Moogle Bounty Mayhem
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Moogle Bounty Mayhem : Un Final rapide mais peu de Fantasy

🐾 15 minutes de jeu, mais quelle galère ! Notre test de Moogle Bounty Mayhem : design sombre, règles floues… À éviter ?


Moogle Bounty Mayen : Quand l’auteur de Love Letter fait un jeu de commande (raté)

Moogle Bounty Mayhem

⚠️ Avertissement : Dans un souci de transparence envers notre communauté, nous tenons à préciser que cet article reflète notre opinion personnelle sur le jeu. Nous n’avons reçu aucune contrepartie de la part de l’éditeur du jeu. Nous avons acquis et testé le jeu de façon indépendante, sans lien commercial avec son éditeur. Les avis présentés ici représentent notre analyse honnête et impartiale du jeu, basée sur notre propre expérience.


Vous pouvez écouter cet article sous forme de podcast ici, généré par IA. Et nous sommes également sur Apple Podcast & sur YouTube Podcast ici :

L’essentiel en 3 points :

  • Livret de règles mal traduit avec des lignes en anglais et des jetons non traduits, créant confusion et frustration dès l’ouverture de la boîte.
  • Un jeu rapide (15 min) avec une profondeur stratégique intéressante, mais qui demande trop d’investissement pour trop peu d’émotions et de plaisir immédiat.
  • Esthétique sombre et terne qui laisse indifférent, même les fans de Final Fantasy XII peinent à être séduits par l’ambiance visuelle du jeu.

Combien de fois avez-vous abandonné un jeu de société après avoir lu le livret de règles pendant une heure sans rien comprendre ? Avec Moogle Bounty Mayhem, préparez-vous à revivre ce cauchemar.

Inspiré de l’univers de Final Fantasy XII, ce jeu aux parties rapides saura-t-il vous intriguer suffisamment pour explorer sa complexité cachée ? Spoiler : non.

Final Fantasy XII n’est sans doute pas l’opus le plus emblématique de la franchise, mais à sa sortie, le jeu vidéo avait reçu un excellent accueil du public et des sites spécialisés. Avec Moogle Bounty Mayhem, Square Enix nous replonge fidèlement dans Ivalice.

On retrouve les six personnages principaux sur les cartes héros, mais ce ne sont pas eux qui se trouvent au cœur du jeu : ce sont les Mogs qui sont mis à l’honneur ici. Chaque joueur incarne un Mog disposant d’une capacité spéciale, associé à un deck spécifique. Il devra optimiser l’utilisation de ses cartes pour obtenir le plus de points de victoire et remporter la partie. Pour accumuler ces points, il va falloir affronter des monstres et le Boss Yiazmat, dans la pure tradition de la série Final Fantasy.

Un design clivant et une adaptation française ratée

D’un point de vue design, et dès l’ouverture de la boîte, l’esthétique du jeu ne fait pas l’unanimité. Si les fidèles de Final Fantasy seront ravis de retrouver les personnages du jeu, les néophytes découvriront des couleurs ternes et une ambiance sombre, pas des plus accueillantes. S’il ne fait aucun doute que le design est travaillé et assumé, il laisse plutôt les joueurs indifférents. Si les cartes sont bien pensées pour faciliter le gameplay et la compréhension du jeu, ce n’est malheureusement pas le cas du livret de règles dans cette adaptation française.

Pour moi, cette adaptation constitue le gros point faible du jeu. Non seulement quelques lignes du livret de règles n’ont pas été traduites, mais en plus la traduction précipitée génère de sérieuses difficultés de compréhension. Alors que ce jeu a la chance de disposer d’une prise en main rapide, le livret sème le doute, voire invite à la mauvaise interprétation des règles, notamment concernant « les zones de jeu ». La prise en main est finalement remplie d’incertitudes et on se rend vite compte qu’il va falloir interpréter les règles pour que l’utilisation de certaines cartes ait du sens.

De plus, j’ajouterais que les jetons sont eux aussi restés en anglais. Au tarif affiché du jeu, je trouve tout cela surprenant, décevant voire même frustrant…

Un jeu rapide et profond

Une fois franchie l’étape de déchiffrage des règles, il est temps de se lancer dans une partie. Le jeu propose une dynamique curieuse, avec des parties rapides (15 minutes) offrant une vraie profondeur de jeu. Ce qui est plutôt rare. Chaque joueur choisit au hasard un Mog et récupère son paquet de cartes associé, ainsi qu’une carte héros. On reconnaît la patte de l’auteur à succès de Love Letter.

Au centre de la table, on présente une des tuiles du Boss Yiazmat puis on place une carte monstre entre chaque joueur. Chaque joueur dispose d’une main de départ constituée du héros et de trois cartes de son paquet. À son tour, le joueur va devoir placer une de ces cartes devant un monstre, rien de plus.

