Critiques de jeux,  Jeux de plateau

Parks, Notre Jeu Coup De Cœur

C’est ce vendredi 31 juillet que sort enfin la VF de Parks chez Matagot, cet excellent petit jeu de randonnées dans les parcs américains (et sans masque). À l’occasion de cette sortie, nous vous proposons une réédition de notre article sorti en février de cette année.


Parks, de quoi ça parle ?

S’il y a bien un jeu qui a buzzé en 2019 à la Gen Con et longtemps après, c’est Parks !

Dans Parks, vous partez en randonnée dans les grandioses parcs, d’où le titre, naturels américains. Vous vous baladez dans différents lieux, régions, le but étant de visiter le plus de parcs possibles.

Parks est un jeu qui parvient à proposer une réelle expérience ! Le matériel est tellement magnifique, illustrations, composants, et les règles tellement fluides, qu’au final, la sauce prend, on s’y croirait vraiment, à se balader dans ces pittoresques paysages de parcs américains.

Un 4 sur 5 sur l’ITHEM, ce qui est plutôt impressionnant pour un petit jeu familial pareil.

Parks, comment on joue ?

Parks, c’est Tokaido, en encore plus bucolique, si c’est possible. On atterrit sur des cases et on obtient des éléments, des ressources, que l’on va pouvoir échanger contre de grosses cartes « parcs » pour obtenir des points de victoire en fin de partie.

Parks fonctionne de la même manière que Egizia, dont la réédition 2020 en VO est d’ailleurs sortie il y a quelques semaines, avec un système de placement d’ouvriers successif. On avance l’un de ses deux pions le long d’une piste, d’une randonnée ici dans Parks, et on ne peut jamais revenir en arrière. Avec une case spéciale en toute fin de chemin, qui permet d’acheter du matériel ou d’échanger les ressources acquises pendant la balade contre des PV.

On ne peut pas s’arrêter sur une case déjà occupée, comme tout « pur » jeu de placement d’ouvriers. Mais si quand même. En début de partie on obtient une tuile « feu de camp ». Pendant la partie, si on veut s’arrêter sur une case occupée, on peut la retourner, pour représenter qu’on campe à ce endroit, et hop, c’est possible.

Une fois que tous les meeples ont atteint la fin du sentier, la manche se termine. S’ensuit alors quelques étapes de remise à niveau, la plus notable est que les tuiles « sentier » sont remélangées, et qu’on y rajoute une toute nouvelle tuile pour rallonger la balade. La rando et les possibilités augmentent ainsi à chaque manche, sachant qu’on va en jouer quatre. Quatre, c’est court, c’est bref, c’est intense !

Et c’est tout ?

Les ressources peuvent non seulement s’échanger pour des cartes objectifs pour obtenir des PV, mais également pour acheter des cartes « matériel » qui vont offrir quelques avantages.

Au final, les règles de Parks s’expliquent en 2-3 minutes max, une fois qu’on a compris la mécanique principale de placement d’ouvriers successifs, i.e. ne jamais pouvoir reculer. Comme une vraie randonnée, somme toute.

Et comment on gagne ?

Après quatre tours, on compte ses points présents sur les somptueuses cartes « parcs » acquises pendant la partie. Avec en plus quelques points grappillés par-ci par-là pendant la partie en utilisant son appareil photo pour prendre quelques (tuiles) photos.

Et sa carte « objectif secret » de départ vous ramène également quelques points. Oui parce que si en 2020 vous sortez un jeu de société sans carte « objectif secret » de départ, vous avez raté votre jeu…

Mais en gros, pour faire simple, Parks est un « bête » jeu de contrats : on obtient différentes ressources que l’on va échanger contre des cartes objectifs.

Interaction ?

Sur l’IGUS, l’échelle de mesure de l’interaction dans les jeux, Parks atteint un 2/5.

Pourquoi ?

Parce que dans Parks, hormis se placer sur des cases que d’autres convoiteraient, ou prendre des cartes « parcs » avant, l’interaction est plutôt… douce. Non, on ne peut pousser les autres ou leur faire un croche-patte sur le sentier. Bande de sadiques !

Et à combien y jouer ?

Le jeu indique de 1 à 5. Alors oui, il y a un mode solo, avec une « IA », mais c’est plutôt ici cosmétique et anecdotique. Et hormis pour cette version solo, Parks ne propose aucune adaptation selon le nombre de personnes à la table. Les expériences ne sont par conséquent de loin pas toutes semblables.

À 2, le jeu est peut-être un peu plat pour passionner. Le sentier n’est pas encombré. On se balade où on veut. Le jeu tourne bien, comprenez-moi bien, mais l’interaction est alors moins prenante.

À 5, c’est exactement le contraire, le sentier devient trop chargé avec ces dix meeples qui gambadent dans la joie et la bonne humeur. On se retrouve bien souvent à atterrir sur une tuile qu’on n’aurait pas désirée, juste parce que c’était la seule dispo.

Donc dans l’idéale, Parks se délecte de 3 à 4.

À partir de quel âge y jouer ?

Le jeu indique dès 10 ans. Et on pourrait même y jouer dès 6-7 ans, en retirant peut-être les cartes « matériel » qui contiennent du texte et qui modifient quelque peu les règles du jeu.

Mais c’est en effet dès 10 ans que le jeu peut se pratiquer dans son entier.

Alors, Parks, c’est bien ?

Mais grave !

