
Dans Mourir peut attendre, ce petit jeu de société malicieux qui exalte James Bond
James Bond, ce grand joueur. Article 100% sans spoiler sur un jeu de société joué dans Mourir peut attendre.
James Bond
Quinze ans et cinq films plus tard, le parcours de Daniel Craig se termine avec Mourir peut attendre qui sort ces jours. Avec un petit intermède ludique, léger, qui en dit plus long qu’il n’y paraît. Article 100% sans spoiler.
Les scènes qui se déroulent dans un casino sont devenues un poncif des films de James Bond. L’un d’entre eux, celui de 2006, en porte même le nom, Casino Royal, le tout premier film avec Daniel Craig. Il faut dire que les casinos symbolisent la prise de risque, une belle analogie pour les films de James Bond, un personnage de fiction qui caracole entre cascades perpétuelles et dangers mortels.
Dans Mourir peut attendre, qui est également le tout dernier film de l’acteur dans ce rôle, sorti jeudi passé au cinéma en Suisse et que nous nous sommes empressés d’aller voir, mais que nous ne vous spoilerons pas, rassurez-vous, il y a une scène qui nous bien marqués, celle d’un jeu auquel James se livre avec son homologue de la CIA Felix Leiter.
C’est dans un bar en Jamaïque que les deux personnages jouent à un jeu ensemble, tout en discutant d’un plan d’action pour partir en mission. Voici ce qui s’y passe : chacun annonce un chiffre, différent, l’un après l’autre, puis les deux dévoilent entre 0 et 3 pièces cachées dans une de leur paume. Si ce chiffre correspond au total des pièces ainsi révélées entre les deux, la personne remporte la manche. Dans le film, c’est, bien évidemment, James Bond qui prend la main, dans le sens propre et figuré.
C’est ce qu’on appelle une enchère à poing fermé, en quelque sorte, avec des éléments de bluff, de guess et de pari en plus. On tente de bluffer l’autre sur le nombre de pièces qu’on peut détenir en main, tout en essayant de deviner celui de l’autre. Un pur jeu de pari, donc.
Bluff au poing
Si vous pratiquez le jeu de société moderne, cette petite mécanique ne vous est pas étrangère. On la retrouve dans plusieurs jeux, dont Le Trône de Fer, entre autres. En tout début de manche, avant d’entamer les mouvements et autres plans d’attaque sur le plateau, on place un nombre de pièces dans sa main, on compte, on révèle, et la personne qui en possède le plus perd toutes ses pièces et choisit ensuite quelle fonction elle occupera.
Dans Mourir peut attendre, il n’est pas question d’enchères. Ce n’est en effet ni James Bond ni Felix Leiter qui remporte la manche s’il a misé le plus de pièces. C’est celui qui est capable de « lire » son adversaire, de savoir combien il va en placer en secret dans sa main.
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Au fond, ce jeu reprend l’un des principes du poker, un autre jeu joué dans les films de James Bond. Le poker repose sur la difficulté de deviner, d’anticiper, de décrypter, de déjouer les intentions et stratégies de l’autre. Anticiper, déjouer, pour avoir une longueur d’avance sur l’autre, encore une analogie sur des comportements impérieux du fameux espion britannique. Ce petit jeu, au demeurant taquin, inoffensif et trivial, en dit long sur la psychologie de James Bond ainsi que sur sa conception de la vie : risque et anticipation.
Comme des mouches
En 2003, deux ans après avoir sorti les Loups-Garous de Thiercelieux, la version commerciale du jeu Mafia inventé deux ans au préalable par un étudiant russe, Philippe des Pallières sortait Comme des Mouches. Un excellent Mixi, malheureusement aujourd’hui plus édité et tombé dans l’oubli.
Dans Comme des Mouches, on fait tout pareil que James Bond et Leiter dans Mourir peut attendre. Sauf qu’au lieu de pièces, on utilise des… mouches. Oui, c’est dans le titre. Je vous rassure, il s’agit de petites mouches en plastique. Au début de la manche, on dévoile une carte, qui rapporte des points ou des malus, et on se bat alors pour la remporter, ou pas, justement.
En secret, tout le monde mise et place un certain nombre de mouches dans sa main, entre 0 et plus. Tout le monde cache ces mouches dans sa main et la tend au milieu de la table, poing fermé. Pour initier la manche, une personne annonce un total, puis tous les autres le font aussi ensuite, en même temps.
Puis, une fois que tout le monde a annoncé un chiffre, compris entre 0 et plus, on révèle et on additionne toutes les mouches présentes. La personne qui a estimé, parié juste remporte la carte dévoilée en début de manche. Elle peut la garder, ou la refiler à quelqu’un d’autre s’il s’agit d’une carte défavorable.
👉 Vous pouvez consulter les règles de Comme des Mouches ici.
Avec le petit twist que toute personne qui a vu juste gagne une mouche supplémentaire, de quoi augmenter son stock. Un mini jeu mi malin mi mutin. Encore une fois, bien dommage que le jeu ne soit aujourd’hui plus édité.
James Bond et caquelon à fondue (phrase improbable)
Avec les frimas de l’automne et l’hiver en embuscade, rien de tel qu’une bonne fondue (suisse). La prochaine fois que vous devez savoir qui nettoie le caquelon, au lieu de vous lancer dans un gros jeu qui dure 2h pour savoir qui s’y colle, jouez au même jeu que James Bond et Leiter.
Trouvez quelques pièces de monnaie, répartissez-les entre toutes les personnes qui ont dévoré la fondue, prévoyez entre trois et quatre pièces par personne, et, poing fermé, tentez d’estimer le total. À noter qu’on peut tout à fait ne placer aucune pièce dans sa paume.
Comme dans Mourir peut attendre, le titre à propos, avec un film qui a été repoussé 17 fois, au moins, depuis sa sortie prévue en avril 2020, on peut y jouer à 2. Ou à plus, mais le pari devient forcément plus flottant. La personne qui perd 3 manches en tout fait la plonge.
Vous connaissiez ce petit jeu de bluff et de pari ? Comme James Bond, vous y jouez aussi avec vos amis agents de la CIA ?


One Comment
Hurst Maxime
Alors… Sauf erreur, mais ce jeu, initialement s’appelle le jeu des 3 cailloux. C’était mon moment Pierre Tchernia. Salut !