
3 nouveaux jeux de société à deux à découvrir
Découvrez Robin of Locksley, Dinoblivion et Fairy Trails, trois nouveaux jeux à deux uniquement qui viennent de sortir.
Voici trois titres récents de jeux de société qui se jouent uniquement à deux.
Dinoblivion

Dinoblivion est un pur deck-building à deux uniquement, également jouable avec une variante solo. Dans Dinoblivion, le but est de gérer son clan d’hommes et des femmes préhistoriques qui vivent en même temps que les dinosaures.
Comme tout deck-building, on commence avec des cartes de clans basiques, puis on va peu à peu pouvoir en acheter d’autres, plus balaises, pour jouer plus, plus vite, plus fort.
Tout le jeu se joue au moyen des cartes. À son tour, on peut jouer toute sa main de 4 cartes pour effectuer diverses actions : chasser, attaquer, etc.
Le but ? Une fois le jeu finit, quand l’une des pioches du plateau est épuisée, on remporte des points par-ci par-là pour les œufs de dino obtenus, pour les dinos chassés, pour ses couples d’amis (si si) dans son village (ses cartes, en réalité) et pour les totems érigés.

Dinoblivion est un vrai deck-building, avec des cartes qui permettent différentes actions selon leur utilisation. Aucune surprise jusque-là. Et en plus des cartes, il va falloir gérer deux types de ressources, ses… amis (des meeples), et la nourriture. Tous deux permettent d’acquérir de nouvelles cartes.
Un deck-building plutôt sympathique qui ne révolutionne pas le genre, mais qui propose quelques aspects attrayants, dont la possibilité d’utiliser les cartes de plusieurs manières pour plusieurs actions différentes.
Ce qui nous a moins plu ⛔️
❌ Des illustrations vraiment affreuses !
❌ Une quantité effroyable de pictos qui ralentit le jeu et qui oblige de garder le nez collé aux règles
❌ Une interaction plus que polaire ! On joue dans son coin, à faire sa tambouille de cartes, d’actions. La seule « interaction » réside dans le faire de prendre ou recouvrir une carte souhaitée par l’autre. Et encore. Comme on ne sait pas ce que l’autre prépare, l’impact est faible, voire inexistant. C’est, sans doute, le point négatif le plus… négatif.
En effet, dans un jeu à deux, même si le jeu ne propose pas d’affrontement direct, belliqueux, on pourrait espérer une certaine interaction, taquine ou maline. Dans Dinoblivion, on a plus l’impression de jouer en solo à deux. Certes, il y a l’effet de course, aux points, aux cartes, mais c’est souvent le gros écueil intrinsèque des decks-building, et pas nécessairement celui de ce jeu. On gère sa main, son développement, son engine-building dans son coin.
❌ Très tactique, opportuniste, selon sa main du tour et les cartes disponibles à l’achat
❌ Des règles à la structure extrêmement pénible à lire et consulter pendant la partie
❌ Les cartes qui permettent de piocher de nouvelles cartes et qui finissent parfois par ralentir le jeu si on parvient à en piocher plusieurs d’affilée
❌ Des parties bien trop longues. On finit par s’y ennuyer et attendre la fin de partie
Ce qui nous a plu ❤️️
✅ Une variante solo plutôt sympathique. Réussir à dégommer du dino en solo
✅ La possibilité de conserver une carte d’un tour à l’autre
✅ Un jeu indépendant créé et édité par son sympathique auteur québécois Jean François Gauthier. Ca fait du bien de voir de temps en temps, et de plus en rarement, des petits jeux indé qui ne sont pas issus des deux blocs mastodontes qui se regardent en chiens de faïence : Asmodee (Days of Wonder, Space Cowboys, Libellud, Repos Prod, FFG…) VS Hachette (Studio H, Blackrock, Gigamic)
✅ Les cartes versatiles / bi, qui font ami-ami avec les deux sexes. Très fluide, très 2020
Verdict :
Sympathique !
Dinoblivion, sorti en septembre 2020 chez Goblivion Games, créé par Jean François Gauthier, pour 1-2 uniquement, dès 12 ans, pour des parties de 45′. Prix constaté : 25 euros.
Vous pouvez trouver Dinoblivion ici chez Philibert.
Et également chez Magic Bazar.
Fairy Trails

Fairy Trails est un micro-jeu à deux uniquement d’Uwe Rosenberg, l’auteur allemand très connu dans le milieu pour Agricola et Patchwork, entre autres.
Micro-jeu, parce qu’il s’agit ici d’une mini-boîte avec un mini-matériel : quelques petites cartes carrées qui font office de tuiles, et quelques gemmes en plastique de deux couleurs que l’on va poser sur la table et sur les tuiles. C’est tout.

