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Jeux de plateau

LudothĂ©rapie : Jouer pour freiner la maladie d’Alzheimer

🎲 Jeux de société : le remède anti-Alzheimer ? Selon une récente étude, jouer aux jeux réduit le risque de démence après 70 ans. 👵


Jeux de société VS Alzheimer

Selon une Ă©tude rĂ©cente, les puzzles, les jeux de cartes, les Ă©checs et les cours pour adultes peuvent rĂ©duire de 11 % le risque de dĂ©velopper une dĂ©mence après l’âge de 70 ans.

Mais avant de parler de la recherche en dĂ©tail, intĂ©ressons-nous Ă  l’une des maladies neurologiques qui touchent de nombreuses personnes âges, Alzheimer.

Cet article fait par ailleurs Ă  l’un des tous rĂ©cents articles, LudothĂ©rapie pour l’autisme : L’éveil par le jeu.

Quelles sont les causes de la maladie d’Alzheimer ?

La maladie d’Alzheimer, la forme la plus courante de dĂ©mence, est une affection biologique qui dĂ©tĂ©riore progressivement la mĂ©moire et se caractĂ©rise par la prĂ©sence dans le cerveau de deux protĂ©ines, l’amyloĂŻde et la protĂ©ine tau.

Ces protĂ©ines s’agrègent en amas collants appelĂ©s « plaques » et forment des « enchevĂŞtrements » respectivement, bloquant les messages entre les cellules du cerveau, induisant une inflammation et provoquant la mort des cellules cĂ©rĂ©brales. Cependant, l’interaction entre l’amyloĂŻde et la protĂ©ine tau et leur rĂ´le dans l’apparition de la maladie d’Alzheimer restent une Ă©nigme pour les chercheurs.

Le rĂ´le de l’amyloĂŻde et de la protĂ©ine Tau

Les protĂ©ines amyloĂŻdes sont principalement prĂ©sentes dans la maladie d’Alzheimer. Environ 30 % des adultes en bonne santĂ© âgĂ©s de plus de 60 ans prĂ©sentent des concentrations Ă©levĂ©es d’amyloĂŻde dans leur cerveau. Il faut environ 20 ans pour que les personnes appartenant Ă  ce groupe commencent Ă  prĂ©senter des symptĂ´mes de dĂ©mence tels que la perte de mĂ©moire.

Les protĂ©ines Tau, quant Ă  elles, sont prĂ©sentes dans un large Ă©ventail de pathologies, dont la maladie d’Alzheimer, l’encĂ©phalopathie traumatique chronique, la maladie de Niemann-Pick et le syndrome de Down.

La question de savoir qui, de l’amyloĂŻde ou de la protĂ©ine tau, vient en premier, reste sans rĂ©ponse. Certains chercheurs suggèrent qu’une fois l’amyloĂŻde apparue, la protĂ©ine tau accĂ©lère son mauvais pliage, ce qui favorise l’augmentation de l’amyloĂŻde et la mort des cellules cĂ©rĂ©brales.

Le rôle des gènes

Les gènes peuvent jouer un rĂ´le important dans l’apparition de la maladie d’Alzheimer. La maladie d’Alzheimer Ă  transmission dominante, qui est rare et ne reprĂ©sente que 1 % de tous les cas de maladie d’Alzheimer, est causĂ©e par des mutations dans l’un des trois gènes (protĂ©ine prĂ©curseur de l’amyloĂŻde, prĂ©sĂ©niline 1 ou prĂ©sĂ©niline 2) qui provoquent une accumulation rapide d’amyloĂŻde dans le cerveau.

L’âge est le principal facteur de risque de la maladie d’Alzheimer sporadique, qui reprĂ©sente 99 % des cas de maladie d’Alzheimer. Le facteur de risque gĂ©nĂ©tique le plus important pour la maladie d’Alzheimer sporadique est un gène appelĂ© « apolipoprotĂ©ine E (APOE) ε4 », qui peut augmenter le risque en raison de l’inefficacitĂ© de l’Ă©limination de l’amyloĂŻde dans le cerveau.