On ne peut le nier, depuis sa sortie, Parks fait un buzz de ouf ! Ses illustrations, colorées d’un pastel lumineux et flamboyant parviennent à propulser les joueuses et joueurs dans une réalité rustique et poétique. Ce sont en tout 30 artistes qui se sont succédés sur le jeu pour composer d’opulentes et époustouflantes cartes « parcs ».

Et ce n’est pas tout. Avec des jeux qui jouent la carte de la démesure avec des tailles de boîte aussi lourdes qu’imposantes, Parks reste d’un modeste incongru. Une petite boîte, pleine, et surtout, au mini-micro thermo d’une efficacité stupéfiante ! Dès la boîte ouverte, on sent que l’éditeur américain Keymaster et Matagot pour la VF ont pensé leur jeu dans son entier, pour proposer une expérience souple, ronde et accueillante.

Au final, Parks propose des parties fluides, intenses, légères et pittoresques comme une balade en forêt d’un parc américain. Alors certes, avec Parks on est loin d’un jeu Core à la stratégique profonde et exigeante. Mais comme jeu Familial+, Parks s’avère être un excellent titre et l’une des excellentes découvertes de 2019 et 2020 pour la VF.

🔴 Parks, score final : 5/5

Note : 5 sur 5.

Ce qui nous a moins plu ⛔️

❌ Des parties à 1, 2 et 5 moins passionnantes. C’est vraiment à 3-4 que le jeu prend tout son intérêt

Ce qui nous a plu ❤️️

✅ Des somptueuses illustrations réalisées par 30 différents artistes

✅ De superbes pièces de jeu en bois. Notamment les animaux, qui servent juste de ressources joker. Autant inutiles que nécessaires !

✅ Un mini-micro matériel et thermo d’une efficacité prodigieuse

✅ Une petite boîte bien remplie

✅ Un gameplay fluide et évident : placement successif, collecte de ressources, cartes objectifs

✅ Un jeu qui donne grave envie d’aller visiter tous ces parcs en vrai. En 2021, quand le vaccin sera dispo. Parce que pour l’instant, avec le virus, c’est cuit !

✅ Quelques petits choix tactiques : sur quelle tuile atterrir, quelle ressource obtenir, pour quelle carte ? Léger, fluide

✅ Les cartes « matériel » qui apportent une certaine variété au jeu et qui permettent de comboter dans la joie et la bonne humeur stratégique

✅ Les deux extensions (mais pas vraiment) qui se profilent à l’horizon, lancés début février sur Kickstarter. On en reparle plus bas ⬇️

Et encore une chose

Début février 2020, l’éditeur américain a lancé deux extensions sur Kickstarter, Memories et Nightfall.

Nightfall, avec de nouvelles illustrations, de nouvelles cartes, pour un gameplay similaire. Matagot a déjà confirmé la traduction de Nightfall.

Memories, en revanche, n’est pas du tout une extension mais un spin-off. Memories a également été lancé sur Kickstarter. Il s’agit en réalité de la version à deux uniquement, ou en équipe.

Comme Parks est plutôt… plat à deux, Memories propose un jeu vraiment adapté à deux. Même « univers », mais différent gameplay, avec une mécanique qui reprend le Memory (d’où le titre), des tuiles similaires à retrouver sur une matrice. On se réjouit de voir ce que cela donne. Il va falloir à présent attendre quelques mois pour la sortie VO.


Vous pouvez consulter les règles de Parks en anglais ici.

Vous pouvez trouver Parks en français chez Philibert ici.

Et également chez Magic Bazar ici.

Pour une lecture plus agréable, plus confortable, notre blog ne vous propose aucune publicité, aucun contenu sponsorisé ! Nous espérons que vous appréciez. Dans un souci de transparence, pour votre information, Gus&Co entretient des relations d’affiliation avec Philibert et Magic Bazar. Ainsi, si vous achetez un jeu en cliquant sur nos liens, nous pouvons obtenir une (minuscule) part des revenus, ce qui nous permet d’acheter d’autres jeux et de continuer à pouvoir vous proposer de nouveaux articles.

  • Auteur : Henry Audubon
  • Illustrateurs : Fifty-Nine Parks Print Series (=un collectif de 30 artistes)
  • Éditeur : Keymaster Games pour la VO, Matagot pour la VF
  • Nombre de joueurs et joueuses : 1 à 5 (mais comptez plutôt 3 à 4)
  • Âge conseillé : Dès 10 ans (voire moins, en retirant peut-être les cartes « matériel »)
  • Durée : 30 à 45′ (max 60′ en traînant un peu la patte)
  • Thème : Randonnée
  • Mécaniques principales : Placement d’ouvriers successif, contrats, objectifs secrets

Et en parlant de parcs, de rando, le Shirin-Yoku, ça vous dit quelque chose ? C’est la sylvothérapie. La thérapie par les arbres, par la forêt. Les bains de forêt, en japonais, un « traitement » naturel très en vogue au pays du Soleil Levant pour se débarrasser de son stress quotidien.

Est-ce que cet article, ce jeu vous ont donné envie d’aller faire une petite balade dans un bois, un parc, en forêt ? Juste histoire de vous… ressourcer ? Moi, oui. Bonne randonnée !

Votre réaction sur l'article ?
+1
0
+1
0
+1
0
+1
0
+1
0
+1
0

4 Comments

À vous de jouer ! Participez à la discussion

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

En savoir plus sur Gus & Co

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading