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Dinosaur Island: Rawr ‘N Write. Des dinos plein les dés

Le remake de film avec des dinosaures, on connaissait. Voici Dinosaur Island: Rawr ‘N Write, le remake de jeux avec des dinosaures !


Dinosaur Island: Rawr ‘N Write

Avec ce Dinosaur Island: Rawr N Write, Pandasaurus est une maison d’édition de jeux de société qui a de la suite dans les idées. En 2017, ils éditaient Dinosaur Island, un jeu de dés et de placement dans lequel on se retrouvait à gérer un parc d’attractions. Avec des dinosaures vivants. Levez la main si ça vous rappelle quelque chose. Suivi une année plus tard de Duelosaur Island, la version à deux du jeu précédent.

Et puis l’année dernière, comme la franchise cinématographique avec des dinosaures et des parcs, dont la troisième galette du reboot est attendue pour dans quelques mois, Pandasaurus est passé à la taille supérieure, avec Dinosaur World. Toujours un jeu de placement. Mais ils ont également succombé à la hype des roll and write, avec Dinosaur Island: Rawr ‘N Write, le « remake » de la version de 2017, mais avec des dés et des dessins.

Dinosaur Island : Rawr ‘N Write, le pitch

Nous en avons rêvé. Un parc avec des dinosaures, des vrais. Vivants, et tout. C’est maintenant possible, grâce aux avancées de la science. Et accessible à presque tout le monde.

Vous avez décidé de vous lancer dans l’aventure. Mais d’autres ont eu la même idée. Et il va falloir construire le plus beau parc d’attraction pour attirer les gens. Mais attention. La mortalité est un paramètre à ne pas négliger ! Celle du public, bien entendu. À vous de collectionner de l’ADN, embaucher des spécialistes, construire des bâtiments et des routes, créer des dinosaures et gérer le niveau de sécurité du parc.

Comme dans la version originale de 2017, ce sont les dés qui vont déterminer les actions du tour. D’abord en fournissant des ressources, ADN, argent, bâtiments, puis comme marqueurs pour effectuer quelques actions, dont la création de dino, la récup d’argent, etc.

Si une action a déjà été effectuée, la prochaine personne devra prendre des points de danger. Et là, c’est le drame. Plus il y a de danger dans le parc, et plus il risque d’y avoir des morts lors de la phase de visites.

Saisons assaisonnées

La partie se déroule en trois saisons. Elles-mêmes constituées de deux phases de construction pendant laquelle on utilise les dés pour améliorer son parc. Suivie d’une phase de visite, pendant laquelle on collecte des points, compte les… morts, et prend des pénalités.

Dinosaur Island: Rawr ‘N Write est plus fluide que son ancêtre, et ne demande pas de mobiliser des jetons et des meeples. Tout se fait par écrit sur les deux cartes personnelles.

Il n’y a pas non plus de hooligans, de plot twist ou d’objectifs partagés. Et il n’est pas possible de lever un trésor de guerre. Chaque argent gagné devant être dépensé tout de suite.

Dinosaur Island : Rawr ‘N Write, verdict

Formule compacte

Le matériel de Dinosaur Island: Rawr ‘N Write est limité, compact : 10 dés, une pochette, une piste centrale, un marqueur de phase, 20 cartes bâtiments, 20 cartes spécialistes, 10 cartes solo, et deux blocs de papier. Avec Dinosaur Island: Rawr ‘N Write, on s’éloigne de l’exubérance de Dinosaur Island, qui venait avec 64 cubes, 116 meeples, 50 dinosaures… C’est plutôt une bonne chose. Less is more.

Je regrette toutefois que les feuilles soient en papier. Pour deux raisons. De un, parce que c’est du gâchis de papier. Chaque feuille ne servant que deux fois car elles sont recto-verso. Et de deux, parce qu’il n’y a « que » 50 feuilles par bloc. Et qu’il faut une feuille de chaque bloc par personne pour une partie. Le nombre de parties est donc limité. Au revoir les ludothèques et les bar à jeux. Ou alors il faudrait trouver le fichier sur le net à imprimer soi-même.

Il aurait été possible, à mon avis, de remplacer les deux blocs par des plateaux cartonnés effaçables, ce qui aurait augmenté la rejouabilité. Dommage.

Chirurgie, esthétique

L’esthétique globale est assez semblable à son « grand frère », avec un habillage « classique ». classieux, ni cartoon ni trop réaliste. Le design est assez épuré, relativement lisible, même si on peut trouver les dessins sur les fiches individuelles un peu petites.

Le thème est plutôt bien intégré. Mais l’absence de meeples et de dinosaures accentue la sensation de détachement. Une sensation qui apparaît au fur et à mesure des tours, quand on commence à maîtriser le mécanisme, et que le thème passe au second plan.

Dans Dinosaur Island: Rawr ‘N Write, la troisième saison de jeu m’a paru ainsi complètement détachée du thème, alors que le mécanisme reste le même que pour les phases précédente. J’ai eu l’impression que le thème avait disparu, rien ne le rattachant réellement au jeu.