Régime alimentaire, diabète, obésité et activité physique

Bien que le rĂ©gime alimentaire soit depuis longtemps considĂ©rĂ© comme un facteur de prĂ©vention potentiel du risque de dĂ©mence, il n’a pas encore Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© de manière dĂ©finitive qu’un rĂ©gime ou un supplĂ©ment particulier avait un effet substantiel sur la rĂ©duction du risque de dĂ©mence ou mĂŞme sur le dĂ©clin de la mĂ©moire.

Certaines donnĂ©es Ă©tablissent un lien entre le diabète de type 2 et le risque de maladie d’Alzheimer, mais le lien entre le poids (indice de masse corporelle, ou IMC) et la dĂ©mence est plus solidement Ă©tayĂ©.

Des Ă©tudes suggèrent que l’exercice physique peut augmenter la neuroplasticitĂ© dans le cerveau, c’est-Ă -dire la capacitĂ© du cerveau Ă  former de nouvelles connexions entre les rĂ©seaux nerveux, en particulier dans les centres de mĂ©moire.

Sommeil et humeur

Les problèmes de sommeil sont frĂ©quents chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, et un sommeil perturbĂ© peut entraĂ®ner une accumulation accrue d’amyloĂŻde. Les symptĂ´mes d’anxiĂ©tĂ© ou de dĂ©pression peuvent ĂŞtre associĂ©s Ă  des facteurs qui augmentent le risque d’affections vasculaires telles que les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cĂ©rĂ©braux, et ont Ă©galement Ă©tĂ© associĂ©s Ă  l’augmentation des niveaux d’amyloĂŻde dans le cerveau et Ă  l’augmentation de l’inflammation.

Réserve cognitive ou résilience

Certaines personnes ayant un taux Ă©levĂ© d’amyloĂŻde dans leur cerveau ne dĂ©veloppent pas la maladie d’Alzheimer, ce qui suggère que ces personnes disposent d’une « rĂ©serve cognitive » qui leur permet de mieux compenser ou d’ĂŞtre plus rĂ©silientes face Ă  l’augmentation des niveaux de maladie dans le cerveau.

Est-ce que la maladie d’Alzheimer est hĂ©rĂ©ditaire ?

L’une des questions les plus pressantes que se posent les personnes touchĂ©es par la maladie d’Alzheimer est de savoir si leurs enfants seront Ă©galement victimes de cette affection. On l’a vu plus haut, la maladie d’Alzheimer, une forme de dĂ©mence qui dĂ©tĂ©riore progressivement la mĂ©moire, est une maladie complexe dans laquelle interviennent des facteurs gĂ©nĂ©tiques et environnementaux. Ce chapitre tente d’explorer les connaissances actuelles sur l’hĂ©rĂ©ditĂ© de la maladie d’Alzheimer et les recherches en cours dans ce domaine.

La maladie d’Alzheimer familiale

Pour les personnes atteintes d’une forme familiale de la maladie d’Alzheimer, le schĂ©ma de transmission est très clair. Cette forme de la maladie, qui reprĂ©sente moins de 1 % de tous les cas d’Alzheimer, est causĂ©e par des mutations dans l’un des trois gènes suivants : la protĂ©ine prĂ©curseur de l’amyloĂŻde (APP), la prĂ©sĂ©niline 1 (PSEN1) et la prĂ©sĂ©niline 2 (PSEN2).

Ces gènes sont impliquĂ©s dans la production de la protĂ©ine amyloĂŻde, qui s’accumule pour former des plaques collantes caractĂ©ristiques de la maladie d’Alzheimer.

Des tests gĂ©nĂ©tiques sont disponibles pour les personnes prĂ©occupĂ©es par le risque de maladie d’Alzheimer familiale. Une seule copie du gène mutĂ© hĂ©ritĂ© d’un parent atteint finit par provoquer la maladie, dont les symptĂ´mes apparaissent gĂ©nĂ©ralement entre 30 et 65 ans.

La maladie d’Alzheimer non familiale

Pour les 99 % de cas d’Alzheimer restants, le schĂ©ma de transmission est beaucoup moins clair et l’apparition de la maladie n’est pas inĂ©vitable. La maladie d’Alzheimer non familiale, ou sporadique, est influencĂ©e par une combinaison de facteurs gĂ©nĂ©tiques et environnementaux, dont l’âge et le sexe.

