
3 jeux Super Meeple pour un Super Automne
L’éditeur de jeux Super Meeple vient de sortir 3 jeux pratiquement en même temps. Rome & Roll, New York Zoo et Coloma. Et que valent-ils ?
L’éditeur de jeux de société Super Meeple sort une salve de jeux pour cet automne 2020 avec non pas un mais trois jeux : Rome & Roll, New York Zoo et Coloma. On vous en parle ici.
Rome & Roll

Commençons sur les chapeaux de roue Rome & Roll, ce pur Roll & Write sorti cet automne en VF chez Super Meeple. On lance des dés, on coche des trucs et des bidules sur sa fiche. Le Roll & Write remonte aux folles parties de Yahtzee avec mamie les dimanches de novembre. Rien de très original jusque-là me direz-vous. Sauf que non. Rome & Roll est bien plus que ça !
Rome & Roll est créé par Dávid Turczi (le tout récent Tekhenu) et Nick Shaw (Trismegistus), deux vétérans du gamedesign, férus de jeux profonds, riches et complexes. Et ça se voit et se ressent dans ce « bête » Roll & Write, dans lequel tout est réinventé, approfondi et destiné à un public averti et exigeant.
Ce qui frappe en ouvrant la boîte, plutôt petite et fine, c’est le déluge de pictos qui se déploient sur sa fiche perso. Beaucoup de très petits symboles à analyser. Et surtout, des règles de jeu vraiment copieuses pour un matériel tellement compact.
Rome & Roll repose sur une mécanique de draft de dés. Une fois ses dés récupérés, on va pouvoir les utiliser pour effectuer diverses actions, dont celle, le cœur du jeu, qui consiste à dessiner, de cocher des bâtiments sur le plateau. Central. Un plateau central, commun.
En effet, au contraire de la plupart des Roll & Write qui propose de cocher des éléments sur sa propre fiche, en proposant alors une interaction plutôt polaire, ici, dans Rome & Roll, pour offrir une expérience fraîche et neuve, on coche des cases ensemble sur la même carte commune, celle de Rome, bien sûr.

Après, il faut être honnête : Rome & Roll est particulièrement laid ! Les illustrations des cartes sont plates et froides, comme tout le jeu dans son ensemble. On est clairement ici dans un jeu comptable. Le but est de gérer au mieux ses réserves de ressources, indiquées par des pistes sur sa fiche perso, ses constructions sur le plateau central, et les différentes cartes et multitudes de bonus.
Avec Rome & Roll, tout est fait pour proposer une expérience ronde, profonde et exigeante. Complexe, surtout. Il y a des cartes spéciales, des bonus qui peuvent se déclencher, des trucs, des bidules à gérer de tous les côtés. Rome & Roll se mérite ! Ou s’abandonne, si on n’a pas la cœur, la patience et l’énergie de s’y investir. Vous cherchez un Roll & Write puissant ? Ne cherchez plus !
Verdict :
Très bon. Un Roll & Write copieux qui se mérite !
Rome & Roll, sorti en septembre 2020 chez Super Meeple, créé par Nick Shaw et Dávid Turczi, pour 1-4 (tourne très bien à toutes les configurations), dès 14 ans (pas moins), pour des parties de 60-90′. Prix constaté : 40 euros.
Vous pouvez trouver Rome & Roll chez Philibert ici.
Et également chez Magic Bazar ici.
Coloma

Le deuxième gros jeu de cette sélection des jeux Super Meeple de l’automne. Coloma est un jeu ambiance western, dans lequel vous allez devoir gérer la ville éponyme en Californie au XIXe siècle. La localité s’est développée autour de Sutter’s Mill, un site près duquel on a découvert de l’or en 1848 et qui a marqué le début de la ruée vers l’or.
Au contraire de Rome & Roll, qui affiche une petite boîte et un matériel restreint, prendre Coloma en main est une expérience quelque peu… intimidante. La boîte est aussi lourde qu’imposante que bourrée à craquer de trucs et de bidules : des pépites d’or, des jetons de toutes sortes, des quantités de cartes, des meeples, des disques de programmation, etc. etc. Il y a même deux pièces qui se fixent au plateau avec des aimants intégrés. Classe ! Il va falloir installer le tout sur un plateau, lourd et imposant. Imposant, surtout. Une fois tout installé, ça en jette (expression de 1993). Bref, un matériel de ouf !