Des règles claires

J’ai toutefois apprécié les notes d’humour ou les clins d’œil qu’on peut trouver dans le jeu. Et qui rappellent le film dont est inspiré le jeu : les dés en ambre transparent, le jeton premier joueur avec un anophèle, les visiteurs qui meurent… Le jeu ne se prend pas trop au sérieux, et c’est une bonne chose.

Parce qu’avec toutes les informations que le livret de règles contient, sans ces touches d’humour, il aurait été rébarbatif à lire. Très complet, il décrit bien les situations et les possibilités offertes. Il y a beaucoup de règles différentes. Mais elles sont assez cohérentes entre elles. Et on ne trouve pas, à mon sens, de règle « stupide » ou contre-intuitive. Ce qui rend l’apprentissage et l’explication du jeu relativement faciles, ce qui est toujours appréciable.

On trouve beaucoup de schémas explicatifs dans le livret : des cas pratiques, et des explications détaillées des différents pictogrammes et pouvoirs des bâtiments ou personnages. Ce qui aide aussi à comprendre et faire comprendre.

Un livret touffu, mais clair et lisible, une combinaison qui paraît devenir de plus en plus rare avec l’explosion du nombre de jeux.

Des mécaniques qui rutilent mais ralentissent

Le mécanisme de jeu est un combo placement d’ouvrier/exploitation de ressources. On doit choisir les ressources qu’on souhaite gagner, et placer ses ouvriers, ici, les dés, sur des actions qui nous permettent de gagner plus de ressources ou d’agrandir son parc.

Comme tout jeu de placement d’ouvrier avec des choix ouverts, il faut compter sur un risque d’analysis-paralysis. Il est même triple ici, puisqu’il faut choisir quel dé prendre, puis quelle action. Et que si l’action choisie implique un ou des choix, on est encore bloqués. Le pire intervient lors de la création de dinosaures, puisque on peut en créer jusqu’à quatre en combinant l’ADN.

Pour peu que l’on dispose d’un petit stock d’ADN, on peut se retrouver avec 9 choix (!) pour chaque dinosaure… Et faire attendre les autres à la table.

Cogito ergo sum

Côté ergonomie dans Dinosaur Island: Rawr ‘N Write, la partie « write » est plutôt bien utilisée, intégrée. Les informations sont immédiatement disponibles. On ne passe pas son temps à compter ses jetons, qui n’existent de toute façon pas.

La partie dessin reste un peu anecdotique à mon avis. Mais elle demande toutefois un peu de sens pratique et de vision à long terme. En particulier au niveau de la gestion des routes entre les bâtiments, afin de maximiser la longueur des tours et le nombre de nouveaux bâtiments visités à la fin d’une saison.

Le fait de devoir dépenser immédiatement l’argent, et les routes, gagné oblige à réfléchir à long terme et à planifier ses achats, en suivant une stratégie, à laquelle il faut se tenir. Le risque de dépenser de l’argent pour rien est important. Toute pièce cochée sur la feuille ne pouvant plus être déplacée. Si j’ai commencé à payer pour un bâtiment, j’ai tout intérêt à le finir.

Salade de fruits, jolie, jolie

Dans Dinosaur Island: Rawr ‘N Write, la troisième phase de chaque saison est consacrée au décompte des points. Et plus qu’une salade, c’est un buffet garni !

Cette phase est découpée en 5 sous-phases, les deux premières et la quatrième permettant de gagner des ressources et de les dépenser. Et la cinquième coûtant des ressources ou pénalités aux gens n’ayant pas correctement géré le risque dans leur parc. Les deux premières sous-phases feront le bonheur des comboteurs. Acheter pour gagner d’autres ressources, qui permettront de dépenser pour gagner… Le cercle n’est pas sans fin, mais il peut durer un moment. Surtout s’il y a de la création de dinosaures dans l’air.

À mon goût, la partie « risque » aurait gagné à être plus prégnante, avec peut-être une difficulté plus haute. Le gain de points de risques est assez limité, et leur annulation est facile, par les personnages ou les gains de la quatrième sous-phase de fin de saison.

À deux, il n’y aurait quasiment jamais de morts, et très peu à plus de monde autour de la table. À moins qu’il n’y ait un casse-cou à la table. J’ai l’impression d’être passé à côté de quelque chose, ou que cette partie du jeu aurait mérité mieux, plus.

Un dépoussiérage de Dinosaur Island en mode write, le roll étant déjà présent dans la version d’origine. Sympathique, sans être indispensable.

Note : 3 sur 5.

  • Auteurs et autrice : Brian Lewis, David McGregor, Marissa Misura
  • Illustrateurs : Kwanchai Moriya, Andrew Thompson
  • Éditeur : Pandasaurus Games
  • Nombre de joueurs et joueuses : 1 à 4 (tourne mieux à 1-2)
  • Âge conseillé : Dès 8 ans (bonne estimation)
  • Durée : 30 à 45 minutes
  • Thème : Jurassic Park
  • Mécaniques principales : Roll and write, placement d’ouvriers

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Article écrit par Clément de la Team Gus&Co. Adepte des jeux rapides, son pire ennemi est le paralyseur. Spécialiste des jeux de plis, des casse-têtes et des ours. Il a deux chats, trop de plantes et une mémoire défaillante. Devise : « Faut que ça poppe ! »

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