Près de trente gènes communs Ă  la population gĂ©nĂ©rale sont connus pour influencer le risque de maladie, et des centaines d’autres pourraient ĂŞtre impliquĂ©s. Quatre processus biologiques ont Ă©tĂ© identifiĂ©s comme jouant un rĂ´le dans l’apparition de la maladie d’Alzheimer : la rĂ©ponse immunitaire, le transport de molĂ©cules dans la cellule, la synthèse et la dĂ©gradation des molĂ©cules grasses et la transformation des protĂ©ines.

Facteurs liĂ©s Ă  l’environnement et au mode de vie

L’âge est le principal facteur de risque de la maladie d’Alzheimer, la probabilitĂ© de dĂ©velopper la maladie doublant Ă  peu près tous les cinq ans Ă  partir de 65 ans. Les femmes ont Ă©galement un risque plus Ă©levĂ© de dĂ©velopper la maladie que les hommes, potentiellement en raison d’une rĂ©duction des hormones fĂ©minines après la mĂ©nopause.

Il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que les conditions mĂ©dicales telles que les facteurs cardiovasculaires (diabète de type 2, hypertension artĂ©rielle, taux de cholestĂ©rol et obĂ©sitĂ©) et la dĂ©pression, ainsi que les facteurs liĂ©s au mode de vie tels que l’inactivitĂ© physique, un rĂ©gime alimentaire qui augmente le taux de cholestĂ©rol, le tabagisme et la consommation excessive d’alcool, ont tous une influence sur le risque de maladie.

L’avenir de la prĂ©diction et de la prĂ©vention de la maladie d’Alzheimer

Étant donnĂ© l’absence actuelle de certitude et de traitements efficaces pour la maladie d’Alzheimer, la plupart des experts ne recommandent pas de tests gĂ©nĂ©tiques pour la maladie non familiale. Toutefois, Ă  mesure que les techniques de diagnostic prĂ©coce s’amĂ©liorent et que notre comprĂ©hension de la maladie Ă©volue, la prĂ©diction du risque de maladie d’Alzheimer pourrait se gĂ©nĂ©raliser.

En conclusion, si la crainte de transmettre la maladie d’Alzheimer Ă  ses enfants est comprĂ©hensible, il est actuellement presque impossible de la prĂ©dire avec certitude. Toutefois, grâce aux recherches et aux essais cliniques en cours, on peut espĂ©rer une amĂ©lioration de la prĂ©diction des risques et peut-ĂŞtre mĂŞme une guĂ©rison de cette maladie dĂ©vastatrice Ă  l’avenir.

Pourquoi n’avons-nous pas (encore) de traitement pour la maladie d’Alzheimer ?

La maladie d’Alzheimer, une forme de dĂ©mence qui dĂ©tĂ©riore progressivement la mĂ©moire, est une affection complexe qui n’a pas encore trouvĂ© de remède, bien qu’elle ait Ă©tĂ© officiellement dĂ©crite il y a 115 ans. La maladie se caractĂ©rise par la prĂ©sence dans le cerveau de deux protĂ©ines, l’amyloĂŻde et la tau, qui forment des amas collants et des enchevĂŞtrements, bloquant les messages entre les cellules du cerveau, provoquant une inflammation et entraĂ®nant la mort des cellules.

Cependant, le rĂ´le exact et l’interaction de ces protĂ©ines dans l’apparition de la maladie d’Alzheimer restent un mystère.

Le déficit de financement

L’une des raisons de l’absence de traitement curatif est le manque criant de financement de la recherche sur la maladie d’Alzheimer par rapport Ă  d’autres maladies telles que le cancer, les maladies cardiaques, le VIH/sida et mĂŞme le COVID-19. L’idĂ©e fausse selon laquelle la maladie d’Alzheimer ne touche que les personnes âgĂ©es contribue Ă  ce manque de financement.

Or, 5 Ă  10 % des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ont moins de 65 ans, et la maladie a Ă©galement un impact sur toute la famille, provoquant l’anxiĂ©tĂ©, la dĂ©pression et l’Ă©puisement des soignants et des proches.

Théories concurrentes

La complexitĂ© du cerveau humain et de la maladie elle-mĂŞme a donnĂ© lieu Ă  de nombreuses thĂ©ories concurrentes sur la cause de la maladie d’Alzheimer. La thĂ©orie la plus ancienne est que la maladie d’Alzheimer est causĂ©e par des protĂ©ines mal repliĂ©es qui s’agrègent ou s’agglutinent, tuant les cellules cĂ©rĂ©brales. Cependant, les mĂ©dicaments conçus pour bloquer ces processus ont Ă©chouĂ© Ă  plusieurs reprises dans les essais sur l’homme.