Fairy Trails est un jeu de mot qui est la contraction de « Fairy Tales », le conte de fées, et « Trails », le chemin, la piste. Dans Fairy Trails, deux peuples fantastiques s’affrontent, ou presque, gnomes VS elfes.
Le but est en réalité de placer en premier toutes ses gemmes de sa couleur sur les chaumières de sa couleur, i.e. de son peuple. Et pour y arriver, il suffit de fermer un chemin. Et comment y arriver ? À la Carcassonne, et surtout à la Mon Premier Carcassonne, excellent jeu pour enfants.
À son tour, on pose l’une de ses cartes / tuiles pour continuer, ou fermer un chemin sur le tableau commun qui ne cesse de grandir. Le but ultime étant évidemment de fermer sa couleur de chemins avant l’autre, tout en rallongeant ceux de l’autre pour l’empêcher de poser ses gemmes. C’est tout. C’est simple. C’est efficace. Mais c’est surtout illisible !
En effet, plus on pose de tuiles et moins on discerne quel chemin commence et finit où. À croire que cela a été fait exprès pour perdre le fil du jeu. Et tant pis si on devait gagner avant mais qu’on n’a pas vu qu’on pouvait en réalité poser 1, 2 ou 3 gemmes d’un coup ailleurs.
Fairy Trails est un petit jeu tout bête pensé pour être joué en famille avec un enfant. Mais avec une lisibilité qui se complexifie à mesure que le jeu avance, le jeu devient pénible, indigeste, pour les plus jeunes comme pour les autres aussi. De cette sélection de jeux récents à deux, Fairy Trails est sans conteste celui qui fait le plus flop.
Ce qui nous a moins plu ⛔️
❌ Un jeu qui ressemble de très, de trop près à Carcassonne, et surtout Mon Premier Carcassonne, bien meilleur, surtout en famille !
❌ Illisible et pénible. On perd vite le fil du jeu : ce chemin tourne ici, puis ici, et après là, etc.
❌ Les tunnels, qui viennent encore rajouter une couche de pénibilité à un jeu déjà bien pénible
❌ Un jeu supposé familial qui finit par larguer tout public
Ce qui nous a plu ❤️️
✅ Un micro-jeu : petites règles, petit matériel, petite boîte, petit thermo, petit prix (à peu près. Environ 15 euros quand même)
✅ L’interaction, taquine. Je pose ma tuile ici pour rallonger ton chemin. Bim, prends ça dans tes dents (mais en même temps, je ne cherche pas à fermer mes chemins non plus…)
Verdict :
Bof bof !
Fairy Trails, sorti en septembre 2020 chez Funforge, créé par Uwe Rosenberg, pour deux uniquement, dès 8 ans, pour des parties de 20′. Prix constaté : 15 euros.
Vous pouvez trouver Fairy Trails ici chez Philibert.
Et également chez Magic Bazar.
Robin of Locksley


Un deuxième jeu à deux d’Uwe Rosenberg dans cette liste, sorti en même temps que Fairy Trails.
Dans Robin of Locksley, on incarne deux personnages voleurs, frère et sœur, en mode course pour réussir à voler plus et mieux que l’autre. Et tout ça dans et autour Nottingham. Autour, surtout.

Le jeu se compose d’une matrice de tuiles posées au hasard, sur lequel on vadrouille avec son (pion) destrier, et autour avec son (pion) voleur. Le but est d’arriver à faire deux tours avec son pion, ou de jumper sur le pion de l’autre pour autant qu’on ait un tour d’avance. Robin of Locksley est donc un pur jeu de course : avancer plus vite que l’autre.

