mais surtout, les jeux de société nous rendent aimables. Aimable, qui soulève de l’amour
Pour jouer, il faut écouter. Pour jouer, il faut s’intéresser aux autres. Pour jouer, il faut se tourner vers les autres. Soit en collaborant avec eux dans des jeux coop, soit en observant leurs tactique et stratégie pour adapter les siennes dans des jeux compétitifs. S’ouvrir aux autres, une compétence qui nous rend aimable
Pour jouer, il faut également apprendre à respecter. Respecter le tour des autres, respecter les règles, respecter le matériel. Une autre compétence qui nous rend aimable
Pour jouer, il faut également apprendre à perdre, à gagner, même. Pas facile de ne pas crier sa déception ou fanfaronner sur sa victoire. Cela s’apprend, et cela nous rend plus aimable. Comme dans la vraie vie™ IRL AFK AFB (away from board), on doit faire face à des situations frustrantes, hasardeuses, pénibles ou extrêmement joyeuses. Et apprendre à les gérer, à s’adapter. On aura pu s’exercer sur des jeux de société au préalable. Un méchant événement tiré en début de tour dans le Trône de Fer? Un lancer de dés moisi dans un jeu de Stefan Feld? Une victoire à la Pyrrhus dans un Legacy? Un scénario Unlock pété 2 secondes avant les fatidiques 60 minutes? Le jeu de société, comme terrain de jeu de la réalité
Pour jouer, il faut aussi s’immerger, ensemble. Dans des règles, parfois ardues, dans des univers, souvent oniriques. C’est partir en voyage, ensemble. Couples who play together, stay together. Et je rajouterai, Friends who play together, stay together
Jouer, c’est faire une partie. Une partie de jeu, mais surtout, une partie de sa vie
Jouer nous rend plus aimable
Le jeu, comme un acte d’amour


6 Comments
patate des Ténèbres
… C’est tellement mignon! Où alors oui, en oubliant la liste noir des joueurs tarés 🙂
Jonathan
Quid d’être critique de jeux de société? 😏
Gus
🤔 c’est-à-dire?
Jonathan
Es ce que cela rend plus aimable ?
Gus
Bonne question. Qu’en pensez-vous?
Jonathan
Plus clivant probablement. Mais le public (moi par exemple) aime la plume acerbe 😏