Coloma se joue en 3 manches, des années, avec cinq tours par an. On commence par déclencher un événement pour le tour en cours, à chaque fois différent, qui permet une action spécifique. On passe ensuite à une phase de programmation. Sur son disque personnel, et en secret, on choisit où se rendre dans Coloma. C’est ce qui constitue le cœur du jeu, et c’est également là que réside toute la difficulté de son apprentissage : quel lieu a quel effet.
Une fois que tout le monde a placé sa roue face cachée, on passe à la révélation. Et selon qui s’est rendu où, et quel emplacement a obtenu la majorité, on reçoit l’un ou l’autre avantage. Pour faire simple, et peut-être un peu simpliste, Coloma est un jeu de :
➡️ Placement d’ouvriers : qui va où et pourquoi
➡️ Guess : qui va aller où, pour éviter ou au contraire se retrouver à plusieurs et ainsi bloquer les autres
➡️ Programmation, surtout : où aller pour effectuer quelle action pour quel effet. Avec la possibilité offerte et indiquée dans les règles de négocier, discuter de ses choix, sans être jamais obligé de respecter sa parole. Les promesses n’engagent que ceux qui veulent les croire, comme on dit…
➡️ Majorité : plus de points pour plus d’éléments obtenus
Et oui, western oblige, il y a des hors-la-loi, du gunfight et de la prospection de mine (avec un « vrai » chariot à monter) !
Bref, on s’y croirait. Presque. Le tout reste toutefois très mécanique, avec beaucoup d’incertitudes sur les résultats, les effets de ses choix, des actions programmées.
Le jeu est prévu de 1 à 6. En solo, le jeu est plutôt bon, surtout en cette période trouvé de confinement reconfinement.
Mais oubliez d’y jouer à 6 ! À 6, Coloma devient un jeu-vaisselle plutôt qu’un jeu-passion. Le jeu devient long, lent et poussif.
Enfin, plusieurs aspects permettent au jeu de s’élever parmi les bons titres de cet automne. Outre ses mécaniques variées et ripolinées, l’aspect économique de la valeur de l’or qui fluctue est passionnant. Et également, dans Coloma, il y a plusieurs voies qui mènent à la victoire, plusieurs stratégies qui permettent d’engranger des points.
Verdict :
Très, très bon.
Une immersion mécanique et palpitante dans la Ruée vers l’or.
Coloma, sorti en octobre 2020 chez Super Meeple, créé par Jonny Pac, pour 1-6 (à éviter à 6), dès 14 ans (pas moins, il s’agit d’un gros jeu), pour des parties de 60-90′. Prix constaté : 50 euros.
Vous pouvez trouver Coloma chez Philibert ici.
Et également chez Magic Bazar ici.
New York Zoo

Uwe Rosenberg. Des tuiles polyominos. Un zoo à gérer. De superbes illustrations et figurines d’animaux à placer. Un jeu familial, fun et fluide.
Voilà, pas besoin de s’étendre plus que ça.
New York Zoo est le tout dernier titre de l’auteur à succès qui revient à ses « premières amours » des tuiles polyominos, dont il a su quelque peu s’extirper ces derniers temps sur d’autres galettes, avec l’excellent Robin of Locksley ou le plus cossu et costaud Hallertau.
Dans New York Zoo, comme son titre l’indique, on doit gérer les enclos et les animaux que l’on va peu à peu placer dans son zoo. Le but ? Réussir à recouvrir toute la surface de son plateau, de son zoo avant les autres. Avec quelques contraintes : un enclos ne peut contenir qu’un type d’animal, et avec la possibilité de faire des… bébés animaux. Oui, on se croirait dans Zooloretto, le fameux Spiel des Jahres de 2007 de son compatriote Michael Schacht, avec les camions de livraison d’animaux en moins et les tuiles polyominos en plus.