La thĂ©orie de la neuroinflammation, qui suggère que la maladie rĂ©sulte d’une libĂ©ration excessive de substances chimiques inflammatoires toxiques par des cellules immunitaires du cerveau appelĂ©es microglies, est une nouvelle thĂ©orie en lice.

D’autres thĂ©ories suggèrent que la maladie d’Alzheimer est une maladie des synapses, les jonctions entre les cellules du cerveau, ou une maladie des mitochondries, une structure essentielle Ă  la production d’Ă©nergie dans chaque cellule du cerveau.

Les défis à relever pour trouver un remède

La maladie d’Alzheimer est une maladie chronique qui est probablement prĂ©sente 20 Ă  30 ans avant que les premiers symptĂ´mes ne deviennent Ă©vidents. Il est donc difficile de diagnostiquer et de traiter la maladie Ă  un stade prĂ©coce. L’Ă©thique de l’administration Ă  long terme d’un mĂ©dicament potentiellement toxique Ă  une personne qui pourrait ou non contracter la maladie dans trois dĂ©cennies doit Ă©galement ĂŞtre prise en compte.

La nature longue et chronique de la maladie d’Alzheimer exige des essais longs et coĂ»teux – des annĂ©es – avant qu’une rĂ©ponse puisse ĂŞtre apportĂ©e. Ce temps et ces dĂ©penses sont des obstacles supplĂ©mentaires au dĂ©veloppement de mĂ©dicaments.

Oui, mais. La maladie d’Alzheimer n’est peut-ĂŞtre pas une maladie unique. Il peut s’agir d’un ensemble de maladies similaires, une personne de 52 ans atteinte d’un Alzheimer prĂ©coce ayant une Ă©volution clinique diffĂ©rente de celle d’une personne de 82 ans atteinte d’un Alzheimer tardif. Cela soulève la question de savoir si un mĂ©dicament qui fonctionne chez une personne de 82 ans fonctionnera Ă©galement dans la maladie d’une personne de 52 ans.

Malgré ces obstacles, une multitude de recherches fascinantes et encourageantes sont menées dans les laboratoires du monde entier.

Donanemab : Un nouvel espoir dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer

Eli Lilly, une sociĂ©tĂ© pharmaceutique amĂ©ricaine, a rĂ©cemment annoncĂ© cette annĂ©e des rĂ©sultats d’essais cliniques prometteurs pour son mĂ©dicament expĂ©rimental contre la maladie d’Alzheimer, le donanemab. Il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que ce mĂ©dicament ralentissait le dĂ©clin cognitif de 35 % lors d’un essai de phase avancĂ©e, offrant ainsi une lueur d’espoir dans la lutte contre cette maladie dĂ©bilitante.

Cependant, les donnĂ©es complètes n’ont pas encore Ă©tĂ© publiĂ©es, ce qui laisse de nombreuses questions sans rĂ©ponse.

Comment fonctionne le donanemab ?

Le donanemab agit en ciblant une caractĂ©ristique commune de la maladie d’Alzheimer dans le cerveau : les plaques amyloĂŻdes. La bĂŞta-amyloĂŻde, une protĂ©ine qui joue un rĂ´le important dans le fonctionnement du cerveau, devient toxique chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, s’agglutinant et perturbant la connexion entre les cellules du cerveau.

Cela entraĂ®ne des troubles cognitifs tels que la perte de mĂ©moire. Le donanemab utilise le système immunitaire de l’organisme pour cibler ces plaques amyloĂŻdes et les Ă©liminer du cerveau, rĂ©duisant ainsi le dĂ©clin liĂ© Ă  la maladie. Il est Ă  noter que le mĂ©dicament ne se lie qu’aux plaques nocives et Ă©tablies, laissant intactes les autres formes de bĂŞta-amyloĂŻde.