Heureusement, le choix n’est pas si simple, car on peut placer ses cartes face visible ou face cachée, et sur l’une des trois zones de jeu qui s’offrent à nous. La complexité des cartes invite à de vraies réflexions pour optimiser les effets et surprendre les autres joueurs. Car pour gagner des points de victoire, il va falloir être le joueur qui inflige le plus de coups au Boss et aux monstres face à nous. Il n’y a que six manches, donc on ne pourra pas donner notre maximum sur chaque zone de jeu. Il va falloir faire preuve d’opportunisme et de stratégie pour pouvoir faire la différence.

Une profondeur qui demande de la maîtrise

Si lors des premières parties on a la sensation de jouer au hasard et de subir la pioche, on découvre assez vite que chaque choix a des conséquences et que maîtriser les spécificités de son Mog, de son deck et de son héros est essentiel pour pouvoir optimiser ses décisions et ses chances de réussite.

Si l’équilibre entre chance et stratégie est plutôt bon, il ne fait aucun doute qu’il va falloir jouer, découvrir, tester et maîtriser les decks et leurs spécificités pour apprécier et exploiter la profondeur qui se dissimule sous ce jeu rapide au gameplay épuré. Disposant de six Mogs, six héros, dix monstres et quatre versions du Boss disponibles, le contenu est suffisant pour varier les scénarios de jeu et éviter trop de redondance dans les parties.

Si certains decks semblent plus puissants que d’autres au premier coup d’œil, l’équilibre est finalement assez subtil, et chacun trouvera un deck préféré qui correspond à son style de jeu. Le problème, c’est que tous les joueurs ne seront pas motivés à creuser et chercher les profondeurs d’un jeu rapide. Il est même fort possible que l’on se soit lassé avant de le maîtriser. Car au final, le jeu ne procure que peu d’émotions au joueur. Pas de fou rire autour de la table, pas de combo dévastateur, pas de construction lente et minutieuse, pas de contemplation visuelle… La plupart des joueurs se tourneront vers un jeu au plaisir sensoriel ou intellectuel plus immédiat, et à raison.

Moogle Bounty Mayhem, verdict

Souffrant d’une mauvaise adaptation française, ce jeu se tire une balle dans le pied dès le départ. Bien qu’il dispose d’une profondeur remarquable pour un jeu à la prise en main et au gameplay rapide, peu de joueurs devraient avoir la patience de découvrir, tester, optimiser et maîtriser chaque deck afin de profiter pleinement de l’expérience ludique proposée ici.

Le jeu n’est pas assez généreux dans le plaisir immédiat, et j’ai bien peur qu’il ne nous lasse avant de pouvoir nous combler. Porté par la franchise Final Fantasy et par une mécanique simple et profonde, il pourra sans doute satisfaire certains, mais il n’a pas su conquérir mon cœur. Je vais vite passer à autre chose.

On a aimé :

  • La promesse d’une partie en 15 minutes (on a eu le temps de faire trois parties pendant que nos amis lisaient encore les règles)
  • Une profondeur stratégique qui existe vraiment… quelque part… sous les décombres de la traduction
  • Six Mogs différents, parce qu’au moins on peut varier les plaisirs… euh, les frustrations

On a moins aimé :

  • Le livret de règles qui semble avoir été traduit par un Chocobo sous caféine
  • Les jetons en anglais, parce que pourquoi faire simple quand on peut faire bilingue à moitié ?
  • Un design qui fait concurrence aux ciels de novembre : gris, sombre, et pas très motivant
  • L’absence totale d’émotions – on a eu plus de frissons en lisant le livret de règles qu’en jouant

C’est plutôt pour vous si…

  • Vous êtes bilingue français-anglais et que vous aimez jouer aux détectives pour déchiffrer des règles
  • Vous avez la patience d’un moine tibétain et l’envie de jouer 20 parties avant de commencer à vous amuser
  • Vous collectionnez les adaptations ratées de licences vidéoludiques

Ce n’est plutôt pas pour vous si…

  • Vous voulez jouer à un jeu plutôt que de résoudre une énigme linguistique
  • Vous recherchez des émotions plus fortes que « Ah, j’ai peut-être bien joué… ou pas ? »
  • Vous pensez qu’au prix affiché, la traduction devrait être incluse dans le package

Moogle Bounty Mayhem prouve qu’on peut avoir tout pour plaire sur le papier et finir en bas de la pile de jeux. Comme ces Mogs qui promettent l’aventure mais livrent surtout… du déchiffrage de hiéroglyphes français.

Bof bof.

Note : 2 sur 5.

  • Label Dé Vert : Non ! Pour en savoir plus sur le label Dé Vert, c’est ici.
  • Création : Seiji Kanai
  • Illustrations : Ryoma Ito
  • Édition : Square Enix
  • Nombre de joueurs et joueuses : 2 – 4
  • Âge conseillé : Dès 13 ans
  • Durée : 15 minutes
  • Thème : Fantasy
  • Mécaniques principales : Jeux de cartes. Affrontement. Pour en savoir plus sur les différentes mécaniques de jeux, c’est ici.

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