Et Uwe Rosenberg reprend également en quelque sorte la mécanique de déplacement de son célèbre Patchwork. En quelque sorte. Au lieu de disposer de son propre pion qui circule parmi les tuiles à prendre, c’est un pion, neutre, commun, qui gambade autour du « marché » aux tuiles et animaux.
Alors oui, les plus cyniques et blasés d’entre nous diront que c’est du pur Uwe Rosenberg, qui se complaît dans sa zone confort avec une mécanique bien huilée, bien rôdée. On pourrait même croire que ce New York Zoo est un jeu de commande, tellement le jeu semble manquer de patine et de fraîcheur.

Alors oui, Uwe se dodeline dans l’une de ses mécaniques favorites et déjà tellement explorées. Alors oui, les illustrations, le thème suscitent forcément de l’appétence. Alors oui, il s’agit ici d’un jeu léger, familial, fluide, grand public. Mais au-delà de tous ces aspects faciles et flagrants se camoufle un jeu touchant et agréable.
Verdict :
Très bon !
Pas original pour un sou, et pourtant agréable à jouer ! Familial, fluide et fun (parce qu’il y a des meeples suricates).
New York Zoo, sorti en octobre 2020 chez Super Meeple, créé par Uwe Rosenberg, pour 1-5 (tourne très bien à toutes les configurations, même en solo. Coucou reconfinement !), dès 10 ans, pour des parties de 30-45′. Prix constaté : 28 euros.
Vous pouvez trouver New York Zoo chez Philibert ici.
Et également chez Magic Bazar ici.
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Parmi ces 3 jeux de Super Meeple, lequel vous intéresse le plus ?


7 Comments
LT TL
reponse à la question : Coloma !
je suis pas roll & write , alors si rome&roll est exigeant, encore moins
et les polyominos me broutent …
non, vraiment, Coloma eveille bien ma curiosité 🙂
Julien Vanhille
Colomb me faisait de l’œil à Essen dernier. Super meeple est sur une belle pente ascendante !!!!
tch
Rome and Roll : Poussif, fouillis, tordu, ampoulé, et peu lisible par dessus tout ça.
Gus
Effectivement Johan, vous avez raison, R&R peut se montrer tordu et poussif par moment. De ces trois titres Super Meeple, Rome & Roll est le moins passionnant / indispensable
Erik
Le Rosenberg ! Trop mignon ! Et je n’ai aucun jeu de cette famille de mécaniques.
(PS : je crois que l’on écrit « premières amours ». Dès qu’il est au pluriel, l’amour se féminise)
Gus
C’est corrigé. Merci Erik, je ne connaissais pas cette règle. Bien étrange…
Ludo le gars
Bonjour !
Nous avons découvert ces trois jeux également ces derniers temps et je suis tout à fait en phase avec l’analyse lue ici.
Peut-être avons-nous même trouvé Rome & Roll encore plus dispensable que toi, mais il a pour lui d’être assez unique dans son genre, pour celles et ceux qui cherchent un Roll & Write puissant !
Pour Coloma, par contre, petit bémol sur l’âge. Tu écris « pas avant 14 ans » et bien je ne partage pas du tout ton avis ! Leila, ma fille, vient d’avoir 10 ans et elle y joue sans aucune difficulté, et plutôt bien ! Je sais qu’elle a l’habitude de se frotter à des jeux ++ depuis ses 8 ans environs, mais malgré tout, il me semble que 14 ans est un peu haut. Allez, coupons la poire en deux, 12 ans mini !