L’essai et ses rĂ©sultats

L’essai a portĂ© sur 1 182 personnes prĂ©sentant des symptĂ´mes prĂ©coces de la maladie d’Alzheimer et des plaques dĂ©tectables dans leur cerveau. La moitiĂ© des participants a reçu une dose initiale de 700 mg de donanemab par voie intraveineuse toutes les quatre semaines pendant les trois premières doses, puis 1400 mg toutes les quatre semaines par la suite. L’autre moitiĂ© a reçu un placebo.

Un peu plus de la moitiĂ© des participants ont terminĂ© leur traitement au bout d’un an, et 20 % d’entre eux l’ont terminĂ© au bout de 18 mois. Cela signifie que le mĂ©dicament a permis d’atteindre un certain niveau d’Ă©limination des plaques chez 72 % des participants ayant reçu du donanemab.

Près de la moitiĂ© des participants qui ont pris du donanemab n’ont montrĂ© aucun signe d’augmentation de la gravitĂ© de leur maladie après un an. En comparaison, cela n’a Ă©tĂ© le cas que pour 29 % des participants du groupe placebo.

Il est important de noter que le donanemab a également ralenti le déclin clinique et fonctionnel de 35 % dans tous les cas de ceux qui ont pris le donanemab pendant toute la durée du traitement, par rapport au groupe placebo.

Effets secondaires et préoccupations

Cependant, l’essai a Ă©galement rĂ©vĂ©lĂ© des effets secondaires prĂ©occupants. Environ 24 % des participants ont souffert d’un gonflement du cerveau, tandis que 31 % ont connu des microhĂ©morragies. Ces effets secondaires ont Ă©tĂ© dangereux dans environ 1,6 % des cas, entraĂ®nant trois dĂ©cès.

Comparaisons avec d’autres mĂ©dicaments

Le donanemab n’est pas le premier mĂ©dicament ciblant l’amyloĂŻde Ă  ĂŞtre dĂ©veloppĂ©. Deux autres mĂ©dicaments, l’aducanumab et lecanemab, ont Ă©tĂ© approuvĂ©s au cours des deux dernières annĂ©es, mais leurs rĂ©sultats sont quelque peu diffĂ©rents de ceux du donanemab.

L’aducanumab a effectivement entraĂ®nĂ© une rĂ©duction des plaques dans le cerveau, mais les rĂ©sultats de ses essais ont Ă©tĂ© controversĂ©s. Le lĂ©canemab, quant Ă  lui, s’est rĂ©vĂ©lĂ© capable de rĂ©duire Ă  la fois les plaques et le dĂ©clin liĂ© Ă  la maladie au stade prĂ©coce de la maladie d’Alzheimer. Cependant, la proportion d’incidents indĂ©sirables Ă©tait infĂ©rieure Ă  celle du donanemab.

L’avenir du donanemab

Bien que les rĂ©sultats de l’essai du donanemab soient prometteurs, il reste encore beaucoup d’inconnues. Les chercheurs doivent encore comprendre pourquoi le donanemab semble agir diffĂ©remment d’une personne Ă  l’autre, quels sont les patients qui peuvent le plus bĂ©nĂ©ficier de ce traitement et quels sont ceux qui risquent le plus de dĂ©velopper des effets secondaires dangereux.

D’autres Ă©tudes devront se concentrer sur la recherche de ces inconnues, tout en examinant ce qui fait le succès de ce traitement. Quoi qu’il en soit, les rĂ©sultats de cet essai montrent clairement qu’une intervention prĂ©coce et le ciblage des bonnes modifications cĂ©rĂ©brales au bon moment sont essentiels dans le cas de la maladie d’Alzheimer.

En effet, peut-ĂŞtre associĂ©s au dĂ©pistage des biomarqueurs de risque de la maladie d’Alzheimer, de nouveaux mĂ©dicaments comme le donanemab pourraient permettre aux scientifiques d’arrĂŞter la maladie avant qu’elle ne commence.

Bien que de nombreuses inconnues demeurent, les résultats de l’essai du donanemab montrent clairement que le fait d’intervenir tôt et de cibler les bonnes modifications cérébrales au bon stade de la maladie est essentiel pour ralentir la progression de l’Alzheimer.

Toutefois, la prévention reste cruciale, d’autant plus que le donanemab présente des effets secondaires sérieux. Une récente étude apporte justement un nouvel éclairage sur le rôle des activités mentalement stimulantes comme approche prometteuse pour prévenir ou retarder l’apparition de la démence. Selon ces travaux menés par des chercheurs australiens, des loisirs tels que les mots croisés, les jeux de société ou la rédaction d’un journal pourraient réduire le risque de démence après 70 ans.

