
Critique de jeu : Medici le Jeu de Cartes. Ni cher ni enchères
Un jeu fluide et nerveux sans ampleur ni grande saveur. Un filler. Un jeu kleenex. Mais un jeu parfait pour se chauffer les neurones avant un jeu plus costaud
Medici le jeu de cartes est sorti en version multilingue chez Grail Games avec la VF assurée par Pixie Games. Pour 2 à 6 joueurs, d’une durée de 30 à 45 minutes, dès 10 ans. Créé par Reiner Knizia et (superbement) illustré par Vincent Dutrait
Cette version cartes fait suite à la réédition 2017 chez le même éditeur du fameux jeu d’enchères Medici sorti en 1995. Hop, deux jeux pour le prix d’un
Sauf que non
Si la version cartes reprend le même univers, exactement les mêmes illustrations et plus ou moins la même mécanique de jeu, du scoring par majorité de famille, d’enchères il n’est nulle question ici
Ca parle de quoi ?
D’une balade au marché pour collecter du matos pour les Medici, à la louche au 17e siècle. Avant tout un jeu de cartes de familles et de majorité, il ne faut pas s’attendre à un thème fort et intégré. On est surtout là pour obtenir des ressources en tous genres (fourrures, épices, étoffes…)
Et comment on joue ?
A son tour, on doit révéler de la pioche une, deux ou trois cartes, puis les placer sur le marché. Ou à choix pas du tout s’il reste encore des cartes disponibles
Puis, on doit impérativement prendre la toute dernière carte révélée. Puis à choix une ou les deux cartes précédant la dernière
Donc pour résumer : on peut révéler entre 0 (s’il y avait déjà des cartes) et 3 cartes, puis on peut en prendre entre 1 et 3
Et ensuite, comment on gagne ?
Les 1 à 3 ainsi récoltées sont placées devant soi, et là, c’est la course à l’échalote. Les ressources sont rangées par famille. Dès qu’une famille contient cinq cartes (à 3-6 joueurs) ou sept (à 2 joueurs), ce bateau « part » et on score, selon la valeur totale de la famille (oui, les cartes ont chacune des valeurs). Le joueur qui possède la plus haute valeur remporte évidemment plus de points (et le dernier peut toujours se gratter)
Les cartes ainsi « déchargées » scorent encore selon le nombre de symboles présents sur la carte, et là aussi, à la majo
Donc chaque carte contient trois paramètres à prendre en compte pendant la partie et la phase d’attribution: le type, la valeur et le nombre de symboles présents
Des règles hyper simples / simplistes et fluides
Interaction
Comme il s’agit d’un jeu de majorité, interaction il y a. Mais on n’est pas dans l’affrontement pour autant
Et à combien y jouer ?
A deux, pourquoi pas, pour le côté affrontement direct, duel. A 5-6 joueurs c’est le bordel total, on ne maîtrise plus grand-chose, on ne suit plus grand-chose puisque cela devient difficile de suivre toutes les majo de toutes les familles de tous les joueurs
C’est vraiment à 3-4 joueurs que le jeu prend tout son intérêt, un bon rapport maîtrise-interaction
Alors, Medici le jeu de cartes, c’est bien ?
Petit Gateway Game sans grande prétention, on a surtout ici un petit jeu dérivé, simplifié, épuré. Bye bye les enchères, que de la majorité avec quelques mini-mini-choix: combien de cartes sortir, combien de cartes prendre, avec le risque d’en laisser certaines aux autres
Un jeu fluide et nerveux sans ampleur ni grande saveur. Un filler. Un jeu kleenex. Mais un jeu parfait pour se chauffer les neurones avant un jeu plus costaud
Gros kudos aux éditeurs australiens qui ont su proposer une micro-boîte au thermo pratique. Avec des florins en carton qui chatoient
Vous pouvez trouver le jeu chez Philibert