À relever qu’à son tour, on peut bouger son destrier sur la matrice une seule et unique fois pour prendre la tuile sur laquelle on atterrit. Et parce qu’il s’agit d’un cheval, on le déplace en L, comme le cavalier aux Échecs.
Quant à son pion qui tourne autour de la matrice, on peut le déplacer autant qu’on le désire. Donc oui, on peut avancer son pion de 1, 2, 1’000 cases. Et tout ça, sans lancer de dés ni en mode Patchwork / Nova Luna / Tokaido / Glen More, i.e. c’est-celui-qui-est-derrière-qui-rejoue. Donc oui, on peut avancer tranquillou d’autant de cases désirées.
Oui, mais.
Et c’est là que réside toute la subtilité du jeu et le génie de l’auteur (qui manque cruellement dans le jeu précédent). Pour avancer d’une case, il faut être capable de relever le défi, la contrainte : avoir ce type de tuile, en avoir plus que l’autre, moins que l’autre, etc. À noter que chaque case indique un défi, une difficulté, une contrainte différente.
C’est donc pour cela qu’on déplace son destrier. Pour aller récolter des tuiles par-ci par-là pour être ensuite capable d’avancer son pion et remplir les conditions. Extrêmement malin. D’autant qu’on peut prévoir les 2-3-4 prochains coups puisqu’on voit les prochaines cases et leurs prochains défis, et qu’on peut plus ou moins programmer ses déplacements en L de son destrier pour atterrir sur les tuiles convoitées. Intense et addictif !
Et au pire, si on ne veut ou ne peut pas remplir la condition, on peut dépenser un sou pour faire fi de la contrainte. Encore faut-il être capable d’en obtenir, des sous. Pour cela il va alors falloir vendre au moins 3 tuiles semblables.
Cela faisait très longtemps qu’Uwe Rosenberg ne nous avait pas proposé un jeu avec de telles nouvelles mécaniques. Habitué à re-re-recycler ses précédents jeux, avec sa saga à coups de placement d’ouvriers Agricola-Le Havre-Ora et Labora-Nusfjord-Reykholt, puis celle de Patchwork-Cottage Garden-Indian Summer-La Gloire d’Odin avec ses tuiles polyominos, le prolifique auteur allemand signe ici un jeu frais, intense, fluide et qui parvient à nous surprendre avec une profondeur insolite pour un tel petit format.
Vous vous souvenez de la claque ressentie lors de votre toute première partie de Patchwork il y a quelques années ? Préparez-vous à la revivre en jouant à Robin of Locksley !
Si vous aimez les jeux à deux, Robin of Locksley est l’un des must-have de cette rentrée ludique 2020 !
Ce qui nous a moins plu ⛔️
❌ Une couverture à l’illustration peu aguichante, aux couleurs trop ternes et au trait blafard et plat
❌ Beaucoup de pictos, de tuiles différentes, il faut passer les 2-3 premiers tours de jeu le nez dans les règles
❌ Une règle de jeu au graphisme discutable : un fond beige et une couleur de police claire. Ce qui ne rend pas la lecture facile ou agréable. C’est un petit détail, certes, mais qui pourrait déranger, surtout en cas de soucis visuels
❌ Une petite erreur sur une tuile, picto + explication, ce qui génère alors des débats à la table
❌ Des règles et une traduction parfois vagues, ce qui demande une certaine interprétation
Ce qui nous a plu ❤️️
✅ La mécanique de gestion du temps, toujours fort appréciable. Se la jouer lièvre ou la torture ? Foncer pour remplir le plus de conditions une à la fois, ou plusieurs d’un coup ? Même si on prend du retard, on peut le rattraper d’un coup en couvrant plusieurs cases d’un coup.
✅ Des mécaniques subtiles
✅ Enfin un jeu d’Uwe Rosenberg différent et qui sort de ses charnières « habituelles » = placement d’ouvriers ou tuiles polyominos
✅ Une interaction plutôt directe : sauter et chouraver cette tuile, avancer vite, plus vite
✅ Des règles qui s’expliquent facilement : saute comme ceci, avance comme cela
✅ Un jeu en même temps Core et Casu. Les Casu pourront y jouer en mode tranquillou, en mode découverte, les Core en mode « prise de tête », programmation des 2’000 prochains coups
✅ La révélation de cet automne 2020
✅ Une course effrénée qui finit souvent sur le fil, à une case près
✅ Un jeu intense, prenant, palpitant
Verdict :
Grandiose !
Robin of Locksley, sorti en octobre 2020 chez Funforge, créé par Uwe Rosenberg, pour deux uniquement, dès 10 ans, pour des parties de 30-45′. Prix constaté : 20 euros.
Vous pouvez trouver Robin of Locksley ici chez Philibert.
Et également chez Magic Bazar.
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3 Comments
Amaury Leboucher
Et bien… Robin de Locksley m’intriguait mais j’avais peur d’un jeu un peu plat (et j’étais persuadé que Gus allait être très sévère) et finalement …
Du coup je suis passé de intrigué à tenté ! Dommage que j’ai acheté targui récemment ^^
Teddy Dubief
Je ne suis absolument pas d’accord avec votre test sur dinoblivion qui est pour moi une véritable Madeleine de Proust extrêmement simple à jouer tout est clair les pictos sont très facilement identifiables dès le moment qu’on a fait une partie, les cartes sont recouvertes de superbes illustrations de plus très originales qui comportent de nombreux petits détails extremement drôles, les dinosaures sont top, bref du tout bon. Les interactions entre les joueurs sont un peu faibles certes mais on peut tout de même tout faire pour que son adversaire ne pioche pas certaines cartes ou pour lui casser ses oeufs. Les combos de cartes sont magistraux et les actions qu’on peut faire sont vraiment jouissives, la montée en puissance de son deck se ressent facilement. La carte que l’on peut mettre de coté un tour sur l’autre est une bonne idée aussi… Même les meeples hommes préhistoriques sont sympas. Bref sur tous les joueurs à qui j’ai fais essayé ce jeu, pas un seul n’a été déçu et tout le monde l’a aimé, et surtout tout le monde a été charmé devant ses illustrations. À noter que le mode un joueur est super bien et assez stressant, la victoire se joue souvent à peu de cartes. Si vous êtes un joueur de combo à Magic vous aimerez ce jeu à coup sûre.
Old Wise Man
Je vous trouve très dur vis à vis de Dinoblivion. C’est vraiment un excellent jeu. Dinoblivion est un deckbuilding et surtout un jeu de course où l’on peut embêter l’adversaire, lui chipper les meilleures cartes. Les mécaniques fonctionnent très bien. Les graphismes font le charme du jeu. Derrière ce jeu, il y a un créateur Jean-François Gauthier qui fait tout de A à Z. Qu’on se le dise, je le répète, Dinoblivion est un excellent jeu.