Le jeu de société, comme « remède » contre Alzheimer

Une étude révèle que le fait de solliciter le cerveau à un âge avancé peut réduire le risque de démence.

Les rĂ©sultats montrent que des activitĂ©s telles que l’utilisation d’un ordinateur ou la tenue d’un journal sont liĂ©es Ă  une rĂ©duction de 11 % du risque sur une pĂ©riode de 10 ans.

Les loisirs comme outil de prévention

Une Ă©tude suggère que la participation Ă  des loisirs tels que les Ă©checs, la rĂ©daction d’un journal ou des sĂ©minaires Ă©ducatifs Ă  un âge avancĂ© peut contribuer Ă  minimiser l’incidence de la dĂ©mence.

Selon l’Organisation mondiale de la santĂ©, cette maladie touche plus de 55 millions de personnes dans le monde, dont une majoritĂ© de personnes âgĂ©es.

Les experts soulignent depuis longtemps que la dĂ©mence n’est pas un aspect inĂ©vitable du vieillissement, et que rester actif, manger sainement et ne pas fumer font partie des choix de vie qui peuvent rĂ©duire le risque.

Les chercheurs ont découvert de nouvelles preuves que le fait de solliciter le cerveau peut être bénéfique.

Les activités cérébrales stimulantes

L’Ă©tude, publiĂ©e ce 14 juillet 2023 dans la revue JAMA Network Open de l’American Medical Association, a analysĂ© plus de 10 000 personnes âgĂ©es de plus de 70 ans, dont 98 % Ă©taient d’origine ethnique blanche. Elle a rĂ©vĂ©lĂ© que les activitĂ©s d’alphabĂ©tisation des adultes, l’acquisition de nouvelles compĂ©tences, le suivi de cours et, dans une moindre mesure, les activitĂ©s artisanales ou artistiques contribuaient tous Ă  rĂ©duire le risque de dĂ©mence chez les personnes âgĂ©es de plus de 70 ans.

Les activitĂ©s mentales actives – mots croisĂ©s, puzzles, jeux, cartes ou Ă©checs – et l’alphabĂ©tisation des adultes, dĂ©finie dans l’Ă©tude comme le fait d’assister Ă  un cours, d’Ă©crire ou d’utiliser un ordinateur, ont Ă©tĂ© les plus bĂ©nĂ©fiques. Ces activitĂ©s sont soit de nature compĂ©titive et nĂ©cessitent la rĂ©solution de problèmes, soit exigent des participants qu’ils traitent et mĂ©morisent de nouvelles informations.

Les rĂ©sultats de l’Ă©tude

Selon l’Ă©tude rĂ©alisĂ©e par des chercheurs de l’universitĂ© australienne Monash, les avantages des activitĂ©s cognitives stimulantes sont restĂ©s les mĂŞmes, mĂŞme si d’autres facteurs de la vie des participants Ă©taient diffĂ©rents, comme le niveau d’Ă©ducation antĂ©rieur et le statut socio-Ă©conomique. Les chercheurs ont constatĂ© que la frĂ©quence des activitĂ©s sociales et le nombre d’amis proches et de membres de la famille n’Ă©taient pas associĂ©s au risque de dĂ©mence.

Les rĂ©sultats de l’Ă©tude sont conformes Ă  certaines publications existantes selon lesquelles les activitĂ©s mentalement stimulantes peuvent contribuer Ă  retarder l’apparition des symptĂ´mes de la maladie d’Alzheimer et d’autres formes de dĂ©mence. Toutefois, les rĂ©sultats diffèrent. Par exemple, l’Ă©tude longitudinale du Bronx sur le vieillissement pendant 20 ans a rĂ©vĂ©lĂ© que la pratique rĂ©gulière de mots croisĂ©s pouvait ralentir le dĂ©clin de la mĂ©moire de 2,5 ans, mais une Ă©quipe de chercheurs Ă©cossais a dĂ©clarĂ© en 2018 qu’une telle stimulation mentale pouvait aider le cerveau Ă  faire face Ă  la maladie, mais qu’elle n’en empĂŞchait pas l’apparition.

L’avenir de la prĂ©vention de la dĂ©mence

Il y a plus de 10 millions de nouveaux cas de dĂ©mence chaque annĂ©e dans le monde, selon Alzheimer’s Disease International, et jusqu’Ă  78 millions de personnes devraient vivre avec la dĂ©mence d’ici 2030, le nombre de cas doublant presque tous les 20 ans. La majeure partie de cette augmentation devrait ĂŞtre observĂ©e dans les pays en dĂ©veloppement.

Le coĂ»t mondial de la dĂ©mence est supĂ©rieur Ă  1 300 milliards de dollars et devrait atteindre 2 800 milliards de dollars d’ici Ă  2030, en incluant le coĂ»t des soins informels prodiguĂ©s par les amis et la famille, les soins sociaux et les soins mĂ©dicaux. La croissance et le vieillissement de la population sont les principales raisons de la forte augmentation du nombre de cas de dĂ©mence dans le monde.

Cette étude souligne les avantages potentiels des activités mentalement stimulantes pour réduire le risque de démence. Toutefois, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer la relation de cause à effet et pour comprendre comment ces activités peuvent être utilisées au mieux dans les stratégies de prévention de la démence.

Interview de Léa

Dans mon entourage, je connais LĂ©a. Son père a Ă©tĂ© diagnostiquĂ© de la maladie d’Alzheimer. J’ai voulu lui poser quelques questions. Voici ses rĂ©ponses.

Gus : Bonjour LĂ©a et merci d’avoir acceptĂ© de rĂ©pondre Ă  mes questions. Pour commencer, peux-tu te prĂ©senter brièvement Ă  nos lectrices et lecteurs ?

LĂ©a : Bonjour Gus. Je m’appelle LĂ©a, j’ai 42 ans et je vis Ă  Genève avec mon mari et notre fille de 12 ans. J’ai toujours Ă©tĂ© très proche de mon père, Jean, aujourd’hui âgĂ© de 75 ans. Malheureusement, il a reçu un diagnostic de la maladie d’Alzheimer il y a 3 ans maintenant.

Gus : Comment avez-vous vĂ©cu l’annonce de ce diagnostic au sein de la famille ?

LĂ©a : Évidemment, ce fut un choc au dĂ©part. Mon père a commencĂ© Ă  avoir des trous de mĂ©moire de plus en plus frĂ©quents, Ă  oublier des rendez-vous, Ă  perdre ses clĂ©s… Mais le diagnostic a mis un nom sur ces troubles. MĂŞme si c’est dur, cela nous a aussi permis de nous organiser et de nous renseigner sur la maladie pour mieux l’accompagner.

Gus : Quel est aujourd’hui votre quotidien avec votre père ? Ses capacitĂ©s ont-elles beaucoup changĂ© ?

LĂ©a : Il a encore une autonomie mais je passe le voir deux Ă  trois fois par semaine pour l’aider Ă  s’organiser, prĂ©parer ses repas pour la semaine, ranger la maison. Ses troubles de mĂ©moire s’aggravent, il peut oublier des choses que je viens de lui dire. Mais il reste mon père, nous avons toujours de bons moments.

Gus : Vous avez trouvé une activité qui vous permet de partager ces bons moments ?

LĂ©a : Oui, nous jouons beaucoup aux jeux de sociĂ©tĂ© ! C’est une activitĂ© que nous avons toujours aimĂ©e et qui prend aujourd’hui encore plus de sens. Le scrabble, les Ă©checs, sont des valeurs sĂ»res. Mais j’essaie rĂ©gulièrement d’introduire de nouveaux jeux, plus actuels, pour stimuler mon père diffĂ©remment. RĂ©cemment, j’ai achetĂ© le jeu Trio après l’avoir dĂ©couvert sur votre blog. C’est un jeu de cartes basĂ© sur la reconstitution de brelans qui fait beaucoup travailler la mĂ©moire. Mon père a adorĂ© ! Il Ă©tait très fier Ă  chaque fois qu’il arrivait Ă  faire un brelan.

Ce qui est intĂ©ressant avec les nouveaux jeux, c’est que mon père redĂ©couvre le plaisir d’apprendre de nouvelles règles. Au dĂ©but, il Ă©tait un peu rĂ©ticent, mais quand il a compris le principe des brelans et des demandes ciblĂ©es, il s’est pris au jeu. C’est très enrichissant pour moi aussi de partager cela avec lui. Les jeux nous permettent de garder une complicitĂ©, dans un contexte difficile liĂ© Ă  sa maladie.

Gus : Les jeux semblent vraiment lui apporter des bénéfices ?

LĂ©a : Complètement ! Je le vois plus concentrĂ© et appliquĂ© pendant les parties. Ça mobilise sa mĂ©moire, son sens tactique, sa vivacitĂ© d’esprit. Et gagner le rend tellement heureux ! Le pic de stimulation intellectuelle fait ensuite place Ă  une belle sĂ©rĂ©nitĂ©. C’est prĂ©cieux pour lui mais aussi pour moi de partager ces moments privilĂ©giĂ©s.

Gus : Dirais-tu que tu recommanderais des jeux de sociĂ©tĂ© Ă  d’autres familles touchĂ©es par la maladie d’Alzheimer ?

LĂ©a : Sans hĂ©siter ! Je pense que c’est un excellent moyen de partager des moments privilĂ©giĂ©s et d’inclure son proche malade dans une activitĂ© stimulante. Cela maintient le lien et retarde la perte d’autonomie. Mon seul conseil serait de s’adapter Ă  l’humeur et aux capacitĂ©s du jour. Et bien sĂ»r, de faire preuve de patience. Le plus dur est de trouver le bon niveau de difficultĂ©. Ni trop simple, ni trop complexe. Mais cela vaut vraiment le coup d’essayer diffĂ©rents jeux !

Gus : Merci infiniment LĂ©a pour ce tĂ©moignage très riche qui donnera sĂ»rement de l’espoir Ă  beaucoup de familles.

LĂ©a : Merci Ă  toi Gus, j’espère que mon expĂ©rience pourra effectivement ĂŞtre utile Ă  d’autres. Et merci pour ton blog que je suis depuis de nombreuses annĂ©es !


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Article Ă©crit par Gus. RĂ©dacteur-en-chef de Gus&Co. Enseigne Ă  l’École supĂ©rieure de bande dessinĂ©e et d’illustration, travaille dans le monde du jeu depuis 1989 comme auteur et journaliste.


Pratiquez-vous régulièrement des activités mentalement stimulantes comme les jeux de société ? Pensez-vous que cela puisse avoir un effet protecteur contre la démence et Alzheimer ?

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2 Comments

  • Philippe

    Bonjour, il serait intéressant d’essayer de lister les jeux les plus pertinents pour des personnes âgées atteintes par cette maladie. Simplicité, matériel, durée courte de partie, etc…

    • Gus

      Cher Philippe,

      Merci beaucoup pour votre commentaire judicieux et plein d’empathie. Votre suggestion d’Ă©tablir une liste des jeux les plus appropriĂ©s pour les personnes âgĂ©es atteintes de la maladie d’Alzheimer est tout Ă  fait pertinente.

      Comme vous l’avez bien soulignĂ©, des critères tels que la simplicitĂ©, le matĂ©riel, et une durĂ©e courte de partie sont effectivement essentiels pour rendre le jeu accessible et bĂ©nĂ©fique pour ces personnes. C’est une excellente idĂ©e, et nous sommes très reconnaissants que vous l’ayez partagĂ©e avec nous.

      Je tiens à vous assurer que nous prenons votre proposition au sérieux et que nous envisagerons de développer un article autour de cette thématique dans un futur proche.

      En attendant, cher Philippe, nous vous invitons d’ores et dĂ©jĂ  Ă  jeter un coup d’œil Ă  l’un de nos autres articles sur la ludothĂ©rapie pour l’autisme qui dresse un tel inventaire que vous appelez de vos vĹ“ux : https://gusandco.net/2023/07/13/autisme-jeux-de-societe-ludotherapie/

      Votre sensibilitĂ© aux besoins des personnes âgĂ©es atteintes de la maladie d’Alzheimer est très touchante et est un rappel de l’importance de notre mission de rendre le jeu accessible Ă  toutes et tous, quelles que soient leurs capacitĂ©s.

      Encore une fois, un grand merci pour votre contribution précieuse à notre communauté.

      À très vite sur Gus&Co !

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